Je ne suis pas ici pour raconter la vie de Joe Krapov, mon double internautique, mais il se trouve qu’il est poète à ses heures et photographe à 16 h 30.
A ce titre, sans être Jivaro, il détient une belle collection de têtes, enfin de portraits dont il ne peut pratiquement rien faire parce que tout le monde dispose d’un droit à l’image et n’a pas forcément envie de voir sa binette sur Internet. Quoique !
Mais cessons de jouer les Alain Delon – il est mouru ! – et parlons à la première personne venue, c’est à dire, vous !
Je possède aussi une belle collection de gondoles. Depuis mon adolescence je voue une passion sans bornes à la ville de Venise et à son compositeur le plus emblémasthmatique, Antonio Vivaldi.
Voilà pourquoi, le jour où j’ai mis les pieds à Venise pour la première fois, j’ai mitraillé comme un malade. C’était en 1993. J’y ai pris cette photo dont je ne suis pas peu fier.
J’y suis retourné en 1997 puis en 1998. Je vous gratifie aujourd’hui d’une cinquantaine de gondoles photographiées ici et là dans la Sérénissime lors de ce dernier séjour. J’ai illustré ce diaporama avec "Pincherle 16". C’est le concerto le plus époustouflant de Vivaldi : il est écrit pour deux violons (in tromba marina), deux flûtes à bec, deux mandolines, deux chalumeaux, deux théorbes, violoncelle, cordes et basse continue.
Bonne écoute à vous et bonnes balades sur les canaux !
Bon, c'est sûr, on y serait allés sans cette information-là, chez madame Anita, parce que, grosso modo, on profite toujours des ponts du mois de mai pour aller lui rendre une petite visite, accorder sa guitare, tapoter avec deux index des mélodies sur son piano et faire deux ou trois parties de scrabble, de 6 qui prend ou de Hibou fou. Et aussi cohabiter avec ses chats plus ou moins zarbis ou dingos : le dernier lui bouffe ses pièces de puzzles !
Mais quand en plus il y a Yannick Jaulin qui passe justement ce mercredi 7 au Sémaphore de Trébeurden, on n'hésite pas, on prend deux places, même si on a déjà vu deux fois ce spectacle-là : "Ma langue maternelle va mourir et j'ai du mal à vous parler d'amour".
On s'est donc régalés à nouveau et ce discours sur la langue maternelle a eu une drôle de conséquence chez moi : au retour j'ai adapté en ch'ti une des comptines à Jaulin, La Scottisch du chat. Je n'ai pas eu le temps encore de l'enregistrer mais ça ne saurait tarder. Voilà ce que cela donne, provisoirement :
La Scottish du chat – Yannick Jaulin
(Yannick Jaulin ; Nicolas Méheut ; adapté en ch’ti par Joe Krapov)
1
- Je n'sais nin quo ç qu’y a dins min cat
Tapatapata tapatapata
Je n'sais nin quo ç qu’y a dins min cat
- Si qu’té veux l’savoir t’as qu’à avaler cha !
- Mais pourquoi qu’min canard y est tout plat
Tapatapata tapatapata
Mais pourquoi qu’min canard y est tout plat
- Ch’est l’tracteur du sincier qui l’a écrapouta
Pont
2
- Je ne vos pas eum lapine Natacha
Tapatapata tapatapata
Je ne vos pas eum lapine Natacha
- Ch’est sûr’mint à l’cantine qu’in va minger tout cha
- Mais pourquoi ch’quien gueule comme un putois
Tapatapata tapatapata
Mais pourquoi ch’quien gueule comme un putois
- Y a collé sin musieau dins cheul’ tapette à rats !
Pont
Tchiot Hamster quo qu’té fais dans mes bras ?
Ch’est Baba Yaga qui te berchera
Tchiot Hamster quo qu’té fais dans mes bras ?
Ch’est Baba Yaga qui t’indormira
+ Reprise en Lalala...
Et sur la lancée, j'ai découvert Bertrand Cocq qui plaide lui aussi pour sa langue maternelle !
1. C’est le soir de Noël. Il neige sur la petite ville qu’habite Marinette. Les invités sonnent à l’entrée du pavillon.
2. A l’intérieur Marinette est aux fourneaux. C’est donc Mirabelle, sa fille de douze ans, ado accro au téléphone portable, qui va ouvrir la porte.
3. Échange de bises de Marinette avec sa belle-sœur Samantha accompagnée de son mari Ludovic et surtout de leur adorable bébé que Mirabelle a surnommé « Bigorneau ». On ne la voit pas sur l’image mais la belle-mère de Marinette, maman de Samantha, Mamita, est aussi de la fête.
4. Tout le monde a pris place dans le salon. C’est champagne pour l’apéro. Mirabelle a replongé dans ses applis. On voit que Mamita est d’origine indienne.
5. C’est l’heure du plat de résistance. Marinette amène sur la table un plat fumant.
6. Le bébé a faim. Samantha reste à table pour lui donner la tétée. Mirabelle semble contrariée par la durée de ce repas familial… ou par autre chose.
7. Tandis que Ludovic monte coucher le petit Bigorneau Marinette invite Samantha à jouer du piano.
8. Les deux femmes chantent pendant que Mamita amène les assiettes pour le dessert. Il y a un cadre sur le dessus du piano.
9. Ludovic est redescendu. En compagnie de Mamita, il applaudit Samantha qui les salue en s’inclinant comme le font les artistes. Marinette, restée devant le cadre, verse une larme.
10. On retourne à table pour le dessert. Marinette amène depuis la cuisine un magnifique fraisier. Mirabelle est retournée à son smartphone au bout de la table.
11. Mon Dieu ! Marinette a trébuché. Le gâteau n’est pas tombé sur le sol mais elle s’est écrasé la figure dans un coin de la pâtisserie posée à temps sur la table .
12. Devant les invités effarés, la mère et la fille règlent leurs comptes. C’est violent.
13. Marinette à bout de nerfs est sortie pleurer sous la neige au fond du jardin. Samantha lui amène sa part de gâteau. Joyeux Noël quand même !
***
Il s’agit d’une œuvre collective à constituer.
Vous êtes chargé·e de transformer le scénario ci-dessus en une nouvelle littéraire.
C’est le personnage de Marinette qui raconte toute cette suite d’événements d’un moment familial. C’est donc un « je » qui raconte.
- et ce pour ne pas divulgâcher le jeu dont elles sont issues -, vous écrivez un des épisodes que le hasard vous a attribué en étant le plus précis possible dans vos descriptions et dans la psychologie que vous prêterez aux différents personnages.
Pour l’écriture en ligne, choisissez ce qui vous inspire dans les treize situations et faites de même. Racontez-en autant que vous le souhaitez. Gardez à l’esprit que le résultat final sera publié SANS LES IMAGES (ou sans ces images-là) !
Notre syndicat d’intermittent·e·s du spectacle a eu vent de votre projet de festival de contes intitulé « Ille était une fois ».
Nous tenons à protester vivement. Personne parmi nous n’a reçu d’invitation à participer à la programmation et il ne semble pas que, parmi vos auteurs invités et les spectacles que vous allez proposer, il ne soit fait mention seulement de notre existence.
La société, votre société, a terriblement évolué ces dernières années dans un sens que nous regrettons amèrement.
Au vu du nombre de féminicides, d’affaires de harcèlement moral et sexuel, de révélations et de plaintes contre des acteurs qui sont la fierté de la France, notre camarade Barbe-Bleue fait figure désormais de gentil garçon.
Hansel et Gretel égarés dans la forêt, c’est de la gnognotte par rapport à ce que peuvent subir des mômes sur le territoire palestinien ou dans un Soudan livré à une guerre incessante. Même dans des pays plus pacifiques comme le vôtre, un nom comme Betharram fait trembler bien plus que la maison de la sorcière Baba Yaga.
A cause du réchauffement climatique, vous ne parlerez pas de Blanche-Neige, sans doute parce que les glaciers fondent, les stations de ski ferment et que la seule poudre blanche qui vous reste donne lieu à des fusillades à l’aveugle pour récupérer un « point de deal ».
Notre camarade l’ogre ne peut certes pas grand-chose contre les kalachnikov mais vous, vous posez-vous la question : « Pauvre France ! Qu’as-tu fait de tes enfants ? » ?
Lorsqu’ils ont terminé leur ascension jusqu’aux principaux organes de pouvoir, quand les serviteurs des banquiers, milliardaires de la Tech et autres anciens espions du KGB vous courent sur le haricot, avez vous seulement une pensée pour notre ami Jack ? Son histoire à lui avait quelque chose de poétique et de magique au moins !
Vous ne manquez pas non plus de princesses au petit pois mais, à part du pognon, elles n’ont rien sous le matelas. Tout dans la tête ! On les appelle des influenceuses, m’a-t-on dit.
Vos fameuses fermes de trolls n’ont plus rien à voir avec la lande bretonne où les korrigans faisaient des cadeaux aux violonistes bossus. Vos hackers ne génèrent que des coups tordus.
Il y a bien plus de quarante voleurs dans votre monde qui laissent Ali baba. Vos prisons en débordent.
Pour entendre le bruit des bottes, pas besoin de faire appel au célèbre chat de Perrault ni au petit Poucet chaussé de celles de l’ogre : vous avez tout ce qu’il faut d’armées pour transformer le monde en champ de ruines et semer la mort pour que rien ne repousse derrière vos fantassins, vos drones et vos bombes.
En conclusion, Monsieur le président, mon cher Gilbert, pour un peu moins de cruauté dans un monde de brutes, nous vous demandons de nous confier la programmation de ce festival « Ille était une fois ». Les Trois petits cochons sont prêts à rebâtir leurs maisons sur le parking de la Ferme de la Harpe à Villejean et le petit Chaperon rouge pourra emmener dans une randonnée contée en forêt de Rennes un public qui sera forcément séduit par la réintroduction du loup dans cet environnement. Cendrillon ouvrira le bal avec un menuet de Bazouges, une danse bretonne trop injustement oubliée.
Si au lieu de cela vous persistez à vouloir vous enferrer dans le style « stand-up »pour raconter des horreurs modernes à des enfants que vous n’aimez pas, nous réveillerons la Belle au bois dormant – c’est une excellente juriste - et nous porterons plainte pour plagiat de la formule d’entrée dans notre univers merveilleux : « Il était une fois ».
Veuillez agréer, mon cher Gilbert, l’expression de mes sentiments les plus ultimatomiens comme on dit chez les sept nains.
Exit Chouchen qui a rejoint le paradis des chats. Bienvenue à... Ramsès !
On ne dit plus "Mademoiselle" à la filleule d'Anita : elle s'est mariée à la mairie de Vannes au début du mois et recommencera (???) (ben oui, pour la cérémonie religieuse, à l'église) l'année prochaine !
Les genêts ont remplacé les ajoncs sur les sentiers des douaniers.
Bon rétablissement au chef ou au patron ! A Ploumanac'h le restaurant des Rochers est fermé pour raisons de santé en ce mois de mai. L'occasion pour nous de tester son voisin, le Men Ruz, qui est très, très bien aussi. Et pour raviver la nostalgie de Dame Adrienne mon appareil photo a tenu à imprimer son ancienne marque de fabrique : la date sur les clichés ;-).
En réalité ce fut par accident et j'ai passé deux bonnes heures cet après-midi à la maquiller sur toutes les photos de l'Ixus !
1) A partir de la liste fournie ci-dessous, il est demandé d’imaginer le nom d’un festival de contes qui aura lieu en 2026 à Rennes. Merci de faire au moins cinq propositions. Cette partie de l’atelier est obligatoire.
2) A partir des propositions recueillies et de cette même liste, il vous est demandé d’imaginer la prise de parole d’un ou plusieurs des personnages de la colonne 2 relativement à ce festival. Soit ils veulent à tout prix figurer sur l’affiche, se faire entendre, qu’on raconte leur histoire, qu’on les mette en vedette. Soit au contraire ils refusent d’être mêlés à ce projet, soit ils ont à se plaindre de la présence de X ou à dénoncer les agissements de Y.
3) Vous pouvez également, à partir de tout ceci, écrire ou réécrire un conte ou tout ce que vous voulez.
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.