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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
12 mars 2015

LE TELEPHONE PLEURE (3)

Ils ont beaucoup discuté, ils ont fait des pauses quand le moteur du tapis broutait et qu’Anatole avait besoin d’en faire autant. Puis ils ont survolé l’Océan Atlantique, ses lettres magiques, enfin, celles du bout du mot « Atlantique » parce que finalement, le cyclone contestataire n’est pas si éloigné que ça de la roche tarpéienne où pousse le cannabis en contrebande des plates-bandes du couvent de Marguerite Gautier qui tousse comme un cochon (necnon margaritas ante porcos, Athos, Aramis et Dumas fils).

25anticyclone-acores
(image de Plonk et Replonk)

Ils sont enfin arrivés au-dessus de l’île de l’anticyclone et Claudette a fait descendre le tapis. Si vous ne l’avez jamais vu auparavant, il faut que vous le sachiez : l’anticyclone est un grand phare au sommet duquel tourne une vis sans fin. Une ogive nucléaire garnie de six grands panneaux solaires est perchée dessus et tourne en permanence. Dans les contes pour enfants, on les appelle les six pales et la fourbie

- Allez, Anatole, à toi de faire le vent contraire !

Philémon - queen

L’âne s’est souvenu d’un diaporama qu’on lui avait envoyé récemment au format Powerpoint dans sa boîte de messagerie électronique. On y voyait la reine d’Angleterre, le pape, des traders à parapluie, des Ecossais en kilt et des jeunes femmes en robe légère qui affrontaient avec plus ou moins de succès le vent fripon qui soulève les jupons.

Quand il s’est trouvé, à ce souvenir, complètement pété de rire, il a soulevé sa queue et a lâché un vent à décorner les bœufs. Alors l’anticyclone s’est arrêté. Philémon est sorti de la petite maison à droite du grand phare.

 

 

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12 mars 2015

LE TELEPHONE PLEURE (4)

- Beau 6 ! Où étais-tu passé ?
- Mais, Philémon ? C’est toi qui as disparu pendant le festival Quai des Bulles à Saint-Malo ! Et je m’appelle Anatole !
- Saint-Malo ? Mais ça n’existe pas ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Tu pédales dans le yaourt ou quoi , Maxime ? T’as brouté de l’herbe à la maison bleue ?
- La fée Claudette t’a vu te faire emporter par une vague géante. Heureusement, elle a pu me véhiculer jusqu’ici en tapis volant.
- La fée Claudette ? C’est qui ? Mon pauvre Beau 6 ! Tu as dû recevoir un coup sur le crâne pour raconter pareilles inepties ! Quelqu’un t’aura fait le coup du père Claude François !
- C’est une fée en costume orange qui n’a pas de jambes et la bibliothèque qu’elle tient de sa sœur Alexandra est plus grande que celle d’Alexandrie !
- Bon, arrête ton délire et viens, on va monter dans le voilier pour retourner chez Papa.

Anatole n’a plus rien dit. Depuis que Fred est mort et que les bédés actuelles sont hyper mal dessinées, c’est Philémon qui n’a plus toute sa tête. Il y a même des jours où il repeint sa marinière en rouge et blanc et où il dit qu’il est Charlie.

- C’est normal, dit la Fée Claudette, nous vivons une époque opaque, au bout du conte !

1415-19 Philémon 1

Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 3 mars 2015 d'après la consigne piochée dans un chapeau : "Un âne savant doit se rendre de Saint-Malo aux Açores en empruntant un tapis volant"

A la suite de ce texte j'ai relu avec grand plaisir les onze premiers volumes de la série Philémon et découvert ceci : 

 et ceci que j'aime beaucoup :

8 mars 2015

FERME POUR CAUSE D'INVENTAIRE A LA PREVERT

Au Bazar du Bizarre, si l’on fouine au hasard, c’est fou ce qu’on dégotte !
Un buste en bronze de Bizet sculpté par Jean-François Bizot,
Le portrait de Guizot peint au couteau aiguisé par Bézu,
L’arbre généalogique du bacille imbécile qui un jour décima toute la bande à Basile, ceux-là qui bizutèrent la belle Cé-Célimène à leur bal des oiseaux,
Un coup de boule de Zidane, un coup de corne de brumes humides du BZH (Breizh), une corne de Belzébuth,
Une lettre de Balzac pour déclarer sa flamme à sa cousine bête pendant que son cousin ponce,
Une autre lettre d’Olivier Besancenot pour candidater à la présentation de Nulle Part Ailleurs (mais non, Antoine, je déconne !),
Une besace de facteur (encore Besancenot ?) sur laquelle a reposé la tête de Booz endormi (natif de Besançon, Victor Hugo en rut, lorsqu’il la découvrit en perdit ses bésicles !),
Un bison pas futé perdu dans le blizzard parce qu’il a raté la bretelle qui menait à Bazouges-La-Pérouse,
Un vieux plan de Byzance ayant appartenu à Bajazet,
De sable et d’azur le blason de Blaise de Monbazillac 2 dit le Moelleux,

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Un Mexicain basané sniffant du basilic,
Un bison ravi,
Un blues écrit par Count Basie,
Un boson né sous X dans un boxon de Buzenval,
La rive gauche du Zambèze,
Un parlement de Bretagne qui s’embrase quand on trouve son point G ou quand on lui dit un conte léger d’Anatole Le Braz (ça n’existe pas !),
La règle du jeu de zanzi que l’on joue dans le métro et aussi dans les bars de Zanzibar avec des gens zarbis aux yeux exorbités,
Un zébu qui bosse du dos, qu’un drôle de zèbre appelle the boss et qu’a peint un rapin surnommé Scapin, membre de l’école de Barbizon,
De vieux blazers et des blousons des blues brothers,
Un nœud de vipères et une folle mouche du coche ayant appartenu à Hervé Bazin,
Un uniforme de bachi-bouzouk avec le bazooka ad hoc,
Un sécateur géant pour tailler les bonzaïs balèzes,
Une paire de ciseaux pour tailler en biseau la barbe du bisaïeul,
Une bizyklette bleue pour les pays lipogrammatiques dans lesquelles la lettre « c » n’existe pas,
Un astéroïde bizarroïde en forme d’hémorroïde ovoïde,
Une photo de Marcel Bozzuffi déguisé en Bozo le clown,
Le baise-en-ville de l’évêque de Belzunce,
Un jeu de bésigue pour ceux qui vont vite en besogne dès lors qu’il s’agit de tricher,
Une virole de bec bunsen du Bas-Empire,
La partition de « La Biaiseuse » de Marie-Paule Belle « Je suis biaiseuse chez Paquin »,
La batte de base-ball de Camille Bazbaz,
Des trucs, des machins, des business
Et des bouses et des bouses et des bouses ! Jamais on en vit tant, même chez Félix le laid qui faisait de beaux meubles
Et, j’allais oublier :
Et un raton laveur !
Non, deux !

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Au Bazar du Bizarre on bazarde le bousin qui encombrait la remise du cousin, on largue les mérins qui font chier le marin quand la mer est mauvaise.

Mais tout cela n’est rien à côté de ce qu’on trouve dans le fourbi du voisin :
« Au Gourbi du Zarbi » !

Allez ! Salut les filles ! Bisous ! Et pour vous, amitiés, mes bons amis !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 340 à partir de cette consigne.

8 mars 2015

OVNI SOIT QUI MAL Y PENSE

C’est une très belle nuit du mois d’août 2012. Il n’est pas loin de 23 heures à Pleumeur-Bodou (Côtes d’Armor, est-il besoin de le préciser ?). Sur sa vieille bicyclette verte, Erwan Le Flohic revient du village de chalets de Stereden où il a rendu visite à son cousin parisien Erwan Cochard, « l’écrivain », venu passer là une semaine de vacances. C’est peu de dire que les cousins ont arrosé leurs retrouvailles ! Le chouchen a un peu coulé et ce serait faux de vouloir faire croire qu’Erwan roule droit sur la route du radome. « Le radome de la Médumse » comme l’appelle le cousin parisien qui a développé dans la capitale un sens de l’humour un peu particulier à base de jeux de mots laids et de calembours lourds.

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Peut-être bien qu’avec les bolées de cidre descendues auparavant, l’après-midi, en jouant aux cartes au café « Les Chardons » avec ses potes retraités, Erwan a dépassé la limite permise par la loi des 0,5 g d’alcool dans le sang. Mais bon, à cette heure-ci, les gendarmes doivent eux aussi taper le carton en rigolant à la brigade – car il est bien connu que les gendarmes rient dans la gendarmerie. De toute façon, il n’y a pas un chat et le vélo a de bons freins. Tout ce qu’Erwan Le Flohic risque c’est de sortir de la route et d’aller s’emplafonner sur un des mégalithes en résine synthétique de la menhir-parade. Le voilà d’ailleurs arrivé à l’endroit de l’exposition en plein air des menhirs « relookés » par des « artisses » du « qui l’eût » cru « qu’on pût inventer des trucs comme ça » comme aurait pu écrire son cousin Erwan qui aime bien coller des guillemets partout… parce que sa femme s’appelle Guillemette !

C’est avant d’arriver au village gaulois qu’Erwan a dû freiner comme un malade, qu’il est tombé de vélo et que sa roue s’est voilée. Au milieu de la route il y avait une soucoupe volante et quatre lézards géants assis sur des pliants autour d’une table de camping.

- A ! Dampred a vo lost ma hastalodenn, n'eo ket brao dond da evañ aperitifoù amañ ! s’est écrié Erwan ce qui veut dire à peu près, si on s’en remet au dictionnaire trégorrois-français d’Erwan Bescherelle, « Damnée soit la queue de ma casserole, en voilà de drôles de façons de prendre l’apéritif ! ».

Purée, la crise de délirium tremens ! Le pire c’est quand le père lézard, six mètres cinquante de hauteur, à branché l’interrupteur-traducteur de son scaphandre orange et a déclaré d’une voix métallique :

- Ah tu tombes bien toi, l’autochtone à bécane ! Viens donc ici répondre à deux ou trois questions, que l’on n’ait pas fait tous ces kilomètres pour rien !
- Oui ? a fait Erwan en ramassant et essuyant sa casquette de marin qui était tombée dans le freinage et dans une flaque d’huile de vidange. Que… que puis-je pour vous messieurs-dames ? Bon appétit d’abord !
- Merchi ! a dit la petite fille qui avait la bouche pleine de hamburger aux épinards et au ketchup.

Chez les Lézardriviens aussi, le ketchup va avec tout.

- Qu’est-ce qui vous a pris d’envoyer vos saloperies sur la comète « Femme Oie du couscous Tchouri » ? Vous trouvez malin de polluer la Tchouriviera ?
- Euh ? Qu’est-ce que vous dites ?
- Ca ne vous suffisait pas d’être allés déposer un drapeau moche sur the dark side of the Moon en 1969 ? Il a fallu que vous récidivassiez !
- Euh ? De quoi vous parlez ? Et en quelle langue ?
- Et c’est nouveau cette façon de dessiner sur nos tombes ?
- Euh ? Des tombes ? Il n’y en a pas ici !
- Evidemment, nous n’avons pas les mêmes rites funéraires ! Nous autres Lézardriviens sommes immortels mais nous avons quand même une certaine religiosité ! Sous ces grandes pierres dressées, nous avions coutume autrefois, avant la Grande Mue, d’enterrer nos queues. Et nous venons régulièrement, certaines nuits d’été, en pèlerinage à Carnac, commémorer cette époque ancestrale. Ce n’est pas pour que vous fassiez des dessins sur nos monuments !
- Carnac ? Là où il y a les alignements ?
- Forcément, hein ! dit Simone Guelou, la mère. Pas le Karnak en Egypte ! Les obélisques, ce n’est pas nous !
- Mais on n’est pas à Carnac, ici ! On est à Pleumeur-Bodou !
- Pleumeur-Bodou ? T’entends, Simone ? C’est où ça ? Vous voulez nous faire croire qu’on est en Afrique ou quoi ?
- Ben non, on est dans les Côtes d’Armor, en Bretagne, en France, sur la côte Nord. Carnac c’est sur la côte Sud.

Erwan Le Flohic s’étonnait de son élocution retrouvée. L’incident et sa chute de vélo l’avaient comme dessoulé. Les Lézardriviens, eux, d’un seul coup, hésitaient.

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- Notre GPS aurait eu tout faux ? supposa la maman. On aurait raté la bretelle de sortie après Auray ?
- Et ce ne sont pas de vrais menhirs ! précisa Erwan Le Flohic. Ce sont des blocs de résine peints par les artisses du cru ! D’ailleurs vous n’avez qu’à gratter et vous verrez.
- C’est vrai, papa, on voit bien que la Joconde est un faux. Elle n’est pas de Léonard.
- Elle serait plutôt de Johnny Bigouden ! dit le jeune lézard Erwan Guelou qui s’y connaissait plus que le GPS en géographie bretonne et en peinture de la Renaissance.

- Présente tes excuses au monsieur, Pierrot. Tu t’es mis en colère pour rien. Ce n’est visiblement pas lui qui a balancé le crabe mort sur Tchouri. Et il n’est pas responsable du fait qu’on s’est trompés de cimetière. Et que c’est en fait ici un musée en plein air.

- Pas question, Simone ! Je n’aime le « land art » ni sur la carte, ni sur le territoire et je n’apprécie pas plus que ça l’extension du domaine de la pollution. Remontez dans la soucoupe, les enfants, et toi, l’autochtone, estime-toi heureux qu’on ne t’embarque pas avec nous pour que tu viennes t’expliquer devant nos autorités. Allez, disparais, bipède à vélocipède ! Tiens, ramasse-le, ton crabe ! Allez, en soucoupe, Simone !

***

- Freinez, bon sang, Dugommier ! hurla le brigadier Erwan Lorguilloux au gendarme qui conduisait la voiture de patrouille. Qu’est-ce que c’est que ce gus sans lumière qui pousse son vélo au milieu de la route en zigzaguant ? Et c’est quoi l’appareil insensé qu’il traîne derrière lui ? Il est bon pour finir sa nuit au poste, celui-là !

Et c’est effectivement dans la cellule de dégrisement qu’Erwan Le Flohic termina cette nuit du 23 août 2012 où, comme il le raconta plus tard à son cousin Erwan Cochard, « il avait bel et bien rencontré des Martiens ». Une assertion que le brigadier Erwan Lorguilloux contesta toujours :

- 2,2 g d’alcoolémie ! Ce type était bourré plus que Jean-Claude lui-même, Dugommier ! A ce stade-là on peut bien voir des soucoupes volantes et des éléphants roses ! Dites-vous bien une chose, Dugommier, les OVNIs, moi je n’y crois pas !
- Pierre Dac a pourtant écrit « La meilleure preuve qu'il existe une forme d'intelligence extraterrestre est qu'elle n'a pas essayé de nous contacter. ». Ils peuvent avoir eu un moment de faiblesse : « A momentary lapse of reason » ?
- Taratata ! Les seuls petits hommes verts que je connaisse, c’est les Schtroumpfs et ils sont bleus !
- Mais quand même, la drôle de machine qu’il avait avec lui, le « crabe mort » ?
- Une pièce qu’il aura piquée au Musée des télécoms !

Dugommier restait sceptique, tout comme nos lecteurs à l’esprit plus affûté que le bison qui ont deviné qu’il s’agissait-là du robot Philaé. Qu’est-ce qu’il pouvait bien fiche à Pleumeur-Bodou en août 2012 ?

Ecrit pour les Impromptus littéraires du 2 mars 2015 à partir de cette consigne.

Il s'agit en fait de la version longue de la deuxième partie d'une nouvelle écrite pour un concours sur un thème très voisin, dont je reparlerai un jour.

1 mars 2015

UNE ENFANCE DE CASANOVA (MAIS IL S’AGIT DE JACQUES-HENRI)

Les rosières à la roseraie, rosissantes plus que de raison, séduisantes ou laiderons, tournaient en rond comme du liseron autour du réséda, oui-da, car c’était l’heure du laridé et l’on s’en faisait, du mouron, comme des idées l’abbé Mouret, à se voir aussi soupe au lait avec ses desiderata d’amoureuse peu pétaradante, à se demander, hésitante, s’il faut payer rubis sur l’oncle, pour la nièce niaise, une fois qu’elle s’est décidée à se dire « Demain j’oserai demander au grand échalas Nicolas qu’il me fasse la courte échelle, l’écarte-scrupules existentiels pour monter au septième ciel ».

Elles étaient jolies les Rennaises à l’époque du bassin à bateaux près de l’entrée Palestine du jardin du Thabor ! Bateliers bateleurs, nous nous bonimentions, nous promettions d’accaparer tous ces trésors ! Des Marius de treize ans rêvaient de Cléopâtre, des mariolles de seize ans se prenaient pour César avant que le temps ne les concasse et que l’âge ne nous les brise !

On se demandait, m’as-tu-vu mutiques : « Que matas-tu là, sur ton matelas, jeune matelot ? Est-ce Pétula ? Sous ton air matois de matou miteux, tu m’eus l’air ma foi, bien ambitieux de rêver matin à cette mutine tandis que montait depuis la cuisine le fumet tentant d’un bœuf miroton ! Non mais dis-donc, mon angelot, t’as vu la taille de ton javelot ? Dis, jeune os fait rature, as-tu vu ta littérature comme elle eut saisons et châteaux, oraisons et dents de râteau lorsque le vampire rendait l’eau devant ces gousses d’aïe aïe aïe brandissant le mot « épousailles » ? ».

Près du kiosque à musique, qu’est-ce qu’on s’amusait ! Juliette la boniche y pousse le landau moche dans lequel braille le mioche de la famille Binoche mais on n’est pas mirauds, on voit bien les képis, on voit bien les shakos qui coiffent la caboche des militaires cupides : ils convoitent nos biches et leur tournent autour sous l’œil plus ou moins torve des languides belles-doches que viennent piquer les mouches attirées par la morve du bébé qui chie dans sa couche. Face d’ange ! Fesse Fange ! Appel Change ! Nouveaux Langes ! Fais la bête ! Mais tu attendras, mon chameau, avant qu’elle soit à deux dos ! Mais tu attendras méchamment avant qu’elle te mène au dodo et tant pis si cela démange de façon lascive ou étrange !

 

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Dans la cabine de douche, rêvas-tu de sa bouche ? Entendis-tu son chant ou point quand tu te passas du shampooing ? La puberté t’abreuva tôt de tentations ! Près de la volière chinoise, tu regardais les dem-oiselles dont virevoltaient les dentelles. Ce n’était pas l’Enfer mais presque parmi ces oiseaux gigantesques aux proportions plus que dantesques.

Quand tu fais le ménage de tes méninges surnage l’image du manège, des jardins sous la neige, des statues dénudées dénuées de pudeur autour desquelles nous courions tirant nos luges comme au déluge loin des horloges des concierges. C’étaient des jeudis sans radis dans le paradis du rodage, bien avant le marivaudage, le rigodon et le volage, c’étaient des temps de rigolade, de petits entrains interlude, des temps heureux dont les auras ne nous seront jamais rendues par les Zorros arides qui sévissent aujourd’hui et nuisent à nos noces comme à nos nostalgies. Nos romances d’hier, quand nous étions Robin, sont plus belles, robots, que vos performances de demain ! And so long, Marianne !

Que Paris conserve sa messe et ses Français dévots de ville ! Le jardin du Thabor vaut bien pour ses variances, sa luxure, sa luxuriance celui du Luxembourg en matière de folies. Souvenez-vous, bergères ! Je n’y épargnai pas la force de mon âge. Et s’il se trouvait à refaire, même en chemin de fer, même dans l’Enfer, même à l’envers tout cet apprentissage demain dans les cordages, de seins dans les corsages, de sain dans les corps sages, de comblement de lacunes, ben j’y retournerais ! Et plutôt deux fois qu’une !

Ecrit pour les Impromptus littéraires du 23 février 2015 à partir de cette consigne.

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1 mars 2015

PARTICIPATION LAPIDAIRE

J’ai toujours été bon élève
Sauf ici où je fais le cancre
- On m’a laissé voix au chat-pitre ! –
Aussi je n’ai jamais connu
Le supplice du porte-manteau.

On y suspendait autrefois
Les élèves dissipateurs.

C’est sans doute légende urbaine :
Le morveux pèse un certain poids
Et deux clous peuvent-ils tenir
Face à la lourdeur de ce crime ?

Qui plus est, nous étions
A l’école publique.

Si cela avait existé,
Ce n’eût été rien à côté
Des punitions dans le privé
Où les pauvres devaient réciter

 

DDS 339 Trois patères et deux navets

P.S. Qu’on me jette la première pierre :
On trouve en mon carnet parfois
Des liaisons mal-t-à propos !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 339 à partir de cette consigne

22 février 2015

UNE BORDEE A BORDEAUX DU CAPITAINE KIRK ET DU SERGENT FLAM

IL 15 02 16 resto

- Toujours l’Epicurien préfère le vin au divin ! Pas vrai, sergent ?
- On aime le charmeur, le séducteur, le charnel, le charnu, celui qui de la cuisse, le pénétrant mais pas le phéniqué ni le communiquant !
- On préfère celui qui pinote à celui qui tapote au piano. Le fastueux rend voluptueux !
- Il y en a qui ont le nez boudeur mais nous on est des baroudeurs !
- On aime se frotter, d’aventure, à ceux qui ont de la carrure !
- Il y a des Bordelais qui sont un peu bourrus, c’est couru.
- Mais nous, les valeureux, on aime le chaleureux ! Quand on a bien arpenté on aime boire du bien charpenté !
- Le chenu ou le chétif, on y est carrément rétifs !
- On est dopés à l’enveloppé, le franc de goût nous donne du bagou !
- Mais nous avons trop tracé pour apprécier le vin racé.
- Et nous sommes trop sacripants pour nous épater de celui qui sait faire la queue de paon !
- Mais je converserais sans réserve avec un qui a de la réserve ! Hola, tavernier, que l’on serve ceux qui arrivent de conserve ! Que l’on nous verse du bon vin ! Volontiers, volontiers, nous ferons longue pause !
- On préfère forcément le capiteux au piteux ! L’abouti à l’abruti ! Pas vrai ‘pitaine ?
- Dites donc adjudant ! Qui vous permet ces privautés ? Je préfère que vous disiez « Mon capitaine » que « ‘pitaine ». Pour la peine vous boirez de la limonade avec votre pitance.
- Désolé, mon capitaine, ça m’a échappé. Mais je trouve votre vin-dicte sévère !
- De toute façon, la dernière fois qu’on est sortis d’ici, tous les deux, on s’est pris cinq jours de trou parce qu’on est rentrés à la caserne en braillant « Le pinard c’est de la vinasse, ça réchauffe là où ce que ça passe » ! Pitoyables, on s’était mis ! Alors moi aussi je vais boire de l’eau plate.
- Vous êtes sérieux, mon capitaine ?
- Mais non, Flam ! Inspiré par toutes ces bouteilles autour de nous, je vous chambrais !
- Ouf !
- Mais allez-y quand même moderato cantabile sur le Côte-de-Duras, hein !

IL 150216 98232638

Ecrit pour les Impromptus littéraires du 16 -02-2015 à partir de cette consigne

22 février 2015

ECLATS DU PARADIS

DDS 338 Eclats du Paradis


S'il faut montrer, ce samedi,

Quelques fragments de paradis,
Tant pis si ça paraît étrange :
Voici comment je vois les anges !

D 96 09 23 Saint-Pol de Léon - Défilé - Danseurs volants 2


Moi, je n'en fais pas un mystère

Mon paradis est sur la Terre !
Un bord de mer en Finistère
Et la Bretagne est Univers !

D 96 09 04 Coucher de soleil à Plouescat


Ceux qui rêvent jusqu'à plus soif

D'un séjour de paix éternelle
Grand bien leur fasse !

D 96 09 28 Saint-Pol de Léon - Petits sauniers de Guérande


Désolé si ça les décoiffe :

Je préfère à ça les dentelles,
Les sourires et le temps qui passe...

D 96 09 31 Saint-Pol de Léon - Contrejour de coiffe fouesnantaise


...Sans que l'on ait à regretter

La longueur de l'éternité !

D 96 09 02 Coucher de soleil à Plouescat

 Photos prises à Plouescat et Saint-Pol-de-Léon (Finistère) en juillet 1996

Ecrit pour le Défi du samedi n° 338 d'après cette consigne

15 février 2015

UNE INTERVIEW DE LOUIS DDDDEUX / par Stephen Barn

- Si on… si on mmm’avait dddit que je ne dedevais pas pâte pas tant ouvrir de paparenthèses, dedidigresser, enrerober, orner de ffffffioritures… Si seulement on me, on mmm’avait dit qu’il fallait des ffff, des frrreufreu, des phrases courtes, sujet veverbe comcomplément d’objet comcompréhensibles par le plus zin le plus zinzin… le plus humble de mes sujets !

- Oui ? Votre père, Charles le Chauve ne vous avait pas prévenu ?

- Si on me me l’avait dit que le le lllecteur actuel, l’internaunaute zazappeur, le sossollicité de tttoutes parts, l’hy, l’hyperactif hypppperconnnecté y y perd vite le fffffffffil d’une pensée, la mienne, qui prend toutout son temps et toutoute sa liberté pour exprimer son jjjus…

- Ni votre grand-père, Louis le Pieux ?

- Si on m’avait dit que 140 sisignes susuffisent ddddédésormais à ce crâne de piaf pour exprimer son sssssentiment en un gagazouillis sur Te Twitter… !

- Charlemagne pourtant, votre ancêtre, avait bien inventé l’école !

- Sa… Sasssa.. Sacré Charlemagne ! Si on me l’avait dit qu’une ppplanète entière se sassatisfait soudain d’un « non mais allô tttt’es où la ? » pour ressentir du bbbbien-être au niveau de son nombril, comme si les voies du bonheur, moins impépénétrables que celles du Seigneur, se trouvaient dans l’oreille gauche ou droite selon qu’on tient le volvolant ou qu’on fait autre chose en écoutant le téléffffphone portable ! Bref, si on m’avait dit que pour être lu et apprécié il fallait se limiter à 23 lignes pas plus, j’aurais suivi la règle et je me serais concentré sur l’essentiel ! Ouf ! Ca je l’ai bien dit !

- Et c’est quoi, l’essentiel, Majesté ?

- L’esse… L’essence…L’essentiel, c’est que l’Histoire bébe… bébé…bégaye !

- C’est vrai ! Louis Aragon le disait déjà : « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà…

- Tttt… ttreu… trotte…Trop tard ! On est en ligne 24 !

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 Ecrit pour les Impromptus littéraires du 9 février 2015 à partir de l'incipit "Si on m'avait dit que..."

15 février 2015

C'EST ROBOT POUR ETRE VRAI !

Mélanger l’us de Millet et la coutume de Millau qui consiste à jeter du haut du viaduc les moutons trouvés sous le lit de la bergère ;

2015 02 12 Jean-François_Millet_fiadeira dark vador


Confondre, sans déférence, séquelle, séquence, fréquence, Fasquelle, préférence et prequel sans voir que la saga rend le lecteur gaga ;

Traduire par « La guerre des étoiles » ce qui était outre-Atlantique « Les guerres de l’étoile » mais de l’Etoile à la Concorde le vieil orchestre à mille cordes ne joue qu’au temps des Champs-Elisez-moi ;

2015 02 12 Jean-François_Millet R2D2


Mettre la charrue avant les bœufs, crier « Houe Houe » comme un fantôme ;

2015 02 12 l'homme à la houe


Se désoler : le Champagne n’est pas pour tout le monde, il y a la dream team et le couple plus souple qui trime sous sa coupe, et l’envol des soucoupes préfigure le crime ;

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Lancer l’alarme : Marre de ces armes ! Arrêtez votre cinéma ! Cessez vos guerres !

Rêver à l’heure de l’Angelus qu’un ange vienne sonner les cloches de ces « élus ».

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Ecrit pour le Défi du samedi n° 337 d'après cette consigne 

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