Quand les poules auront des dents
Je cesserai d’avoir l’air de regarder le monde comme un couteau trouvé
Quand passeront les cigognes
J’arrêterai de penser à la matriochka qui porte dans son ventre son bébé tout pareil
Quand nous chanterons le temps des cerises
Je me souviendrai de la Commune de Paris plutôt que de Napoléon
Quand refleuriront les lilas blancs
J’irai admirer les glycines mauves ici et là dans Rennes
Quand tous les soldats reviendront de guerre
Je n’en reviendrai pas si ça arrive un jour
Quand ils seront morts les poètes
Leurs chansons continueront de courir les rues
Quand s’en reviendra l’homme qu’attendait Barbara
Je n’en saurai pas plus sur son compte si ce n’est qu’il arrivera trop tard
Quand on n’aura plus que l’amour
Quand les hommes vivront d’amour
Quand la musique sera bonne
Quand on arrivera en ville
La Madelon viendra pour nous servir à boire
Quand trois poules iront aux champs
Qu’elles se méfient du renard :
Lui ne vit d’amour que de la bonne chère
Quand on se promènera au bord de l’eau
Quel renouveau ! Tout sera beau !
Quand la mer montera
Pas question d’avoir honte de penser à Fernande
Quand les andouilles voleront
Je chausserai mes espadrilles
Et j’attendrai tranquille sur le plancher des vaches
Le coup de cloche et la chute de midi Icare
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du mardi 20 avril 2021
d'après la consigne ci-dessous