Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais il se trouve qu'une fois l'an, à la fin d'octobre j'ai un ou deux repas de famille qui relèvent de la tradition. Il sont agrémentés par la fête locale de Redon, la Foire teillouse, qui propose elle aussi de la tradition et de la tradition. Et comme je suis moi-même aussi assez traditionaliste, je profite des Apéros poétiques pour emmagasiner ma traditionnelle galerie de portraits de poètes réapparus et de musiciens plus ou moins atypiques !
Je vous la livre sans commentaires. On a entendu, dans ce petit théâtre qui remplaçait le Grenier à sel, des haïku, des chants de marins bretons et normands, Ursula Le Guin, Grisélidis Réal, W.B. Yeats, une chanson sur les polochons, de la poésie graphique, des tankas, des chants traditionnels, des chants traditionnels, deux contes traditionnels, des chants traditionnels, de la flûte, du bandonéon, de la vielle à roue, de la harpe celtique, de la guitare, du ukulélé muet, un cantique tahitien, du Joe Krapov et du Django Reinhardt ! ;-)
Comme à l'habitude, vous avez le droit d'aller vous promener sur leur chaîne Youtube, surtout si vous aimez vous aussi cette si énergisante musique des Balkans ! C'est ici :
Un de ces quatre matins j'aborderai l'automne de ma belle existence en n’entendant plus rien, en étant aussi sourd que Tryphon Tournesol, savant de référence pour qui pratique encore ce grand art du silence, la lecture.
Je ne serai plus alors obligé de me boucher les oreilles chaque fois que passe dans ma rue un véhicule pénitentiaire qui, pour ramener à la prison un détenu, émet force décibels et lumière bleue, symboles de la rencontre hélas fort peu improbable d'une sirène et d'un gyrophare sur la route devant ma maison.
Il se trouve en effet que je loge, à Rennes, sur le chemin qui mène du palais de justice à Vezin-le-Coquet (Vezet-le-Coquin !) où se trouve la nouvelle prison qui avait autrefois pris ses quartiers chez Jacques (Cartier) sur le boulevard du même nom.
Le volume sonore des sirènes rennaises est tel qu'il me rappelle celui des ambulances entendues dans Bruxelles. Ce côté « Poussez-vous de là que je m'y mette ! Écartez-vous de ma route ! La justice et la police et la santé passent d'abord ! » me brouille l'écoute.
Et en y repensant – n’en déplaise à la fondation M**l*ns*rt -, aux aventures de Tintin et Milou, je perçois mieux aujourd'hui combien le professeur Tournesol représente le Yin de la zénitude dans un océan de Yang de la drôle-de-zébritude.
En opposition à l'alcoolique injurieux, soupe-au-lait, irascible, exubérant et surtout vociférant, à côté de la cantatrice à coffre dont le contre-ut lancé dans son « Air des bijoux » est capable de faire exploser sept boules de cristal d’un seul coup, insoucieux des discours assurés, incessants et imputrescibles de l'assureur Lampion Séraphin, bien loin des coups de feu des Picaros et autres révolutionnaires ou gangsters auxquels va se frotter le jeune reporter Tintin, n'entendant rien à la politique, au conflit entre la Bordurie et la Syldavie, réfugié dans son laboratoire au fond du parc de Moulinsart et vivant dans sa bulle (nom savant : phylactère), l’ami Tryphon apporte à cette bande d'agités une mer de tranquillité (« Objectif : dans la Lune ! ») et un véhicule sous-marin pour plonger dans le monde du silence du Commandant Cousteau.
De cette courte analyse d'un personnage littéraire je tirerai non pas un sujet de thèse mais un virelangue : « Quelle sagesse chez ce savant fou et sourd ! Susurre-le dix fois d’affilée sans que ta langue fourche ! ».
Et je terminerai par mon conseil du jour : pour éviter les décibels ambiants relisez « L'Affaire Tournesol » et prenez-en de la graine !
Premier matin de brouillard ! Après le petit-déjeuner j'embarque mes deux appareils photographiques et je pars à la chasse... aux toiles d'araignées !
C'est seulement une fois rentré à la maison que j'ai aperçu l'insecte posé sur la feuille ! C'est grave, Docteur Zigmund ?
N.B. Pour qui ne le connaît pas de réputation, le Dr Zigmund est ophtalmologue et est le seul membre du corps médical avec qui j'accepte de déjeuner une fois par an !
Tu veux une serviette pour t'essuyer après la douche ?
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.