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Mots et images de Joe Krapov
31 décembre 2023

LE LOUP SUR LE VISAGE

AEV 2324-13 JK Cendrillon avec un loup sur le visage

Le loup sur le visage
Cendrillon pénètre dans la salle du Bal
Costumé.

Elle reconnaît Lady Gaga
Déguisée en ogre
De barbaque.

Elle reconnaît la sœur Anne
Juchée sur ses plus hauts atours,
Des Louboutin
(Loup-bouquetin ?).

Mais elle ne voit rien venir
Surtout pas le prince charmant

Elle reconnaît Chantal Goya :
C'est la princesse au petit pois.

Elle reconnaît Blanche-Neige
Entourée des sept nains.
C'est facile : Carla Bruni,
Sarkozy en grincheux
Et Atchoum Darmanin ;
Cinq des frères Poucet
Se sont poussés du col
En sortant de l'école
Pour atteindre le compte (conte?).

Mais elle ne voit rien venir
Surtout pas le prince charmant

Est-ce qu'il a eu un empêchement ?
Est-ce qu'il s'est pris les pieds dans son « en même temps » ?

Le loup sur le visage
Cendrillon va aux toilettes
Et pète un plomb :

Elle se jette sur les trois petits cochons
Et les mange.

Quand elle passe en jugement
Elle se défend toute seule :
- Ils n'avaient rien à faire dans les toilettes des dames !

- Ben si ! répond le prince
Qui en pince
Pour l'accusée
Mais la récuse,
C'est là qu'on se voyait pour le trafic de came !

Cendrillon acquittée
- Ce n'étaient que trois bêtes
Destinées à faire andouillette ! -
Le prince abdique, l'épouse.

Ils partent pantoufler
Dans une banque à Toulouse.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 décembre 2023

à partir de la consigne AEV 2324-13 ci-dessous

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19 décembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-13 DU 19 DÉCEMBRE 2021 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Bestiaire avec ou sans lettrines

 

AEV 2324-13 Jean-Claude Tardif - Bestiaire improbable

Voici une liste d’animaux extraite du livre « Bestiaire improbable » de Jean-Claude Tardif et complétée par les soins de l'animateur.

Il vous est demandé d’écrire, pour chacun de ceux qui vous inspireront, un petit poème en prose ou en vers dans lequel vous pourrez évoquer l’animal et mettre des jeux de mots, des assonances ou ce que vous voudrez.

Dans une variante un peu plus compliquée, vous pouvez imaginer une lettrine comme celles de Gaston Touraine données en exemple. Dans ce cas votre texte débutera par l’initiale du nom de l’animal.

Ex. Si vous choisissez de parler du renard votre texte débutera par la lettre « r ».

Abeille – ara – autruche – belette – cachalot – caméléon – cerf – chameau -chat - chien – coq – crabe – crocodile – dinde – dodo – escargot – éléphant – faon – girafe – gnou – guêpe – héron – iguane – kangourou - kiwi – koala – lama – lièvre – limace – lombric – loup – lynx – mésange -morse – okapi – ornithorynque – ours – pélican – pie – poule – raie – rat – raton-laveur – renard – requin – sanglier – saumon – sole – tatou – taureau – tortue – vache – urubu – zébu -zèbre (+ ceux de votre choix)

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine d comme dromadaire ou dauphin

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine k comme kangourou

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine 0 comme ours

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine S comme singe

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine t comme tortue

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine v comme vache

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine x comme xylophage

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine y comme yack

lettrines-aquarellees-par-gaston-touraine z comme zèbre

13 décembre 2023

IL FAUT S'EN REMETTRE AU HASARD

Elliott Erwitt - California kiss 1956

Il faut s’en remettre au hasard. J’aurais pu ce soir proposer à l’atelier d’écriture dont je suis l’animateur des poèmes publiés dans le magazine La Croix-L’hebdo ou des images de sa rubrique « L’Art et la manière » dans laquelle un journaliste analyse une œuvre d’art.

Or il se trouvait parmi celles-ci, la photographie prise par Elliott Erwitt du fameux « Baiser californien ». Alors j’ai fait le lien avec l’information nécrologique entendue il y a peu sur France-Culture le 29 novembre, date de son décès.

En conséquence – ou du coup, si on préfère – je suis allé voir ses autres photos sur Internet et je n’ai pas été déçu de mon voyage internautique.

Il faut s’en remettre au hasard. Mais en est-ce un vraiment ? En ce moment mon passionnant livre de chevet s’appelle « Un Livre à soi ». C’est un recueil de textes divers de Francis Scott Fitzgerald. De ce fait j’ai regardé récemment un documentaire sur les rapports entre Hemingway et Fitzgerald. Et du coup je lis aussi « Paris est une fête » du gars Ernest. Définitivement, je préfère Francis ! Et me voilà donc avec un troisième voyageur américain, plus tardif, qui s’en vient jeter un œil digne du Droopy de Tex Avery sur le beau pays de France où du reste il est né en 1928 et qu’il a quitté à l’âge de huit ans.

Il faut s’en remettre au hasard. Parmi les quinze photos proposées j’ai choisi, le premier, celle-ci, prise au château de Versailles.

Elliott Erwitt - Versailles 1975Elle ressemble terriblement à un dessin de Jean-Jacques Sempé. Sous le regard étonné d’un Louis XIII jeune ou d’un quelconque courtisan ou ministre de Louis XIV à qui on vient d’interdire l’usage du 49.3 trois visiteurs du château sont en arrêt devant un tableau noir au centre duquel ne figure qu’une étiquette blanche. Non, ce n’’est pas un tableau de Soulages revu et corrigé par Malevitch !

Je subodore qu’il est inutile d’interroger le gardien qu’on voit de dos en train de se dégourdir les jambes. Nous ne sommes pas dans la photo mais devant et si on peut toucher son épaule du bout de l’index, ça ne lui fera rien, il ne sentira rien. Et donc pour savoir ce qui est écrit sur le papier au milieu du tableau il faut peut-être agrandir l’image.

Moi je préfère m’en remettre au hasard et encore plus à mon imagination folâtre. Je décrète qu’il est annoncé : « Isaure Chassériau a quitté son tableau le 1er avril 1999. Nous sommes sans nouvelles d’elle depuis ce jour. ».

 

Isaure 1024

Sans doute est-ce la position des bras de la petite fille, presque identique à celle de la dame en rose du Musée des Beaux-Arts de Rennes qui m’a rappelé cette histoire sortie de mon cerveau d’hurluberlu notoire.

***

One silver dollar… S’il y a bien quelque chose de commun à ces trois voyageurs américains, Fitzgerald, Hemingway, Erwitt, c’est bien leur absence de réticence à parler d’argent.

Le texte le plus drôle de « Un livre à soi » est ce long chapitre ou Scott et Zelda, riches de leurs 36000 dollars gagnés l’année précédente viennent s’installer, en 1924, sur une Côte d’Azur encore déserte. Ils alignent séjours à l’hôtel, locations de villas luxueuses avec nurse, domestiques, jardinier, achat de voiture, restaurants et fêtes bien alcoolisées. Ils auront vite fait de tout dépenser sans s’en rendre compte.

Hemingway, encore inconnu, vit pendant ce temps-là avec femme et enfant dans un quartier populeux de Paris avec un maigre salaire de journaliste, correspondant en France d’un journal de Toronto. Pour arrondir ses fins de mois il va jouer aux courses, gagne parfois mais juge plus prudent de s’arrêter. Paris est une fête dans laquelle il tient le rôle du pauvre et les portraits qu’il dresse des autres exilés américains ne sont pas très flatteurs.

Elliott Erwitt - Lucienne Van Kan 1954Pour Erwitt, on ne sait pas, mais ce cliché, par exemple, là où je l’ai récupéré sur Internet, sur un site de vente d’oeuvres d’art, est vendu 7000 $. On est d’accord : c’est l’oeuvre d’un photographe prestigieux, reconnu, publié, exposé.

Mais cette photo, prise en 1954, qu’a-t-elle d’exceptionnel ? Qui est cette dame? Consulte-t-elle son livre de comptes ou procède-t-elle à la lecture de « L’Adieu aux armes » sur la table de sa cuisine ?

J’ai déjà oublié son nom de baptême. De la bouteille dans le coin en bas à droite de la photo carrée, si je m’en remets au hasard et à ma mémoire, je peux juste dire qu’elle me fait penser au mot « grappa ». A tort, du reste. C’est plutôt là le conditionnement des bouteilles de chianti qu’on voit là. Quelquefois le hasard se trompe !

7000 $ ! Il doit certainement me manquer un neurone mais pour ma part, je ne me pose jamais la question de la valeur financière de ce que j’ai acquis ou fabriqué moi-même. Peut-être que la photo de mes grands-parents avec leurs enfants à Karpacz en Pologne en 1950 vaut plusieurs milliers d’euros ? De toute façon je ne la vends pas, ni aucune de celles, nombreuses que j’ai prises moi-même. Elles n’ont pas de prix.

***

Il faut s’en remettre au hasard : il est parfois très drôle. Ce matin j’ai failli photographier, depuis le bus qui m’emmenait à Beaulieu, alors qu’il était arrêté au feu rouge de l’avenue Janvier, une classe de moutards de maternelle qui attendait l’ouverture des portes du Musée des Beaux-arts pour aller faire la connaissance d’Isaure Chassériau. Ils avaient tous des gilets fluo oranges, roses ou jaunes. D’autres individus plus virulents auraient tiré au LBD dans ce tas d’indisciplinés mais j’ai respecté leur droit à l’image et j’ai surtout eu la trouille d’être dénoncé après publication comme photographe pédophile.

Oui, le hasard est drôle. La troisième image qui me revient lors de ce jeu de logorallye tournant – l’animateur d’atelier a retrouvé pleinement son rôle de parfait sadique ! - est celle-ci :

Elliott Erwitt - Prado madrir 1995

Elle me rappelle la première émission de radio entendue ce matin : une longue enquête sur les pratiques machistes de Gérard Depardieu et les excès de ces messieurs du cinéma. Cela réveille une autre trouille, celle de vivre dans un monde où toute partition masculine est examinée à l’aune de #metoo et des nombreux bémols qu’on peut souligner chez tous ces mâles très mal élevés.

Heureusement il nous reste le rire. Et là, en terminant, je dis « Merci Elliott ! ». Cette photo là ne vaut pas 7000 $, elle vaut 10 ! 10/10 ! Elle n’a pas de prix !

Les sept samouraïs figés devant la femme nue et la dame seule devant le tableau voisin où le même modèle pose habillé, c’est du hasard ou bien de la nature humaine ? A qui s’en remettre pour savoir ? Celle-là, comme on dit chez moi, tu me la copieras !


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 12 décembre 2023

à partir de la consigne AEV 2324-12 ci-dessous

12 décembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-12 DU 12 DÉCEMBRE 2021 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Elliott Erwitt

 

elliott_erwitt

Elliott Erwitt est un photographe documentaire américain considéré comme l’un des maîtres dans son domaine. Connu pour ses images en noir et blanc candides et souvent drôles, Erwitt est responsable de quelques-unes des plus emblématiques photos du XXe siècle, notamment des portraits de personnalités comme Marilyn Monroe, Che Guevara et Richard Nixon. Vivant à New York, Erwitt voyage beaucoup pour ses commandes. Tout au long de sa carrière, l’artiste publie de nombreux carnets photos, souvent sur des chiens. « Le travail qui m’intéresse est terriblement simple », note-il humblement en 1988. « J’observe, j’essaie de divertir, mais surtout je veux des images qui soient émotion. C’est ce qui m’intéresse dans la photo ».  Il est décédé le 29 novembre 2023.

Vous choisissez une photo parmi les quinze proposées et vous commencez à écrire, sachant que deux autres photos vous seront distribuées, une par une, et influeront sur l’écriture de votre texte puisqu’il devra être illustré par ces trois photos en fin de course.

Pour la version en ligne, choisissez trois photos qui se suivent dans ce tableau et écrivez-nous un texte qui mène de la première à la deuxième et nous emmène ensuite jusqu'à la troisième.

Elliott Erwitt - Lucienne Vna Kan 1954

Elliott Erwitt - Versailles 1975

Elliott Erwitt - Dog legs New-York 1974

 1 Lucienne Van Kan 1954

2 Versailles 1975 

 3 Pattes de chien 1974

Elliott Erwitt - Marilyn New-York 1956

Elliott Erwitt - Le Garçon à la baguette Provence 1955

Elliott Erwitt - Che Guevara 1964

 4 Marilyn Monroe 1956

 5 Provence 1955

 6 Che Guevara 1964

 Elliott Erwitt - La Tour Eiffel 1989

 Elliott Erwitt - Prado madrir 1995

 Elliott Erwitt - Bulldogs on stoop New-York 2000

 7 Paris 1989

 8 Madrid, Musée du Prado 1995

 9 New-York 2000

Elliott Erwitt - California kiss 1956

Elliott Erwitt - Dali 1963

Elliott Erwitt - Metropolitan museum 1988

 10 Santa Monica 1955

 11 Salvador Dali 1963

 12 New-York 1988

Elliott Erwitt - Paris 1970

Elliott Erwitt - Wilmington 1950

Elliott Erwitt - Wyoming 1954

 13 Paris 1970

 14 Wilmington 1950

 15 Wyoming 1954

 Vous pouvez admirer d'autres photos d'Elliott Erwing ici où nous les avons empruntées.

7 décembre 2023

INCOGNITO-INCOGNITA

AEV 2324-11 JK - Very bad tripPaolo a raconté l'histoire de la lettre retrouvée à son épouse, Dame Sophia. Elle a bien ri, elle aussi.

Parce que Paolo est du genre hypermnésique, à se souvenir des noms des rues de Rome, des numéros des chambres d'hôtels où ils ont séjourné, des noms des personnages de romans, toutes ces données bien inutiles dont elle-même ne s'embarrasse absolument pas.

Or voilà que pour une fois Paolo est pris en flagrant délit d'oubli total ! Elle espère juste que ça ne va pas tourner au « Very bad trip 1, 2, 3 ou 4 » parce que tous les gens auxquels il raconte cette histoire se font un malin plaisir de l'accuser de tous les maux ou, tout simplement, de lui poser des questions qui l’enfoncent dans sa culpabilité.

- Est-ce qu'il y avait une enveloppe ? Peut-être y a-t-elle inscrit au dos son nom et son adresse ? a demandé Anna-Francesca.

- Et alors, si c'était le cas, je lui renvoie la lettre quarante-trois ans après, à la fille, en lui demandant de m'excuser parce que je ne l'ai pas transmise ? Et aussi une copie à Giambattista avec l'expression de ma penauditude - ça existe ? - devant ce forfait incompréhensible et pourtant peut-être décisif ?

***

AEV 2324-11 JK - Passe ton bacMais d'abord résumons les faits : Coralie, 19 ans, va passer son bac. Si elle le réussit elle aura le champ libre pendant les vacances et ira rejoindre Giambattista, « homme marié mais très, très libre » qu'elle a envie d'embrasser. Sauf qu'il y a 222 kms qui les séparent et « des impondérables ». Le plus embêtant des impondérables est ce Paolo qu’elle a chargé de faire passer sa lettre à Giambattista.

Quarante trois ans après Paolo retrouve la lettre au fond d'une valise et découvre qu'il n'a plus aucun souvenir de cette Coralie !

***

De la même manière que Marcel Proust est devenu le « maître-étalon » de la littérature bourgeoise contemporaine - mais de nos jours toute littérature est bourgeoise, l’autre terme de l’alternative étant le rap ou la chanson française écrite en anglais - le mètre étalon de la sagesse, pour Paolo, c'est Sophia.

Ce qui l'a rassuré c'est qu'elle a décrété, à l'emporte-pièce comme bien souvent, « Le passé, c'est le passé ! On ne revient plus dessus ! »

C'est vrai que Sophia n'a pas entreposé de valise de vieux papiers dans le grenier commun. A part des cours de psychologie et des bouquins du même domaine il n'y a rien de son passé à elle là-haut hormis trois disques de Joan Baez.

Quelquefois quand elle va chez son père, elle trouve des vieilles photos d'elle et ça ne lui fait rien, si elles ne lui plaisent pas, de les déchirer.

Mais Paolo n'est pas ici pour raconter sa vie ni celle de son épouse. A part cette histoire de lettre retrouvée et cette lubie de conserver des tas de photos, d'enregistrements sonores et cette valise d'avant le déluge, son existence à lui est trop simple, trop linéaire pour qu’on en tire de la littérature.

AEV 2324-11 JK - Gloria Lasso- Giambattista, a demandé madame Éliane, combien de divorces ?

- Moins que Gloria Lasso !

Madame Maryvonne, elle aussi, a gardé des lettres et quelquefois elle renvoie le paquet entier à son expéditeur ou expéditrice. Elle aussi farfouille dans son grenier et a retrouvé récemment un discours de départ en retraite qu'elle a écrit mais n'a pas prononcé. Alors, quinze ans après, elle l’a envoyé au récipiendaire qui lui a répondu dans le même style sincère mais amusant. Tous ces profs ont des lettres et sont très sympathiques !

Paolo est tellement noyé dans son mystère qu'il devrait envoyer cette lettre non au récipiendaire mais au récipient de flotte en lui disant qu'il ne comprend goutte ! Mais finalement il a écouté Sofia. Il s'est allongé sur le divan des filles à l'atelier psy. Il a raconté l'histoire, elles se sont bien moquées de lui et la semaine prochaine on parlera d'autre chose.

De toute façon avec la cassette numéro 4 de son frère il a trouvé encore mieux comme mystère. Mais c'est quoi cette musique de clavier funèbre ? Ça ressemble furieusement, si on peut dire, à un concert de musique planante comme « Cyborg » de Klaus Schulze et ça semble jouer du violoncelle ! C'est le magnéto qui déconne ou quoi ? La bande qui tourne à l'envers ? Même en accélérant grâce à Audacity la vitesse de l’enregistrement numérisé, ça ne ressemble en rien à ce qu'ils jouaient ensemble autrefois.

L’idéal - et c'est ce dont rêve Sophia - ce serait de le vider sans regarder ce qu’il contient, ce grenier. Parce que c'est terriblement mort ou mortifère, tout ça. Même sur les photos de classe, même dans la liste des gens avec qui on a fait de la musique, si on va interroger Internet avec leur nom, on s'aperçoit que certains d'entre eux sont déjà passés de vie à trépas, dont un à l'âge de 55 ans. Ça a un petit côté vraiment attristant, tout ça.

C'est pour cela que lors d'un prochain voyage de Sophia Paolo ira remettre la lettre de Coralie dans la valise. Par vice, il cherchera son enveloppe éventuelle et il priera. Il priera pour que la jeune fille ait eu son bac, qu’elle ait est rencontré un autre homme, marié ou pas, qui l'aura rendu heureuse et pour qu'elle soit maintenant une sexygénaire épanouie. Il priera pour qu’elle ait oublié ces deux jeunes crétins de Giambattista et Paolo. Ça devrait être d'autant plus facile à faire qu’elle n’a plus de lettres ni de l’un ni de l'autre dans son propre grenier !

AEV 2324-11 JK Eglise-San-Giovanni-e-Paolo-et-la-place (1)
 L'église San Giovanni e Paolo à Venise

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 5 décembre 2023

d'après la consigne AEV 2324-11 ci-dessous

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5 décembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-11 DU 5 DÉCEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

La Lettre de Coralie

 

Mais qu’est-ce qui lui a pris à Paolo d’aller fouiller dans cette valise, pleine de cahiers et de lettres, qu’il avait presque oubliée dans son grenier ? Voilà qu’il y a trouvé une lettre adressée à Giambattista, son meilleur ami de ses années de jeunesse, par une certaine Coralie dont il ne se souvient absolument plus. Il est dit dans ce courrier que Paolo devait transmettre la lettre où elle déclare son amour à Giambattista à l'intéressé et, visiblement, il ne l’a pas fait.

Quarante-trois ans après Paolo ne voit plus Giambattista, Giambattista et Marianna ont divorcé et on ne sait rien de plus de Coralie qui, d’après la signature ambiguë, se prénommait peut-être Caroline.

Faites parler un ou une de ces quatre personnages à propos de cette lettre, de cette époque, de son statut actuel de sexygénaire ou de la gestion de ses archives personnelles.

Ou racontez une histoire similaire de lettre retrouvée ou perdue.

AEV 2324-11 Coralie ou Caroline - signature

***

Mardi 15 avril 1980

Giambattista

Pourquoi ne pas écrire « cher » ou « très cher Giambattista » ? me diras-tu ? Je m’explique : ce genre d’expression me paraît débile et trop conforme aux lettres que l’on envoie à une personne que l’on a connue et que l’on flatte en pensant du plus profond de soi-même « Il faut être amical, elle ou il peut toujours être utile !!! » C’est une forme d’hypocrisie dissimulée qui me sort particulièrement par les yeux. Evidemment ce n’est pas général puisque je l’utilise fréquemment lorsque j’écris à des parents. Je ne suis pas pour autant hypocrite !!

Le terme est différent quand j’écris à des amies : « Mon Hélène chérie » « Ma Sylvia adorée », des filles que je connais depuis longtemps et que j’aime profondément. Je ne me vois pas t’appeler « Giambattista chéri » (c’est plutôt commun et … comique) mais c’est un avis comme un autre ; au fait, Marianna t’appelle-t-elle CHÉRI » ?

Aussi t’appellerai-je Giambattista, c’est tout con mais ça me plaît. Peut-être trouveras-tu cette lettre différente de la première qui était un peu débile (rien qu’un peu !!) et quelque peu gamine !!! Mais il paraît que c’est agréable de rester gamine, même quand on a 19 ans, et même quand on passe son bac dans quelques mois… Je dois dire que j’appréhende ce foutu examen qui de plus est décisif pour moi et mon avenir ; j’ai tellement fait la conne que maintenant je m’en mords les doigts, tu comprends, cela signifie tellement de choses pour moi, entre autre, la liberté… La liberté de dire merde à tout le monde et d’envisager mon avenir comme je l’entends…

Si je l’ai j’aurai quartier libre pendant toutes les vacances et je pourrai même venir te voir… Ça, ça serait le PIED, si du moins nous communiquons (critique du téléphone because : on ne se voit pas...) toujours!

En fait c’est la première fois que je sors avec un homme marié (quoique très très libre) et je dois avouer que ce n’est pas si terrible… Il y a quelques années je l’aurais très mal pris, je me serais accusée, peut-être à tort ; les principes, ce sont les gens qui nous les inculquent, c’est pourquoi maintenant tout ceci me passe au-dessus, je dois avoir mûri mais je dois dire que je me fous complètement de ce que les gens peuvent penser de moi et des relations que j’entretiens ; je ne suis pas insensible, au contraire, mais j’estime être réaliste et droite (pourquoi chercher le mal, je suis bien, ainsi).

Tu croiras peut-être que je me confie et sur un certain point tu auras raison car j’avais envie de te l’écrire et si tu veux nous en parlerons. Cela doit t’énerver que j’écrive toujours « peut-être » mais il y a quand même 222 kms qui nous séparent et les impondérables ne sont pas exclus….

Ce qui est certain c’est que j’ai envie de te revoir ; je ne sais pas comment te l’expliquer car je n’ai pas envie de faire de sous-entendus, si sous-entendus il y a… En fait on cherche toujours des complications alors que les choses peuvent se dire si facilement… Voilà ! Je le dis et le répète : j’ai hâte de te voir et tu me manques ».

Je ne sais quand cette lettre t’arrivera, cela dépendra de Paolo.

Moi aussi, j’ai envie de t’embrasser

Coralie

***

L'auteur de cette consigne demande à Caroline-Coralie de bien vouloir excuser l'extrême goujaterie dont il fait preuve. Nous savons tous que ça ne se fait pas de publier du courrier privé sur Internet. Même s'il y a peut-être prescription au bout de quarante-trois années ! ;-)

30 novembre 2023

CAROLINE ?

- Moi je lis plutôt « Caroline » m'a dit mon épouse à qui j'ai montré la lettre de ouvrez les guillemets Coralie point d'interrogation fermez les guillemets et à qui j'ai raconté l'histoire de la lettre non transmise. (cf ce texte-ci)

Si on met à part le fait que Jean-Baptiste était bien encore en 1980 un de mes meilleurs amis toute cette histoire pourrait très bien sortir d'un roman de Patriiiiick Modiano.

AEV 2324 10 JK Hopper_NighthawksDans une ville dont on ne mentionne pas le nom existerait un café associatif appelé L’Orang-outan. Pas un de ces palaces à grandes baies vitrées comme on en voit dans les tableaux d'Edward Hopper, non mais un troquet à l'ancienne comme celui que tenaient la mère et la grand-mère de Daniel Bird à Wazemmes, quartier très populaire de Lille.

Ce café de l'Orang-outan se trouverait dans le bloc B4, dans la rue de Steenwijk. C'est là que tous les soirs Olga Tchigorine et Caroline Cann se donnent rendez-vous. Ce sont des étudiantes. La première, Olga, sirote une grenadine avec un glaçon alors que Caroline turbine au Perrier tranche.

Elles ont entrepris d'écrire un roman à quatre mains. Cela s'appelle « Sabine Maroczy ».

Pour Olga qui a imposé le patronyme du personnage il était impératif que ce nom se termine par un Y à cause de « Madame Bovary ».

- Si tu veux, a concédé Caro Cann, mais je refuse qu'elle se suicide à la fin du livre. D’ailleurs personne ne doit mourir dans mon roman, enfin dans notre roman. 

AEV 2324-10 JK Collage Cavalier pieuvre

- Même pas le cavalier Pieuvre ?

- A la limite celui-là peut perdre un bras sur le champ de bataille mais sinon pas de passage de vie à trépas !

- Ni non plus Marc Taïmanov, le pion empoisonnant du collège Philidor, avenue de la Volga ?

- Un pion c'est temporaire, juste le temps du collège ou du lycée. Ça s'oublie. Sa promotion en prof est assurée pourvu qu'il bosse et qu'il décroche le CAPES. Il peut même rêver d'agrégation si tout tourne bien.

Chaque soir Olga et Caro se lisent l'une à l'autre le chapitre qu’elles ont pondu chacune de leur côté. S'il y a des incohérences elles corrigent puis elles discutent des évolutions possibles et se répartissent les deux chapitres suivants dont elles ont énoncé la trame.

Certains soirs Miguel Najdorf, leur condisciple qui donne des cours de piano à la M.J.C. Diagonales pour payer ses études vient les saluer et tente de savoir ce qu'elles écrivent. Mais devant ses questions les deux jeunes femmes se ferment comme des huîtres.

- Ça ne te regarde pas, Miguel !

- Je suis sûr que c'est de la poésie !

- Pas du tout ! Tu n'y es pas du tout !

- Ou alors c'est une méthode pour gagner à la bataille navale !

- Écarte-toi au lieu de dire des idioties ! Tu nous enlèves toute la lumière !

***

La patronne de l'Orang-outan s'appelle Greta Staunton. C'est là le nom de son mari car elle est hollandaise d'origine. Après la fermeture elle traverse à pied la ville dans la nuit pour rejoindre le bloc F5, l'immeuble Gambit-Roi à l'angle du boulevard Traxler et de la rue du Foie frit.

Son mari Edward est cuisinier à la Casa Rossolimo, une pizzeria installée au bas du bloc B5 qui est donc voisin du B4 où se trouve le café associatif.

Lui ne la rejoint que plus tard à la maison car le restaurant accueille encore plus longtemps les fêtards qui vont au spectacle et dînent ensuite. Souvent sur l'oreiller ils se racontent leur journée, les aventures de leurs clients, les esclandres des habitués, les fricotages des uns et des autres.

- C’est vrai qu'il n'y a pas mieux qu'un restaurant pour fricoter ! admet Greta mais ce soir j'ai mieux que toi comme ragot. Ton patron, monsieur Benoni, est venu à l’Orang-outan jouer à l'avantageux devant les étudiantes qui écrivent un roman !

- Elles ne risquent rien les minettes, avec cet homme-là !

- Quand même, elles sont majeures, bien jolies et bien attirantes !

- Si elles écrivent des romans c’est qu’elles n'ont pas la tête à s'en bâtir un de ce genre-là. Il y a assez d'étudiants de leur âge en ville ! Elles ne vont pas s'intéresser à un commerçant marié qui commence du reste à bedonner un chouïa !

- Sait-on jamais ?

*** 

2023-04-18 - Nikon 371

C'est une semaine après ce dialogue-là qu'on a découvert dans le square Tartakover le cadavre d'un militaire du 41e régiment de cavalerie. Il avait été découpé proprement et savamment en morceaux et du coup on a suspecté le boucher Tarrasch dont la boutique, place de Budapest, donne sur le square. Le plus étrange de l'affaire est bien que dans les sacs plastiques se trouvaient également six autres bras humains.

- Ça fait penser au cavalier Pieuvre ! a confié Olga Tchigorine à Caro Kann !

Le boucher avait un alibi en béton. Alors une espèce de psychose s'est emparée de la ville. Des gens se sont confinés chez eux, les boutiques ont baissé les volets plus tôt, plus personne ne traînait la nuit dans les rues.

Puis l'affaire s'est tassée, tout est redevenu normal dans la vie d’Edward et Greta et des habitants de la ville aux soixante-quatre blocs. Sauf qu'un matin où il ne s'y attendait pas Edward a trouvé la pizzeria définitivement fermée et a perdu son emploi.

- Monsieur Benoni a disparu ! Envolé ! Il va falloir que j'aille pointer au chômage et que je trouve un nouveau job !

- Ils sont partis en emportant la caisse ?

- Non pas « ils ». Lui tout seul. Elle, la pauvre madame Benoni, est effondrée. Elle ne comprend pas. J’espère que ça n'a rien à voir avec l'affaire du square Tartakover !

C'est à peu près à ce moment-là que Caro-Kann disparaît elle aussi de la ville et de la vie d’Olga.

Celle-ci est allé au commissariat de police demander une recherche dans l’intérêt des familles, de la littérature juvénile et du comité Nobel.

- Avant de disparaître elle m'avait donné une lettre à remettre à Monsieur Benoni.

- Vous l'avez cette lettre ?

- Ben non, je l'ai remise !

- Vous l'avez lue ?

- Ben non c'était mon amie, c'étaient ses affaires. Je ne lis pas le courrier des autres, c’est indiscret.

***

Le roman « Sabine Maroczy » n'a jamais paru en librairie. Il est resté à l'état de brouillon inachevé dans une valise marron conservée dans le grenier d’Olga Tchigorine.

C'est tout juste, le jour où elle l'ouvrira, si elle se souviendra de cette Caroline Cann ! Mais se prénommait-elle réellement Caroline ? Elle n'en n'est plus très sûre à présent, quarante ans après ! 

AEV 2324-11 Coralie ou Caroline - signature

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 28 novembre 2023

d'après la consigne 2324-10 ci-dessous

28 novembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-10 DU 28 NOVEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Soixante-quatre cases

 

Cette ville nouvelle été construite à l’image de certains quartiers de la ville de New-York. Neuf avenues rectilignes s’y croisent à angle droit, délimitant ainsi soixante quatre blocs d’habitation ayant la forme d’un carré parfait.

Utilisez les noms des quartiers et des personnages qui suivent pour raconter une tranche de vie à l’intérieur de cette ville.

La partie française - La partie anglaise - La rue du Fianchetto - Le Boulevard Traxler - Le quartier letton - La Tour blanche – La Découverte - La rue de Steenwijk - Restaurant de la Fourchette royale – Café de la Régence - Le square Tartacover - La statue du grand Turc automate - Le Pré catalan - L’Avenue de la Volga - La place de Budapest - Le Grand roc - L’Immeuble Gambit-Roi - La Casa Rossolimo - L’Orang-outan, café associatif – La piscine de l’Hippopotame – La M.J.C. Diagonale.

La Sicilienne - La Scandinave - La Hollandaise - Monsieur Nimzovitch - Madame Philidor - Monsieur Larsen - Monsieur Tarrasch - Madame Staunton - Monsieur Bird - L’évêque noir - Le cavalier Pieuvre - Emilie Paulsen - Sabine Maroczy - Miguel Najdorf - Robert Fischer - Gaby Marshall - Caro(line) Kann – Sophie Alekhine - Mlle Frauke Grünfeld - Olga Tchigorine - Marc Taïmanov, pion empoisonnant - Le docteur Hérisson.

Vous pouvez nous parler par exemple de Coralie qui se prépare à passer son bachot et est amoureuse d’un homme marié, de Mitsumasa, peintre japonais de passage, de Laure Manaudou venue disputer une compétition à la piscine Bogolioubov, du café « Le Diapason » où l’on joue aux échecs au son des concerts de rock ou de tout ce que vous voudrez bien imaginer dans ce cadre.

litterature

 

Illustration de Jonathan Wolstenholme 

22 novembre 2023

LE JOUR SUIVANT

AEV 2324-09 JK 01Le jour suivant Mitsumasa fut très déçu par le Grand Canal : il était tout petit ! Au pied de l'église Santa Maria della Salute il n'y avait que cinq gondoles. C'est tout juste si les gondoliers présents ne se battaient pas entre eux pour proposer une balade en amoureux au seul couple de touristes qui déambulait à proximité de l’embarcadère sur la piazzetta.

AEV 2324-09 JK 07C'est vrai qu’au prix de la course vers le Pont des Soupirs ou le Rialto il ne fallait pas aller chercher plus loin les vrais pigeons de Venise.

Mitsumasa alla s'enregistrer à la Pensione Wildner où il hérita de la chambre n°28. Ce numéro était également celui du jour où il était né. Après avoir confié son cheval à un palefrenier très bronzé il revint à pied prendre la température du lieu.

AEV 2324-09 JK 03Tout était pittoresque en diable ! Devant l'église fermée deux paysannes locales, un fichu sur la tête, semblaient se prendre en photo avec une perche à selfie. C'était d'autant plus incongru qu’un peu plus loin à droite un photographe de rue proposait ses services à un officier de marine accompagné d'une hôtesse de l'air. Son appareil ancestral, semblable à ceux dessinés par Albert Dubout dans son recueil « Les Photographes » était posé sur un trépied et devait encore fonctionner avec des plaques rigides.

AEV 2324-09 JK 05- Soit quelque chose cloche par ici, soit il y a des problèmes dans la temporalité de cet univers ou de l'Italie tout entière ! » songea Mitsumasa.

 De fait, à droite du photographe, un médecin en robe et portant un chapeau moyen-âgeux avait posé sur des tréteaux roulants trois gobelets renversés. 

AEV 2324-09 JK 09Proposait-t-il une partie de bonneteau ? Ou bien, comme il brandissait un flacon, commercialisait-il en Europe le fameux élixir du docteur Doxey fabriqué en Amérique avec des ingrédients qui devaient rester aussi secrets que la lettre de Coralie ?

Mitsumasa avait eu droit, sans en comprendre un traître mot, à toute l'histoire que Giacomo avait contée à voix forte au gendarme de Saint-Tropez en képi et ceinture blanche et qu’avait écoutée également dame Véronica en jupe rouge et pull vert.

AEV 2324-09 JK 02- Je l'ai retrouvée dans mon grenier cette lettre écrite par une certaine Coralie il y a quelques vingt ans ! D'après son contenu il paraît que j'étais chargé de la remettre alors à mon ami Giambattista. C'est une jeune fille de 19 ans qui était tombée amoureuse de lui bien qu’il fût marié depuis peu et qui lui disait son souhait de le revoir pour l'embrasser  !

- Et plus si affinités, sans doute ? demanda Veronica.

- On ne saura jamais ! Si j'ai retrouvé la lettre vingt ans après c'est que je ne l'ai pas remise !

- Mais tu es un vrai père La Morale, Giacomo Crapovio ! commenta le gendarme. Je n'aurais jamais cru cela de toi !

- Un père La Morale ? Tu parles ! Un vrai tue-l’amour, oui ! commenta Véronica.

AEV 2324-09 JK 04

A proximité, deux touristes français, un homme et une femme, s'étaient assis sur les marches de l'église avec leurs lourdes valises posées à même le sol. Sans doute repartaient-ils vers la gare. Ernest avait encore sur l'arcade sourcilière le sparadrap dont Margaret l'avait artistiquement décoré après la bagarre de la veille au Harry’s bar.

- Eh bien ! On s'en souviendra de notre voyage de noces à Venise ! rigolait-elle.

- Je savais que l'Italie avait la réputation d'être un peu tape-à-l'oeil mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi frappant ! admit Ernest.

AEV 2324-09 JK 06Un peu plus loin sur les marches trois ragazzi della cita, des ados en goguette, des zazous en sweat à capuche zonaient en zyeutant le groupe de touristes attroupé autour de Zampano qui chantait des tarentelles accompagné de Gelsomina à l'accordéon. Il y avait peut-être des poches à se faire, mieux remplies que celle qu’Ernest avait sous les yeux.

Comme on approchait de midi Mitsumasa alla s'installer en terrasse du restaurant proche. Il ne déjeuna pas vraiment tranquillement : il fut importuné alors qu'il dégustait son plat de spaghetti par une mendiante qui portait son bébé dans un sac ventral puis par une gamine qui tenait à tout prix à ce qu'il lui achetât un bouquet de fleurs pour sa « donna ».


AEV 2324-09 JK 08

 Il avait trop peu encore de vocabulaire italien pour pouvoir expliquer à la fillette qu’il avait divorcé récemment et qu'il était revenu en Italie afin de retrouver une nommé Coralie qu'il avait connue par ici une vingtaine d'années auparavant.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 21 novembre 2023

d'après la consigne 2324-09 ci-dessous

21 novembre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-09 DU 21 NOVEMBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Le Jour suivant

 

C'est le titre d'un livre, ou plutôt d'un album d'illustrations muet, du graphiste japonais Mitsumasa Anno, paru à L'École des loisirs en 1979.

On y voit les étapes du périple que le dessinateur a accompli en Europe en 1963, 1975 et 1978. Les lieux représentés sont un mélange de médiéval et de contemporain assez surprenant.

Vous allez choisir une des images de l'album. L'incipit de votre texte sera obligatoirement "Le jour suivant, Mitsumasa..."

Vous devrez obligatoirement inclure dans votre texte les cinq mots qui figurent sous l'image choisie. Vous essaierez de décrire un maximum d'éléments de détail de cette image.

AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Linge
Cartable
Clocher
Fleurs
Statue
Cavalier
Diligence
Bicyclette
Jarres
Lavandière
 AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Pigeons
Kiosque
Ballons
Oeil-de-boeuf
Dôme
Calèche
Tuiles
Arcades
Cheval
Clocher
 AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Religieuse
Porte-voix
Landau
Caravelle
Échafaud
Violoncelle
Toréador
Marionnette
Mousquet
Coiffeuse
 AEV 2324-09 Mitsumasa Anno  AEV 2324-09 Mitsumasa Anno
Photographe
Bonneteau
Terrasse
Plan
Spaghetti
Rialto
Pigeon
Gondole
Cloche
Arcade
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