D'UN GRENIER L'AUTRE. 1, Le restaurant "La Chicorée" à Lannion le 29 décembre 2016 (1)
Au fil du temps des liens se tissent entre les gens, entre les lieux et cela nous fait de l’histoire, des histoires, des cultures personnelles et communes.
Et dans cette grande tapisserie digne de Jérôme Bosch il ne faut surtout pas tirer le moindre fil sous peine de voir redébouler d’autres liens, d’autres époques, d’autres greniers qui vont vous compliquer la lecture du chemin !
C’est pourtant ce qui nous arrive, ce qui m’arrive plutôt, par la simple tenue de ce blog et par mes pérégrinations récentes.
Prenons le cas de « La Chicorée », ce restaurant Ch’ti de Lannion où nous sommes allés par trois fois ces dernières années.
Sur la déco et les menus de la salle à manger, j’ai retrouvé mention de la chicorée Williot. J’en fais mon miel et trois de mes quatre billets du jour.
D'UN GRENIER L'AUTRE. 2, Le restaurant "La Chicorée" à Lannion le 29 décembre 2016 (2)
Tirer le fil de la chicorée en grains pourrait me ramener à la cuisine de mon enfance, aux moulins à café d’antan, à la cuisinière à charbon, à des « je me souviens »… dont je ne veux point parler ici. C'est trop perso' !
Mais tirer sur Williot –encore qu’il ne m’ait rien fait ;-) -, c’est ranimer un souvenir plus récent, celui de « mon » château, celui que vous avez aperçu sur les aquarelles de Sablé-sur-Sarthe. Pour rappeler les choses scientifiquement, je citerai Maître Jean-Marie-Arnoult et son article du BBF de décembre 1982 :
Après une période faste, le château tomba en léthargie avant d'être mis en vente pour être acquis en 1902 par un marchand de biens qui le louait comme maison de campagne. En 1918, il fut acheté par la famille Williot, famille d'industriels du Nord de la France qui s'y installa avec son activité, la chicorée. Cette industrie occupa peu à peu le château - environ les 2/3 de sa surface - et les dépendances annexes, les anciens communs du XVIIIe siècle. Des transformations profondes altérèrent son aspect extérieur et défigurèrent son aspect intérieur une nouvelle fois ; l'installation de machines diverses entraîna des bouleversements dans l'architecture même, et des destructions irrémédiables comme les tourelles qui flanquaient le bâtiment principal. En 1962, la fabrication de la chicorée cessa, et les bâtiments restèrent en l'état jusqu'en 1979.
D'UN GRENIER L'AUTRE. 3, Le restaurant "La Chicorée" à Lannion le 29 décembre 2016 (3)
De cette période 1985-1997 au cours de laquelle je suis né en tant que « Joe Krapov », à peu près en 1989 j’ai aussi descendu de mon grenier le matériau d’une soirée Charles Cros, autre prédécesseur sabolien célèbre au château de Sablé.
De là, parce que Cros fut de ceux qui accueillirent Rimbaud à Paris, je pourrais embrayer sur le livre de Xavier Grall – poète breton pour qui lirait son nom pour la première fois - « Arthur Rimbaud : la marche au soleil ». Je viens d’achever sa lecture et je vais m’empresser, à partir de la deuxième partie de ce livre, d’ajouter d’autres « bavardages artistiques » dans le grenier stérile de mon ordinateur !
D'UN GRENIER L'AUTRE. 4, Photo-Hall, 5, rue Scribe à Paris
Mais, si je le fais, comment ne pas perdre le fil de « Photo hall » dont j'ai découvert l'existence dans le grenier de mon beau-père ? C’est que cela m’a ramené rue Scribe à Paris, Paris où j’ai aussi vécu, où j’ai croisé la dame qui m’a amené ici à Rennes où je suis devenu « kaléïdoscopeur de couleurs d’autrefois qui perd parfois le fil du discours initial» !
Qu’est-ce que je disais, déjà, au début ?
Image empruntée au Musée Carnavalet :
Devanture du salon des Arts, 5, rue Scribe.
Images empruntées chez Delcampe.net :
En 1962 Photo-Hall était toujours actif.
Patrick, appelle donc Opéra 40 52, pour voir ! ;-)
Niepce... Si j'ajoute "Nicéphore de café", est-ce que j'aurai bouclé la boucle ?
Le gars Pierrot en 1928 et/ou 1929 (1)
Le gars Pierrot en 1928 et/ou 1929 (2)
Ce petit garçon, dont je publie quatre photos ce jour, c'est M. Bourgeoizov à ses débuts dans la vie en 1927-28-29. Il m'a confié cet après-midi une boîte de "plaques ultra-rapides à rendement maximum (grain extra-fin) pour grands instantanés 9x12" à charge pour moi de voir si je pouvais numériser ces antiquités sur mon Canon Mark II 9000F. La réponse est : "Apparemment, oui, je peux". Mais n'ai-je pas déjà bien du pain sur la planche avec mon propre grenier, mes chansons météorologiques, mes chants de marins, mon Défi du samedi, mon apprentissage de la défense sicilienne... ?
J'ai passé trois heures pour récupérer douze photos ! Ma bonté me perdra ! ;-)
"Ma bonté me perdra
Dans la fête de l'Huma
Dans l'esprit de bonté
D'une belle humanité
(Si elle n'existe pas,
Nous l'aurons bien rêvée !)"
Le gars Pierrot en 1928 et/ou 1929 (3)
Le gars Pierrot en 1928 et/ou 1929 (4)
C'est fou comme il me semble connaître ce sourire et ce regard bienveillant de la maman de Pietr que j'ai moi-même connue en tant que grand-mère de Marina Bourgeoizovna !
Ce qui est intéressant dans l'histoire, pour moi, c'est le contact avec ce support inconnu : la photographie sur plaque de verre. Quand le papa du petit Pietr partait en expédition il ne pouvait emmener que trois châssis pour son appareil. Trois photos par jour ! L'Enfer pour les photographes habitués au numérique ! Qu'est-il advenu des produits "As de trèfle" ? Saint-Maur se souvient-il de ces usines ? A quoi ressemble le 5 de la rue Scribe à Paris aujourd'hui ? Combien de temps le magasin Photo hall a-t-il été installé là ?
Modiano, réveille-toi ! ;-)
Et qui peut nous dire des choses à propos de M. et Mme Lesacher qui habitaient Saint-Cloud en 1928 ?