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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
8 avril 2015

Suppositions de goéland : Saint-Malo le 6 avril 2015 (3)

150406 050

Si ma tante avait des bacchantes mon oncle n'aimerait pas ses baisers à moustaches.

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Si Massy-Palaiseau et Clamecy sont desservis par le Transsibérien, alors je ne jure plus de rien.

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8 avril 2015

Suppositions de goéland : Saint-Malo le 6 avril 2015 (4)

150406 057 B

Si Sissi s'était initiée au sexe en rédigeant une thèse sur la sexualité des silex Romy Schneider n'aurait jamais fait carrière dans le cinéma.

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Si sur ton signalement est marqué "signe particulier néant trompette", vérifie juste que tu n'es pas Cléopâtre ou une amanite phalloïde. Fais-toi expertiser par le pharmacien !

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S'il y a une grande quantité de Quentin dans le canton, sois sûr alors qu'il y a des catins chez Caton !

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Si notre ancêtre Lucy ne s’était pas intéressée à la sexualité du silex, on n’aurait peut-être pas inventé le barbecue.

Ecrit à l'atelier d'écriture de Villejean le 7 mars 2015 d'après la consigne suivante : Ecrivez dix phrases sur le modèle de celles-ci en y intégrant des mots contenant le son "si" (cy, ci ou sy marchent aussi) ou le son "can"

 "Si on vivait d'amour et d'eau fraîche, on perdrait moins de temps au supermarché"
"Si vous voulez déstabiliser un ver solitaire, offrez-lui un compagnon"

Dominique Noguez, "Avec des si"

Il y avait aussi : Faites la même chose sur le modèle de "Quand les andouilles voleront, tu seras chef d'escadrille"

5 avril 2015

CHANGEMENT D'HEURE ET DE BONHEUR

Le cadran solaire désespère
L’encadreur qui s’arrête un quart d’heure,
le cadreur qu’on ne voit pas sur l’écran,
Le cardeur qui a pété un cardan,
Le coiffeur emprisonné dans son carcan
Pour avoir profané avec ardeur
A l’épiphanie, quelle horreur, 
L’épi fané de Fanny Ardant.

Le cadran solaire désespère
De nous voir jouer les pervers
Avec le temps deux fois par an :
Samedi dernier encore nous l’avons arrêté,
Tous ont perdu une heure
De sommeil et de rêve,
De repos du guerrier,
De trêve
De confiseur.

C’était au soir de ce concert
Donné dans une boucherie
Nous y avons bien ri
Et mangé du dessert ;
Mais plus tard dans la nuit
Nous avons suivi le bœuf
Des technocrates à crâne d’œuf
Qui passent à la moulinette
La Nature et nos amourettes
Et à l’heure d’hiver ou d’été
Le troupeau des moutons bêlants
A qui on vole le printemps
Et les ors de l’automne
Sans faire de quartiers.

Seule à coincer la bulle
Sans se soucier de l’heure
Lina la somnambule
Faisait notre bonheur
Faisait notre bonne heure
D’une chanson de Gainsbourg :

 


Le cadran solaire désespère :

Pendant six mois il a tout faux
Alors qu’il a toujours raison :

"L’une sera notre dernière",
Elle éclipsera le soleil
Derrière un nuage de brume
Et nos costumes
Et nos coutumes
Seront posthumes.

Le cadran solaire désespère
Lorsque tout gris passent les jours
De notre comique trip,
De notre comic strip,
De notre débandade,
De notre destinée,
De notre prébende décimée.

Le cadran solaire désespère :
Avec le nez toujours en l’air
Jamais il ne verra,
A lui tourner autour,
La petite trotteuse
Aguicheuse
Des montres, toquantes toquées
Des orfèvres du Quai.

Jamais il n'entendra
Le petit tralala

D’une Suzy Delair,
Le quart ou demi-tour
D’une fille d’amour,
D’une petite reine
Qui ne lui ferait compter que les heures sereines,
D'une brave Mar-gnoMonique embobineuse
Qui rendrait sa vie lumineuse ! 

DDS 344 103110124
Photo : MAP

Ecrit pour le Défi du samedi n° 344 d'après cette consigne

29 mars 2015

LOREILLE ET LARDU REFONT LE MONDE A LEUR SAUCE

IL 15 03 23 gâteau 97064293_o

- Simplifier le millefeuille administratif ? Mais mon vieux Loreille, il n’y a rien de plus simple ! C’est du gâteau, ça !

- Ah oui ? Et comment que c’est-y que tu ferais, toi, Lardu ?

- Déjà il y a des tas de villes à rassembler dans une même communauté de communes.

- Une communauté religieuse ? Saint-Etienne, Saint-Denis, Saint-Nazaire et tout le Saint-Ouen… euh tintouin ? Sainte-Ménehould et Sainte Tréphine pour qu’on puisse vivre dans la paix des nonnes ? Lesquelles tu vois, toi ?

- La grande métropole de Paris-Brest ! Frangy –La Panne !

- T’es un drôle de pistolet, dis donc ! Un sacré moule à gaufres ! La Panne, c’est en Belgique !

- Sois pas gland, Loreille ! Putain, Putain, c’est vachement bien, on est quand même tous des Européens !

- Voilà un argumentaire bien cucul la praline ! Autant porter l’ONU aux nues ! Continue !

- Au niveau des départements, je préconise de fusionner la Vendée, pays des ventres à choux et l’Aragon-Castille, pays des glaces au citron et la vanille.

- C’est tout bénef ! C’est même tout profit’rock’n’roll ! Tu es vraiment à la pointe du progrès, j’en suis tout ébaubi ! Reprends !

- Regrouper Sablé-sur-sTarte et Romorantatin !
- Renversant !

- Saint-Florentin le Vieil et Saint-Honoré-les-Bains.

- Merveilleux !

- Pour faire la fête, rassemblons le mirliton de Pont-Audemer, le pastis landais et la tarte au Vintimille, marions la Tropézienne avec le Bavarois, la Charlotte avec l’Amandine, La Madeleine avec un Chinois.

- Dis-donc, ça va coûter bonbon, ton millefeuille !

- Il vaut mieux faire régner la concorde et faire chanter la colombe de Pâques plutôt que de casser les bugnes, foutre des beignets ou tirer les oreilles aux croquignoles. Tant que les Financiers détiendront la galette il y aura toujours des mendiants pour dire que l’égalité, c’est du flan.

- Franchement, est-ce qu’une réorganisation à base de calembours hâtifs, on ne trouvera pas ça, en calant, bourratif ?

- Toujours aussi sceptique, hein, Loreille ? Ca ne me pannetone pas de toi !

- Bref, quand tu as terminé, qui tu mets à la tête de ta pièce montée? Pépé le Moka ? Le chef de garnison du camp romain de Babaorum ? Toi ?

- Moi je suis un mec dans le genre de Pénélope. Je fais pâtisserie.

- Alors qui ?

- Un jésuite !

- Sacristain, va ! Pourquoi un jésuite ?

- Lui seul pourra nous dire pourquoi on écrit « un mille-feuille » sans « s » à « feuille » alors qu’il y en a un paquet et…

- et ?

- … et pourquoi « un casse-couilles » avec un « s » alors qu’il n’y en a que deux !

 

Ecrit pour les Impromptus littéraires du 23 mars 2015 à partir de cette consigne

22 mars 2015

OEDIPUS REX

DDS 342 Colin Thompson 102809615
oeuvre de Colin Thompson

MAMAN ! J'AI RETRECI PAPA !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 342 à partir de cette consigne

mais pas envoyé car l'idée ne m'est venue que le samedi et que je manquais complètement de temps pour envoyer une contribution d'une ligne : je n'aime pas trop faire ça. Sans compter que je n'ai pas eu celui d'écrire sur l'autre idée que j'avais eue au départ, un truc nommé "termythes et légendes du capricorne", inspiré de Richard Matheson. Je suis très "return to fantasy", en fait "to Science-Fiction" en ce moment à cause de ce bouquin acheté à Lannion : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-SF/Ne-pas-se-fier-a-la-couverture

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22 mars 2015

ALLEZ LES ROUGE ET NOIR ?

IL 15 03 16 Cacoune 020 - P1090322

L’escadron de gendarmerie sortit de l’estafette immatriculé 22 (ou pas). De toute façon, à des tas d’autres détails, on devinait que l’on était dans les Côtes d’Armor :

- les pumas piaillaient dans les choux fleurs ;
- Le chemin d’accès à la longère était encore boueux de la dernière ondée ;
- Tous les hommes de la brigade se prénommaient Erwan et leur épouse Nolwenn
- Il y avait à l’arrière du véhicule un autocollant « A l’aise Breizh » et un autre de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) représentant un macareux acheté à la station ornithologique de L’Ile-grande (l’autocollant, pas le macareux)
- Le portail était d’époque. De l’époque à laquelle Madame Yvonne de Vieux-marché arpentait à vélo le Trégor pour en photographier les habitants.

Le brigadier Lorguilloux, couvert par ses hommes restés en retrait, arme au poing, prêts à tirer en cas de grabuge, s’approcha prudemment de la porte du vieux bâtiment. Il tira la chevillette. Un genre de bobinette dut choir à l’intérieur car il se trouva que la bergère du lieu, une dame à cheveux gris et au visage souriant vint lui ouvrir la porte.

- Bonjour madame. Est-ce que je pourrais voir Monsieur Erwan Ibrahimovic ?
- Bien sûr !

Elle se tourna vers l’intérieur de la fermette et appela, d’une voix de contr’alto surpuissante :

- ERWANNNNNN !

Dehors les gendarmes tagadatacticiens se Raidirent.

- Excusez-moi pour le volume, expliqua-telle. Mon mari est un peu sourd et il est encore en train d’écouter « Psychedelic pills » de Neil Young devant son ordi.
- Je vous en prie, Madame, répondit le brigadier qui se tourna vers ses hommes et leur fit signe de Rambo-remballer leur artillerie.

Un mec sans âge et sans cheveux blancs mais non dénué de pantoufles aux pieds ni de lunettes de vieil intello sur le nez descendit l’escalier et vint voir à quoi se rapportait l’intrusion auprès de sa compagne chérie de la marée chaussée de chaussettes à clous.

- Vous êtes bien Erwan Ibrahimovic ?
- Oui. C’est pour quoi ?
- C’est bien vous qui alimentez le site web « Lannion en délires » ?
- C’est-à-dire que…
- Etes-vous bien l’auteur de ce couplet-ci ? « Parigot tête de veau/ Avec des champignons / J’te cuis au brasero [3-0] / J’te soigne aux p’tits oignons
Quand on reçoit Lorient / Et son banc de merlus / On les fait en riant / Mijoter dans leur jus ».
- Ben…
- Et de celui-ci ? « La sardine marseillaise / C’est un plat de fauchés / Elle grille au-d’ssus des braises /On n’en fait qu’une bouchée
Dans l’chaudron d’Saint-Etienne / On va allumer l’feu / La moutarde à l’ancienne, / Les verts, ça pique un peu ».
- Ben oui. Il y a un problème ?
- Et comment ! Vous allez demander à Madame Nolwenn de faire votre valise. Nous vous arrêtons pour assassinat.
- Ma femme s’appelle Liliane et je range très bien mes affaires moi-même. Ca ne vous gêne pas que ce soit dans un vieux sac à dos rouge ?
- Je le savais, intervint Liliane, qu’à force d’écrire des conneries sur Internet, tu finirais par avoir des ennuis !

***

L’avocat commis d’office s’appelait de Buridant et lui aussi se prénommait Erwan.
- Ben dites donc, papy ! C’est du lourd ! déclara-t-il en posant son attaché-pataquès sur la table du parloir.
- Je ne comprends pas bien pourquoi ! répondit Ibrahimovic.
- Association de malfaiteurs, troubles à l’ordre public, incitation au hooliganisme, déviationnisme antinationaliste. Vous allez être un certain temps sans revoir le phare de Mean Ruz !
- Tout ça pour avoir ajouté deux couplets à la chanson du Stade Rennais Football Club « Galette saucisse je t’aime » ? « Galette saucisse je t’aime, j’en mangerais des kilos, dans toute l’Ille-et-Vilaine avec du lait ribot » ?

 

150321 095

- Depuis 2018 cette chanson est interdite, Monsieur, de même que toutes les confrontations locales. Intervilles, c’est fini ! Rendez l’antenne à Cognacq-Jay, Guy et Simone ! Tout le monde est aligné derrière les bleus maintenant !
- Vous savez, moi, le foot, je ne le suis même pas ! C’était par pure dérision que j’ai écrit ça. Un genre de caricature, en fait !
- Ne dites surtout pas ça à l’audience ! N’aggravez pas votre cas ! On n’est plus dans le consensus mou, Monsieur ! On est dans le mainstream gluant ! Quelles sont vos dernières volontés ?
- Je peux avoir du papier et un crayon ?
- Pour quoi faire ?
- Je voudrais écrire un couplet supplémentaire sur Guingamp et Toulouse.
- Indécrottable ! Je ne réponds plus de rien dans ce cas !
- Plus personne, maître ! Songez-y : si le monde est comme vous dites, alors ce sera mieux hier !


Ecrit pour les Impromptus littéraires du 16 mars 2015 à partir de cette consigne.

La photo en noir et blanc est de Cacoune

15 mars 2015

DES QUESTIONS DANS LE SILENCE

Je traverse la vie avec un drapeau blanc ;
Cela veut dire que je me rends
Je ne sais où.

Je n’agite aucun chiffon rouge,
Ne me mêle d’aucun de vos vieux différends.
Je ne suis rien.

Est-il encore de trop, pour vous,
Ce signe de croix à la portière ?

Le mot « trève »
N’est-il rien qu’un rêve ?

Le vœu de paix
Une utopie ?

Loin de tout respect
De la vie,
Tirerez-vous sur l’ambulance ?

150314 A 055

150314 A 056
Ecrit pour les Impromptus littéraires du 9 mars 2015 d'après la consigne "Drapeau blanc"

... et pas envoyé. Texte jugé trop réaliste, trop "tristoune" et image trouvée à la dernière minute à Trégastel (Cotes d'Armor).

15 mars 2015

PALINODIES SUR PALIMPSESTE

DDS 341 barbe-bleueL’oubli du donjon

Le château s’étend tellement loin maintenant
Que le donjon se sent
Comme promis aux oubliettes ;
D’ailleurs sa porte est condamnée.
C’est là son triste sort que personne n’y entre,
Pas même sœur Anne à la tour
Mais elle en a tant dans son sac !

 

 

 

DDS 341 Didon-Enee-r1

Ce qui se passait dans la garde-robe

- Tu veux savoir le pire, Enée ?
Quand Madame à sa tour montait,
Quand ta dame était tourmentée,
Pour qu’elle cesse de dédaigner
Les joies et bonheurs de la vie,
Par bouffonnerie je vêtais
Ses habits et elle riait
Elle riait, dis donc, Didon !
Elle riait car, vois-tu,
Eh bien, ses beaux atours m’allaient.
Voilà, tu sais le pire, Enée.

 

 

 

DDS 341 verrou

Les pièces verrouillées

L’itinéraire de délestage
Vous conduit au 3e étage ;
Les gestes
Y sont lestes
Et l’âge
Plutôt volage ;
Bagatelle
Dans la dentelle
Et pourtant
- C’était tentant -
Il y a du lourd
Dans le velours !

 

Le rapport de Tartem-es-pion sur ce qui se passe aux jardins

Il paraît que les jardiniers
Chantent « Sous les palétuviers »
Nous le savons de source sûre,
Informés par Dame Serrure
Epouse Toutencarton,
Pauline de son prénom,
Concierge de son état
Qui nous chanta :
« C’est par le trou
Qu’on connaît tout ! ».

 

Ce qu’en disent les chevaux de retour

Quand le palefrenier par malheur n’est pas là
- Quelquefois il s’occupe de Lady Godiva ! -
Lady Chatterley pâlit.
Les fessiers déprimés n’aiment que l’écurie,
Prince Augias.
Il se passe au palais des choses dégoûtantes.
Appelez Hercule, au moins !
Faites cesser ce foin,
Nettoyez l’incurie,
Dont notre rapière est marrie !


Dans un salon du XIXe (étage, siècle, arrondissement ?)

Sur son divan de moleskine
Sophie, comtesse Rostopchine,
Aide le général Dourakine,
Complètement imbibé de kvas,
A organiser le complot
De la prise de Palavas-
Les-Flots
Afin de voir le bout du bout

Ils sont entourés de lumières
Et l’on rapporte
Qu’a un projet de cette sorte
Certaines lampes adhèrent

 

DDS 341 dubout

 

Réaction royale

Moi, Louis-Philippe XII, roi de France et de Pologne, je déclare ceci : la rumeur selon laquelle, en des parties reculées de mon palais, on ferait subir à mes opposants le supplice du pal, est sans fondement.

 

De la cuisine littéraire

Dans un coin du palais,
Une dame tartine
Tartine,
Tartine…

Et toi, que fais-tu d’autre, Joe Krapov ?



Ecrit pour le Défi du samedi n° 341 d'après cette consigne

12 mars 2015

LE TELEPHONE PLEURE (1)

1415-19 Philémon 3

La dernière fois qu’Anatole est venu à Saint-Malo, c’était à Quai des bulles, le festival de bandes dessinées. Tout le monde a été gentil avec lui à part quelques enfants qui se sont moqués de ses grandes oreilles. D’autres ont très bêtement ahané « Hi han ! Hi han ! » mais un papy savant a dit en latin « Asinus asinum fricat » en faisant se toucher les têtes des deux garnements.

Anatole a été très content d’entendre parler en latin, une langue qu’il a apprise il y a très longtemps, quand il habitait chez Madame Rostopchine et qu’il écrivait ses mémoires, les siennes, pas celles de la comtesse de Ségur. Vous l’aurez compris, Anatole est un âne savant.

Mais aujourd’hui, hodie, ici et maintenant, hic et nunc, Anatole est triste : le festival est fini. Post festivalum animal triste est. Et surtout, son maître a disparu. Plus personne à l’horizon L’âne espère qu’il ne s’est pas noyé dans le port ou que, s’il y est tombé, il aura eu la force et la volonté de flotter. Nautilus Nemo fluctuat nec mergitur.

- Vous n’auriez pas vu un garçon brun avec un maillot blanc rayé de bleu ?
- Si c’est Arnaud Montebourg en marinière que tu cherches, bougre d’âne, sache qu’il est parti ailleurs monter sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise !

- Philémon ! Philémon ! se lamente Anatole intra muros dans Saint-Malo qui s’endort.
- Vas-tu bientôt cesser ton boucan, espèce de bourricot ? lui lance la fée Clochette.

Mais est-ce réellement la fée Clochette ? Elle a bien des ailes de libellule dans le dos mais sa petite robe est de couleur orange et… elle n’a plus de jambes !

150228 A 002- Excusez-moi, Madame la fée, mais je cherche mon maître qui a disparu. Ne l’auriez-vous pas vu ? Et, pour répondre aux questions que se posent les six lectrices et le lecteur de ce conte, comment vous appelez-vous ?
- Je suis la fée Claudette et je connais ton maître parce que j’ai de la bouteille, de la mémoire, une bonne bibliothèque et que j’ai lu toutes vos aventures dessinées par le génial Fred pour Pilote « mâtin quel journal ! ». Viens passer la nuit chez moi et demain matin nous partirons à sa recherche. Ton maître a été emporté par une vague alors qu’il faisait l’andouille sur le sillon pendant la grande marée. Il est vivant mais loin. Pour le retrouver, nous devrons voyager.

 

La fée Claudette habite au deuxième étage d’une maison bourgeoise à l’intérieur des remparts de Saint-Malo. L’escalier est raide. Anatole a détesté en grimper les degrés mais finalement la fée Claudette était si avenante, la demeure si accueillante bien qu’un peu humide que l’âne est bien monté, comme il se doit dans toute histoire qui respecte les traditions et n’a pas peur des clichés. Il a bandé toutes ses forces et est parvenu à se hisser dans le home sweet home de la fée.

 

12 mars 2015

LE TELEPHONE PLEURE (2)

Le lendemain a trouvé Anatole et Claudette quelque peu emmêlés, rapport aux folies qui ont suivi leur absorption de nombreuses coupes de Champagne. « Ben quoi ? a dit Claudette en se réveillant, il fallait bien fêter le Quai des Bulles, non ? ».

Après le petit déjeuner la fée a déroulé un grand tapis et a demandé à Anatole de se percher dessus.

- C’est un tapis volant. Nous devons aller ce matin arrêter l’anticyclone des Açores.
- On va lui passer les menottes ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ?
- Ne pose pas des questions stupides, si tu es vraiment un âne savant. Emporte plutôt de la lecture pour le voyage.

Anatole s’est installé sur le tapis avec « La Critique de la déraison pure » d’Emmanuel Conte. Il a trouvé ce livre dans les toilettes de Claudette. Eh oui, même sans jambes, les fées vont aux toilettes grâce à leurs ailes et elles adorent y lire des livres détournés de l’Enfer (liberate me ex inferis).

Claudette a prononcé une formule magique du genre « Abaque crade à bras djoubi djouba Hocus Pocus cuniculiculture carpe diem et lapin noctem » et alors, par la fenêtre grande ouverte, le curieux équipage est parti à l’aventure.

1415-19 Philémon 2

 

 

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