À QUOI RECONNAÎT-ON QUE VOUS N'ÊTES PAS UN BRETON NATIF ?
A quoi reconnaît-on que vous n’êtes pas un Breton natif de Bretagne ?
La galette-saucisse à 10 heures 30 sur le marché des Lices le samedi n’est pas votre mets favori.
Vous êtes plus bière que cidre – mais les Bretons qui ne sont pas des ieuvs sont comme ça aussi !
Même si vous l’aimez bien aussi, la Philomenn, vous préférez verser de la bière belge dans votre verre à bière bretonne.
Vous faites la gueule parce qu’on ne trouve plus de Jeanlain dans votre hypermarché depuis que vous avez acheté des verres dédiés à cette boisson !
Vous n’avez pas encore compris l’humour du dicton « En Bretagne il ne pleut que sur les cons ».
Vous êtes capable de suggérer : « Euh ! La bombarde et le biniou ! Ne les amplifiez pas, s’il vous plaît ! »
Quand vous chantez le Bro gozh ma zadoù, vous cherchez à mettre de la fluidité et de la musicalité dans les paroles alors qu’il n’y en a pas.
Vous êtes amoureux fou de toutes les jeunes femmes des groupes folkloriques celtiques et vous regrettez le fait qu’on en voit de moins en moins. Une semaine de vacances au Festival interceltique de Lorient vous ferait-elle du bien ? Mais retourner la nuit sur cette route où vous avez failli perdre la vie, est-ce bien raisonnable pour un ieuv ?
Les querelles des Bretonnants historiques avec la génération du renouveau musical celtique des années 1970, ça vous gave ! C’est du Pyrénéen ou de l’hébreu pour vous !
On reconnaît que vous n’êtes pas Breton… à l’épaisseur de vos crêpes et à la quantité de bière que vous mettez dans la pâte !
Vous n’avez pas investi dans un bilig et vous achetez vos galettes sur le marché des Lices. Mais quoi ! Vivent le circuit court et les artisans bretons !
Par contre, avec votre kouign-amann ch’ti, tout le monde s’accorde sur le fait que vous trompez bien l’ennemi !
Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 24 avril 2018
d'après cette consigne :
A quoi reconnaît-on que vous êtes breton(ne) ou non breton(ne) ?
À QUOI RECONNAÎT-ON QUE TU ES RESTÉ JEUNE D’ESPRIT ?
A quoi reconnaît-on que tu es resté jeune d’esprit ?
L’assurance des profs de fac te sidère toujours. Elle te rappelle la pensée de Michel Audiard : « Les cons osent tout. C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît ».
Une bonne pièce de théâtre t’emmène au paradis. Un conteur génial te plonge dans les racines de l’humanité et tu t’en trouves bien.
Tu rigoles comme un bossu d’avoir réussi cette farce : on a accepté ta proposition de faire une conférence sur les inventeurs farceurs et tu vas la faire à l’Espace Ouest-France en janvier 2019. Joe Krapov conférencier chez François-Régis Hutin, faut le faire, quand même !
Tu refuses de regarder des films et des séries étranger.e.s autrement qu’en version originale sous-titrée. Cet attachement viscéral au ciné-club façon Claude-Jean Philippe est cependant plein d’ambiguïté : se souvenir de Claude-Jean Philippe c’est quand même être un peu ieuv sur les bords.
Tu es capable de regarder des séries nulles (Capitaine Marleau) uniquement parce que le personnage principal est un « anti-héros ».
Les vieux cons butés qui ont quarante ans et du pouvoir t’insupportent.
Découvrir des variantes foldingues du jeu d’échecs sur Lichess.com te met en joie. Citons la course des rois, la partie qui démarre avec une position aléatoire des pièces autres que les pions, le fait de pouvoir reposer n’importe où dans le jeu une pièce déjà capturée…
Tu as un peu honte d’appartenir à une chorale qui chante « Boire un petit coup c’est agréable » ou « Chevaliers de la table ronde ».
Tu te (re) prends d’affection pour les BD de Régis Franc et tu cours après les adaptations théâtrales du Zaï Zaï Zaï de Fabcaro.
Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 24 avril 2018
d'après cette consigne :
A quoi reconnaît-on que tu es resté jeune d’esprit ?
À QUOI RECONNAÎT-ON QUE TU ES UN IEUV ?
A quoi reconnaît-on que tu es un ieuv ?
A ce que tu ignores le sens du mot « ieuv » ! Un ieuv, c’est un vieux en verlan dans le langage des jeunes. Que nous appellerons donc djeunns en retour !
Tu es un ieuv quand tu ne marches pas dans la rue en t’adressant à voix haute, la mine réjouie, à un rectangle de plastique avec l’air d’un évadé de l’asile de fous complètement perdu dans son monde.
Tu es un ieuv quand, au théâtre, le spectacle fini, tu mets cinq minutes à lever ton gros cul de ton siège au motif que tu as rallumé ton téléphone portable des fois qu’on aurait cherché à te joindre pendant l’heure et demie où tu t’es absenté(e).
Tu es un ieuv quand tu te précipites sur le buffet pour avoir ta part de dessert et ton café alors que tes collègues ont entrepris de chanter une chanson censée intéresser tout le monde (sauf la table du fond qui s’en fout). Ventre affamé n’a pas d’oreilles !
Tu es un ieuv quand tu es admiratif du talent des Gobeurs d’enclumes, un duo de théâtre d’improvisation dans lequel deux jeunes gens délurés dézinguent les contes traditionnels à partir d’une collecte de mots ou d’objets.
Tu es un ieuv quand tu te poses la question : « Si eux c’est la génération Y, à quelle génération appartiens-je ? La génération K comme Karpov, Kasparov, Kossyguine, Kissinger , Kennedy, Khrouchtchev ? La génération L comme Lennon et Léonard Cohen ? La génération M comme Mathusalem ? Ou A comme Antédiluvien ?
On reconnaît que tu es un ieuv au fait que c’est toi qui t’arrêtes dans la rue pour éviter la collision avec l’imbécile de djeunn qui avance sans regarder devant lui vu qu’il a le nez collé à son smartphone.
Tu es un ieuv quand tu te sens vexé qu’un autre imbécile d’étudiant, bien élevé celui-là, te propose sa place assise dans le bus. La honte que ce sera le jour où une une étudiante te proposera la même chose !
On reconnaît que tu es un ieuv à ce que tu t’étonnes d’entendre : « La prochaine est une vieille chanson de Renaud, « La Ballade nord-irlandaise ». Comment ? Trente ans déjà ? On ne les a pas vus passer ! Par contre, Renaud, si !
On reconnaît que tu es un ieuv quand tu te souviens d’avoir lu le nom de la station de radio Hilversum sur les postes de radio que possédait ta famille.
On reconnaît que tu es un ieuv quand tu te refuses à jouer une partie d’échecs en moins de dix minutes. Ton minimum pour ne pas perdre tous tes moyens à cause du stress de la pendule c’est quarante. Alors qu’il y a des fous maintenant qui se donnent trois minutes pour achever leur adversaire en blitz !
On reconnaît que tu es un ieuv à ce que tu prends des photos avec un appareil reflex au lieu d’utiliser un téléphone portable ou une tablette.
On reconnaît que tu es un ieuv quand tu viens à une réunion sans ordinateur portable ni tablette et que tu prends des notes avec un crayon et du papier.
On reconnait que tu es un ieuv quand, après avoir relu des BD de Gérard Lauzier, tu trouves insupportable de garder ça dans ton grenier. Mais bon, ne t’inquiète pas : les enfants de la génération Y ne lisent plus Pilote mensuel, c’est un journal trop archaïque pour eux. Déjà, toi, les pubs de 1978 t’ont fait hurler de rire !
On reconnaît que tu es un ieuv à ce que tu préfères chanter du Charles Trénet que du Jacques Higelin. Mais chanter du Jacques Higelin, c’est aussi être un ieuv !
Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 24 avril 2018
d'après cette consigne :
A quoi reconnaît-on que tu es un ieuv ? Ou plus délicatement :
A quoi reconnaît-on que vous n'êtes plus tout(e) jeune ?
Livres et jardins en fête au square Fernand Jacq à Rennes le 22 avril 2018 (7)
Quel duo sympathique et talentueux que ces "Couvre-chefs" ! Quelle jolie liste de titres, aussi ! Mistral gagnant, La Princesse et le croque-notes, "Le nougat" de Brigitte Fontaine, le "Tu ronfles" de Juliette, "Dis quand reviendras-tu ?"de Barbara, trois titres de Cabrel, "Mon amant de saint-Jean", "Emmenez-moi "pour faire chanter le public... Chapeau, M'sieu Dame !
Livres et jardins en fête au square Fernand Jacq à Rennes le 22 avril 2018 (8)
Ces deux-là, il faut les voir et les entendre pour y croire ! Ils s'appellent "Les Gobeurs d'enclumes". Ils font du conte traditionnel avec les codes du théâtre d'impro ! Les procédés sont aussi tordus que ceux d'un atelier d'écriture animé par Joe Krapov et ce n'est pas peu dire ! Des exemples ?
Florian collecte trois objets dans le public et François, un bandeau sur les yeux, rien qu'en les touchant un par un improvise une histoire dans laquelle les trois objets prennent place.
La présentation d'un cirque s'appuie sur cinq mots collectés : carabistouille - autruche - vitrier - pomme de terre - renard.
Le conte traditionnel avec variantes obligatoires dès qu'on entend claquer le clap de cinéma est tout simplement hilarant. Et le portrait de l'âme de Super-Suzannne vaut dix. Sur dix, évidemment ! Ne les manquez pas : ils sont au café Le Panama, 28 Rue Bigot de Préameneu à Rennes, le 17 mai prochain.
Comme on apprend tous les jours - en ânonnant et en tâtonnant toujours - j'ai enfin réussi à comprendre le fonctionnement de Facebook et pu embarquer le code de la vidéo de Jacques Vigier qui vous montre un peu de ces trois spectacles sous forme d'extraits et de photos.
Livres et jardins en fête au square Fernand Jacq à Rennes le 22 avril 2018 (1)
N'adressez jamais la parole à Joe Krapov ! Vous risquez de vous retrouver embarqué(e) dans ce genre de dialogue un poil surprenant :
- Vous étiez déjà venu dans ce lieu ?
- Non, c'est la première fois que j'y viens !
- Comment avez-vous eu connaissance de l'événement ?
- En fait je suis le mari de la conteuse.
- Vous voulez dire "le mari d'une des deux conteuses" ?
- Oui. Mais vous savez, ça ne me dérangerait pas d'être le mari des deux !
- ???
- Et même de tas d'autres dames !
- ???
- Non, rassurez-vous, je plaisante. Il me semble que la polygamie doit avoir plus d'inconvénients qu'on ne le pense ! Pour toutes les parties prenantes !
Bon ! Si on veut voler un peu plus haut que le niveau des krapoveries, laissons plutôt s'agiter les petits papiers accrochés devant le café associatif du square Fernand Jacq. C'était hier à "Livres et jardins en fête" une manifestation organisée par l'association Bel air dans le quartier du même nom dans la partie Sud de Rennes. Ce fut une journée exquise !