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Mots et images de Joe Krapov

31 août 2017

Sur le port de pêche de Dieppe le 24 août 2017 (4)

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30 août 2017

Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (1)

Quelquefois, dans la vie, il y a un autre cadeau à l’intérieur du cadeau.

Ce n’est pas moi qui ai choisi d’aller passer une autre semaine de vacances improbables à Dieppe, Seine-Maritime. C’est Marina Bourgeoizovna. Elle s’est inscrite à un stage de chant de l’Académie Bach, histoire de tâter du quatuor vocal. Tous les jours de la semaine dernière, avec sa formidable copine Gisèle, elles sont allées suer sang et eau sur un répertoire de musique ancienne dont, pour ma part et histoire de rester poli, je dirai juste que « ce n’est pas ma tasse de thé ».

Pendant ce temps, mes chaussures de marche et moi, nous avions quartier libre toute la journée. Ce n’était déjà pas mal en soi. J’avais même aussi la voiture mais je ne l’ai utilisée qu’une seule fois. On est sportif, randonneur en l’occurrence, ou on ne l’est pas.

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J’ai donc exploré Dieppe en long et en large ainsi que la Côte d’albâtre entre Pourville et Varengeville, suivant sans le savoir les traces de Monet. M. Smith, pour celles et ceux qui suivent ce blog, a donc continué tout seul l’épreuve de marche jusqu’au-boutiste et rimbaldienne qui blesse les souliers et provoque des lumbagos au moment de l’apothéose. Si pas plus pour Arthur ! Plus de cent kilomètres au podomètre de M. Smith en bout de semaine.

Mais passons et revenons au cadeau inattendu. J’ai passé en effet, avec un plaisir immense, quelques heures intenses au gymnase du lycée Jehan Ango de Dieppe à faire le kibbitz.

C’est quoi un kibbitz, Joe Krapov ? C’est un « spectateur, en principe muet, d’une partie de jeu d’échecs ».

Avant de partir, j’avais consulté le programme des festivités dieppoises et découvert qu’il y aurait, pendant notre séjour, un tournoi international open de ce jeu auquel je me suis remis il y a un an.

J’ai assisté là-bas, allant d’un échiquier à l’autre, suivant trois ou quatre parties à la fois, à des empoignades tragi-comiques sur lesquelles je ne m’étendrai pas. Comme dit Marina B. pour qui le jeu d’échecs n’est pas « sa tasse de thé » : « Quand tu me parles d’échecs, c’est du chinois ».

Je me bornerai donc à vous montrer quelques photos de joueurs et joueuses car on ne m’a pas interdit de photographier ce spectacle envoûtant.

P.S. En anglais "to kibbitz" semble exister comme verbe et signifier : « make unwanted and intrusive comments ». C’est là tout à fait ce que je fais quand je viens chez vous ! LOL !

30 août 2017

Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (2)

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 Ca m'aurait peut-être bien plu d'affronter ces papys pendant toute une semaine mais cet open était réservé aux plus de 40 ans et je n'en ai que 28, comme chacun(e) sait.

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 Si si, les échecs sont un sport. Ils se disputent même sur un terrain de basket croisé handball ou Kandinsky nautique, je ne sais plus trop..

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 - Tu pourras écrire ton nom sur ma feuille de match ? Ou l'épeler ? Je n'ai pas bien entendu quand tu t'es présenté ?

- Mats Van Droogenbroeck ! C'est pourtant pas compliqué ?!

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Hé oui, les Belges sont partout !
Vérification faite a postériori ceux-ci venaient de Kapelle-op-den-Bos.

30 août 2017

Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (3)

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Un peu de chinois, amies lectrices ? Une miniature que j'ai retenue :

1. e4 e5 2. Cfd3 Cc6 3. d4 exd4 4. Cxd4 Cxd4 ? 5. Dxd4 Cf6 6. e5 ! De7 7. Fe3 Cg8 8. Cc3 g6 ç. Cd5 Dd8 10. e6 abandon

On pouvait encore résister en jouant 10. ... f6 mais après le recul du cavalier et de la dame, la partie semblait difficilement gagnable.

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C'est déjà l'heure de la prise de tête !

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Pour sembler être à la hauteur face à un plus grand, une seule solution : jouer debout !

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Houlala !

30 août 2017

Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (4)

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Agnan, sors de ce corps !
Ce petit joueur en vert à tête de premier de la classe, ne vous y fiez pas ! C'est lui qui a remporté l'open C ! Bravo Paulo !

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Tout ce silence inattendu, cette concentration totale, ça endort ! 

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La guerre psychologique a commencé : la casquette à l'envers, ça fait déjà plus jeune et plus plein de mordant que le front dégarni ! 

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29 août 2017

ECRIRE A RIMBAUD ? 5, Fantôme

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

« And is this that you want,
to live in a house that is haunted 
by the ghost of you and me ?”»

Leonard Cohen encore !

 

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 Cette semaine on me demande si je crois aux fantômes. Sans doute que la réponse est oui. Sinon que serais-je allé faire dans la «Maison des ailleurs», cette demeure où tu habitas, en plein Charleville, sur le bord de la Meuse, face au moulin et le dos tourné à la place ducale cent mètres derrière.

Il y régnait une atmosphère fantomatique, liée aux éclairages choisis, aux plans des villes que tu as visitées dessinés à même le parquet et surtout aux étranges vidéos conçues par des plasticiens contemporains.

 

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Je suis actuellement coincé par la pluie dans un camping tout près de Dieppe. J'y termine la lecture du «Temps des assassins», un livre consacré à toi par Henry Miller, un écrivain priapique de l’admirant-idole. Je déduis de ses phrases que chacun de nous à son Arthur Rimbaud ou son fantôme d’Arthur qui le hante à jamais. Mon projet n’étant pas de dévoiler le mien – ça ferait bien suaire mes lecteurs et lectrices, je pense – je vais plutôt te parler ce jour d’Arthur le fantôme. Ca me permettra d’évoquer mes propres limbes et de vagabonder en icelles.

Arthur le fantôme ! Il s’agit d’une bande dessinée, d’un récit en images si tu préfères, dont la publication a commencé en 1953 dans un hebdomadaire destiné à la jeunesse et intitulé « Vaillant, le journal le plus captivant ». Le créateur de la série «Arthur le fantôme justicier» s’appelait Jean Cézard.

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Arthur est un ectoplasme aux formes arrondies, enfin pas trop au début, qui n’a que deux boulets de charbon à la place des yeux dans le visage, qui a une houppette en guise de cheveux et, à la place des jambes, une espèce de queue. Oui, un peu comme Henry Miller. Ou comme toi, Arthur, à la fin de ta vie : un fantôme sans jambes.

Arthur, à ses débuts, est doté d’un papa et d’une maman ! Il habite avec eux un château moyenâgeux à l’abandon dans une sombre forêt - les Ardennes ? -. Histoire de coller encore plus la frousse – «les miquettes» comme dit Alexandre Astier qui joue le rôle du roi Arthur dans «Kaamelott» – aux gamins, Cézard leur apprend le mot «oubliettes» en en dessinant à l'occasion. Il leur faudra attendre la leçon d’histoire sur les cages de Louis XI pour découvrir  que le pouvoir rend cruel et con celui qui le possède. Mais ne nous égarons pas dans le labyrinthe, nous risquerions d’y rencontrer le Minotaure, çui-là qui tord les minots et leur dit «Thésée vous ou sinon vous allez perdre le fil de la fusée Ariane et du récit d'oncle Krapov».

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A part le premier gag en une planche, les aventures d’Arthur dans le journal Vaillant constituent un long récit de 366 pages qui paraît à raison d’une page par semaine. Chaque planche contient une douzaine d’images, en noir et blanc au départ, en couleurs ensuite.

Chaque semaine Cézard a livré son épisode à la rédaction et dans le même temps il dessinait d’autres histoires pour d’autres journaux (Billy Bonbon, Kiwi). Tu imagines le boulot ! Inventer des aventures à Arthur le fantôme chaque semaine que Dieu fait ! Avec mission d’être drôle à chaque fois. Comme dit l’autre «impaussible n’est pas français» ! 

Je ne sais plus si Jean Cézard me faisait vraiment rire. Sur ce plan-là, René Goscinny, Charles M. Schulz et Marcel Gotlib sont les premiers sur mon podium. Mais j’étais scotché par son dessin, ses châteaux branlants, ses vieux tacots, ses bateaux de corsaires, son Far-West avec des trognes de cow-boys pas possibles. La série s’est enrichie de personnages secondaires attachants (ou attachés, comme Verlaine le fut pour toi ?) : le professeur Mathanstock a amené sa machine sphérique avec laquelle Arthur a voyagé dans le temps.

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Lorsque Vaillant est devenu « Vaillant le journal de Pif » les aventures d'Arthur, toujours à suivre, ont adopté le format album classique, autour de 48 pages par récit, et ont été publiées à raison de quatre planches par semaine. En 1969 le journal devient « Pif gadget » et publie des aventures complètes de sept pages du fantôme justicier.  Le faire-valoir du héros est alors un magicien diplômé qui s’appelle le père Passe-Passe. Au cours d’un de ses voyages Arthur rencontre les Rigolus et les Tristus qui vivront ensuite leur vie dans une série indépendante. Les rouges contre les verts, les gais contre les tristes. Inutile de te dire quel camp j’avais choisi !

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Oui, celui des Rigolus. Et pourtant ça me désole de n’avoir pu localiser sur les cartes de Monsieur Google la maison de Bonneuil-sur-Marne où mes grands-parents nous emmenaient, mon frère et moi, à l’époque où nous avions ces lectures-là. La voisine s’appelait Madame Bidart, elle avait un superbe jardin et un chat – comme toutes les voisines de cette époque-là -. Nostalgie ! Nostalgie !

Je me souviens aussi d’un appartement prêté au grand-père par un de ses collègues, un nommé Achille, dont le fils, prénommé Serge, avait conservé une bonne collection de recueils de «Vaillant». J’avais lu là-dedans «La Grande descente», une aventure de Richard et Charlie par Tabary et j’y avais découvert Vlugubu, un personnage miniature avec une flamme sur la tête. L’histoire était un décalque du « Voyage au centre de la terre » de Jules Verne, une sorte de « Saison en Enfer » mais en beaucoup plus drôle.

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Accessoirement, nous avions été quelque peu choqués de découvrir, chez ce jeune lecteur de publications "communardes" comme nous, des véhicules militaires Dinky toys en pagaille (et en métal). Ce fut une bonne leçon. Le prosaïsme de la réalité a toujours vite fait de détruire la poésie de Norev. Normal, c’est du plastique ! Du plastoc, disions-nous.

Mais je ne t’ennuie pas plus. A relire Miller, je retrouve un autre fantôme : ce jeune homme que j’ai été, qui fréquentait les bibliothèques municipale et universitaires de Lille, qui dévorait Rimbaud, Kérouac, Miller, Scott Fitzgerald et des tas d’autres disparus plus ou moins notoires. De ce lecteur-là, je n’ai plus rien à dire, sinon que lui ne s’est pas arrêté d’écrire.

Je reparlerais bien par contre du même bonhomme un poil plus âgé qui a redécouvert hier à Dieppe, en spectateur, l’ambiance des tournois d’échecs. Une autre tranche de vie, ailleurs. 

Comment ne pas croire aux fantômes pour peu qu’on ait une mémoire affective, voire affectueuse ? Nous en promenons tous avec nous, à commencer par celui de nous-mêmes !

Salut à toi et à bientôt, camarade Arthur, ami poète, mon très cher roi de cœur « sans cœur » !

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Ecrit pour le Défi du samedi n° 469 d'après cette consigne.

19 août 2017

ECRIRE A RIMBAUD ? 4, Sourire

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

« C'est moi que je suis la Joconde.
Que de mots vains on m'inonde.
Critiques, artistes abondent
En intarissables facondes. »

 

2017 08 17 mona lisa RimbaudCette semaine on me demande de faire sourire ! Ce n’est pas bien difficile pour moi qui passe désormais ma vie à ne faire que cela ! Je fais sourire et je prête même souvent à rire à taux de z’héros !

Je pourrais bien aller piocher dans mes collages de Jean-Emile Rabatjoie, par exemple. Jean-Emile R. est un avatar de moi-même qui découpe des images dans des vieux magazines et les colle ailleurs, cela pour suivre les traces artistiques et iconoclastes de Jacques Prévert. Je pourrais endosser à nouveau son costume pour concocter d’autres rapprochements improbables et, par exemple, coiffer Mona Lisa avec les chapeaux de la reine d’Angleterre.

Le plus simple à vrai dire serait de recopier ici mon journal de voyage à Charleville-Mézières et de publier un diaporama photographique rassemblant les enseignes et effigies « dédiées à ta gloire » que j’ai pu contempler dans ton Ardenne natale. Mais le sourire serait un peu jaune, peut-être.

 

Je préfère t’annoncer que j’ai bien reçu ton « pitch ». Le pitch, toi qui fus angliciste mais ignores les tics du langage français moderne, c’est le scénario d’un film, c’est la trame d’un récit, le sujet d’une œuvre, le thème d’un poème.

Il est intéressant, ton story-board kaléidoscopique mais je trouve qu’il manque de musique et… qu’il ne prête pas précisément à sourire, même si les notes de bas de page laissent à penser qu’il y a plein de sous-entendus coquins et cultivés là-dessous. Ou pas.

C’est pourquoi je me suis permis de chausser mes gros sabots et d’en réécrire trois. J’ai pitié des Défiant(e)s du samedi qui en ont déjà marre sans doute de cette correspondance idiote entre deux types qui n’ont rien à voir ensemble sinon qu’ils sont un peu, comment dire, chacun dans leur genre, « illuminés ». Je n’en livre donc ici qu’un seul, « Hortense », libre transposition krapovienne du texte intitulé « H » à la page 278 de l’édition en Pocket de tes œuvres complètes.

 

HORTENSE

Ne demande pas la main d’Hortense :
Elle s’occupe à fourrager
Beaucoup plus bas que sa voilette.

N’attends pas d’Hortense
Un doigt d’indulgence :
Il s’applique à la mécanique
Hygiénique et il met
- Ô monstruosité ! –
De la frivolité
Au sein de sa pilosité.

Hortense a des gestes atroces,
Des passions, des actions violentes,
Des manigances érotiques.

A force de frotter
Elle fait tout reluire
D’un beau vernis de mandoline.

Pour la dynamique amoureuse,
Pour ce qui va la rendre heureuse,
Elle paye, depuis l’enfance,
Un tribut de portes ouvertes,
De décorporation salace,
De travaux de mise en lumière
Car elle est reine d’éclairage.
C’est là sa mauvaise habitude.

Et surtout ne paie pas Hortense
D’un rubis sur l’ongle :
Elle rira sous sa pelisse
De ton frisson d’amour novice.

Attends juste qu’elle finisse,
Arthur appuyé au chambranle,
Sa toilette.

Les amateurs de littérature comparée iront lire l’original ici.

Ca les fera peut-être sourire. Ou pas.

Sur ce je repars m’activer une semaine en Normandie. Bon repos à toi, cher poète de mes dix-sept ans !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 468 d'après cette consigne

 

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18 août 2017

JOE KRAPOV CHANTE RIMBAUD !

 

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On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans ! Qu'on a une première guitare et qu'on lit Rimbaud dans l'édition du livre de poche de l'époque. Avec une préface à hurler signée de Paul Claudel !

Mais passons ! La mélodie sur trois accords qui sous-tend cette Bohème a été composée par mes soins il y a bien longtemps ! Au siècle dernier ! C'est dire si je ne suis pas un perdreau de l'année !

Le séjour de juillet à Charleville-Mézières me l'a remise en mémoire. Je l'ai enregistrée et j''en ai fait un diaporama qui servira pour la 4ème lettre à Rimbaud du Défi du samedi.

Je le publie ce jour avant de m'absenter à nouveau quelques jours. 

16 août 2017

UNE CARTE POSTALE DES KRAPOV (1)

Barfleur, le 5 août 2017

Monsieur et Madame Smith passent leurs vacances ensemble. L’un(e) et l’autre ont le projet (inconscient) de venir à bout de l’autre. Ainsi Monsieur Smith propose à Madame des « petites randonnées pédestres» : 13,73 kms, 10,80 kms, 33,87 kms, 10,55 kms, 8,57 kms, 20,68 kms.

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16 août 2017

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De son côté, Madame Smith qui encaisse bien même si elle dort un peu plus mal propose de respecter les mœurs locales et de suivre le GR (GR=chemin de Grande Randonnée) tel qu’il se présente : par ici le GR est comme la poule qui picore du pain dur, il est juché sur un mur. On sait tous que M. Smith est acrophobe : il a été obligé de faire demi-tour au Fort de La Hougue où le GR culmine à trois mètres de hauteur avec ses 50 centimètres de large entre, d’un côté, les douves et, de l’autre, la mer.

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