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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
12 janvier 2019

QUAND J'AURAI NONANTE ANS

1
Quand je s’rai plus vieux
Que j’perdrai mes ch’veux
Dans vraiment longtemps

M’en-
Verras-tu en-
Cor’ des mots doux
Pour la saint-Valentin ?
M’offriras-tu du Chambertin ?

Si je rentre fin
Soûl au p’tit matin
M’ouvriras-tu ta porte ?

Est-ce que j’aurai droit
A tes bons p’tits plats
Quand j’aurai nonante trois ?

Pont 1
Depuis l’temps qu’on s’écrit
J’crois qu’on s’apprécie
Tu t’fais vieille aussi

Mon amie si tu m’ réponds oui
J’t’aim’rai pour la vie

Et on ira à la mairie pour se dire « oui »

2
J’ pourrai si tu veux
Changer les plombs
Quand ils sauteront

Tu tricoteras des pulls au coin du feu
Le dimanche on marchera un peu

Tu bêcheras l’jardin
J’tondrai l’gazon
Quel bel horizon !

M’aim’ras-tu encore
Même si j’fais plus d’sport
A nonante and more ?

Pont 2
L’été on louera un mobil home dans un camping de l’île de Ré
Et on invitera
Tes petits-enfants

Ils s’amuseront comme des fous
Arthur, Jeanne et Lou
Sur leurs consoles qui nous désolent

3
Réponds-moi par mèl
Ou par SMS
Dis-moi c’que t’en penses

D’ajouter au bas « bien cordialement »
Ou un smiley tout souriant
Je te dispense

Tu peux si tu veux
Cocher la case deux
De ce formulaire (en pièce jointe)

Celle qui est marquée
« Oui je t’aime, Albert
Et bon anniversaire !

Oui tu y auras droit
Tu seras mon roi
A nonante et trois ! »

N.B. Cette traduction approximative et actualisée peut bien évidemment se chanter sur l’air de « When i’m sixty four » des Beatles. La preuve ci-dessous ! 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 541 à partir de cette consigne : Nonante

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9 janvier 2019

J'AI DES DONS DE GUÉRISSEUR

 

160823 Nikon 081

J’ai des dons de guérisseur. C’est normal : dans une vie antérieure j’ai été herbe médicinale. Je me souviens très bien, c’était dans un monastère médiéval. Je menais alors une vie bien plus simple qu’aujourd’hui. Tout était bien plus carré que maintenant autour de moi et nous étions bien plus solidaires que dans nos sociétés de plus en plus inégalitaires.

Un beau jour, j’ai été utilisée pour fabriquer une potion magique. On m’a découpée en morceaux, j’ai subi des tirs de mortier, j’ai même été proprement pilonné et puis on m’a jeté dans le grand bain de la thérapeutique. En l’occurrence, on l’appelle la marmite, on ne sait où elle habite mais quand on te plonge dans sa réalité, ça chauffe pour ton matricule. C’est un peu normal quelque part qu’on jette les verts dans le chaudron de Saint-Etienne ! Et d’ailleurs, une fois rendue à mon heure dernière, et, croyez-moi, c’était l’heure dernière et pas l’heur dernier je me suis demandé si c’était vraiment Saint-Etienne puisqu’on dit « les Stéphanois ». Plutôt Saint-Stéphane, alors, non ? Ou Sainte Epiphanie aime les sucettes et les dragées laxatives ? Sait-on où vont toutes nos questions quand nos organes se liquéfient, qu’ils déliquescent de savon noir et que nous quittons cette vallée de larmes pour renaître dans un autre corps, une autre substance, un nouveau véhicule inconnu ?

J’ai des dons de guérisseur mais pour que vous en soyez assuré(e), pour que vous puissiez en bénéficier, il vous faut croire en la métempsychose, c’est-à-dire au passage d’une âme unique dans des enveloppes aussi successives que diverses. Ces corps ont leur durée de vie aléatoire mais l’âme est immortelle. Et là, couic, ça coince ! Je les entends déjà les sceptiques parmi vous qui vont me balancer leur question fatidique :

- Tu peux le prouver ? ». 

190109 vacances-helvetus

Au diable, vils suppôts de la rationalité, du matérialisme, de la panurgitude scientifique ! Pas de bol pour vous, je ne suis pas du genre à fréquenter Aplusbégalix, à vous cogner sur le casque pour vous faire entendre déraison, à monter en chaire et en noces pour marier les arguties de poids et les légères suspicions de chemin de vérité. Si vous mettez en doute l’origine de mes talents de guérisseur, c’est certainement parce que vous-même avez été astrologue pour avions au début du XXe siècle ! D’ailleurs des recherches poussées dans la bibliothèque de Plonk et Replonk, nos deux coucous suisses préférés, m’ont permis de retrouver, comme par hasard, vos élucubrations de cette période-là :

Verseau : les biplans de ce signe auront le vent en poupe, surtout ceux du troisième décan. Pensez cependant à voyager léger quand le ciel est chargé de nuages.

Bélier : aujourd’hui vous avez un grain de folie en lieu et place d’hélice. Tout va tourner de traviole et votre jovialité naturelle s’envolera quand vous rencontrerez ce gros zeppelin de soupe en travers de votre chemin.

Gémeaux : les Sopwith Camel natifs de ce signe sont invités à ne pas s’énerver les nerfs en sortant de chez eux. Le célèbre baron rouge, M. Von Richthofen, est encore de sortie. Vous risquez d’en faire les frais.

Moralité : tout est logique, tout est dans tout et réciproquement. La preuve de mes talents de guérisseur vous a été assénée sans que vous ayez eu à souffrir de ma médication magique. La simple lecture de ce texte a suffi : je vous ai vu sourire et entendu rire plusieurs fois. Pour moi, vous êtes guéri.e !

Evitez simplement, dans votre vie future, de vous réincarner en épinard : il paraît que Popeye, très énervé, très affamé, rodera dans la contrée avec un gilet jaune sur le dos !

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 8 janvier 2019
d'après la consigne "Comment j'ai adopté un dragon"

Il me fallait traiter le sujet "J'ai des dons de guérisseur" et introduire, toutes les cinq minutes une formule tirée avec les dés :

Un beau jour - Et croyez-moi - Et là, couic ! - Tu peux le prouver ? - Pas de bol - Comme par hasard - Moralité

29 décembre 2018

AU PIED DE SIX TROENES

Ne lycoperdons pas de temps
Appuyons sur le champignon !
Allumons tous nos lumignons
Suivons la route en cahotant
Amis 6 basidiomycètes !

DDS 539 ami 6

Champions de spore automobile
Au bruit des vesses de loup qui pètent
Affrontons l’énorme tempête
Du futur qui nous obnubile
En passant gaiement nos vitesses !

DDS 539 061203_68

Il n’y a d’amanite qu’amère
Et le bolet rote au ravin
Avec des bruits de chanterelles !
Entends ces chants de collybie
Et ces concertos de Coprin !

DDS 539 111113_B_016

Le clitocybe nébuleux,
Prends donc pied velouté, voisine,
Lorsque l’entolome est brillant
Et le gymnopile pénétrant !
O le délicieux lactaire !

L’inocybe de patouillard
Lorsque la nonnette est voilée
Russule émétique et fétide
Et pleurote du panicaut
Sur la xylaire polymorphe.

DDS 539111113_A_125

Ne lycoperdons pas de temps
Appuyons sur le champignon !
Fuyons le vain haineux !
De ce rallye nocturne
Devenons les champions !

Giro Girock’n’roll !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 539 d'après cette consigne : Lycoperdon

23 décembre 2018

ÊTRE MÈRE DE TROIS POULPIQUETS, À QUOI BON ?

Puisque je vous dis qu’on n’en trouve plus qu’au fond des bois la nuit !

Vingt ans de présence en Bretagne ! Dix ans de publications massives de photos prises ici ou là !

Résultat des courses : 5 malheureuses représentations de ces faillis korriganed !

 

DDS 538 101212_034

 

DDS 538 85427917_p

 

DDS 538 103815797

 

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DDS 538

 

Par contre, qu’est-ce qu’il y a comme trolls sur Internet ! Moi le premier ! 

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 358 à partir de cette consigne : Korrigan

20 décembre 2018

JE ME SOUVIENS DE THÉÂTRE

Hélène Builly - 00 Couverture Théâtre des Célestins

Je me souviens qu’ «Au théâtre ce soir» les décors étaient de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell.

Je me souviens que «La dame de chez Maxim» avait un fil à la patte, que "Léonie était en avance" et qu’on lui disait «Mais n’te promène donc pas toute nue !» alors qu’au «Dindon» de la farce on ordonnait «Occupe-toi d’Amélie !». Tout ça c’était chez Georges Feydeau.

Je me souviens que Georges Feydeau est devenu fou à la fin de sa vie.

Je me souviens que le père Ubu d’Alfred Jarry avait un crochet à phynance, une spirale sur le ventre et qu’il disait toujours «Cornegidouille» et «Merdre».

Je me souviens du « Chapeau de paille d’Italie » et du « Voyage de Monsieur Perrichon » d’Eugène Labiche.

Je me souviens d’une émission de télé consacrée au théâtre et présentée par Paul-Louis Mignon et Max Favalelli. Elle passait le dimanche juste avant la première diffusion de « Thierry la Fronde» sur la télé en noir et blanc. C’est dire si ça ne nous rajeunit pas. (Vérification faite, elle s’appelait «Les trois coups»)

Je me souviens que la cantatrice chauve se coiffait toujours du même côté. Cette pièce d’Eugène Ionesco a été jouée des années durant au théâtre de la Huchette à Paris.

Je me souviens de la photo de Gérard Philipe en Cid campeador sur la couverture du petit classique Larousse.

Hélène Builly - 01 verso de Couverture Théâtre des Célestins à LyonJe me souviens de :
- Ôte-moi d’un doute. Connais-tu bien don Diègue ?
- Oui.
- Parlons bas, écoute.
Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu,
La vaillance et l’honneur de son temps, le sais-tu ?
- Que m’importe !
- À quatre pas d’ici je te le fais savoir.
Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées
La valeur n’attend pas le nombre des années.
- Te mesurer à moi ? Qui t’a rendu si vain,
Toi qu’on a jamais vu les armes à la main ?

Je me souviens de Barillet et Grédy et de Smith et Wesson mais je ne suis pas certain qu’il y ait un rapport entre eux. Oui, je suis un drôle de pistolet.

Je me souviens qu’il existe une cérémonie au cours de laquelle on distribue des récompenses appelées «Molière» aux acteurs, actrices, metteurs en scène et professionnels de la profession. Et aux écrivains, on distribue des Proust ?

Je me souviens de Sarah Bernhardt. Elle avait, de son vivant, acheté un cercueil dans lequel elle dormait.

Je me souviens des pièces de Jérôme Deschamps et Macha Makéieff avant qu’ils ne créent la série "les Deschiens" sur Canal +. Elles avaient pour titres «Les pieds dans l’eau», «C’est magnifique», «les Frères Zénith», et surtout «Lapin chasseur» qui racontait la vie d’un restaurant en deux spectacles donnés à la suite l’un de l’autre. Le premier était vu côté cuisine, l’autre côté salle.

Je me souviens que le film «Huit femmes» de François Ozon est tiré d’une pièce homonyme de Robert Thomas.

Je me souviens de «Du vent dans les branches de sassafras» de René de Obaldia.

Je me souviens qu’à la bataille d’Hernani il n’y a eu ni gilets jaunes ni jets de grenades lacrymogènes mais que ça a fait du bruit quand même.

Je me souviens que Samuel Beckett a écrit «En attendant Godot». Godot n’arrivait jamais. Godard, si, hélas !

Je me souviens de n’avoir jamais vu de pièce d’Henrik Ibsen.

Hélène Builly - 57 Opening nightJe me souviens de «Je tâte votre habit, l’étoffe en est moelleuse», de «Couvrez ce sein que je ne saurais voir», de «J’ai beau être dévot je n’en suis pas moins homme» et de «Laurent serrez ma haire avec ma discipline !».

Je me souviens de « Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ».

Je me souviens qu’il y avait un côté cour et un côté jardin pour que les acteurs s’y retrouvent entre les indications "à gauche" et "à droite" du metteur en scène mais je ne sais plus si le côté cour est à gauche ou à droite ni si le côté jardin est à droite ou à gauche.

Je me souviens du trou du souffleur, de la rampe lumineuse, du rideau de scène, du pompier de service.

Je me souviens que Samy Frey a interprété, en pédalant sur un vélo installé sur la scène, les «Je me souviens» de Georges Perec.

Je me souviens de «Plus le désir s’accroît, plus l’effet se recule».

Je me souviens que «Cosi van tutte» est un opéra de Mozart mais que ça n’a rien à voir avec Cosy corner, Cosima Wagner, le savant Cosinus ni avec Ludwig Van Beethoven. D’ailleurs Cosi, ce n’est même pas un prénom !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 18 décembre 2018

d'après la consigne ci-dessous.

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19 décembre 2018

ELVIRE JOUVET 40 OSCAR DETOUR 15

Hélène Builly - 23 Incertain Monsieur Tokbar

Le rideau se lève sur un coin de verdure où coule une rivière mais en fait c’est plutôt un fleuve puisqu’il s’agit du Rhône. On est en plein Lyon, pas loin de l’entrée du parc de la Tête d’or. Oscar a planté sa tente Quetchua dans un petit bosquet entre le Rhône et les deux pistes parallèles réservées, l’une aux cyclistes, l’autre aux piétons, les trottinettes, électriques ou pas, ayant le droit d’hésitation-transgression pour l’instant. Il est venu là sur une motocyclette antique dotée d’un habitacle latéral (side-car) dans lequel il a mis ses maigres bagages. Il a sorti sa valise mais ne l’a pas ouverte. Il a sorti d’un coffret rouge son vieux violon et le racle. La nuit est tombée car on est en décembre et on aperçoit, dans un ciel forcément sans nuages, des étoiles et un beau croissant de lune. Il arrête de jouer, se tourne vers le public et entame son monologue en regardant le sol devant lui.

- Et alors, mes sauterelles ? Vous êtes contentes de retrouver votre ami Oscar le musicien? Je n’avais pas prévu de venir vous voir mes belles mais tous les hôtels étaient pleins ! Il parait que c’est la Fête des lumières ces jours-ci à Lyon ! Et moi je voulais voir cet événement-là au moins une fois dans ma vie. C’est que voyez-vous, il y a trop de tranquillité dans les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes. Pour tout dire et pour parler franc sans pour autant donner dans la lamentation, on s’y emmerde ferme. Très vite on n’a plus qu’une seule idée, faire le mur !

Et pour jouer la grande évasion, rien de mieux que ma vieille motocyclette ! Steve McQueen n’a qu’a bien se tenir !

Elvire ne sait pas que j’ai conservé une clé de ma maison. Elvire, c’est ma fille. Elvire Jouvet, née Detour. Epouse de Kevin Jouvet. Rien à voir avec Louis, le théâtreux qui trouvait bizarre que l’on dise bizarre !

Et justement, c’est très bizarre, les EHPADs ! Ils sont comme nos gouvernants, ils nous prennent un peu pour des cons là-dedans. Oui, c’est vrai, on est dépendants. On nous a mis là parce qu’on n’est plus en état d’aller faire les courses, de s’occuper de notre cuisine. Mais quel intérêt de cuisiner quand il suffit d’appeler Hubert Yeats ? Mais si vous connaissez, Hubert Yeats, le poète de la tambouille ! Le Yehudi Menuhin de la livraison de plats chauds à vélo. Mais il paraît que c’est payant tout ça et que ma petite retraite ne suffisait plus à couvrir mes caprices de consommateur. Moi vous savez, j’ai toujours été comme le Belge qui met sa carte bleue dans le distributeur et qui tire de l’argent liquide. Chaque fois que je gagne, je rejoue !

Mais je m’éloigne de mon sujet. On est dépendants mais on n’est pas cons. On sait encore lire et observer. J’ai bien vu comment faire pour se barrer tranquillement de leur hospice à la noix. D’autant que c’est comme le port-salut : c’est écrit dessus : « Tapez les quatre chiffres de l’année en cours suivis de la lettre A ». Une fois qu’on a fait ça la porte du sas s’ouvre. Yapuka entrer dedans et attendre qu’elle se referme. Et là on a la suite du mode d’emploi : «Tapez ABCD suivi de *étoile ».

Là c’est la porte extérieure qui s’ouvre sur le cosmos, sur la liberté retrouvée et hop, en route pour un road-movie dont on espère qu’il ne virera pas au mauvais trip. De toute façon ce ne sera jamais pire que la soupe à la courgette ou les cours de tricot !

Il reprend son violon.

Tiens je vais vous jouer un concerto de Vivaldi, les filles !

Il joue en fait quelques mesure d’une tarentelle puis il range son violon et son archet dans le coffret rouge.

Dépendant ! Dépendant ! Moi, vous avez vu, je ne suis même pas dépendant d’une partition ! Je le connais par cœur ce morceau. Et s’ils croient que j’ai du yoghourt dans les neurones, ils se gourent. Je l’ai retrouvé tout seul le chemin de la maison. Coup de chance, Elvire n’a pas encore réussi à la vendre. J’ai mis tout ce qu’il fallait pour un long voyage dans la valise, j’ai pris la tente au cas où et j’ai retrouvé Pétrolette dans le garage. La pauvre se morfondait dans l’étrangeté grise de cet abri désert. J’ai tout refermé derrière moi et on est allés faire le plein avant de filer sur la route. En route pour une promenade onirique ! Mais si vous saviez ce que c’est devenu cher l’essence ! Et en plus, tout le long du trajet, des travaux partout ! Je ne sais pas si c’est à cause du passage à 80 km/ h qu’ils modifient les carrefours mais sur tous les ronds-points y avait des travailleurs de chantier en gilet jaune !

(Rideau) ou (à suivre ?)


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 11 décembre 2018
d'après la consigne ci-dessous.

17 décembre 2018

MOI AUSSI ON M'AZNAVOURA AUX GÉMONIES

De la cave qui se rebiffe
Au grenier qui se déballonne
Tout va mal dans cette maison !

181207 Nikon 073

Sans conversa-certa-tion, 
Sans concilia-vesti-bule,
Plus moyen de tenir salon !

Où est donc le bonheur-du-jour
Où nous rangions tout notre amour
Et nos recettes de cuisine ?

Il n’y a plus grand monde au balcon,
La chambre n’est plus horizon,
Autour de nous le monde gronde,

L’huissier chinois frappe à la porte !
Tu t’laisses aller, tu t’laisses aller !
Marianne, j’te l’dis, tu t’laisses aller !



Ecrit pour les Impromptus littéraires du 10 décembre 2018 d'après cette consigne

15 décembre 2018

JARGON ÉCHIQUÉEN

Bon, ben si ça ce n'est pas du jargon, je veux bien être couronné pape de la biographie rimbaldienne ou de l'incipit proustien !

[Event "Partie amicale"]
[Site "Diapason"]
[Date "2018.12.13"]
[Round "2"]
[White "JK"]
[Black "MR"]
[Result "1-0"]
[EventDate "2018.12.13"] 

1.e4 e5 2.Nf3 d6 {Retour à la défense Philidor !} 3.d4 exd4 4.Nxd4 Nf6 5.Nc3 a6 {5... c5 était peut-être meilleur.} 6.a4 Bd7 {Et ici je pense qu'il fallait jouer 6... Fe7 suivi de 7... 0-0.} 7.Bc4 Nc6 8.O-O Qe7? 9.Bg5 h6 10.Bxf6 gxf6 {Bien vu ! La colonne g est ouverte face au roi pour la tour. Encore faudra-t-il avoir le temps de la positionner en g8 !} 11.Nd5 {Menace la dame et la case c7 avec une belle fourchette.} 11...Qd8 12.Nxc6 Bxc6 13.Qf3 Bg7! {Je m'attendais plutôt à 13... Fxd5 14. exd5 et les blancs prennent la colonne e.} 14.Rad1? {Donne le pion a4 par gaffe mais en fait après 14... Fxa4 15. b3 ca devient une espèce de gambit !} 14...Bd7 {Le fou se replie pour viser h3. Il faut encore jouer Tg8 et Fh8 pour que l'attaque noire prenne corps.} 15.Rfe1 c6 16.Ne3 Qe7? {OK, les noirs vont pouvoir faire le grand roque mais les blancs ont maintenant toutes leurs pièces qui jouent !} 17.Nf5 Qf8 18.Nxd6+ Kd8?? {Autre gaffe. Il fallait jouer 18... Re7 et seul le pion b7 (ou f7) tombait.} 19.Nxf7+ Kc8 20.Nxh8 {Abandon. Après 20... Fxh8 les noirs ont perdu une qualité et deux pions et leur tour est enfermée} 1-0

 Pour la traduction en clair (????) cliquez ici 

puis faites avancer les pièces ci-dessous en appuyant sur la flèche orientée vers la droite.

Ecrit (?) pour le Défi du samedi n° 537 à partir de cette consigne : jargon
5 décembre 2018

MON AMANT.E DE VILLEJEAN n° 1 de novembre 2018

Comme promis hier, vous trouverez ci-dessous le n° 1 de novembre 2018 de "Mon amant.e de Vilejean" rédigé par l'Atelier d'écriture de Villejean.

Pour le lire en plein écran, cliquez sur l'icône "fenêtre externe". 

Bouton nouvelle fenêtre

 

 Bonne lecture et bon amusement à vous ! 

 Mon amant.e de Villejean n° 1 de novembre_2018

 

 

 

2 décembre 2018

A PART PEUT-ÊTRE… AU MUSÉE DES HORREURS ?

Lakévio 132 121942861

Le regard a quelque chose de dur, déjà. Elle fera de la route, cette môme ! Elle est du genre à régenter son entourage, à tout réformer, à œuvrer en douceur et cependant en y mettant toute la fermeté voulue.

On ne la détournera pas comme cela de son but. Elle a du caractère, elle est tenace, peut même se montrer résolument féroce quand elle va au charbon.

Le trône sur lequel elle a posé ses fesses semble trop grand pour elle certes ou alors prévu pour une autre. Attendez quelques années et vous verrez que ça ne va pas durer : elle prendra de l’ampleur et comprendra que la royauté, ce n’est que du folklore, juste une couronne ou des chapeaux sur la tête et du tralala pour la presse people. Le monde se gouverne par l’argent, les réseaux et le carnet d’adresses.

Côté bagatelle ce ne sera pas ça par contre. Sur cette œuvre elle évoque déjà le fameux « Ferme les yeux et pense à l’Angleterre !».

Ce côté brut de décoffrage avec malgré tout un sens de l’honneur, de l’ordre, du haut rang, ce goût pour la sueur et les larmes nous évoque forcément la colonne Nelson et l’autre fumeur à gros ventre abhorrant le sport !

On s’approche du cartouche et on constate qu’on a vu juste. On l’a reconnue, la dame de fer ! Ce tableau représente en effet Margaret Thatcher enfant. Désolé, camarade Renaud ! 

Ecrit pour le jeu de Lakévio n° 132 d'après cette consigne

 

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