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Mots et images de Joe Krapov
30 novembre 2023

CAROLINE ?

- Moi je lis plutôt « Caroline » m'a dit mon épouse à qui j'ai montré la lettre de ouvrez les guillemets Coralie point d'interrogation fermez les guillemets et à qui j'ai raconté l'histoire de la lettre non transmise. (cf ce texte-ci)

Si on met à part le fait que Jean-Baptiste était bien encore en 1980 un de mes meilleurs amis toute cette histoire pourrait très bien sortir d'un roman de Patriiiiick Modiano.

AEV 2324 10 JK Hopper_NighthawksDans une ville dont on ne mentionne pas le nom existerait un café associatif appelé L’Orang-outan. Pas un de ces palaces à grandes baies vitrées comme on en voit dans les tableaux d'Edward Hopper, non mais un troquet à l'ancienne comme celui que tenaient la mère et la grand-mère de Daniel Bird à Wazemmes, quartier très populaire de Lille.

Ce café de l'Orang-outan se trouverait dans le bloc B4, dans la rue de Steenwijk. C'est là que tous les soirs Olga Tchigorine et Caroline Cann se donnent rendez-vous. Ce sont des étudiantes. La première, Olga, sirote une grenadine avec un glaçon alors que Caroline turbine au Perrier tranche.

Elles ont entrepris d'écrire un roman à quatre mains. Cela s'appelle « Sabine Maroczy ».

Pour Olga qui a imposé le patronyme du personnage il était impératif que ce nom se termine par un Y à cause de « Madame Bovary ».

- Si tu veux, a concédé Caro Cann, mais je refuse qu'elle se suicide à la fin du livre. D’ailleurs personne ne doit mourir dans mon roman, enfin dans notre roman. 

AEV 2324-10 JK Collage Cavalier pieuvre

- Même pas le cavalier Pieuvre ?

- A la limite celui-là peut perdre un bras sur le champ de bataille mais sinon pas de passage de vie à trépas !

- Ni non plus Marc Taïmanov, le pion empoisonnant du collège Philidor, avenue de la Volga ?

- Un pion c'est temporaire, juste le temps du collège ou du lycée. Ça s'oublie. Sa promotion en prof est assurée pourvu qu'il bosse et qu'il décroche le CAPES. Il peut même rêver d'agrégation si tout tourne bien.

Chaque soir Olga et Caro se lisent l'une à l'autre le chapitre qu’elles ont pondu chacune de leur côté. S'il y a des incohérences elles corrigent puis elles discutent des évolutions possibles et se répartissent les deux chapitres suivants dont elles ont énoncé la trame.

Certains soirs Miguel Najdorf, leur condisciple qui donne des cours de piano à la M.J.C. Diagonales pour payer ses études vient les saluer et tente de savoir ce qu'elles écrivent. Mais devant ses questions les deux jeunes femmes se ferment comme des huîtres.

- Ça ne te regarde pas, Miguel !

- Je suis sûr que c'est de la poésie !

- Pas du tout ! Tu n'y es pas du tout !

- Ou alors c'est une méthode pour gagner à la bataille navale !

- Écarte-toi au lieu de dire des idioties ! Tu nous enlèves toute la lumière !

***

La patronne de l'Orang-outan s'appelle Greta Staunton. C'est là le nom de son mari car elle est hollandaise d'origine. Après la fermeture elle traverse à pied la ville dans la nuit pour rejoindre le bloc F5, l'immeuble Gambit-Roi à l'angle du boulevard Traxler et de la rue du Foie frit.

Son mari Edward est cuisinier à la Casa Rossolimo, une pizzeria installée au bas du bloc B5 qui est donc voisin du B4 où se trouve le café associatif.

Lui ne la rejoint que plus tard à la maison car le restaurant accueille encore plus longtemps les fêtards qui vont au spectacle et dînent ensuite. Souvent sur l'oreiller ils se racontent leur journée, les aventures de leurs clients, les esclandres des habitués, les fricotages des uns et des autres.

- C’est vrai qu'il n'y a pas mieux qu'un restaurant pour fricoter ! admet Greta mais ce soir j'ai mieux que toi comme ragot. Ton patron, monsieur Benoni, est venu à l’Orang-outan jouer à l'avantageux devant les étudiantes qui écrivent un roman !

- Elles ne risquent rien les minettes, avec cet homme-là !

- Quand même, elles sont majeures, bien jolies et bien attirantes !

- Si elles écrivent des romans c’est qu’elles n'ont pas la tête à s'en bâtir un de ce genre-là. Il y a assez d'étudiants de leur âge en ville ! Elles ne vont pas s'intéresser à un commerçant marié qui commence du reste à bedonner un chouïa !

- Sait-on jamais ?

*** 

2023-04-18 - Nikon 371

C'est une semaine après ce dialogue-là qu'on a découvert dans le square Tartakover le cadavre d'un militaire du 41e régiment de cavalerie. Il avait été découpé proprement et savamment en morceaux et du coup on a suspecté le boucher Tarrasch dont la boutique, place de Budapest, donne sur le square. Le plus étrange de l'affaire est bien que dans les sacs plastiques se trouvaient également six autres bras humains.

- Ça fait penser au cavalier Pieuvre ! a confié Olga Tchigorine à Caro Kann !

Le boucher avait un alibi en béton. Alors une espèce de psychose s'est emparée de la ville. Des gens se sont confinés chez eux, les boutiques ont baissé les volets plus tôt, plus personne ne traînait la nuit dans les rues.

Puis l'affaire s'est tassée, tout est redevenu normal dans la vie d’Edward et Greta et des habitants de la ville aux soixante-quatre blocs. Sauf qu'un matin où il ne s'y attendait pas Edward a trouvé la pizzeria définitivement fermée et a perdu son emploi.

- Monsieur Benoni a disparu ! Envolé ! Il va falloir que j'aille pointer au chômage et que je trouve un nouveau job !

- Ils sont partis en emportant la caisse ?

- Non pas « ils ». Lui tout seul. Elle, la pauvre madame Benoni, est effondrée. Elle ne comprend pas. J’espère que ça n'a rien à voir avec l'affaire du square Tartakover !

C'est à peu près à ce moment-là que Caro-Kann disparaît elle aussi de la ville et de la vie d’Olga.

Celle-ci est allé au commissariat de police demander une recherche dans l’intérêt des familles, de la littérature juvénile et du comité Nobel.

- Avant de disparaître elle m'avait donné une lettre à remettre à Monsieur Benoni.

- Vous l'avez cette lettre ?

- Ben non, je l'ai remise !

- Vous l'avez lue ?

- Ben non c'était mon amie, c'étaient ses affaires. Je ne lis pas le courrier des autres, c’est indiscret.

***

Le roman « Sabine Maroczy » n'a jamais paru en librairie. Il est resté à l'état de brouillon inachevé dans une valise marron conservée dans le grenier d’Olga Tchigorine.

C'est tout juste, le jour où elle l'ouvrira, si elle se souviendra de cette Caroline Cann ! Mais se prénommait-elle réellement Caroline ? Elle n'en n'est plus très sûre à présent, quarante ans après ! 

AEV 2324-11 Coralie ou Caroline - signature

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 28 novembre 2023

d'après la consigne 2324-10 ci-dessous

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29 novembre 2023

Rennes en jaune le 25 novembre 2023

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 Enola gay, pour qui l'ignorerait, est le nom du bombardier qui anéantit Hiroshima le 6 août 1945. Etait-ce un happy monday ?

On rit jaune chez Joe Krapov, aujourd'hui. Mais on se souvient aussi d'Orchestral manoeuvres in the dark ! 

 

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2023-11-25 285 46 recadrée

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28 novembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-10 DU 28 NOVEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Soixante-quatre cases

 

Cette ville nouvelle été construite à l’image de certains quartiers de la ville de New-York. Neuf avenues rectilignes s’y croisent à angle droit, délimitant ainsi soixante quatre blocs d’habitation ayant la forme d’un carré parfait.

Utilisez les noms des quartiers et des personnages qui suivent pour raconter une tranche de vie à l’intérieur de cette ville.

La partie française - La partie anglaise - La rue du Fianchetto - Le Boulevard Traxler - Le quartier letton - La Tour blanche – La Découverte - La rue de Steenwijk - Restaurant de la Fourchette royale – Café de la Régence - Le square Tartacover - La statue du grand Turc automate - Le Pré catalan - L’Avenue de la Volga - La place de Budapest - Le Grand roc - L’Immeuble Gambit-Roi - La Casa Rossolimo - L’Orang-outan, café associatif – La piscine de l’Hippopotame – La M.J.C. Diagonale.

La Sicilienne - La Scandinave - La Hollandaise - Monsieur Nimzovitch - Madame Philidor - Monsieur Larsen - Monsieur Tarrasch - Madame Staunton - Monsieur Bird - L’évêque noir - Le cavalier Pieuvre - Emilie Paulsen - Sabine Maroczy - Miguel Najdorf - Robert Fischer - Gaby Marshall - Caro(line) Kann – Sophie Alekhine - Mlle Frauke Grünfeld - Olga Tchigorine - Marc Taïmanov, pion empoisonnant - Le docteur Hérisson.

Vous pouvez nous parler par exemple de Coralie qui se prépare à passer son bachot et est amoureuse d’un homme marié, de Mitsumasa, peintre japonais de passage, de Laure Manaudou venue disputer une compétition à la piscine Bogolioubov, du café « Le Diapason » où l’on joue aux échecs au son des concerts de rock ou de tout ce que vous voudrez bien imaginer dans ce cadre.

litterature

 

Illustration de Jonathan Wolstenholme 

27 novembre 2023

L'Arbre aux quarante écus à Rennes le 25 novembre 2023

Il sagit du ginkgo biloba dont les feuilles commencent seulement à tomber par chez nous.

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26 novembre 2023

Quitte Paris, etc. / La Bamboche

J'ai passé pas mal de temps dans mon existence à farfouiller chez les disquaires, dans les braderies, chez les soldeurs et je dispose donc d'une discothèque pleine de rondelles de vinyle, surtout des 33 tours dans tous les genres sauf le jazz ! A vrai dire, pendant un long temps de ma vie, c'est là que j'ai dilapidé la maigre fortune qui était la mienne.

Je suis en train de faire du tri et de numériser cela en MP3. J'ai attaqué cette semaine la rangée de ceux que j'ai entreposés dans le grenier. J'ai trouvé là quatre albums du groupe folk La Bamboche, achetés sans doute en braderie à Rennes mais assez peu écoutés. A tort pour deux raisons.

1) Sur celui qui est illustré "façon Pieds nickelés" "Quitte Paris" il y a deux chansons magnifiquement interprétées, qui ne relèvent pas précisément du "folk" ou du folklore mais sont des chansons du début du XXe siècle, "Quitte Paris" et la cèlèbre "Chanson de Craonne





La chanson de Craonne est à 23'40.

On entend aussi dans ce disque, à 34'20,  "Ami buvons", une chanson à boire  qui me dit quelque chose mais je n'ai pas retrouvé la partition dans ce que j'ai scanné de mes chorales saboliennes ni dans mon classeur d'Héloïse.

2) C'est quand même assez fou, depuis "Su'l pont du Nord (de Nantes ou d'ailleurs) un bal y est donné" comme la chanson populaire adore se consacrer aux faits divers tragiques, larmoyants, aux histoires d'amour qui finissent mal en général. Cela donne des envies de parodie ou d'humour noir assez terribles !

C'est le cas avec celle-ci, tirée d'un autre album de la Bamboche,"La Saison des amours". Elle est une composition de Jean Blanchard. Elle s'appelle "La Fille d'usine" et je suggère de remplacer le dernier vers "Vous pouvez vous présenter, garçons et filles sont embauchés" par "V'nez d'la part d'Emmanuel, y'a qu'la rue à traverser" ! ;-)

 

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25 novembre 2023

TOUTE UNE PHILOSOPHIE

Il vaut mieux rester sur son quant-à-soi que d’empiéter ne serait-ce qu’un peu sur le Nietzsche des autres. C’est là un impératif catégorique enseigné dans l’Emmanuel de philosophie.

Car un plat tonique n’est pas forcément toujours aphrodisiaque. Les scène de ménage d’Hegel et de Spinoza, il ne faut pas s’en mêler : on ne sait pas qui a raison dans l’histoire ni qui nettoiera le vomi.

J’ai longtemps fait partie de l’école péripatéticienne. C’est incroyable, en faisant marcher ses jambes, comme on suppute.

Au poker, par exemple, toute possibilité de gain dépends des cartes qu’on donne à René, à Blaise et à Pascal. C’est d’ailleurs à un palefrenier qu’on doit la formule « je panse donc j’essuie ».

Il ferait beau voir, comme disait Sartre à Simone, qu’en restant dans son huis clos on attrape les mains sales si on pense à toujours garder son quant-à-soi et sa tapette à mouches.

Et pourtant, dès que l’homme a commencé à se vêtir de peaux de bêtes il a bien fallu les chasser, les mites, de la caverne.

Plus tard, bien Plutarque, naît l’architecture. Madame à sa tour monte et Monsieur de Montaigne aussi. Qu’est-ce qu’Onfray sans les Michel ?

Michel Delpech, Michel Legrand, Michel Polnareff, Michel Berger, Mick Jagger et à l’inverse Mick Micheyl, sans oublier Michel Drücker qui a toujours fait bonne impression. J’ajouterai volontiers Michèle Torr, Michelle ma belle, Michèle Mercier, toutes les Michelle que j’aime et même la mère Michel sans laquelle le chat de Schroedinger, l’eusses-tu cru, ne serait rien dans l’histoire.

Oui, il faut garder son quant-à-soi. Songez à toutes ces oies blanches parties se perdre sur des chemins de traverse : elles que des vols sots déroutèrent auraient du relire Voltaire et Rousseau.

« Zadig Zadig en revenant de Nantes » et « Adieu l’Emile je t’aimais bien tu sais », on ne sort pas de là ! Ce sont les labourages et pâturages de la France et de la Suisse, les mamelles de Tirésias ou les onze mille verges de la vie en République.

Mais d’un coup je m’égare en poésie, c’est un travers dont je ne me Kierkegarde jamais assez. Peut-être Apollinaire était-il socratique ? Car là où Socrate erre il y a des Lunatiques, le Sénèque plus ultra des Sélénites, en dessous tu tires l’échelle, tout Fichte Lacan, il y a Elon Musk dans sa fusée, les petits hommes verts de la planète Marx qui t’engueulent sacrément... épicurien !

Dans le grand cocktail des métaphores et des années qui filent, comme on dit chez les bombyx, il vaut mieux garder son verre à soi que de faire de la peinture sur les autres.

Car c’est bien connu : tout ce qu’on file aux Sophie, l’existence nous le rend sous forme de dents de sagesse dont l’extraction est douloureuse. Tout comme l’est celle du lit après une nuit d’insomnie durant laquelle on a écrit, allongé, son Défi du samedi. Pour se relire après, c’est comme pour être à la mode, ce n’est point commode. Pour Humer le vent du succès il vaut mieux être assis aux première Lodge. Mais bon, vous savez ce que c’est, l’inspiration, elle vient quand elle veut, c’est une vraie tête de Bachelard, celle-là ! 

DDS 795 Rue Aimé Lavy

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 795 à partir de cette consigne : Quant-à-soi.

24 novembre 2023

Le Parc du Thabor à la nuit à Rennes le 23 novembre 2023

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A la nuit, n'exagérons rien ! Il n'était que 18 h 15 et j'ai baissé de deux diaphragmes virtuels les réglages de l'Ixus. C'est le monde à l'envers maintenant : les appareils photos y voient la nuit comme en plein jour ! Bande de nyctalopes, va !

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23 novembre 2023

Images d'automne à Rennes le 19 novembre 2023 (1)

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Images d'automne à Rennes le 19 novembre 2023 (2)

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22 novembre 2023

LE JOUR SUIVANT

AEV 2324-09 JK 01Le jour suivant Mitsumasa fut très déçu par le Grand Canal : il était tout petit ! Au pied de l'église Santa Maria della Salute il n'y avait que cinq gondoles. C'est tout juste si les gondoliers présents ne se battaient pas entre eux pour proposer une balade en amoureux au seul couple de touristes qui déambulait à proximité de l’embarcadère sur la piazzetta.

AEV 2324-09 JK 07C'est vrai qu’au prix de la course vers le Pont des Soupirs ou le Rialto il ne fallait pas aller chercher plus loin les vrais pigeons de Venise.

Mitsumasa alla s'enregistrer à la Pensione Wildner où il hérita de la chambre n°28. Ce numéro était également celui du jour où il était né. Après avoir confié son cheval à un palefrenier très bronzé il revint à pied prendre la température du lieu.

AEV 2324-09 JK 03Tout était pittoresque en diable ! Devant l'église fermée deux paysannes locales, un fichu sur la tête, semblaient se prendre en photo avec une perche à selfie. C'était d'autant plus incongru qu’un peu plus loin à droite un photographe de rue proposait ses services à un officier de marine accompagné d'une hôtesse de l'air. Son appareil ancestral, semblable à ceux dessinés par Albert Dubout dans son recueil « Les Photographes » était posé sur un trépied et devait encore fonctionner avec des plaques rigides.

AEV 2324-09 JK 05- Soit quelque chose cloche par ici, soit il y a des problèmes dans la temporalité de cet univers ou de l'Italie tout entière ! » songea Mitsumasa.

 De fait, à droite du photographe, un médecin en robe et portant un chapeau moyen-âgeux avait posé sur des tréteaux roulants trois gobelets renversés. 

AEV 2324-09 JK 09Proposait-t-il une partie de bonneteau ? Ou bien, comme il brandissait un flacon, commercialisait-il en Europe le fameux élixir du docteur Doxey fabriqué en Amérique avec des ingrédients qui devaient rester aussi secrets que la lettre de Coralie ?

Mitsumasa avait eu droit, sans en comprendre un traître mot, à toute l'histoire que Giacomo avait contée à voix forte au gendarme de Saint-Tropez en képi et ceinture blanche et qu’avait écoutée également dame Véronica en jupe rouge et pull vert.

AEV 2324-09 JK 02- Je l'ai retrouvée dans mon grenier cette lettre écrite par une certaine Coralie il y a quelques vingt ans ! D'après son contenu il paraît que j'étais chargé de la remettre alors à mon ami Giambattista. C'est une jeune fille de 19 ans qui était tombée amoureuse de lui bien qu’il fût marié depuis peu et qui lui disait son souhait de le revoir pour l'embrasser  !

- Et plus si affinités, sans doute ? demanda Veronica.

- On ne saura jamais ! Si j'ai retrouvé la lettre vingt ans après c'est que je ne l'ai pas remise !

- Mais tu es un vrai père La Morale, Giacomo Crapovio ! commenta le gendarme. Je n'aurais jamais cru cela de toi !

- Un père La Morale ? Tu parles ! Un vrai tue-l’amour, oui ! commenta Véronica.

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A proximité, deux touristes français, un homme et une femme, s'étaient assis sur les marches de l'église avec leurs lourdes valises posées à même le sol. Sans doute repartaient-ils vers la gare. Ernest avait encore sur l'arcade sourcilière le sparadrap dont Margaret l'avait artistiquement décoré après la bagarre de la veille au Harry’s bar.

- Eh bien ! On s'en souviendra de notre voyage de noces à Venise ! rigolait-elle.

- Je savais que l'Italie avait la réputation d'être un peu tape-à-l'oeil mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi frappant ! admit Ernest.

AEV 2324-09 JK 06Un peu plus loin sur les marches trois ragazzi della cita, des ados en goguette, des zazous en sweat à capuche zonaient en zyeutant le groupe de touristes attroupé autour de Zampano qui chantait des tarentelles accompagné de Gelsomina à l'accordéon. Il y avait peut-être des poches à se faire, mieux remplies que celle qu’Ernest avait sous les yeux.

Comme on approchait de midi Mitsumasa alla s'installer en terrasse du restaurant proche. Il ne déjeuna pas vraiment tranquillement : il fut importuné alors qu'il dégustait son plat de spaghetti par une mendiante qui portait son bébé dans un sac ventral puis par une gamine qui tenait à tout prix à ce qu'il lui achetât un bouquet de fleurs pour sa « donna ».


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 Il avait trop peu encore de vocabulaire italien pour pouvoir expliquer à la fillette qu’il avait divorcé récemment et qu'il était revenu en Italie afin de retrouver une nommé Coralie qu'il avait connue par ici une vingtaine d'années auparavant.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 21 novembre 2023

d'après la consigne 2324-09 ci-dessous

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