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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
5 mars 2016

5 REELS A PRISE RAPIDE MAIS NON CONFORMES A LA CONSIGNE DE MON RAYMOND (2)

16 septembre
Une affiche

Aujourd’hui, sur la plus jolie place de Montélimar, celle où il y a le salon de thé «Au bon’heure du jour», on s’arrête devant une affiche pour une pièce de Pagnol, le Schpountz. On y admire la trogne d’un gendarme à l’ancienne. Dans le chapeau du gendarme il y a un cameraman et deux autres personnages. Ca raconte quoi, le Schpountz ? Jamais vue, cette pièce. C’est comme Topaze avec sa dictée aux moutonsses. Que faire quand on récupère tout son temps ? S’intéresser à la culture de ses grands-parents (Pagnol, Gorki ?) ou à celle de ses enfants (Tim Burton, Miyazaki) ?

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5 mars 2016

5 REELS A PRISE RAPIDE MAIS NON CONFORMES A LA CONSIGNE DE MON RAYMOND (3)

21 septembre
Pas envie

Aujourd’hui, pas envie de raconter les trois heures d’attente à l’hôpital de Nantes où Jean-François se lamente. D’autant que c’est plutôt la clinique ou Migraine ophtalmique ! On y arrive à 9 h 30, pile à l’heure. Je dépote Madame, vais garer la voiture et reviens. A l’accueil de l’hosto, on me renvoie vers l’entrée 2. J’attends là une heure puis fais des allers-retours entre les deux halls. Je récupère la patiente à 12 h 30. 2 Heures de retard, l’ophtalmo. Pas envie de râler contre, j’ai un pote ophtalmo. D’avoir appelé mon épouse « patiente » suffit à mon bonheur du jour !

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A Valence aussi le rhinocéros regarde la Lune !

25 février 2016

LISTE DES 50 CHOSES QUE J’AIMERAIS FAIRE AVANT DE... QUOI ? MOURIR ? MOI, JAMAIS ! (1)

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1    Assister à un concert du groupe belge Sttellla

2    Tourner dans « La Grande bouffe des « Guiffes à chuques » », une version Ch’ti du film de Marco Ferreri dans laquelle on se ferait éclater la panse en ingurgitant des nougats de Montélimar, des rahat loukoums, des baklavas et des nids d’ange des petits marchands musulmans qui officient sous la halle Martenot à Rennes

3    Rédiger 366 réels à prise rapide. Rendez-vous ici la semaine prochaine pour savoir ce que c’est

4    Me remettre à l’aquarelle

5    Relire l’intégrale de « Vaillant le journal de Pif » que j’ai récupérée en version numérique sur un forum de collectionneurs roumains encore plus nostalgiques que moi des années 60 et 70

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6    Aller écouter David Gilmour, guitariste des Pink Floyd, en concert le 16 juillet prochain dans le parc du château de Chantilly

7    Traduire-adapter en français les chansons de Neil Young dont je connais la mélodie par cœur

8    Trouver le moyen de ne pas mourir et de vivre bien quand même

9    Recommencer ma vie professionnelle en choisissant cette fois d’exercer la profession de retraité

10    Fêter mon 117e anniversaire

11    Retourner à Barcelone pour visiter le musée des corbillards et celui de l’érotisme

12    Trouver l’endroit où Isaure Chassériau est enterrée afin de me recueillir sur sa tombe et lui demander pardon. J’ai tant écrit de bêtises à son sujet que je lui dois bien ça.

13    Foutre le feu au parlement de Bretagne en frottant le point G de la ville de Rennes, une poignée de porte en forme de lettre G sise rue du Chapitre. Je n’ai jamais osé encore vérifier si cela marchait.

25 février 2016

LISTE DES 50 CHOSES QUE J’AIMERAIS FAIRE AVANT DE... QUOI ? MOURIR ? MOI, JAMAIS ! (2)

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14    Participer au 10 kilomètres de Tout Rennes court en faisant tout ce qu’il faut pour arriver le dernier : porter une lanterne rouge ou une voiture-balai miniature

15    Faire hurler de plaisir Laure Manaudou encore mieux que son frère (mais pas en nageant)

16    Jouer du ukulélé rose dans un crématorium. Ne haussez pas les épaules en criant « Au fou ! », c’est quelque que chose qui est prévu pour novembre 2016 !

17    Ecrire des réponses d’une rare vulgarité et d’une méchanceté indéniable aux lettres de la Marquise de Sévigné en les signant du nom de sa fille

18    Scanner toutes mes diapositives et tous mes négatifs photographiques pour les remettre dans l’ordre chronologique et revivre par l’image la période 1972-2002

19    Me faire greffer la voix de Leonard Cohen. Vaut mieux ça que rêver d’un organe de Rocco Siffredi : cela laisserait sous-entendre que je ne suis pas naturellement en état d’assurer le point n° 15 de cette liste.

20    Enterrer le chanteur Renaud Séchan avant qu’il ne produise un nouvel album discographique humanitaire pour la sauvegarde des alcooliques pas anonymes

21    Retourner à Venise et passer une journée entière, ensoleillée de préférence, à bord d’un vaporetto de la ligne n° 1 ou de la n° 5. La ligne n° 1 parcourt le grand canal sur toute sa longueur. La n° 5, dite « circolare », fait une boucle dans Venise Nord en passant par l’Arsenal

22    Retrouver le plaisir de boire un verre de vin du Domaine de Campdumy, le rouge un peu poivré qu’on dégustait dans le restaurant de Jean Dotto, ancien coureur cycliste, sur la place avec la fontaine à Cabasse (Var)

23    Séjourner dans l’île d’Ischia, au large de Naples, où a été tourné le film « Avanti » de Billy Wilder

24    Retourner à Tence (Haute-Loire). J’y ai passé des vacances, tout petit, et ne me souviens plus de rien sinon d’une rivière dans laquelle mon frère et moi pataugions en slip avec chacun à la main une casserole pour récupérer des alevins.

jpa jpi jojo à Tence

25    Déjeuner ou dîner à l’Auberge des Acacias, à Dureil, dans la Sarthe. C’est entre Parcé et Malicorne, la route est droite à travers champs et puis on entre dans un petit bois et l’auberge est là, toute mignonne, avec une tête de sanglier accrochée au-dessus de la cheminée et une très bonne cuisine servie à table

26 Passer chez Jacques Chancel dans l’émission Radioscopie. Comment ça, « c’est pas possible » ? S’il vous plaît, vérifiez sur sa liste des 50 choses qu’il souhaitait faire avant de mourir si je ne fais pas partie des gens qu’il souhaitait inviter ? Comment ça, « c’est plus diffusé parce qu’il est mort » ? Dites donc, ça vous emmerderait de mettre un « ne » devant les « pas » ?

25 février 2016

LISTE DES 50 CHOSES QUE J’AIMERAIS FAIRE AVANT DE... QUOI ? MOURIR ? MOI, JAMAIS ! (3)

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27    Lire les pavés romanesques de Dostoïevski. Même si ce n'est pas un crime qui mériterait châtiment, c’est quand même relativement idiot de ne pas connaître les prénoms des frères Karamazov alors qu'on connaît ceux des frères Dalton.

28    Réapprendre le russe. Mais pas au point de pouvoir lire Dostoïevski dans le texte.

29    Chanter l’air de la Reine de la nuit de « la Flûte enchantée » dans une version pour ténor plus que léger

30    Revoir l’intégrale de Kaamelott en DVD. Ca c’est facile : je commence demain si je veux !

31    Recevoir le tuba académique. J’ai déjà eu les palmes mais je suis nul en plongée surtout quand j’en arrive au stade de l’apnée juvénile.

32    Me souvenir jusqu’à mon dernier jour, s’il y en a un, que le prénom d’Alzheimer est Marcel. Ca évitera qu’on me diagnostique sa maladie.

33    Apprendre à jouer bien du violon et du violoncelle. Mais tout seul, sans prof ! Avec la méthode Assimil, même si on est sûr que ça ne pourra jamais archet !

34    Passer une journée assis à la plage, à noter tout ce qui s’y passe, y passe, y trépasse, les gens qui se noient, ceux qui meurent d’insolation, les baleines qui s’échouent, les pétroliers qui se déversent et puis le soir rentrer bien portant, vivant, silencieux et ravi dans le petit hôtel où j’aurai réservé une chambre toute simple.

35    Assister à un mariage gay. Ah non, ça c’est fait, c’était samedi dernier !

36    Manger un riz biryani au restaurant le Yamouna, rue de Robien, à Rennes.

37    Voir la tombe de Georges Brassens à Sète

38    Essayer de revendre sur Internet ou ailleurs les deux plus inaudibles de mes disques vinyles : le « Mother » de Yoko Ono et « Landing on water » de Neil Young

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25 février 2016

LISTE DES 50 CHOSES QUE J’AIMERAIS FAIRE AVANT DE... QUOI ? MOURIR ? MOI, JAMAIS ! (4)

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39    Finir d’écrire « 99 dragons : exercices de style ». Je suis rendu actuellement à 33.

40    Transférer mes cassettes audio et disques vinyles sur un support au format MP3

41    Aller marcher sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

42    Passer une journée à Portmeirion (pays de Galles), n’y rester pas prisonnier en veste noire à liseré blanc avec un badge numéroté. Quoique…

43    Aller en bus depuis la station République jusqu’au terminus de chaque ligne urbaine de Rennes. De là rentrer chez moi à pied en notant tout ce qui est notable et en photographiant tout ce qui mérite de l’être

44    Assister au carnaval de Dunkerque

45    Refabriquer un cerf-volant en forme de gueule de serpent, à l’image de celui qui se trouve sur la pochette du disque « Free me » de Uriah Heep. Le faire voler et l’offrir au premier enfant qui s’arrêtera pour l’admirer

46    Chaque 1er juillet, premier jour des vacances, revoir « Smoking » et « No smoking » d’Alain Resnais. Une année sur deux, commencer par « Smoking » puis voir « No smoking ». L’année suivante, faire l’inverse. Au bout de dix années, décréter quel est le meilleur ordre pour la contemplation de ces deux films. Si je n’ai pas d’avis, je continue ou j’enchaîne sur un visionnage annuel de « Céline et Julie vont en bateau » de Jacques Rivette en me demandant : « Laquelle des deux actrices me plaît le plus ? Juliet Berto ou Dominique Labourier » ?

47    Voter pour Jérôme Cahuzac au deuxième tour de la prochaine élection présidentielle en 2017

48    Retourner chez Slam Connexion pour goûter à nouveau au plaisir de balancer dans un micro et en public des logorrhées krapoviennes

49    Séjourner dans un hôtel dans l’île de Burano (lagune de Venise)

50    M’abstenir de mourir.

Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 23 février 2016 à partir de la consigne de Georges Pérec "Liste des 50 choses que j'aimerais faire avant de mourir"

 

366 réels à prise rapide

25 février

Moi je

Aujourd’hui moi je moi je : non !

Aujourd’hui Venise tue, Venise silencieuse depuis des ans dans le grenier…

Aujourd’hui Venise tu…

Aujourd’hui tu voulais que je t’appelle, Venise !

C’est Julien, le clerc de nos terres qui rôde, agile.

Il nous noue, nous réunit.

Aujourd’hui je te scanne.

Je te festival de scan et je vous mostra.

Un peu brumeuse mais dans ces voiles, dans ce mystère des brouillards, technicien débrouillard, patient, admiratif, je vous avoue que je vous voue quand même un culte, même si parfois inculte en foi.

Alors aujourd’hui pas de moi je, île.

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18 janvier 2016

SPECTRES EGYPTIENS

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Cléopâtre mourant
La suite et la fin de ce grand roman historique de Ian Flemmard paraîtront (peut-être un jour) dans "Rennes-en-Délires, journal d'informations improbables mais peut-être réjouissantes" (rédactrice en chef : Isaure Chassériau).

Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 5 janvier 2016 d'après la consigne du Défi du samedi n° 379 et une surconsigne visant à insérer dans le texte les noms des hiéroglyphes et des noms égyptiens fantaisistes se terminant en IS comme dans Astérix et Cléopâtre.

18 janvier 2016

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 32, Genre "Après la bataille mais sur les traces de Pérec"

REMY SANZEAU, BIENFAITEUR DE L’HUMANITE SAUF SI ELLE EST VEGETARIENNE

La bête était gigantesque, effrayante, dangereuse mais le petit gars, Rémy Sanzeau, avait réussi à l’exterminer. Sa lance avait transpercé la carapace, sa Durandal à lui, épée bénie des dieux, ancêtre d’autres Excalibur à venir avait tailladé dans le gras, les pustules, le ventre et les membres du bestiau, avait fait jaillir le sang sur le tablier blanc du dépeceur. Et c’est bien ce que Rémy était en train de faire, se payer sur la bête, tel que cela avait été établi préalablement avec le chef des tribus libyennes, Hafez Keujdi Ibn Paskeujfez qui avait fait appel à lui et à d’autres, plus pleutres, qui s’étaient esbignés devant la rude tâche. Lui n’avait pas fui et avait vaincu.

- Si je te débarrasse de cette enflure-là qui sème la terreur et la calamité dans tes terres, avale sans leur enlever la laine les brebis de tes paysans, réclame en guise de cerise sur le gâteau la chair de ta chair, la main et le reste de ta fille chérie, autant dire le beurre et l’argent du beurre de la crémière ; si je te libère de cet empêcheur de vivre libre et heureux, je ne te demanderai qu’un seul avantage en échange de ce service. Je désire m’établir marchand de viande en tes terres. J’ai les crédits nécessaires qui me viennent d’un héritage familial, les certificats vétérinaires du cheptel et les diplômes nécessaires que j’ai acquis après cinq années d’études à l’Université de Rennes 3.
- Kèkséksa, Rennes 3 ? avait tiqué Hafez Keujdi.
- C’est une université étrangère dans un pays qui s’appelle la Gaule et s’appellera plus tard la France mais avant ça il y aura en icelle le duché de Bretagne. C’est là qu’est-Rennes.

Epaté par tant de science, d’aisance et aussi par le peu de salaire qui lui était demandé, le chef de tribu un peu pingre avait accepté le deal. C’était, avait-il dit au grand vizir Itiz Verybad, du gagnant-gagnant à 100%.

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***

Et maintenant le magasin, que dis-je, la chaîne de magasins RSC, « Rémy Sanzeau Charcutaille » était installée dans chaque village de Libye, fréquentée par les ménagères avec leur petit panier et appréciée de leurs maris avec leurs grands appétits. Plus aucune nécessité d’aller chasser et tuer les animaux en vue d’assurer la subsistance de la famille. Rémy Sanzeau et ses équipes assuraient l’emplissage rapide des caddies ® et ensuite celui des ventres, travaillant ainsi au bien-être suprême de chacun. Ses chasseurs tuaient les bêtes sauvages, ses éleveurs abattaient les animaux dans les fermes, ses vendeurs débitaient la marchandise et des salamalecs du genre « il y en a un peu plus je le laisse ? » aux clientes béates.

« Maintenant, est-il écrit dans le dernier bulletin mensuel de la start-up, le secteur tertiaire peut prendre de l’ampleur et la Libye devenir une puissance de premier plan en marchant à pas de géant (« walk like a giant » in the british language) vers un futur aussi bien garni qu’un filet gagné à la kermesse miraculeuse de Dargif-Al-Sur-Yvette. Car derrière chacune des vitrines d’RSC, à l’arrière de chaque tête de veau garnie de persil dans les narines, c’est carrément Byzance ».

Et cela est bien vrai. Dès que la cliente a pénétré dans l’établissement elle peut admirer des quartiers entiers d’une viande luisante, dégraissée, apprêtée, appétissante, suspendue à des esses rutilantes : des chapelets de saucisses, du salami venu du Danemark, de la hampe, de l’araignée, de l’échine, du jarret, du gîte, de la perdrix, de la caille, du faisan, de la biche, du chevreuil ; et, parce que RSC est aussi très vite devenu traiteur et vend des plats préparés, de l’aiguillette de sanglier, de la vraie daube qui n’est pas « de la daube », du pâté de marcassin, du filet de rumsteck au vinaigre de cidre, des paupiette de la reine Paulette, du magret de canard, des travers, des pieds panés, de la queue aux herbes, du petit salé aux lentilles, du speck à l’Appensell, du civet de lièvre, des grives au genièvre, des gésiers, du saupiquet nivernais, du ris de veau à l’ancienne, de l’aillade, du fricandeau, des tripes, de la pissaladière au lard et aux graine de carvi…

Et dans les chaumières, les cuisines et les salles à manger, quelle activité ! C’est sûr, ça y va de la fricassée, de la quiche, du pâté de tête, du parfait au Muscat de Rivesaltes, de la caillette, de la langue, de la crépinette de pieds, du cake charcutier, de la terrine au piment d’Espelette, de la palette fraîche au lait, du carré au cidre, de la ventrêche, des petits farcis, de l’échine à la bière de garde, du curry d’agneau, de la blanquette arrière, du cabri au lait…

Et vas-y que je te barbecute au crépuscule d’été ! Que je te pause sandwich aux rillettes dûment préparées, que je te fais le lit de verdure au carré d’agneau, que je te me repaye une tranche, que je te tartine à l’envi, que je te tajine de pintade aux mirabelles, que je te sers la pastilla aux épices, que je te gave de hamburgers…

Seuls les végétariens crachent sur cette réussite parce qu’elle ne va pas dans leur sens. « C’est cinq fruits et légumes, pas cinq cent grammes de steak haché par tête de pipe et par repas, bande d’adipeux et de gras du bide ! ». Sachant que le grincheux traverse les siècles, le fait qu’ils étaient déjà là en ces temps anciens n’a rien de surprenant.

Ce qui reste inexplicable cependant et d’une injustice flagrante, c’est que Rémy Sanzeau a disparu des tablettes. Aucun livre, aucune revue, aucun article, aucun universitaire ne fait état dans ses travaux de l’existence, grâce à lui, d’une ère bénie de la Libye débarrassée d’un tyran aussi légendaire qu’animal par un petit apprenti en chemise bleue à petits carreaux, tablier blanc et petit chapeau carré, blanc lui aussi, sur le chef.

Il faudra attendre les années 1940 et 1950 et même plus si affinités. Le célèbre dessinateur Hergé, auteur des « Aventures de Tintin » a repris vraiment très brièvement dans les cases de sa bande dessinée ce que je viens de narrer en détail à mes lecteurs et lectrices chéri(e)s. Il en a fait un gag très récurrent dans lequel un marin barbu en retraite qui habite un ersatz du château de Cheverny est sans cesse dérangé par des appels mal dirigés par la dame du « Fil qui chante » (j’ai aussi lu Lucky Luke et dans le même genre, il y avait également le gag du 22 à Asnières de Fernand Raynaud).

Qui plus est, Hergé s’est quelque peu planté dans la graphie en transcrivant « Sanzeau ». Ce malentendu vaudevillesque est parfaitement injuste, gars Rémy, mais c’est la vie. Heureusement que je suis là et que je peux, si ça aide, rétablir la vérité des faits !


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 P.S. Ami lecteur, amie lectrice, tu l’auras peut-être remarqué ? Dans ce texte à la Pérec n’apparaît jamais la quinzième lettre de l’alphabet, ce qui, en un sens, ne manque pas de sel !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 385 d'après cette consigne.

20 décembre 2015

A QUI CA SERT QUE LE FOU D'UCHRONIE SE DECARCASSE ?

louis-16-a-varennesUne demi-heure plus tard, on arriva dans un petit village appelé Varennes. Personne n’y reconnut le roi tant son déguisement de valet simple d’esprit, d’homme qui avait perdu la tête, était excellent.

Une demi-heure plus tard, le feu n’ayant pas pris sur le bûcher de Jeanne, on la libéra de ses liens et on lui promit la vie sauve contre la promesse qu’elle rentrât chez elle à Domrémy afin d’y garder ses brebis. « Il n’y a pas de raison que les générations futures vous fassent la fête le premier mai. Ce jour-là, c’est la fête du travail et vous, tout ce que vous avez décroché jusqu’à présent, c’est un CDD de porteuse d’armure. Retournez faire vos preuves sur le terrain, revenez à vos moutons et on en reparlera ensuite. Et arrêtez de jouer avec ce téléphone portable ! Dites-vous qu’il n’a pas encore été inventé à notre époque ! Ce doit être un patrouilleur du Temps qui l’aura égaré !» conclut le capitaine Anderson en la menant aux portes de Rouen.

Une demi-heure plus tard, on attendait Grouchy et ce fut lui qui arriva. « Il n’y avait pas de raisons que ce fût Blücher, surtout en période de soldes » commenta l’Empereur.

Une demi-heure plus tard, un nommé Ravaillac qui passait rue de la Ferronnerie glissa sur une merde de chien et s’étala de tout son long. Pour une raison inconnue de tous il avait à la main un énorme poignard sur lequel, dans sa chute malencontreuse, il s’empala. L’homme ignorait sans doute la chanson que le poète anglais Kevin Ayers interpréta jadis à l’Elysée Montmartre :

" La ville de Paris est très belle
Champs-Elysées, Tour Eiffel
Mais sur les trottoirs de Paris
Y’a quelque chose de pas joli :
Caca, caca, partout caca ! "

Une demi-heure plus tard, la Bastille était prise. La populace hurlait : « Libérez nos camarades ! » mais il s’avéra qu’à l’exception d’un aristocrate enfermé là en raison de ses écrits licencieux, lequel ne désira même pas sortir de sa cellule, la prison était vide d’occupants.
- Tout ça pour ça ? se demanda le peuple. Et pour que l’on construise ici un opéra très moche ? Non merci !
Et ils retournèrent tous prendre la diligence de 8 h 47 pour Domrémy. Là-bas ils s’y firent engager comme bouchers-dépeceurs dans la fabrique de gigots de moutons de la famille Darc.

Une demi-heure plus tard, l’empereur avait pris sa décision. Plus question de se faire sacrer ni d’enquiquiner les mômes avec cette idée folle d’inventer l’école. Il se planta des fleurs dans la barbe et partit élever des chèvres au Larzac. Peu lui importait désormais d’unifier l’Europe des Goths, des Wisigoths, des Ostrogoths et des ophtalmos joueurs de go. « Bien entendu, se justifia-t-il, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "l'Europe !", "l'Europe !", "l'Europe !", mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien. Et puis d’ailleurs, cabri, c’est fini ! ».

Une demi-heure plus tard, l’archiduc décida subrepticement d’annuler sa visite à Sarajevo et de venir chez moi pour fêter mon anniversaire.

Une demi-heure plus tard je tournai la dernière page de mon livre d’"Histoire de la France parallèle et par Toutatis". Je songeai que si j’en recopiais quelques passages piochés de ci de là, mon Défi du samedi serait vite écrit. Cela aurait pu sembler malhonnête mais j’eus l’idée d’entreprendre des recherches.

 

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Une demi-heure plus tard, j’étais complètement rassuré. J’avais découvert sur Internet qu’avec Gilles Debinche et Mick D. Bill, Toutatis était un autre de mes pseudonymes ! L’honneur était sauf.

Une demi-heure plus tard le royal carrosse s’enlisait dans la vase à Soissons. Pendant le désembourbonnage, un dénommé Clovis Trouille identifia une des passagères comme étant la reine Marie-Antoinette. Ce n’était pas malin non plus, en ces temps de disette, de s’empiffrer goulument de brioche sous le nez et la barbe des prolétaires.

 

Adieux de Fontainebleau

Une demi-heure plus tard, on annonça que tous les vols à destination de Sainte-Hélène étaient annulés. L’Empereur tenta alors d’échapper à ses gardiens. Il y laissa sa chemise mais parvint à s’enfuir et à regagner Fontainebleau.

Une demi-heure plus tard, Laure Manaudou exultait encore. C’est qu’on n’arrête pas aussi facilement qu’on ne le croit un orgasme familial et olympique.

Une demi-heure plus tard, le canard était toujours vivant.

Ecrit pour le Défi du samedi n° 381 à partir de cette consigne

13 décembre 2015

EXPERIENCE

Il a suffi d’un seul regard pour qu’il comprenne et qu’il se dise :
« Cette souris est pour moi ! ».

Il a lissé ses moustaches, s’est approché de la table où elle trônait, traversant le halo des projecteurs dirigés vers l’orchestre.

Tout le monde a remarqué son complet gris bien coupé, son élégance naturelle, même elle, surtout elle, mais elle n’a pas laissé paraître le moindre signe d’émotion.

Elle était vêtue de fourrure blanche et cependant, il n’y avait rien d’affriolant ni de trop ostensiblement luxueux dans sa parure.
Personne n’aurait pu penser, en l’observant, que ce regard échangé entre eux avait fait naître chez elle, en écho, cette réflexion un poil scélérate : « Toi, toi, mon toi ! Si je te prends dans les mailles de mon filet, tu seras mon lion superbe et généreux mais tu ne m’échapperas pas ! »

Quand l’orchestre a entamé un tango, aucun des deux n’a pu ronger son frein plus longtemps. Il s’est approché encore plus, elle s’est levée, ils sont tombés dans les bras l’un de l’autre, ils ont dansé, presque immobiles, et dans le laboratoire silencieux, les chercheurs ébahis n’en sont pas revenus : l’expérience avait réussi !  

Ecrit pour le Défi du samedi n° 380 à partir de cette consigne

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