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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
17 février 2024

PASSER DERRIERE OLDELAF ET FERNAND RAYNAUD

La tristitude, c’est quand, au mariage de ta sœur, ton voisin belge se moque de toi parce que tu ignorais que la pièce montée était aussi appelée croquembouche.

 

La tristitude, c’est quand, au mariage de ta sœur, tu lui réponds que l’orthographe de ce mot croquembouche est plus logique que celui d’embonpoint qui devrait s’écrire embompoint. Et lui de te rétorquer : "Je ne sais pas, je n'en ai pas, alors que vous, si !".

 

La tristitude, c’est quand, au mariage de ta sœur, un croquant fait un croc-en-jambe aux porteurs du gigantesque croquembouche. Le spectacle est croquignol, surtout quand la pièce montée riboulvaldingue par terre, mais toute la noce est privée de dessert alors qu’elle n’a rien fait de mal à part boire comme des trous, bâfrer comme des sagouins et brailler comme des ânes « La jarretière ! La jarretière ! ».

 

pièce montée

 

La tristitude, c’est quand, au mariage de ta sœur, même sans accident et sans Raymond Devos, lorsque la pièce est démontée, chacun hérite d’un minuscule petit chou dans une petite assiette mais en fait ce n’est pas si triste que ça parce qu’on s’est déjà fait péter la sous-ventrière et que, depuis le trou normand, on a comme une légère envie de faire un petit somme.

 

La tristitude, c’est quand, au mariage de ta sœur, un collectionneur a volé le petit couple en résine du sommet du croquembouche au prétexte qu’il est signé Niki de Saint-Phalle – C’est qui ? - T’occupe ! Personne ne la connaît pour l’instant mais plus tard elle sera célèbre et ce truc aura de la valeur !

 

Parenthèse : la tristitude c’est quand tu voles une basse Höfner en 1972 et que tu apprends en 2024 qu’elle appartenait à Paul McCartney – C’est qui ? - Le bassiste des Beatles, quand même ! - Des quoi ? - Laisse tomber, ramène là au commissariat et dis que tu l’as trouvée sous ton cheval !

 

 

La tristitude, c’est quand, quarante ans après son mariage, ta sœur s’aperçoit que deux des trois témoins officiels de sa cérémonie sont déjà décédés et que plus ça va et moins il y aura de monde à inviter au repas de ses noces d’or !

 

Figurine de mariage 3

 

La tristitude, c’est quand, quarante ans après le mariage de ta sœur tu as l’impression d’entendre toutes les jeunes femmes de vingt à trente ans chanter, de Boris Vian, « Ne vous mariez-pas, les filles ! ».

 

Figurine de mariage 2

 

La tristitude, c’est quand tu as envie de leur donner raison et de leur dire de ne pas céder à la demande de réarmement démographique émise par le président de la Start Up Nation. Qu’il donne l’exemple lui-même ! Qu’il se lève la nuit pour donner des biberons plutôt que de distribuer des hochets à gauche et à droite ! A droite surtout ! Allô Tonton ? Pourquoi tu tousses ?

 

Figurine de mariage 5

 

La tristitude c’est quand on te demande de faire des mômes pour qu’ils portent tous une blouse grise, qu’on leur confisque leur portable en primaire et qu’on rétablisse les châtiments corporels et le service militaire de trois ans. Les voisins : bourreau d’enfant !

 

La tristitude c’est quand les conseilleurs ne sont pas les cons payeurs.

 

Figurine de mariage 1

 

La tristitude c’est quand Mademoiselle Lelongbec dont tu étais secrètement amoureux t’envoie son faire-part de mariage, ce mois-ci, le 22 à Asnières-sur-Vègre avec Isidore Copiau. Quelle faute de goût ! On ne parle pas du piétinement de ton amour bafoué, on parle de ce « heu là de Sarthois » avec son béret, sa moustache et sa façon de rouler les "r" !

 

Figurine de mariage 4

 

- A part ça, il en reste, du croquembouche, frangine ?

 

- C’est pas du croquembouche, c’est des chouquettes, Joe Krapov ! Avec l’inflation on n’a plus les moyens d’acquérir du haut de gamme !

 

- Quelle tristitude ! 

 


Écrit d'après la consigne n° 807 du Défi du samedi : croquembouche

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14 février 2024

LA FAMILLE M.

 

C'était au temps, au temps des balbutiements, au temps des balbutiements de la photographie.

 

Au temps... mais pas autant que ça. D'abord la photographie en couleurs existait déjà. C'était au temps des balbutiements du XXe siècle. Comme à toutes les époques on avait prononcé des vœux pour que le progrès apporte du bonheur à tout le monde. Mais le progrès est un drôle de zigoto, un méchant sacripant. Au lieu du bonheur il a livré la Première Guerre mondiale.

 

Alors les belles épaulettes du capitaine, ses clinquantes médailles arborée comme des trophées, son quant-à-soi et ses gants blancs ont peut être connu la boue de Verdun, les tranchées de 14-18, le raffut des bombardements.

 

Et dès lors ce portrait est une aimable parenthèse et ce balbutiement photographique est un chef-d'œuvre.

 

***

 

Toutes les photos de la famille M. sont en vrac les unes par-dessus les autres dans une chemise bleue. Aucune indication sur la couverture. Rien d'écrit au dos de chacune, excepté sur celle des institutrices en chignon : « Madlle Roset in memory of the year 1899-1900 ».

 

Elles sont toutes en noir et blanc, pour beaucoup de belle qualité, prises par un photographe professionnel. Il faudrait dresser la liste de ces artistes de l’immortalisation pour qu'on se croie dans un roman de Patrick Modiano :

 

Louis, 29 boulevard Saint-Martin Paris ;
E. Hoffmann Genève ;
F. Besson Chambéry ;
Baillif-Vial Annemasse.

 

***

 

Parfois je me demande si ces gens et si moi-même qui ai pratiqué le sport photographique en laboratoire amateur nous n'avons pas vécu notre vie dans un monde qui était lui-même en noir et blanc !

 

***

 

De Mademoiselle Roset nous savons qu'elle était institutrice parce que la chemise bleue contenait son « Brevet de capacité pour l’enseignement primaire ». On lit sur ce document sa date et son lieu de naissance. On subodore, parce qu'on a trouvé le même certificat au nom de Théophile M. que l'on se trouve en présence d'un couple d'instituteurs. Sont-ils de ceux qu'on appelait les hussards noirs de la République ?

 

***

On confierait bien l'enquête à Florent Fouillemerde, le plus amateur des détectives privés que nous connaissions, mais il a pris sa retraite la semaine dernière. On a arrosé ça avec un planteur martiniquais concocté par dame Brigitte donc je ne vous dis que ça.

 

Et c'est pourquoi on ne peut compter que sur le jeu des ressemblances pour essayer d'identifier Théophile et Sophie.

 

Ils sont certainement les parents de Guy et Serge M. dont les certificats d'études primaires figurent eux aussi dans la chemise bleue.

 

Comment se prénommait le troisième frère ? Il y a plusieurs photos du trio : enfants dans une blouse à carreaux, jeunes hommes brillantinés en costume des années 30, en mode Charles Trénet, et puis, plus âgés, la fleur à la boutonnière sur une photo prise peut-être en marge d’un mariage mais pas celui de la grande photo.

 

 

Marina Bourgeoizovna, ma collaboratrice à moi, a connu Serge M. et l'a identifié au deuxième rang à droite.

 

J'ai tendance à penser que Théophile et Sophie jeunes sont sur la photo de E. Hoffmann, celle où l'on voit un berceau blanc. Mais il y a un air de ressemblance entre Sophie et la compagne du capitaine. S'agirait-il de deux sœurs ?

 

***

 

On peut très bien se dire que cela n'a pas d'importance. Sans ce syndrome de Diogène qui caractérise quelque peu ma belle-famille - on ne jette rien, ça peut toujours servir ! - ces photos auraient pu partir à la baille et j'aurais pu ne jamais entrer en contact avec elles.

 

Mais on a beau être huit milliards d'individus sur la terre je sais que je dois être reconnaissant à Théophile et Sophie d'avoir engendré Serge et je dois être reconnaissant à Serge et Lucienne d'avoir engendré Colette.

 

Et si Colette qui était la marraine de Marina B. n'avait pas trouvé ce travail à la B.N.F. à Anne F. et si je n'avais pas sympathisé avec cette native du Capricorne qui m'as mis en contact avec Marina et si et si et si... je ne serais peut-être pas aussi heureux qu’en ce moment, à Rennes, à jubiler intérieurement des espèces de farces, d'histoires et d'émotions que l'on peut tirer d'un paquet de 23 vieilles photos en noir et blanc en compagnie de sept personnes dotées d'imagination et d'humour : il leur en faut, ne serait-ce qu'un peu, pour supporter ainsi mes consignes d'écriture excentriques !

 


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 6 février 2024

à partir de la consigne AEV 2324-18 publiée ci-dessous

8 février 2024

BALBUTIEMENT N° 3

 

Que balbutie Rabutin
Dans sa lettre à sa cousine
La Marquise de Sévigné ?

« Cessez ces sornettes de missives !
Lâchez la grappe à votre fille,
Foutez la paix à votre gendre !

Vos Rochers de Vitré
Font bien piètre figure
A côté du château
Élégant de Grignan !

Vous ne songez qu’à courir les routes
Et cela vous abîme !

Tant qu’à faire de jouer à la veuve,
Redevenez joyeuse !

Vous avez encore fière allure
Et je sais un joli gandin
Qui ne serait pas trop marri
D’être votre second mari.

Il ne me semble pas difficile
D’être plus fidèle que lui
Et plus attentionné aussi.

Mignonne, allons voir si la rose
Quand vous serez bien vieille
Au soir à la chandelle... »

 

Que balbutie Rabutin
Dans sa lettre à sa cousine
La Marquise de Sévigné ?

 

- Il quasi-débloque !
Il quadri-blatère !
Il radote !
Il récite !
Il pirate,
Le cousin !

 

Écrit d'après la consigne n° 805 du Défi du samedi : balbutiement.

 

 

7 février 2024

BALBUTIEMENT N° 1

 

 

Le premier balbutiement d'Auguste de Lafarge.


Réalisé d'après la consigne n° 805 du Défi du samedi : balbutiement.

7 février 2024

BALBUTIEMENT N° 2

Beuleu ! Beuleu !
Morbleu !
Parbleu !
C’est bien par là,
Sous le ciel bleu,
Que l’on commence,
En charabia,
A balbutier
Dans le silence.

 

Bala Bala !
Bala dur dur
D’être un bébé
Trop bien bercé
Mais près du mur,
Trop bien langé,
Ne pouvant
En faire
Des monts
- Pauvre ange ! -
De ses premiers mots
Littéraires.

 

Bala bala !
Le balafon
Au bal à fond,
Au Balaton
Raveur,
Au Balavoine,
Au Balajo !
Jolies belettes
De Lamballe
A emballer,
Belles, belles, belles
Comme le jour,
Comme l’amour !

Bili Bili !
L’une sur l’autre,
Les lèvres libres
N’arrêtent pas,
Ne cessent pas,
Pas de caler :
Billy-Berclau
Billy-Montigny
Bully-les-Mines !
Qu’elle est bellotte
Cette ch’tiote !

 

Amis belous,
Amies belettes,
De nos balbutiements
Quel bilan tirons-nous ?

Est-ce un Baloo
Qui déboula
Et qui bulla,
Fit bamboula
Avec la Jeanne Balibar
A Bali dans les bars ?

Est-ce un Johnny qui dit « OK » au bilboquet ?
Est-ce Balard ou Charenton ?

DDS 806 Johnny OK bilboquet

A force de bala bla bla,
De beuleu bleu,

De bredouiller, 
De faire bulle
De savon

Qui finit en bave au menton,
Prend-on conscience
De ce que le langage
C’est l’éclate,
C’est l’épate,
C’est des blattes
Qui se carapatent
Vers un monde à découvrir,
A emboucher,
A emboutir,
C’est un embouteillage
De sons et de klaxons
Dont peut-être Bébé,
Tout occupé à balbutier,
Se tamponne ?


Réalisé d'après la consigne n° 805 du Défi du samedi : balbutiement.

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5 février 2024

LA DERNIERE AFFAIRE

 

Je n’allais pas lui dire « Adieu ma jolie ! » à Brigitte, mon aimable collaboratrice. Pas encore. On avait toutes les archives de l’agence de détectives Fiat Panda à sortir des armoires et à mettre dans des cartons. Après des années de bons et loyaux services, de défense de la veuve pulpeuse et de l’orphelin pervers, après toutes ces plombes de filature jusque dans Roubaix même, de planque au clair de lune à Maubeuge ou Paimpont, de photos de flagrant délit d’adultère, de mensonges féministes éhontés au mari trompé, il était temps que moi, Florent Fouillemerde, directeur de l’agence, je prenne ma retraite.

 

A cause des polars de la Série noire et des films américains des années cinquante on imagine plein de choses fausses à propos des privés et de leur boulot. C’est sûr que ce bureau a vu défiler du beau linge, des gens qui ont l’argent facile et qui croient que, pour des haricots, on va les détromper sur le comportement étrange de leur légitime.

 

Il n’y a rien d’étrange dans la vie des femmes, si je puis m’exprimer encore de façon très genrée. Il y a toujours un gentil gourou pour leur expliquer le monde façon gros bateau : « Pour bien se porter, il faut faire l’amour onze fois par mois ». Et toi, monsieur Crésus qui viens me trouver avec tes doutes, tu peux déposer combien aux pieds de la sirène pour calmer son coup de chaleur ?

 

Mais non, mon vieux ! Les manteaux de vison et les diams comptent pour beurre ! Fais pas le clown ! S’il y a du tirage dans le ménage c’est parce que tu n’assures pas ! Pendant que tu gagnes du pognon à la direction de ta boîte d’assurances, tu en manques tellement que c’est la panique à bord du côté libido. Surveille tes arrières, bon Dieu ! Tout le monde sont là pour mater le valseur énigmatique de ta douairière et l’adultère n’est pas fait pour les chiens : eux ne se marient pas, d’abord.

 

C’est sûr aussi, pour en revenir à la mythologie des privés, qu’on se balade entre les tombes, que le pavé brûle parfois. Mais n’exagérons rien, ne nous fâchons pas ! Nous, les privés, on décime peu. Quand j’ai été trop mort de trouille, j’ai toujours décroché le bigophone et appelé les flics à la rescousse. De toute façon je n’ai pas de port d’arme, je ne sais pas tirer et je n’ai même jamais été obligé à faire usage de mes poings.

 

AEV 2324-17 Série noire 1

 

La preuve que le métier s’est civilisé et qu’il a tout pour plaire aux Bac+5 au chômage c’est Brigitte qui est devenue bien meilleure que moi dans le maniement d’internet, la recherches de données en ligne et les outils de craquage. Une hackeuse n’est jamais prise la main dans le sac.

 

Brigitte, ça pourrait être la fille de mes rêves si je n’avais déjà rencontré et épousé Isabelle, ma blonde et très futée bibliothécaire. Son seul défaut à ma collaboratrice c’est qu’elle envoie du bois en matière de réplique et qu’elle pitanche un max. Ce jour d’hui elle a amené une bouteille de planteur comme là-bas, dis ! Les Martiniquais n’en sont pas revenus de son tour de main dans la confection du breuvage ! Les Martiniquais ne reviennent jamais, du reste !

 

Mais bon, je cause, je cause. Le boulot ne va pas se faire tout seul. J’ai reposé mon verre dans l’évier du burlingue et on était juste en train de scotcher le premier carton de déménagement quand, malgré le panonceau « Fermé pour cause de fermeture définitive », une fille a sonné à la porte. Oui, une fille. La porte vitrée est en verre dépoli et on distinguait bien sa silhouette au travers. Elle portait un imper turbable et des cheveux mi-longs.

 

- Qu’est-ce qu’on fait, Florent ? On ouvre ?

 

- Au pire, qu’est-ce qu’on risque ? Qu’elle essaie de nous vendre le calendrier des pompières ? Si c’est Firelli qui l’édite je veux bien me fendre de dix ou quinze euros. Mon dernier coup de folie avant la retraite !

 

Brigitte a ouvert la porte. La fille à l’imper était un mix entre Lauren Bacall et Rachida Dati. Une très jolie beurette à qui on aurait tout confié sauf les saintes huiles.

 

J’ai à peine eu le temps d’ouvrir la bouche pour lui annoncer que je ne prenais plus d’enquête mais, carrément, ma retraite, qu’elle nous déclarait de façon péremptoire, plus Dati que Bacall, quoique :

 

- Monsieur Fouillemerde, j’aimerais que vous m’aidiez à retrouver la trace de Claude-Julien Trochu !

 

- C’est qui ce gazier ?a demandé Brigitte qui connaît tous les synonymes de « zigoto » qu’on peut trouver dans « La Méthode à Mimile ». C’est un gars qui a usé trois culottes à te faire l’amour ?

 

Brigitte connaît aussi tout un tas de chansons olé olé du pays gallo, une région autour de Rennes où l’on n’est pas mauvais cheval mais ou on se montre un peu bourrin quand même parfois.

 

Rachida-Lauren lui a lancé l’oeil noir du taureau qui regarde Carmen, Escamillo ou Don José, on ne sait plus trop qui Georges visait ou bisait.

 

- Il a été boulanger vingt-cinq ans à la manutention de Blida.

 

- Blidat ? C’est un village de la Creuse ? De l’Ariège ? De la Lozère ?

 

- C’est en Algérie, Monsieur Fouillemerde. Je suis prête à payer très très cher si vous retrouvez les membres de la famille qu’il a fondée quand il est revenu en France.

 

Blida - Rue d'Alger (grand format)

- Encore un "cold case" ? Une histoire de revenant ? Il était pied-noir ? Il est rentré en 62 ?

 

- S’il est de la famille de Madame il vaudrait peut-être mieux employer, surtout après notre abus de planteur, « harki tout double » ? a rigolé Brigitte.

 

- Il est revenu en France en 72, a précisé la visiteuse.

 

- C’est tard, non ?

 

- En 1872 !

 

Les bras m’en sont tombés et le dévideur de scotch également, en faisant « splotch » ou « klong » dans le carton – je suis un gars dans le genre de Jeanne Moreau, j’me souviens plus très bien. J’ai la mémoire qui flanche et il paraît que je deviens sourd en vieillissant -.

 

Mais pourquoi ça n’arrive qu’à moi ces demandes d’enquête sans queue ni tête ? *


 

* Pour mémoire, c’est Florent F. qui a été chargé de partir à la recherche d’Isaure Chassériau le jour où elle est sortie de son tableau au Musée des Beaux arts de Rennes. D’ici à ce qu’on la retrouve dans l’arbre généalogique de la famille Trochu ! Avec le planteur de dame Brigitte, tout est possible, tout est réalisable !

 


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 30 janvier 2024

d'après la consigne AEV 2324-17 ci-dessous

2 février 2024

ADDICTION ET SOUSSTRACTION

 

L’addiction, c’est très simple.

 

Vous posez un élément.


Vous allez à la ligne, vous mettez un signe + (plus) et vous posez un deuxième élément sous le premier.


Vous tirez un trait et sous le trait vous inscrivez, derrière un signe = (égale·nt), la somme du premier élément et du second.

 

Oui, c’est comme pour une addition ! Je vois que vous n’avez pas passé votre scolarité au coin avec un bonnet d’âne sur la tête et qu’il vous en reste quelque chose, des apprentissages de l’école primaire.

 

Sauf que le résultat d’une addiction, la somme, est forcément une addiction.

 

Prenons des exemples :

 

Exemple 1 :

un ordinateur
+ une tablette
+ un téléphone portable
+ des jeux vidéo
_____________
= une addiction aux écrans

 

 

 Exemple 2 

   1 verre d’alcool
+ 1 verre d’alcool
+ 1 « Ça va »
+ 1 verre d’alcool
+ 1 "Bonjour les dégâts"
________________
= une addiction à l’alcool

 

On pourrait inventer, à partir de ce schéma, de sympathiques petits jeux de devinette en vue de lister toutes sortes d’addictions plus ou moins graves. En voici deux. Pour lire la solution, positionnez votre souris sous le trait et faites un clic gauche puis maintenez le enfoncé et déplacez la souris vers la droite

 

   1 chou
+ 2 navets
+ 3 carottes
+ 2 pommes de terre
+ 1 litre d’eau
+ 5 g de sel
_________________
= une addiction à la soupe

 

    1 actrice de cinéma blonde
+ 1 ukulélé
+ 1 une chanson dans laquelle on entend « Poupoupidou »
+ 1 souhait d’anniversaire à une personne importante
___________________
= une addiction à Marilyn Monroe

 

***

 

Tout le monde est plus ou moins victime - ou coupable ! - d’addictions.

Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais je dois avouer que je peux totaliser ces trois-ci :

 

 

1 plateau de bois carré composé de 8x8=64 petits carrés alternativement noirs et blancs
+ 16 pièces de bois blanches représentant un roi, une reine, 2 ministres, 2 cavaliers, 2 tours et 8 fantassins
+ les mêmes en noir
+ des règles de déplacement des pièces compliquées mais toutes les règles de jeux sont compliquées au début
+ 2 individus (ou 1 individu et une machine) qui s’affrontent en réfléchissant et en cherchant à retirer tout espace de mouvement au roi de l’adversaire
__________________
= une addiction au jeu d’échecs

 

***

 

    3 guitares
+ 1 ukulélé
+ 10 harmonicas
+ 1 kazoo
+ 1 attention portée aux textes drôles accompagnés de musique
+ 2 cordes vocales de ténor très léger
________________________
= une addiction à l’interprétation de chansons françaises pas très sérieuses… quoique !

 

***

 

1 consigne hedomadaire
+ 1 dizaine d’individus, des deux sexes ou pas, qui ne se connaissaient pas avant un certain instant T
+ 1 heure de silence pendant laquelle on écrit à partir de la consigne
+ 1/2 heure de lecture et d’écoute bienveillante
+ beaucoup de plaisir pris à la confrontation des imaginaires et des expressions de soi
____________________
= une addiction aux ateliers d’écriture

 

***

 

Certaines addictions sont prises en considération par la médecine et relèvent du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ».

 

Or rien n’est plus facile que de combattre une addiction : il suffit d’opérer une sousstraction !


La sousstraction est une opération bien plus simple que l’addiction. Elle consiste à écrire le signe – (moins!) et « à tirer un trait dessus » : cela signifie qu’on tire bien un trait dessous mais qu’on se jure de ne pas revenir là-dessus.

 

-
___________________

 

Moi-même, ce jour, je mets un terme à mon addiction au Défi du samedi et je me sousstrais aux flèches insultantes et au vocabulaire peu distingué qui me sont adressés depuis un certain temps là-bas dans certains textes et certaine zone de commentaires que je vais m’empresser d’oublier. Après tout, comme l’a écrit Boris Vian, on n’est pas là pour se faire engueuler !
 

P.S. Évidemment que je n’ai pas mis un terme à cette addiction aux Walrussiennes consignes puisque j’ai bien écrit sur le Défi n° 805. Mais je ne l’ai pas envoyé et ne publierai désormais qu’ici mes participations.

 

Tout ce que je peux vous dire, c’est que, même après un beau voyage, ça fait toujours du bien de rentrer chez soi !


Écrit d'après la consigne n° 805 du Défi du samedi : addiction

27 janvier 2024

LE ZIGOTO

DDS 804 Du zygote au zigoto

Pour qui fréquente les dictionnaires volumineux le mot « zigoto » arrive bien tard. La lettre Z est en effet la dernière de notre alphabet.

Si on considère les vocables qui contiennent les voyelles ou plutôt les sons i, o, o dans cet ordre, le zigoto vient après les biscoteaux, le quiproquo, le rigolo, le rizotto et le sirocco.

Il y a fort à parier que le zigoto se verra affublé d’une notation « pop. » pour populaire ou « argot. » pour argotique. Quand un mot est argotique il est rarement utilisé en art du roman, du moins dans ce genre de littérature qu’écrivent des zigotos prénommés Marcel ou Michel et devant laquelle des critiques littéraires s’extasient comme s’ils venaient d’en prendre une pilule.

Par bonheur il nous est encore permis de fréquenter d’autres écrivains dont la langue est plus verte que celle de Monsieur Proust et plus colorée que le vomi du sieur Houellebecq.

Retournons donc à nos sources populaires (Frédéric Dard, Léo Malet, Pierre Perret, Alphonse Boudard et les auteurs de la Série noire) pour en savoir plus sur le zigoto.

A moins d’un quiproquo le zigoto est un mec plutôt rigolo qui mange du rizotto pour avoir de gros biscoteaux et sait distinguer Sidi Rocco de Sidi Freddy. Plus sérieusement le zigoto est juste un bonhomme qu’on ne connaît pas et qui a (ou qui fait) quelque chose qui attire l’attention. Il n’est, à priori, pas de votre monde.

Les synonymes de zigoto sont nombreux, beaucoup plus en argot que dans le français soutenu.

En argot on peut dire un gus, un gazier, un mec, un mecton, un zigue, un zigomar, un m’as-tu-vu, un rigolo. Sinon en français c’est un gars, un type, une personne et vous êtes souvent obligé de préciser votre description en ajoutant un adjectif ou une proposition relative : un gars bizarre, un type étrange, un individu louche, une personne originale qui doit trouver rigolo d’associer biscoteaux, quiproquo, rizotto et sirocco dans une seule et même phrase. Ce peut être aussi un frimeur, un fanfaron, un extravagant.

Terminons par deux considérations importantes :

DDS 804 Méthode à Mimile

- En argot le zigoto et ses synonymes n’ont pas de féminin. On ne dit pas une zigotote, une gusse, une gazière, une mecque, une mectonne, une zigue, une zigomare. On emploie un tout autre mot : une moukère, une gonzesse, une greluche, une meuf, une pépée. Il y a cependant dans ces vocables-là un jugement de valeur assez péjoratif et on ne retrouve pas vraiment le côté étrange ou hors norme du zigoto. Peut-être faudrait-il dire une allumée ? Une rigolote ? Une louloute qui apporte comme un coup de sirocco ? Une metteuse de pieds dans le plat de rizotto ? Les dames et demoiselles n’ont d’ailleurs pas plus de chance en français soutenu. Une garce, une typesse, une individue, ça n’existe pas. Si ? J’ai de la chance, personnellement je n’en connais pas ! Le féminin de zigoto doit être plutôt une drôle de fille, une fille bizarre, une drôlesse ?

- Il existe des zigotos partout dans le monde :

en Turquie le zigoto ment ;
en Syldavie le zigoto carre son sceptre dans une vitrine ;
en Sarthe on surnomme l’ami Vegas « le zigoto du Layon » parce qu’il a abandonné sa Bourgogne natale aux riches vignobles pour venir s’installer dans un pays où l’on ne boit que du Jasnières ! ;
en Allemagne le zigoto Klemperer ;
au Japon le zigoto rit au nô de son larynx de joueur de go pas logique ;
au Japon encore notre amie Tokyo en ramène des tas de Kyoto dont André son gorille ;
en Angleterre, d’après Jacques Bodoin, Philibert zigoto the blaqueboharde ;
dans le Nord-Pas de Calais on l’appelle « agosil » ;
en Afrique il porte un pagne et est appelé « zoulou » ;
dans les années quarante, à Paris il portait des knickerbockers et dansait le swing sous le nom de « zazou ».

Bref le zigoto est un drôle de zèbre. Un type dans mon genre, en fait !

AEV 2324-13 Zèbre final

 


Écrit pour le Défi du samedi n° 804 d'après cette consigne : zigoto.

26 janvier 2024

VOIR DU PAYS

Cartes postales 16 SNCF - Voir du pays

Je ne suis pas né un 20 janvier à 5 h du matin comme ma voisine de droite qui, du reste, pense plutôt à gauche. Moi je serais plutôt du genre centriste, né à quelques jours près au milieu de l'année. Du coup mon signe astral, le crabe du cancer, est présent sur la photo que m'a remise une bonne fée à ma naissance.

- Vous allez voir du pays ! m'a-t-elle promis.

J'ai été pris d'un doute soudain. Partir ? M'en aller loin de ma maison ? Voyager ? Le cancer est attaché à son rocher plus solidement encore qu’un bonzaï bien enraciné dans la terre de son de son pot. Pas question pour lui de se tailler !

Oui mais voilà : on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie et dès lors que les médecins se penchent sur votre votre cas ils vous envoient souvent balader chez leurs confrères. Voyez à ce sujet mon texte de la semaine dernière.

Le premier des confrères, le Dr Croze, habitait La Bourboule, une ville du Massif Central réputée pour ses établissements de cure thermale à destination des asthmatiques et j'avais le malheur, ou le bonheur, d’en être un.

On est donc allés en vacances par là et puis la famille a pris goût aux voyages. On a poussé jusqu'en Provence. On est allés une année en Corrèze, une autre à Narbonne-Plage.

J'ai accompagné mes grands-parents dans les Vosges, en Pologne, en Tchécoslovaquie, à La Napoule sur la Côte d'Azur.

Mais je ne suis pas ici pour raconter ma vie ni pour culpabiliser à propos de mon bilan carbone.

On finit toujours par lâcher la main de ses parents, par faire son chemin tout seul et c'est comme ça qu'un très beau jour on se retrouve avec une Bretonne sur le dos. Ou sur le dos avec une Bretonne je ne sais déjà plus ! Pour les positions du Kâmasûtra adressez-vous à Madame Edorée, c'est-elle la spécialiste.

Cartes postales 17 L'amour c'est un baiser qui dure toujours

AEV 2324-16 JK Igor Wagner

Moi je suis juste un pratiquant de l'amour qui dure toujours et j'adore accompagner les gens qui aiment voyager. Avec Marina Castafiore Bourgeoizovna je suis tellement servi en la matière que je me suis rebaptisé Igor Wagner. Si vous avez encore l'âge de lire Tintin, entre 7 et 77 ans, vous savez que c'est là le pianiste de la Bianca. Sinon je vous l’apprends.

Dans le couple c'est moi qui suis l'historiographe de la bourlingueuse. Je prends des photos, j'achète des cartes postales, des cartes IGN bleu (« C’est pour mieux randonner, mon enfant ! »), je ramène des programmes de festivals estivaux ou de festivaux estivals, je suis très tolérant avec le pluriel, les mauvais chevals et les bonnes 2 CV.

2024-01-13 285 3

Voilà pourquoi ce soir je n'ai pas hésité à vous confier quelques images de ma collection pour vous faire écrire vos divagations hebdomadaires.

Cartes postales 15 Musée de Bretagne - Travailler du chapeauJ'aime bien le mot divaguer. C'est en divaguant, en travaillant du chapeau, que l'on accomplit les voyages les plus lointains qui soient, ceux qui vont dans des futurs troublants ou dans des passés rassurants.

***

Je lui enverrais bien un petit mot à la fée qui s’est penchée sur mon berceau, histoire de lui confirmer que j'ai bien vu du pays, que je compte bien en voir encore et que je la remercie.

Mais elle est repartie dans les limbes en même temps que la cigogne qui m'avait apporté à papa et maman. Elles n'ont pas laissé d'adresse où les joindre.

Comment ? Qu'est-ce que vous dites ? Les garçons naissent dans des choux et les filles dans des roses ? Première nouvelle ! Elle est bien bonne celle-là !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 23 janvier 2024

à partir de la consigne AEV 2324-16 ci-dessous

 

25 janvier 2024

UN TOURNESOL MODERNE

AEV 2324-15 JK Asklépios

Est-ce une question d'âge ? D'usure de la bécane ? De dépassement par une société et un environnement qui vont trop vite pour vous ?

Toujours est-il que moi qui suis en parfaite santé j'ai quand même hérité d'un médecin traitant. J’ai vraiment beaucoup de chance parce que toutes mes copines autour de moi ont perdu le leur !

J'ai même énormément de chance parce que ce monsieur Asklêpios et ses assistantes me bichonnent comme ce n'est pas permis ! Déjà on me soigne pour une hypertension artérielle alors que je ne souffre que d’iatrophobie. En plus je n’ai même pas besoin de chanter pour qu’on m’attribue un cachet. Sympas, les Grec·que·s !

***

Une fois par an mon généraliste m'envoie faire une saignée chez Monsieur Dracula qui tient le laboratoire médical de la rue Nosferatu. Une fois tous les trois ans il me demande d'aller faire un électrocardiogramme et une échographie chez Monsieur Lecoroner, le cardiologue de la rue Hortense Iomètre.

Que des braves gens eux aussi qui se décarcassent tous pour me démontrer que je ne suis pas venu les voir pour rien ! Le biologiste par exemple m’a décelé un pic protéinique anormal à surveiller et Le Coroner m'a diagnostiqué une aorte dilatée. C’est drôle, moi j’aurais plutôt pensée à la rate pour la dilatation !

***

AEV 2324-15 JK tensiomètreJe rends visite au généraliste tous les six mois, en juin et en décembre. Malgré sa gentillesse congénitale je stresse comme un malade quand j'ai trop bu et trop mangé et que je monte sur sa balance.

J'y suis allé le lundi avant Noël chez la cardiologue. Oui LA cardiologue parce que Monsieur Lecoroner a pris sa retraite et c'est Madame Vampirella qui le remplace. Elle s'appelle comme ça parce qu'elle avait envisagé d’abord de faire pharmacie mais finalement, n'écoutant que son bon cœur, elle a fait médecine et est devenue cardiologue. Très gentille elle aussi et très honnête : elle a trouvé l'électrocardiogramme normal, le cœur normal et l’aorte revenue à une dimension normale. Elle m'a quand même demandé de revenir dans 3 ans. C’est fou comme ces gens s’attachent à moi. Je dois avoir quelque chose de rassurant, quelque part !

AEV 2324-15 JK tensiomètre

Sur la lancée je m’en vais voir le généraliste pour renouveler mon ordonnance de comprimé. Cela faisait deux ans que je ne l'avais pas vu parce que les trois fois précédentes c'étaient ses remplaçant·e·s qui offici(n)aient. Il y en a même eu un qui ne m'a trouvé que 13-8 de tension : j'avais oublié de ressentir mon effet blouse blanche avec celui-là !

Heureusement avec le généraliste le tensiomètre à de nouveau explosé et quand il a repris mon dossier médical il a vu que sur la dernière analyse sanguine on n'avait pas surveillé mon pic d'Aneto où mon pic de la Mirandole alors il m'a fait une ordonnance pour que j'y retourne. J’y vais demain.

***

J'ai un ami Corse qui fait du théâtre d'impro. Il faudra que je lui suggère ce thème : « prendre un rendez-vous chez un médecin ». Je l'imagine très bien dans la scène, tombant sur le message enregistré du répondeur :

« Vous êtes bien au laboratoire Leminou - c'est là le vrai nom de M. Dracula -. Nous vous rappelons que vous pouvez prendre rendez-vous sur le site internet Doctolib.fr. Patientez, nous allons prendre votre appel ! ».

S’ensuit une musique instrumentale assez pourrie avec des claviers, une batterie, une mélodie entre musique d'ascenseur et improvisation de jazz comme j’en écoute le dimanche soir sur France Musique. L’émission s'appelle « Repassez-moi le standard ! ». C'est un peu ce qu'on a envie de dire à la musiquette au bout de 3 minutes 30 mais comme à la maison je suis tout sauf hypertendu et que, en revanche, je suis d'un naturel hyper-patient, j'ai tenu jusqu'à 5 minutes 30 avant de raccrocher. Je veux bien qu'on fasse poireauter Hercule mais il y a des limites quand même.

Peut-être que ça marchera mieux sur Internet ? Le téléphone reposé sur son socle je me connecte à Doctolib. Ça va : je n'ai pas à créer un compte car j'en ai déjà un. J'ai dû le mettre en place pendant le confinement de 2020 pour prendre mon rendez-vous afin de me faire vacciner. En plus j’ai de la chance : mon identifiant et mon mot de passe sont restés mémorisés. Sauf que Doctolib me demande de confirmer mon adresse et mon numéro de téléphone, qu'il m'envoie un code dans ma messagerie, que je dois le récupérer et le puis taper pour pouvoir utiliser son service de prise de rendez-vous.

Je m'exécute. « Je m’exécute », c’est la formule qui convient face au médecin et à la médecine : une fois qu'on a mis le doigt dans l'engrenage on ne peut plus le retirer, on ne peut plus que « s'exécuter ».

Et donc me voilà en train de taper « Laboratoire Leminou » et c'est là qu'arrive le gag final du sketch : la machine me dit « aucun résultat ».

- Attends ! Aaaattends, Machine ! Je suis allé sur le site du labo avant de téléphoner et c'était bien marqué « compatible Doctolib », non ?

Je reconsidère ma requête et là je n'en crois pas mes yeux ! Je me sens obligé de taper la touche impr(ime) écran syst(ème) pour garder trace du truc : ma demande « Laboratoire Leminou » est devenue « Psychothérapie assistée par un cheval » !

2024 01 16 Doctolib psychothérapie avec un cheval

Je n'aurais jamais dû regarder le documentaire sur Salvador Dali hier soir ! Depuis le surréalisme a envahi ma vie !

***

Je ne sais plus ce que je cherchais l'autre jour comme image de Walt Disney. Ah si, je me souviens : c'était une image de Bambi pour illustrer le poème sur le faon que j'ai écrit ici il y a quinze jours. J’ai constaté alors qu’ils avaient réalisé un Bambi 2. Moi aussi mon histoire a une deuxième jambe. Sans quoi elle ne tiendrait pas debout, vus avez raison !

J'ai fait la bêtise d’avouer ceci à mon généraliste qui m'interrogeait là dessus : « Mon épouse m'accuse parfois de devenir sourd .».

AEV 2324-15 JK 20190702_tournesol2sourd

Ce n'est pas parce que je me prénomme Tryphon et qu'elle-même parle souvent dans sa barbe qu'il faut m'accuser d'absurdité ou de surdité tout court ! Toujours est-il que j'ai hérité d’un deuxième rendez-vous à prendre chez un oto-rhino-laryngologiste.

Je m'y attelle sur la lancée. Vous imaginez la tronche du gars Tryphon en écoutant le répondeur ?

« Vous êtes bien au cabinet de Maryvonne Low-Erhel. Vous pouvez prendre rendez-vous sur la plate-forme Doctolib. Sinon le secrétariat est ouvert les semaines paires le mardi de 10h à 11h30 et de 16h30 à 18h et les semaines impaires le mercredi de 10h à 11h30 et de 16h30 à 18h. » C’est, à peu de choses près, ce que j'ai entendu. Il était 15h.

Je suis allé sur Doctolib. Tout s'est encore bien passé sauf que, malgré la promesse du répondeur il était écrit sur le site que le cabinet n'accordait plus de rendez-vous via Doctolib » !

J'ai repris le téléphone. J’ai réécouté le message, compris que j'avais appelé en dehors des heures de permanence. A 16h45 j'ai rappelé. Le message disait cette fois :

« Nous allons prendre votre appel. Nous vous rappelons que vous pouvez prendre rendez-vous sur Doctolib. Nous allons prendre votre appel. Nous vous rappelons que vous pouvez prendre rendez-vous sur Doctolib... »

Puis ils ont fait poireauter Hercule sept minutes et trente secondes avant de décrocher et là j'ai obtenu un rendez-vous pour un audiogramme... le 17 juillet à 10h30 !

Encore heureux que je ne suis pas malade et que j'entends bien des deux oreilles !


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 9 janvier 2024

d'après la consigne AEV 2324-15 ci-dessous

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