30 novembre 2023

CAROLINE ?

- Moi je lis plutôt « Caroline » m'a dit mon épouse à qui j'ai montré la lettre de ouvrez les guillemets Coralie point d'interrogation fermez les guillemets et à qui j'ai raconté l'histoire de la lettre non transmise. (cf ce texte-ci)

Si on met à part le fait que Jean-Baptiste était bien encore en 1980 un de mes meilleurs amis toute cette histoire pourrait très bien sortir d'un roman de Patriiiiick Modiano.

AEV 2324 10 JK Hopper_NighthawksDans une ville dont on ne mentionne pas le nom existerait un café associatif appelé L’Orang-outan. Pas un de ces palaces à grandes baies vitrées comme on en voit dans les tableaux d'Edward Hopper, non mais un troquet à l'ancienne comme celui que tenaient la mère et la grand-mère de Daniel Bird à Wazemmes, quartier très populaire de Lille.

Ce café de l'Orang-outan se trouverait dans le bloc B4, dans la rue de Steenwijk. C'est là que tous les soirs Olga Tchigorine et Caroline Cann se donnent rendez-vous. Ce sont des étudiantes. La première, Olga, sirote une grenadine avec un glaçon alors que Caroline turbine au Perrier tranche.

Elles ont entrepris d'écrire un roman à quatre mains. Cela s'appelle « Sabine Maroczy ».

Pour Olga qui a imposé le patronyme du personnage il était impératif que ce nom se termine par un Y à cause de « Madame Bovary ».

- Si tu veux, a concédé Caro Cann, mais je refuse qu'elle se suicide à la fin du livre. D’ailleurs personne ne doit mourir dans mon roman, enfin dans notre roman. 

AEV 2324-10 JK Collage Cavalier pieuvre

- Même pas le cavalier Pieuvre ?

- A la limite celui-là peut perdre un bras sur le champ de bataille mais sinon pas de passage de vie à trépas !

- Ni non plus Marc Taïmanov, le pion empoisonnant du collège Philidor, avenue de la Volga ?

- Un pion c'est temporaire, juste le temps du collège ou du lycée. Ça s'oublie. Sa promotion en prof est assurée pourvu qu'il bosse et qu'il décroche le CAPES. Il peut même rêver d'agrégation si tout tourne bien.

Chaque soir Olga et Caro se lisent l'une à l'autre le chapitre qu’elles ont pondu chacune de leur côté. S'il y a des incohérences elles corrigent puis elles discutent des évolutions possibles et se répartissent les deux chapitres suivants dont elles ont énoncé la trame.

Certains soirs Miguel Najdorf, leur condisciple qui donne des cours de piano à la M.J.C. Diagonales pour payer ses études vient les saluer et tente de savoir ce qu'elles écrivent. Mais devant ses questions les deux jeunes femmes se ferment comme des huîtres.

- Ça ne te regarde pas, Miguel !

- Je suis sûr que c'est de la poésie !

- Pas du tout ! Tu n'y es pas du tout !

- Ou alors c'est une méthode pour gagner à la bataille navale !

- Écarte-toi au lieu de dire des idioties ! Tu nous enlèves toute la lumière !

***

La patronne de l'Orang-outan s'appelle Greta Staunton. C'est là le nom de son mari car elle est hollandaise d'origine. Après la fermeture elle traverse à pied la ville dans la nuit pour rejoindre le bloc F5, l'immeuble Gambit-Roi à l'angle du boulevard Traxler et de la rue du Foie frit.

Son mari Edward est cuisinier à la Casa Rossolimo, une pizzeria installée au bas du bloc B5 qui est donc voisin du B4 où se trouve le café associatif.

Lui ne la rejoint que plus tard à la maison car le restaurant accueille encore plus longtemps les fêtards qui vont au spectacle et dînent ensuite. Souvent sur l'oreiller ils se racontent leur journée, les aventures de leurs clients, les esclandres des habitués, les fricotages des uns et des autres.

- C’est vrai qu'il n'y a pas mieux qu'un restaurant pour fricoter ! admet Greta mais ce soir j'ai mieux que toi comme ragot. Ton patron, monsieur Benoni, est venu à l’Orang-outan jouer à l'avantageux devant les étudiantes qui écrivent un roman !

- Elles ne risquent rien les minettes, avec cet homme-là !

- Quand même, elles sont majeures, bien jolies et bien attirantes !

- Si elles écrivent des romans c’est qu’elles n'ont pas la tête à s'en bâtir un de ce genre-là. Il y a assez d'étudiants de leur âge en ville ! Elles ne vont pas s'intéresser à un commerçant marié qui commence du reste à bedonner un chouïa !

- Sait-on jamais ?

*** 

2023-04-18 - Nikon 371

C'est une semaine après ce dialogue-là qu'on a découvert dans le square Tartakover le cadavre d'un militaire du 41e régiment de cavalerie. Il avait été découpé proprement et savamment en morceaux et du coup on a suspecté le boucher Tarrasch dont la boutique, place de Budapest, donne sur le square. Le plus étrange de l'affaire est bien que dans les sacs plastiques se trouvaient également six autres bras humains.

- Ça fait penser au cavalier Pieuvre ! a confié Olga Tchigorine à Caro Kann !

Le boucher avait un alibi en béton. Alors une espèce de psychose s'est emparée de la ville. Des gens se sont confinés chez eux, les boutiques ont baissé les volets plus tôt, plus personne ne traînait la nuit dans les rues.

Puis l'affaire s'est tassée, tout est redevenu normal dans la vie d’Edward et Greta et des habitants de la ville aux soixante-quatre blocs. Sauf qu'un matin où il ne s'y attendait pas Edward a trouvé la pizzeria définitivement fermée et a perdu son emploi.

- Monsieur Benoni a disparu ! Envolé ! Il va falloir que j'aille pointer au chômage et que je trouve un nouveau job !

- Ils sont partis en emportant la caisse ?

- Non pas « ils ». Lui tout seul. Elle, la pauvre madame Benoni, est effondrée. Elle ne comprend pas. J’espère que ça n'a rien à voir avec l'affaire du square Tartakover !

C'est à peu près à ce moment-là que Caro-Kann disparaît elle aussi de la ville et de la vie d’Olga.

Celle-ci est allé au commissariat de police demander une recherche dans l’intérêt des familles, de la littérature juvénile et du comité Nobel.

- Avant de disparaître elle m'avait donné une lettre à remettre à Monsieur Benoni.

- Vous l'avez cette lettre ?

- Ben non, je l'ai remise !

- Vous l'avez lue ?

- Ben non c'était mon amie, c'étaient ses affaires. Je ne lis pas le courrier des autres, c’est indiscret.

***

Le roman « Sabine Maroczy » n'a jamais paru en librairie. Il est resté à l'état de brouillon inachevé dans une valise marron conservée dans le grenier d’Olga Tchigorine.

C'est tout juste, le jour où elle l'ouvrira, si elle se souviendra de cette Caroline Cann ! Mais se prénommait-elle réellement Caroline ? Elle n'en n'est plus très sûre à présent, quarante ans après ! 

AEV 2324-11 Coralie ou Caroline - signature

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 28 novembre 2023

d'après la consigne 2324-10 ci-dessous

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28 novembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-10 DU 28 NOVEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Soixante-quatre cases

 

Cette ville nouvelle été construite à l’image de certains quartiers de la ville de New-York. Neuf avenues rectilignes s’y croisent à angle droit, délimitant ainsi soixante quatre blocs d’habitation ayant la forme d’un carré parfait.

Utilisez les noms des quartiers et des personnages qui suivent pour raconter une tranche de vie à l’intérieur de cette ville.

La partie française - La partie anglaise - La rue du Fianchetto - Le Boulevard Traxler - Le quartier letton - La Tour blanche – La Découverte - La rue de Steenwijk - Restaurant de la Fourchette royale – Café de la Régence - Le square Tartacover - La statue du grand Turc automate - Le Pré catalan - L’Avenue de la Volga - La place de Budapest - Le Grand roc - L’Immeuble Gambit-Roi - La Casa Rossolimo - L’Orang-outan, café associatif – La piscine de l’Hippopotame – La M.J.C. Diagonale.

La Sicilienne - La Scandinave - La Hollandaise - Monsieur Nimzovitch - Madame Philidor - Monsieur Larsen - Monsieur Tarrasch - Madame Staunton - Monsieur Bird - L’évêque noir - Le cavalier Pieuvre - Emilie Paulsen - Sabine Maroczy - Miguel Najdorf - Robert Fischer - Gaby Marshall - Caro(line) Kann – Sophie Alekhine - Mlle Frauke Grünfeld - Olga Tchigorine - Marc Taïmanov, pion empoisonnant - Le docteur Hérisson.

Vous pouvez nous parler par exemple de Coralie qui se prépare à passer son bachot et est amoureuse d’un homme marié, de Mitsumasa, peintre japonais de passage, de Laure Manaudou venue disputer une compétition à la piscine Bogolioubov, du café « Le Diapason » où l’on joue aux échecs au son des concerts de rock ou de tout ce que vous voudrez bien imaginer dans ce cadre.

litterature

 

Illustration de Jonathan Wolstenholme 

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22 novembre 2023

LE JOUR SUIVANT

AEV 2324-09 JK 01Le jour suivant Mitsumasa fut très déçu par le Grand Canal : il était tout petit ! Au pied de l'église Santa Maria della Salute il n'y avait que cinq gondoles. C'est tout juste si les gondoliers présents ne se battaient pas entre eux pour proposer une balade en amoureux au seul couple de touristes qui déambulait à proximité de l’embarcadère sur la piazzetta.

AEV 2324-09 JK 07C'est vrai qu’au prix de la course vers le Pont des Soupirs ou le Rialto il ne fallait pas aller chercher plus loin les vrais pigeons de Venise.

Mitsumasa alla s'enregistrer à la Pensione Wildner où il hérita de la chambre n°28. Ce numéro était également celui du jour où il était né. Après avoir confié son cheval à un palefrenier très bronzé il revint à pied prendre la température du lieu.

AEV 2324-09 JK 03Tout était pittoresque en diable ! Devant l'église fermée deux paysannes locales, un fichu sur la tête, semblaient se prendre en photo avec une perche à selfie. C'était d'autant plus incongru qu’un peu plus loin à droite un photographe de rue proposait ses services à un officier de marine accompagné d'une hôtesse de l'air. Son appareil ancestral, semblable à ceux dessinés par Albert Dubout dans son recueil « Les Photographes » était posé sur un trépied et devait encore fonctionner avec des plaques rigides.

AEV 2324-09 JK 05- Soit quelque chose cloche par ici, soit il y a des problèmes dans la temporalité de cet univers ou de l'Italie tout entière ! » songea Mitsumasa.

 De fait, à droite du photographe, un médecin en robe et portant un chapeau moyen-âgeux avait posé sur des tréteaux roulants trois gobelets renversés. 

AEV 2324-09 JK 09Proposait-t-il une partie de bonneteau ? Ou bien, comme il brandissait un flacon, commercialisait-il en Europe le fameux élixir du docteur Doxey fabriqué en Amérique avec des ingrédients qui devaient rester aussi secrets que la lettre de Coralie ?

Mitsumasa avait eu droit, sans en comprendre un traître mot, à toute l'histoire que Giacomo avait contée à voix forte au gendarme de Saint-Tropez en képi et ceinture blanche et qu’avait écoutée également dame Véronica en jupe rouge et pull vert.

AEV 2324-09 JK 02- Je l'ai retrouvée dans mon grenier cette lettre écrite par une certaine Coralie il y a quelques vingt ans ! D'après son contenu il paraît que j'étais chargé de la remettre alors à mon ami Giambattista. C'est une jeune fille de 19 ans qui était tombée amoureuse de lui bien qu’il fût marié depuis peu et qui lui disait son souhait de le revoir pour l'embrasser  !

- Et plus si affinités, sans doute ? demanda Veronica.

- On ne saura jamais ! Si j'ai retrouvé la lettre vingt ans après c'est que je ne l'ai pas remise !

- Mais tu es un vrai père La Morale, Giacomo Crapovio ! commenta le gendarme. Je n'aurais jamais cru cela de toi !

- Un père La Morale ? Tu parles ! Un vrai tue-l’amour, oui ! commenta Véronica.

AEV 2324-09 JK 04

A proximité, deux touristes français, un homme et une femme, s'étaient assis sur les marches de l'église avec leurs lourdes valises posées à même le sol. Sans doute repartaient-ils vers la gare. Ernest avait encore sur l'arcade sourcilière le sparadrap dont Margaret l'avait artistiquement décoré après la bagarre de la veille au Harry’s bar.

- Eh bien ! On s'en souviendra de notre voyage de noces à Venise ! rigolait-elle.

- Je savais que l'Italie avait la réputation d'être un peu tape-à-l'oeil mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi frappant ! admit Ernest.

AEV 2324-09 JK 06Un peu plus loin sur les marches trois ragazzi della cita, des ados en goguette, des zazous en sweat à capuche zonaient en zyeutant le groupe de touristes attroupé autour de Zampano qui chantait des tarentelles accompagné de Gelsomina à l'accordéon. Il y avait peut-être des poches à se faire, mieux remplies que celle qu’Ernest avait sous les yeux.

Comme on approchait de midi Mitsumasa alla s'installer en terrasse du restaurant proche. Il ne déjeuna pas vraiment tranquillement : il fut importuné alors qu'il dégustait son plat de spaghetti par une mendiante qui portait son bébé dans un sac ventral puis par une gamine qui tenait à tout prix à ce qu'il lui achetât un bouquet de fleurs pour sa « donna ».


AEV 2324-09 JK 08

 Il avait trop peu encore de vocabulaire italien pour pouvoir expliquer à la fillette qu’il avait divorcé récemment et qu'il était revenu en Italie afin de retrouver une nommé Coralie qu'il avait connue par ici une vingtaine d'années auparavant.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 21 novembre 2023

d'après la consigne 2324-09 ci-dessous

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21 novembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-09 DU 21 NOVEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Le Jour suivant

 

C'est le titre d'un livre, ou plutôt d'un album d'illustrations muet, du graphiste japonais Mitsumasa Anno, paru à L'École des loisirs en 1979.

On y voit les étapes du périple que le dessinateur a accompli en Europe en 1963, 1975 et 1978. Les lieux représentés sont un mélange de médiéval et de contemporain assez surprenant.

Vous allez choisir une des images de l'album. L'incipit de votre texte sera obligatoirement "Le jour suivant, Mitsumasa..."

Vous devrez obligatoirement inclure dans votre texte les cinq mots qui figurent sous l'image choisie. Vous essaierez de décrire un maximum d'éléments de détail de cette image.

AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Linge
Cartable
Clocher
Fleurs
Statue
Cavalier
Diligence
Bicyclette
Jarres
Lavandière
 AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Pigeons
Kiosque
Ballons
Oeil-de-boeuf
Dôme
Calèche
Tuiles
Arcades
Cheval
Clocher
 AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Religieuse
Porte-voix
Landau
Caravelle
Échafaud
Violoncelle
Toréador
Marionnette
Mousquet
Coiffeuse
 AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Photographe
Bonneteau
Terrasse
Plan
Spaghetti
Rialto
Pigeon
Gondole
Cloche
Arcade

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19 novembre 2023

SIX POÈMES DE LAUTRÉAVAL EXTRAITS DE «EFFLEURE LE MAL »

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Je bous dans la marmite
Je prépare dynamite

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
La vapeur s'échappe
Et moi sous la chape
Je répète un plomb

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
La tristesse m'accable
Et je suis bien capable
De vous péter un câble

Je pars vers l'azimut
Dans ma cocotte-minute

Que tourne le sifflet la grande explosion !

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Je balance mon contre-ut
Un arc-en-ciel paraît
Qui vient porter au monde
Et mon ébullition
Et ma bénédiction

Je suis une horreur sympathique,
au fond.

2023-11-04 Nikon 8

***

Le Roi d'un pays pluvieux

Le roi d'un pays pluvieux
Nous n'avons rien à lui envier

Nous aussi nous sommes plus vieux
D'un jour chaque jour
D’un mois chaque mois
D'un an chaque année

Le roi d'un pays pluvieux
Tout aussi arrosé que nous
Et même plus

Rien ne nous oblige, nous,
A discourir sous la pluie,
Comme fit François de Hollande

AEV 2324-08 JK - francois hollande

***

Chanson d'après-midi

Tout ce qu'on a pu
S'enfiler
Comme faux-filet
Et vraie bidoche !

Tout ce qu'on a pu
Biberonner
Comme Côtes-du-Rhône
Et vins de Loches !

Tout ce qu'on a pu
Fréquenter
Comme bons pâtés
A la cantoche !

Tout ce qu'on a pu
On y est rompu
On s'y est rompu
La sous-ventrière
Qui traîne par terre

On a pu On a pu On a pu
On est repu !

AEV 2324-08 JK Gargantua

***

Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne

Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Mais qui donc a percé tous ces trous dans ta robe ?

Pourquoi tes jeans sont-ils déchirés à ce point ?
Et pourquoi tant d'étoiles tatouées sur tes épaules ?

Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Mais pourquoi cet hommage à Io la vache
Sous forme d'anneau dans le nez
Comment c’est que voilà qu’ t’es ?

Peut-être n’es-tu, tout simplement, qu’un ciel brouillé ?
Je vais demander à la lune de m'éclairer.

AEV 2324-08 JK jai-demande-a-la-lune

***

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
Et pourtant je n'en ai que neuf-cent-trente-deux

methuselah_vitrail

***

Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire

Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire
De Don Juan aux enfers, à celle qui est trop gaie ?

Que tu regrettes l’irréparable ?

Le serpent qui danse dans ta sépulture
Est le châtiment de l'orgueil.

Comme tu retournerais à la vie antérieure !
Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle !
Tu renierais ton obsession,
Apprendrais l'harmonie du soir.

Mais crève, Tenorio ! Apprends donc le goût du néant
Et l'alchimie de la douleur !

Cloître ! Cloître ! Cloîtré !
Tombe ! Tombe ! Tombé !

Fais ton festin de pierres et de terre à jamais !

AEV 2324-08 JK Molière_frontispice_de_Dom_Juan

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 16 novembre 2023

d'après la consigne 2324-08 ci-dessous

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16 novembre 2023

TROIS POÈMES DE LAUTRÉAVAL EXTRAITS DE « LES CHANTS CRURENT »

1

Redon
Redon
Redon

Je le redis :

Redon
Redon
Redon

Rumba
Rumba
Rumba

Je le redis

Rumba
Rumba
Rumba

Moralité
Redon-danse
Redondance

2022-10-22 - Nikon 23

2

Quatre moines à la queue leu leu
Traversent la chaussée
Sur le passage piéton
En bas de la mairie

Il y a une Volkswagen garée sur le trottoir
Un moine a les pieds nus
Et le premier d'entre eux porte une barbe rousse

Tous les jours à la même heure
Ce même rituel

L'abbaye rôde

AEV 2324-08 JK L'Abbaye rôde

3

On donne
On redonne
On abandonne
On saucissonne
On rançonne

On perd haleine
On file la laine
On poire Belle-Hélène
On acétylène
On Ille-et-Vilaine

On demande pardon
On cosaque du Don
On empèse à l'amidon
On plume d'édredon
On est de Redon

Et pourquoi toujours cinq "On" ?

Mais parce que Saint-Con,
Voyons !

Ou plutôt Saint Conwoïon :
C'est lui le patron de Redon !

AEV 2324-08 JK Saint Conwoion

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 16 novembre 2023

d'après la consigne 2324-08 ci-dessous

14 novembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-08 DU 14 NOVEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Lautréaval

 

D’après M. Jacques Quinton, le poète redonnais Louis Peuchard est né à Redon le 11 août 1919. Monté à Paris en 1936 il a fréquenté les peintres et poètes de cette époque et a connu l’effervescence et le bouillonnement intellectuel du Front populaire.

Il prit alors le pseudonyme de Lautréaval.

Ce qu’il écrivait, dans une veine humoristique, provocatrice ou extravagante, relevait soit du génie selon les uns, soit de la fumisterie pour les autres. En témoigne ce poème en hommage à la ville de Redon :

Le canal le canal
Horizontal
Le canal le canal le canal
Eau Eau

(in « Les Chants crurent »).

Après la guerre il a fréquenté Georges Brassens, René Fallet et Roland Topor.

Il aurait publié, à compte d’auteur et à très faible tirage, un recueil de poèmes intitulé « Effleure le mal » et son texte « Eau eau marais marais », précurseur du rap, figure dans une anthologie, « La poésie autrement » de Claude Verachté, parue en 2006.

Réécrivons ensemble l’oeuvre de ce poète méconnu. Au choix :

1) Écrivons des poèmes courts et absurdes dans le style de celui évoqué ci-dessus ;

2) Réécrivons en prose poétique des poèmes d’« Effleure le mal » dont nous n’avons que le titre, issu du recueil de Baudelaire « Les Fleurs du mal ».

Bénédiction ; L'Albatros ; Élévation ; Correspondances ; J'aime le souvenir de ces époques nues ; Les Phares ; La Muse malade ; La Muse vénale ; Le Mauvais Moine ; L'Ennemi ; Le Guignon ; La Vie antérieure ; Bohémiens en voyage ; L'Homme et la Mer ; Don Juan aux enfers ; Châtiment de l'orgueil ; La Beauté ; L'Idéal ; La Géante ; Les Bijoux - pièce condamnée ; Parfum exotique ; Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne ; Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle ; Avec ses vêtements ondoyants et nacrés ; Le Serpent qui danse ; Une charogne ; Le Vampire ; Le Léthé - pièce condamnée ; Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive ; Remords posthume ; Le Chat (Viens, mon beau chat, sur mon cour amoureux) ; Le Balcon ; Je te donne ces vers afin que si mon nom ; Tout entière ; Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire ; Le Flambeau vivant ; À Celle qui est trop gaie - pièce condamnée ; Réversibilité ; Confession ; L'Aube spirituelle ; Harmonie du soir ; Le Flacon ; Le Poison ; Ciel brouillé ; Le Chat (Dans ma cervelle se promène) ; Le Beau Navire ; L'Invitation au voyage ; L'Irréparable ;Causerie ; L'Héautontimorouménos ; À une dame créole ; Mœsta et errabunda34 ; Les Chats ; Les Hiboux ; La Cloche fêlée ; Spleen : I - Pluviôse, irrité contre la ville entière, II - J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans, III - Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, IV - Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ; Brumes et pluies ; L’Irrémédiable ; À une Mendiante rousse ; Le Jeu ; Le Crépuscule du soir ; Le Crépuscule du matin ; La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse ; Je n'ai pas oublié, voisine de la ville ; Le Tonneau de la haine ; Le Revenant ; Le Mort joyeux ; Sépulture ; Tristesses de la lune ; La Musique ; La Pipe ; Le Masque ; Hymne à la beauté ; La Chevelure ; Duellum ; Le Possédé ; Un Fantôme : I - Les ténèbres, II - Le Parfum, III - Le Cadre, IV - Le Portrait ; Semper eadem ; Chant d'automne ; À une Madone ; Chanson d'après-midi ; Sisina ; Sonnet d'automne ; Une Gravure fantastique ; Obsession ; Le Goût du Néant ; Alchimie de la douleur ; Horreur sympathique ; L'Horloge.

10 novembre 2023

TEXTE DEVINETTE n° 1 de 5

2023 11 10 Isaure Manaudou 1024

C’est une personne réelle. Elle est de sexe féminin. Elle est très liée à l’élément liquide mais ce n’est pas une sirène puisque la sirène est un être de fiction, un personnage imaginaire de « L’Odyssée », par exemple. Liée à l’élément liquide ne veut pas dire non plus que c’est une poivrote ou une femme pompier. Elle agite beaucoup les mains mais n’est pas marseillaise pour autant. Elle bouge aussi énormément les bras sans exercer pour autant son métier sur le tarmac d’un aéroport. Et elle tricote beaucoup des gambettes mais pas dans un lit de femme vénale. On dit que le temps c’est de l’argent mais il faut qu’elle soit rapide si elle veut en récolter beaucoup. Comme travail elle exerce une activité qui relève pour beaucoup du loisir mais qui est aussi surtout un sport. Je pourrais aussi vous mentionner la ligne droite, les couleurs bleu, blanc et rouge et le verbe combattre. Je ne sais pas si ça vous aidera mais comme famille elle a un frère qui fait le même boulot qu’elle, ce qui a pour effet de lui faire pousser parfois des cris joyeux. Ça me chagrine de terminer sur le concept « vieux, ancien, passé » parce qu’elle est présente dans nos coeurs pour la vie…. 

Qui est-elle ?

Réponse (cliquez ici, maintenez enfoncé et tirez la souris vers la droite) :  Laure Manaudou


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 7 novembre 2023

d'après la consigne AEV 2324-07 ci-dessous

 

TEXTE DEVINETTE n° 2 de 5

AEV 2324-07 JK 02

C’est un groupe humain. Ce sont essentiellement des hommes qui sont assemblés pour exercer le pouvoir politique et sont donc liés au fait de combattre, de régler des conflits en en venant aux armes s’il le faut. Qui dit pouvoir politique dit également, quelque part à cette époque là, lien avec la religion. Car ces personnages sont situés dans le passé. Ce lien les oblige à tourner en rond sur le territoire où ils habitent afin de ramener un objet encore plus ancien qu’eux. On suppose qu’il est de forme vaguement cylindrique. Tout cela a à voir avec la littérature et même avec le cinéma mais j’ai oublié l’essentiel : il y a un objet rond qui les rassemble près duquel ils ne mangent pas mais sous lequel ils peuvent rouler si le vin qu’on leur sert n’est pas de la camelote.

De qui s'agit-il ?

Réponse (cliquez ici, maintenez enfoncé et tirez la souris vers la droite) Les chevaliers de la Table ronde


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 7 novembre 2023

d'après la consigne AEV 2324-07 ci-dessous

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TEXTE DEVINETTE n° 3 de 5

 

AEV 2324-07 JK 02 BH 2

C’est ça le problème avec les vieux du temps passé ! On ne sait pas s’ils ont réellement existé où s’ils relèvent de l’invention littéraire. Celui-là, c’est Lewis Wallace qui a écrit son histoire mais on n’a pas retenu grand’chose de ce biopic avant l’heure. L’apothéose du récit se déroule dans une grande ville d’un pays du Sud, dans un bâtiment de forme circulaire au sein duquel on a rassemlé des véhicules routiers.%Mais attention ! Si les caméras de Gilbert Larriaga sont là, quelques siècles plus tard, pour immortaliser l’événement, c’est que le spectacle est sacrément kitsch : les « bagnoles » sont tirées par des animaux et les hommes portent des jupettes ! Mais, non, je ne vous charrie pas !

De qui s'agit-il ?

Réponse (cliquez ici, maintenez enfoncé et tirez la souris vers la droite) Ben-Hur


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 7 novembre 2023

d'après la consigne AEV 2324-07 ci-dessous

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