Argentiquités : petite boîte n° 2, scans du 29 octobre 2020 : Rayogrammes (1)
Ces oeuvres d'art-là ont été réalisées en 1971 et 1972 dans le laboratoire photographique
installé dans le cabinet de toilette à l'étage du 73.
Ce sont des rayogrammes. Le nom vient de l'artiste surréaliste Man Ray
qui utilisa beaucoup ce procédé dans les années 1922 et suivantes (voir ici).
L'un de mes livres de chevet à l'époque était
L'"Histoire de la peinture surréaliste" de René Passeron.
Des perspectives un poil cavalières
Le clou de la fête courtisant une épingle de caporal tandis qu'à l'arrière-plan une clé d'antivol tente de s'introduire dans une pince à dessin. Planant au-dessus de tout, le fil des jours.
(Pour la plupart des rayogrammes, les titres sont d'époque).
Argentiquités : grande boîte n° 3, scans du 22 octobre 2020 (1)
Ca se trouve dans mon grenier. C'est conservé dans des boîtes qui ont contenu des ramettes de papier pour machine à écrire (on dit "ordinateur" désormais) ou pour photocopieur.
Il n'y a plus de papier blanc à l'intérieur mais des boîtes comme celle-ci qui ont elles aussi contenu du papier blanc. Après diverses opérations nécessitant de l'appareillage, de la chimie, du temps, de la lumière inactinique - chez moi la lampe des labos dans lesquels j'ai opéré a toujours été jaune plutôt que rouge comme on le voit dans certains polars télévisuels ou films "d'époque" - et de la prise de plaisir, elles sont devenues des photographies sur papier noir et blanc.
A l'intérieur des boîtes les feuilles de papier photographique sont donc revenues, impressionnées, séchées, un peu gondolées parfois. Voilà pour l'aspect matériel des choses.
Pour les photos elles-mêmes ce sont des instants d'une vie, la mienne, des gens croisés, disparus, décédés ou encore en vie mais ayant bien vieilli - je le leur souhaite en tout cas ! -, des paysages dans lesquels je suis passé, des villes où j'ai marché, des endroits où j'ai été vacancier, touriste, voleur d'images, photographe en un mot.
Je voulais scanner ces documents et les déposer sur un site web appelés Argentiquités. J'avais commencé à le faire mais c'est devenu en fait mon site "cahier de brouillon" pour le Défi du samedi !
Plus le temps avance, plus nous nous trouvons à nouveau confinés - l'Ille-et-Vilaine vient de passer en mode "couvre-feu, pas plus de six personnes ensemble sinon je tire !" - et plus j'aime ces photos de "la vie d'avant". Alors tant pis si elle perdent à l'écran leur statut d'image ancienne à laquelle on a attaché tellement de valeur qu'on a pris le temps et investi l'argent pour les agrandir, je les publie.
Regardez-les mais ne soyez pas plus de six à le faire ! Et si parmi ces portraits de jadis quelqu'un ou quelqu'une refusait que son joli minois d'alors ne traîne sur Internet, envoyez-moi un petit mot et je le retirerai.
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Dans la boîte des agrandissements n° 3, j'ai retrouvé deux "petites soeurs", deux petites joueuses d'échecs de Solesmes et des souvenirs de la Fête de l'Humanité. Pour la datation le carbone 14 nous dit "entre 1971 et 1982".
Argentiquités : grande boîte n° 3, scans du 22 octobre 2020 (2)
Ces trois photos de la Fête de l'Humanité sont de septembre 1981. Les Bretons affichaient déjà leur identité dans le but qu'on les trouvât remarquables, les gamins anonymes vous demandaient de les photographier sans se douter qu'un jour leur photo réapparaîtrait ici et il y avait encore des voix à gagner pour le Parti communiste français !
Je possède relativement peu de photos de ma vie parisienne.
Il faut donc croire que je travaillais et que je consommais sans trop produire à l'époque !
En voici deux que j'avais agrandies... sans trop savoir pourquoi !
Et une troisième assez drôle.
Jeu de reflets dans les couloirs du métro parisien
Voisinage improbable mais bien réel. Paris, avenue Jean Jaurès, ca 1975.
Ces deux portraits-ci sont datés "vers 1992" et ces jeunes joueuses étaient de Solesmes (Sarthe) où j'allais faire, le samedi matin, de l'initiation au roi des jeux. On y avait aussi monté un club d'échecs dans la salle Pierre Reverdy et j'ai encore les photos - et le texte - d'une partie vivante dans laquelle les pièces commentaient leur déplacement en alexandrins ! Va t'en donc essayer de faire ça aujourd'hui, tiens ! ;-)
Les tout premiers collages de Jean-Emile Rabatjoie
Je mettrais bien un titre-chapeau à ces vacances d'été 2020 ! Je les intitulerais volontiers "L"été qu'il ne s'est rien passé" ! Mais il vaut mieux croiser les doigts et être arrivé au 21 septembre avant de décréter des choses pareilles.
Il n'empêche, pour des raisons qui ne tiennent qu'à nous, je respecte cette semaine une période de confinement assez productive.Je scanne des vieux papiers, je farfouille dans mon grenier, je rassemble des pièces d'anthologie dispersées, je retrouve des choses inimaginables.
Je vais même faire ce jour la même chose que Neil Young avec ses vidéos et ses enregistrements de concert. Je vais partager mes horreurs avec vous !
J'ai en effet réouvert la valise archaïque dans laquelle sont entassés des vieux courriers et une douzaine de cahiers d'écriture des périodes 1969-1974. Elle s'appelle maintenant "La valise à scherzos" parce qu'elle avait servi à un embryon de roman publié sur l'atelier d'écriture de Kaléïdoplumes. Dans mon souvenir ça s'annonçait bien sympathique : quatre ou cinq personnages tirés au sort se retrouvaient dans un lieu de vacances pour décortiquer le contenu de cette valise ayant appartenu à un certain Scherzos.
Mais en fait c'est bien la valise à scherzos. Je vous explique pourquoi dans le billet suivant.
Trève de bavardages, voici un autre joli zibouque à vous offert par Joe Krapov. Amusez-vous bien !
Joe_Krapov___Obsession_textuelle___Les_tout_premiers_collages_de_Jean_Emile_Rabatjoie
Et Mona s'enlisa (3)
Au retour de Nantes, l'autre semaine, il y avait un paquet pour moi dans la boîte aux lettres.
C'est Guy L., mon petit-cousin et ami d'enfance et d'adolescence retrouvé récemment, qui m'envoyait ce dont il m'avait parlé lors de sa visite, un bouquin que j'avais constitué à partir de cadavres exquis et de petits mots échangés entre nous lorsque nous habitions le même immeuble à Paris. Un bel objet vintage, tapé à la machine et relié par mes soins, que je lui avais offert et que j'avais complètement oublié.
Il a eu l'attention très délicate d'y joindre ce qu'il avait conservé de son côté de "Et Mona s'enlisa", nos travaux photographiqueet iconoclastes autour du chef-d'oeuvre de M. Leonardo Da Vinci. Je conserve cela bien précieusement désormais et je partage avec vous les photos avant de faire un beau fichier pdf de ces trésors.
J'ai de mon côté ouvert à nouveau hier "la valise à scherzos" (j'y reviendrai) et j'en ai retrouvé un autre rayogramme de cette série dans un de mes vieux cahiers d'écriture.
Je crois que sans toutes ces folies, la vie serait une erreur ! ;-)