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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
25 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 7

Ruy Blas : 
Récit mythologique franco-espagnol dans lequel il est fait mention, pour la dernière fois dans l’histoire de la littérature française, de ministres intègres.

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24 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 6

Demoiselles d’Avignon : 
Comment c’est peint ce truc-là ! Quel bordel sur les toiles de Picasso !

23 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 5

Castagnettes : 
Est-il possible que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ?

Compostelle : 
Si vous allez au pèlerinage de Saint-Jacques par le train, n’oubliez surtout pas de compostelle votre billet.

Corrida : 
Pour être sûr de ne pas rater une vache dans un couloir il faut au préalable avoir eu l’idée folle d’organiser une corrida dans son corridor.

22 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 4

Caramba : 
Supplique émise par les piliers de bistrots espagnols au moment de la fermeture de l’établissement afin d’obtenir du patron qu’il leur donne tout de même à boire.

 

 

21 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 3

Boléro : 
Morceau de musique un peu long bien qu’il soit sans manches.

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20 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 2

Asturies : 
de te voir si belle en ce miroir ?

19 juillet 2016

En guise d'interlude : Espagnolade n° 1

Ces billets-ci sont programmés. Ce ne sont pas des billets, c'est mon Défi du samedi n° 411, découpé en morceaux et accompagné, comme dans le projet initial, de vidéos musicales qui auarient pu servir à une émission de Philippe Meyer "la prochaine fois je vous le chanterai", consacrée à l'Espagne.

Le retour des bavardages krapoviens est prévu pour le 1er août avec, déjà, une belle moisson fléchoise aux Affranchis. 

Andalouse : 
« De même que les Portugais sont gais, les Espagnols sont gnols » disait Alphonse Allais. De même que l’Andalouse est jalouse, la Grenadine est gredine. Alors que chez nous la Toulousaine est zen et la Rennaise bien aise.

 

5 juillet 2016

D'UN NUAGE L'AUTRE : PRENDRE DE LA HAUTEUR

Ma nièce Célestine dite « la Céleste » réclame qu’on aille toujours plus loin, toujours plus haut. Elle va être ravie ! Me voici aujourd’hui à pelleter les nuages, une expression québécoise qui signifie qu’on est un rêveur, qu’on n’a pas les pieds sur la terre, qu’on tient peu compte des réalités. Et pourtant si. Je me demande même comment on conjugue le verbe pelleter.

Ce verbe est-il construit sur le modèle de haleter ? On dirait alors « j’halète ou je halète », je pelète, on hériterait de Bruxelles d’une prime à la vache haletante mais d’un seul coup je me souviens que le Québec ne fait pas partie de l’Europe. Ce verbe est-il construit sur le modèle de jeter ? Je jette, je pellette. Ca nous rappelle « J’ai vu le loup, le renard et la belette, j’ai vu le loup le renard chanter, la jument de Michao passer dans le pré et la belette mémérer ».

En effet, prenant exemple en cela sur Bernadette Chirac, la belette mémère. Elle a un nez de fouine, elle épie, elle écornifle, elle est prête à médire, à cancaner, à débiner, la bignole ! Gardez-vous de prêter le flanc à ses commémérages ! De toute façon, ne prêtez jamais le flanc à personne ! Il est très rare qu’on vous le rende, surtout si c’est un flanc aux œufs.

AEV 1516-17 photo de nuage et expression québécoise 2016 01 26Au Québec, les brunes comptent pour des prunes. Quelle que soit la couleur des cheveux de la dame, si on a une petite amie, ce sera forcément une blonde. Vous deviendrez son chum une fois que vous serez tombé en amour avec elle. Si tout se passe bien on est vite rendu au stade « être en amour par-dessus la tête ». Sur la cendrée du dit stade, on fait des tours et des détours et là, deux solutions. Soit on se marie, soit on est accoté. Concubin, si vous préférez. On se promet d’être fidèle et on ne casse pas trop de vaisselle puisqu’il n’y a pas eu de liste mariage déposée chez Pronuptia. Mais attention, on peut être accoté et quand même dans le lit ! C’est étrange, non ?

Mais trêve de préambule ! J’étais donc ce jour-là accoté à une blonde qui était brune, nous étions au creux du lit, reposant après des ébats fougueux, quand soudain la ficelle qui reliait mon bras à sa cheville s’est cassée. Du coup, on a cassé. Comme elle tenait à la main une grappe de ballons gonflés à l’hélium, elle s’est envolée dans les nuages, direction le huitième ciel. « Toujours plus haut ! » a dit ma nièce !

Que devais-je faire ? Il n’était plus temps de pelleter en avant. Je ne devais pas montrer que j’étais un deux de pique, que j’étais du genre poche au jeu de l’amour. Je tenais à elle alors j’ai fouillé dans ma poche et j’ai sorti un grand livre que j’avais déjà en partie dévoré. C’était un roman-fleuve écrit par un senteux. Ou bien c’était l’Ecornifleur, de Jules Renard, mais pas celui qui chantait avec le loup et la belette. Je ne sais plus, parce que tout de suite, quand je me suis replongé dedans, j’ai pelleté dans la cour du voisin les problèmes de gravitation universelle, de loi de la pesanteur, d’attraction terrestre et tout ça. Si cette fille disparaît de ma vie, me suis-je dit, l’existence me pèsera et moi je n’aime rien tant que la légèreté. Si je me suis attaché à elle, c’est qu’elle me faisait planer aussi et comme c’est elle qui m’attire, et pas la terre, je ne pèse plus rien et je peux m’envoler pour la rejoindre. Je veux être son chum à jamais, c’est-à-dire l’être pour toujours. Je me suis remis sur le piton, j’ai pitonné sur le premier mot de la première ligne de la page 99 et le livre et moi, on s’est envolés. Facile pour le livre, il ne pesait même pas une livre.

Vu de là-haut, mes amies, vous semblez très bizarres ! J’ai eu vite le piton collé, mort de rire, LOL comme on dit désormais. Comment ? me suis-je dit, il y a là neuf personnes dans la salle Mandoline et aucune ne placote avec sa voisine. Aucune ne pique une jasette avec Cosette, aucune ne taille une bavette, aucune ne fait sa pipelette, pas la moindre causette, un vrai congrès d’ascètes ! Tout le monde fait silence et écrit autour d’une boîte de chocolats dans laquelle il reste treize carrés. Jeff de Bruges est vexé qu’on le boude ! Après on dit les femmes bavardes ! Après on dit les femmes gourmandes !

Toujours plus haut, toujours plus haut et pas de traces de ma blonde. Pour me désennuyer un peu et tuer le temps comme on peut avant d’arriver sur Saturne j’ai pris cette fille en stop sur mon grand livre. Elle était sur un nuage et levait le pouce alors j’ai levé le pied.

AEV 1516-17 JP Nimbus

- Vous allez vers les cumulo-stratus, professeur Nimbus ?
- Ne pelletons pas de la boucane. Montez. Si on en rencontre à votre convenance, je vous déposerai.

Elle avait de longs cheveux noirs et une combinaison moulante d’acrobate de cirque danseuse de tango ou de femme-grenouille danseuse de java.
C’était un beau voyage mais quand on a été rendus au-dessus des derniers nuages je me suis souvenu d’un seul coup que je souffrais d’acrophobie.

- S’il vous plaît, arrêtons ce rêve et ce texte, lui ai-je proposé.
- Pourquoi ? On est bien ici ? J’étais très contente d’avoir trouvé un co-voiturage où l’on ne jase pas.
- Désolé mais j’ai un peu peur d’avoir deviné la chute et je crains fort que, comme pour Isaac Newton chez Gotlib, elle ne soit pour ma pomme.
- Aussi vrai que je m’appelle Céline de Dion Bouton, je n’ai jamais vu un aéronaute aussi pleutre !
- S’il te plaît, Céline ! En fait je suis spéléologue spatio-temporel et je ne peux pas monter plus haut que le grenier ni descendre plus bas que la cave. Redescendons, je t’en prie ou sinon je vais me répandre en flaque d’eau dans l’illustration de la page 202 du bouquin. Ce serait dommage d’abîmer un si beau livre !

Elle a eu pitié de moi, elle a gueulé un grand coup, comme savent faire les chanteuses canadiennes : « Goéland » !

Bretagne 16 goéland sans bords

Alors cet oiseau blanc dont j’avais fait le portrait en aquarelle en 1992 est arrivé illico. Il s’est posé sur sa main.

- Mon pelleteur de nuages n’est pas très en train, a-t-elle dit à l’oiseau. Amène lui donc celui de 8 h 47.

Derrière lui est arrivé un train à vapeur, du genre de ceux qui font de courtes lignes et des signaux de fumée-poèmes pour les Indiens. J’ai grimpé dans le wagon de queue. Au fur et à mesure qu’on redescendait c’est devenu un bus. Quand nous sommes arrivés à la gare de Rennes, je me suis réveillé. J’étais dans mon lit et je me fichais bien de savoir ce qu’il était advenu des deux canadiennes dans les nuages. Bien content d’avoir cassé sans avoir cassé du sucre sur leur dos. Bien content d’être revenu sur une terre bien ferme.

Bien content de pouvoir y planter ma tente en ayant satisfait ma nièce !

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 26 janvier 2016 d'après cette consigne

Il est demandé d'écrire un texte à partir de l'image ci-dessous et d'expressions québécoises expliquées :

- pelleter des nuages
- pelleter dans la cour du voisin
- pelleter par en vanat
- pelleter de la boucane
- être un deux de pique
-être poche
- jouer aux poches
- une poche de hockey
- un chum
- une blonde
- tomber en amour
- casser
- être en amour par-dessus la tête
- vivre accoté
- senteux
- belette
- écornifler
- mémérage
- jaser
- jasette
- piquer une jasette
- placoter
- mémérer
- piton
- avoir le piton collé
- être de bonne heure sur le piton
- être sur le piton
- être vite sur le piton
- se remettre sur le piton
- pitonner

AEV 1516-17 photo de nuage et expression québécoise 2016 01 26

2 juillet 2016

METS DEUX THUNES DANS L'BASTRINGUE !

Pourquoi s’évader ?
Parce qu'on a envie d'un juke-box ?
Parce que la vraie vie est ailleurs et que la fausse est chapelier ?

Parce que :


1) Où y a d’la chaîne y’a pas d’plaisir ? (Jacques Higelin)

2) J'en ai marre j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l'air
Laisser ma casquette au vestiaire ?
(Serge Gainsbourg)


3) On ‘n est pas un numéro et on veut rester un homme libre qui toujours chérira la mer ? (Patrick Mc Goohan et Charles Baudelaire )



4) Quand je pense à Fernande je Band on the run ? (Georges Brassens et Paul McCartney)



5) Rien ne vaut la énième relecture des aventures de Lucky Luke ? (René Goscinny et Joe Da…ssin)



6) Ca permet de chanter du Georges Brassens avec la voix de Guy Béart tant qu’on veut ? (Joe Krapov)

La bonne réponse s'est évadée. Je me suis lancé à sa poursuite mais... doucement, hein ! On est en vacances !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 409 d'après cette consigne

26 juin 2016

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 35, CENTON AUDIARDESQUE

- Je vous préviens, Lenglumé ! Si Dragonneau n’est pas enchristé dans les 48 heures, va y avoir du grabuge !
- Ah parce qu’il est vraiment revenu ? C’est pas un charre ? Mais faudrait d’abord qu’on puisse l’agrafer, M’sieu l’divisionnaire. Il ira pas de lui-même, au ballon !
- Alors à vous de l’y mettre, au violon. Je veux que vous fourriez ses miches en carluche au plus tôt ! Si vous charriez pas la cadence, j’avertis : faudra doubler les équipes ou marner de nuit, inspecteur !

En sortant du bureau, Lenglumé alpague Legeay-Nidéze.

- Dans une situation tendue, quand tu parles fermement avec un calibre en pogne, personne ne conteste. Y’a des statistiques là-dessus. Convoque moi Saint- Georges.
- Aux grands maux les grands remèdes, alors ?
- Tout à fait, Thierry ! Il faut que l’affaire soit emballée samedi soir dernier carat ! Mets-y le prix !

***

 

160410 Nikon 076

A la Taverne d’Attilio, en haut de la butte Montmartre, ça rouscaille aussi un max.

- C’est la Bérézina, l’apocalypse, la chute de la maison Usher depuis que Dragonneau a décidé de faire son turbin par ici ! Alors là Messieurs, c’est le fatum, l’impondérable, la sorcière aux dents vertes !
- Avec ça l’économie est tombée en rideau. Nos financiers sont repasseman et le ministre du budget aussi !
- C’est comme du rataga sur la Beauce ! Des tas de malheurs dans la population !
- Et pas un cador dans le coin pour aller lui dire « Calte ! », « Décarre ! », « Rippe ! », « Trisse ! ». Le pire demi-sel, le plus tocard des malabars se prend pour Scarface. Rouler des mécaniques, c’est la maladie des hommes. Mais dès qu’il y a du schproum il n’y a plus que des traîne-lattes !

Effectivement, on peut se demander si le grossium est à la hauteur. Celui qui a l’air du taulier a le genre homme du monde mais en vérité ce n’est qu’un sycophante glaireux. Qui c’est qui tient le guignol, hein ? Qui c’est ? Un gros nase ! Fredo-le-Pyromane !

- Je ne voudrais pas me rendre malade mais il est en train de me rendre louf, pense le parrain. J’ai des bourdonnements, je le vois partout ! Quelle ordure, ce Dragonneau ! Mais avec le coup que je goupille ça pourrait changer. J’vais décrocher mon bigophone et appeler Saint-Georges. Il va te le dégager de la carrée en cinq secs !


***

Photo prise à Toulouse le 10 avril 2016              

- Qu’est-ce que tu veux que fasse de cinq cents briques, Fredo ? Surtout de nos jours ! Le SMIC est en plein chanstique, la TVA nous suce le sang et la bourse se fait la malle. C’est le clandé de la rue Chabanais ou rien, parrain ! J’adore les blondes comaques avec des roberts choucards et des belles châsses.
- Mais c’est les éconocroques du monarque que tu me demandes, Saint-Georges !
- On n’a rien sans rien ! Puisque t’es installé à Capoue, le pyromane, il faut bien que quelqu’un aille se le farcir tout seul ! Mais pour dessouder un mastar pareil, faut y mettre le prix ! Tu veux qu’il clamse ou pas ? Et avant dimanche en plus !

Saint-Georges repose l’appareil, content de pouvoir bouffer à nouveau à deux rateliers voire plus si affinités. Il songe :

- C’est toujours la même histoire ! Un mec qui veut devenir matador pour épater sa gonzesse, il se prend un coup de corne dans le derche, il chiale ! Mais bon, ça fait deux occasions de se remplir les fouilles à peu de frais. Quand le pognon est là, y’a plus qu’à l’engourdir. Me reste plus qu’à foncer chez Dragonneau et à l’emplâtrer. J’vais lui balancer du Fly-Tox dans les naseaux, tu vas voir comme ! Je lui mets la tête en bas, lui fais vomir ses friandises et j’envoie sa nana se faire bronzer à Dakar !

***

Dragonneau n’en revient pas.

 

DDS 408 Audiard

- Quand on est cintré comme toi, on porte un écriteau, on prévient, Saint-Georges ! Quand on a cravaté Jo les grands pieds t’as fait un beau rapport, t’as toujours été fort en rédac. Si j’ai repris l’affaire, c’est pas pour décaniller six mois après !
- Je vais te donner les fafs de ton nouveau pedigree : « Langue morte », ça sera, désormais ton blase. Ils sont tous après toi, les gangs comme l’antigang. Taille-toi, diamant, avant que tes feux ne s’éteignent à jamais !
- T’es bath, toi ! Bien aimable à toi mais ça ne fait pas mon affaire ! Tu crois au Barbu, ou quoi ? On n’est pas chez les Balubas, ici, faut bien que je croûte moi !
- Tant que tu turbines dans le secteur, c’est du rif garanti. Mais fais gaffe, j’suis un mec dans le genre de Laetitia Castagne ! Je m’accroche ! Faut que tu quittes le quartier, Dragonneau !
- Si t’es venu pour me donner des ordres, je vais te virer à coups de pompes dans le train ! T’es que mon lieutenant, j’te rappelle !
- Tu vas avaler ton extrait de naissance, Dragonneau. Prendre ton ticson pour l’au-delà !

Dragonneau est saisi d’un doute soudain : « Il aurait quand même pas envie de me casquer à coup de flingue, cézigue ? ».

Eh ben, si ! Saint-Georges sort son Lüger et défouraille. L’autre roule des yeux ébahis et pose sa paluche velue sur son palpitant. Le résiné jaillit de partout.

- Je me suis fait bananer comme un collégien ! » a encore la force de dire Dragonneau en s’affalant avec trois bastos dans le buffet. Un cadeau vraiment inattendu.

Il aurait dû se défier du samedi !

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 408 à partir de cette consigne

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