Collages de Jean-Emile Rabatjoie rassemblés ici le 2 octobre 2022
Est-ce par hasard ou par "manipulation" que je me retrouve en situation de retourner à l'école ? Peu importe, ça me plaît bien. Le mercredi soir désormais je vais prendre des cours d'informatique graphique à la Maison de quartier de Villejean. Depuis deux séances, je travaille sur Photopea, un substitut de Photoshop gratuit, en ligne, sans inscription. Je vais devenir un pro de la retouche stalinienne. Vous pourrez en juger d'après les deux photos au bas de ce billet. J'ai découvert avec gratitude l'outil "tampon" que je n'avais jamais utilisé auparavant !
Il n'en reste pas moins que j'aurai du mal à convaincre Jean-Emile Rabatjoie du bien-fondé de ces gadgets. Il prétend qu'un bon collage est un collage "sur lequel on voit que c'est un collage" !
Voici donc certains de ceux-ci, scannés sur mon disque dur et jamais publiés auparavant. Je suis en retard, je suis en retard, Dame Alice !
LES ROUFLAQUETTES ? POUR CE QUE CA VAUT (A BARBE) !
D’aucuns trouveront ce sujet des rouflaquettes assez barbant. C’est mon cas. D’aucunes apprécieront et le trouveront au poil.
J’ai failli me faire des cheveux toute la semaine en songeant à ce que je pourrais bien écrire sur ce type de pilosité qui ne m’inspire rien du tout, pour ne pas dire qu’il me rase.
J’en étais même à me demander ce matin si les mots que nous suggère semaine après semaine le tenancier de ce salon de coiffure qu’est le Défi du samedi n’étaient pas un brin sexistes. Mais aujourd’hui, hélas, tout l’est !
On ne peut pas proposer bigoudi, choucroute, Wonderbra, oeillade sans recevoir un coup de klaxon et se faire taxer de misogynie de tous les côtés ! Il y a trop de flou dans la raquette !
Bref ! Étant peu inspiré par la façon dont mes congénères gèrent ces poils hirsutes ou pas qui nous jaillissent ici et là et donc sur la tête, sous le menton et sur les joues, j’ai refilé le bébé à mon pote Jean-Emile Rabatjoie qui, un peu fainéant lui aussi sur les bords mais toujours bien féru d’histoire et dégagé sur les oreilles, a bien voulu étudier l’influence du roi Louis Philippe et de son look de roi bonne poire sur nos monarques républicains récents et même sur Mona Lisa.
Vous remarquerez que dans ce texte même pas oulipien, je n’ai pas fait de jeux de mots capillotractés, sauf dans le titre, ni utilisé le mot « blaireau » de peur de susciter des frictions. J'espère juste ne pas avoir été trop rasoir !
Et donc, n’ayant pas fait d’effort particulier cette semaine, et n'étant pas déprimé par le chauve-qui-peut général, même pas victime d’un quelconque vague à lame, je ne m’accorde pas le droit de boire une petite mousse harassé.
Mais ne prends pas ombrage de cette non-participation, cher oncle W. ! Tu restes toujours mon animateur d’atelier d’écriture… favori !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 735 d'après cette consigne : rouflaquette(s)
En un mot comme en cent. 17 août 2021, L'ordinateur
L’ordinateur, on y va de plus en plus tard se mettre devant. C’est qu’on écoute la série d’émissions sur Louise Michel sur France-Culture et qu’en plus, ce matin, on a enchaîné sur la suivante qui parlait de Walt Disney.
Ensuite on se perd dans l’écoute de disques de l’édition Vivaldi chez Naive et dans le projet d’enregistrer les pochettes de ces disques pour coller ces visages modernes sur le portrait d’Isaure Chassériau !
Les Collages du 31 mai 2021 de Jean-Emile Rabatjoie
C'est un nouvel exercice (oulipien ?) qui consiste à effectuer un collage d'images appartenant à un même numéro de Télérama.
N.B. Est-ce bien raisonnable de trouver dans un même numéro, à peut-être deux ou trois pages d'écart, la même attitude chez le même genre de bonhomme ?
LES MULTIPLES DE SÈTE
Le lendemain matin, lorsque Quand et Où se réveillèrent ils ne savaient plus très bien, à force d’avoir bu la veille, lequel était Quand et lequel était Où. Où savait qu’ils devaient aller rencontrer aujourd’hui les Multiples mais il ne savait pas où. Quand savait qu’ils devaient aller un jour à Sète mais il ne savait pas quand.
Après avoir savouré leur petit-déjeuner, Quand et Où prirent congé de l’aubergiste. Celui-ci, encore émerveillé du concert qu’ils avaient donné la veille au soir, leur fit cadeau de deux bouteilles de « bière braxéenne » pour la route. Il y avait une Anna-Marly et une Morterille.
- Elles sont fabriquées où ? demanda Quand.
- Du côté de Toulouse !
- C’est drôle qu’elles s’appellent la Braxéenne, commenta Où, parce qu’aujourd’hui nous on va dans la ville natale de Georges Braxens !
Ils arrivèrent à Sète sur le coup de midi. Ils se posèrent à la gare parce qu’Où était sûr d’y trouver une horloge. Ca rassurait Quand de connaître l’heure. Porter une montre ça aurait pu être pratique pour le type d’amnésie qu’il manifestait, qui n’était ni anosmie, ni agueusie et encore moins symptôme de Covid, mais il avait en plus la malchance d’être allergique au nickel et détestait porter, bracelet, alliance ou bague. Quant à Où, il ne se souvenait jamais de l’endroit où il avait posé la sienne.
Il soufflait un Mistral à décorner tous les boucs habitant les romans de Jean-Claude Mourlevat. Ils cassèrent la graine – quoi de plus normal pour des perroquets ? – en terrasse d’un bistrot appelé « Chez Marinette » et passèrent leur marché habituel avec la patronne, une matrone aux mamelles accortes et par ailleurs natives, avec tout le reste corrézien et corps et biens, de Brive la Gaillarde. En échange d’un concert donné le soir même par les deux drôles d’oiseaux, elle leur assurerait le gîte pour la nuit et le couvert pour le soir et le lendemain matin.
De leur étonnante besace magique qui ressemblait tellement au foulard porte-bébés des cigognes alsaciennes que c’en était un, ils sortirent des flyers (What else for birds ?) et des affiches avec un espace blanc sur lequel l’organisatrice n’avait plus qu’à inscrire la date et l’heure de la prestation : « Ce soir, ici à vingt heures, Où et Quand ».
Puis vint le moment d’aborder le motif de leur venue au pays du fumeur de pipe à guitare.
- On nous a conseillé de venir à… On est où déjà ? commença Où.
- A Cette mais en fait ça s’écrit Sète depuis je ne sais plus quand, répondit Quand.
- Pour rencontrer des gens qui s’appellent les Multiples.
La tenancière, madame Marinette, parut d’abord surprise puis elle questionna, un peu méfiante :
- Vous n’avez rien contre le royalisme ?
- Nous ? Non. On est musiciens, on ne fait pas de politique.
- Alors vous pouvez aller voir Louis. Il habite dans le quartier de la Pointe courte, traverse Agnès Varda.
- A quel numéro ?
- Ben…Quatorze !
- Et c’est quoi son nom de famille ?
- Ben… Quatorze !
- Non, mais le numéro on l’a, c’est son nom qu’on vous demande.
- Quatorze, je vous dis ! Louis Quatorze, qui demeure au n° 14 de la Traverse Agnès Varda.
« Sète foi encore, on est tonbé ché dé gen bizar », pensa Où qui ne savait plus où il avait rangé son orthographe.
***
Avec les tous les travaux qu’il y avait dans Sète derrière la gare ils durent voler pour se retrouver dans le pittoresque quartier de petites maisons de martins-pêcheurs.
Ils frappèrent au carreau du 14 parce qu’il n’y avait pas de sonnette. Ils furent étonnés de voir le costume du papy qui vint leur ouvrir. Il portait des bas de soie, un manteau d’hermine et une perruque grand siècle.
- Monsieur Louis Quatorze ? On nous a dit que vous étiez un des Multiples de Sète.
- C’est tout à fait vrai, messieurs, et plutôt deux fois qu’une. Mais entrez donc vous installer dans mon palais. Ce n’est pas Versailles, mais c’est tout à fait habitable. Vous prendrez bien un petit bourbon ?
- Ce n’est pas de refus, accepta poliment Où.
La petite maison était coquettement entretenue mais sentait le poulailler que c’en était une horreur. Trois poules picoraient sur le sol de terre battue et un grand coq lançait son cocorico toutes les trente-cinq secondes à l’intérieur de la cuisine.
- Tenez messieurs, voici vos bancs. Quant à nous, nous nous maintenons dans ce fauteuil auquel nous astreint notre grand âge de quatre-vingt-onze ans. Ne vous souciez pas de ces dames de la basse-cour et du petit marquis pérorant. Qu’est-ce qui vous amène à venir consulter la fontaine de science que nous sommes ?
- Eh bien, avoua Quand, nous aimerions savoir comment on fait pour savoir où et quand en même temps.
- Où est Caen ? N’allez pas penser que je louvoie mais il me semble que c’est dans le Calvados, non ? Je crois même que c’est le royaume du Very Bad Trip ?
- En fait, précisa Où, nous voulons savoir plutôt quand et où.
- Quand et où… En même temps ? Dans le même espace-temps ? Vous voulez parler du temps qu’il fait ou du temps qui passe ? Est-ce que je vous ai déjà raconté l’histoire des quarante-deux fillettes ? Et vous connaissez celle de la femme aux trente-cinq cœurs ?
Etait-ce le bourbon, la chaleur méditerrannéenne, le grand âge voie l’Alzheimer du bonhomme ? A partir de ce moment le vieux se mit à bayer aux corneilles et à cligner des yeux comme prêt à s’endormir.
- Quand et où, en même temps ou séparément, la réponse est peut-être « aujourd’hui » ou « Hyères » ou « deux mains ». Ou « Ici et maintenant » ou « Partout ailleurs par Toutatis ! ». Tenez, avant que je ne m’endorme, lancez ces deux dés.
Où s’exécuta et sorti un cinq et un six.
- La réponse à votre question se trouve dans l’allée 77 au cimetière marin, tombe n° trois sur la gauche. Excusez-moi, je vais devoir me rendre sur ma chaise percée puis aller faire ma sieste. C’est l’heure ou le malheur qui veut ça.
- Nous n’avions pas l’intention de prendre racine non plus, monsieur Quatorze. Nous vous remercions de votre conseil. Bonne fin de règne à vous et merci pour le bourbon, il était excellent.
***
Au cimetière marin, dans l’allée 77, la troisième tombe était celle d’un dénommé Wenceslas-André Stimane. Une inscription sur une plaque de marbre disait : « Merci de me venger si c’est possible. J’ai été lâchement assassiné le 7 juillet 1949 par des gens qui habitaient au n° 21 et qui étaient trois..»
Ils se rendirent au bureau du cimetière et demandèrent des explications sur ce crime commis par trois Sétois.
- Stimane, vous dites ? Trois ? Moi je ne sais pas trop, je suis la comptable, en place depuis quinze ans, c’est vous dire si je suis dure au mal. Mais si c’est trois, et ce n’est pas neuf, vous devriez partir tôt demain pour aller consulter la Gnangnan douillette.
- La Gnangnan douillette ? Elle habite où ? demanda Où.
- A Troyes !
- Et on partirait quand ? demanda Quand.
- A l’aube.
- C’est bien noté. Merci Madame.
Ils consacrèrent le reste de l’après-midi à arpenter les rues de Sète et à chercher des traces de Georges Braxens mais il y en avait peu. Ils montèrent par les petites rues et les escaliers du mont Saint-Clair admirer le paysage environnant. Puis ils trainèrent en ville, s'estasiant devant les barques de pêche au pied de la maison de la mer.
A l’heure de l’apéro il y avait plein de monde chez Marinette. Ce soir-là ils terminèrent leur récital en envoyant « La supplique pour être renseigné sur la plage de Sète » de Georges Braxens et se dirent qu’au moins ils savaient où et quand ils pourraient se reposer de cette journée bien remplie : c’était ici et maintenant et c’était déjà quelque chose !
Pondu le 18 mars 2021 à l'Atelier d'écriture de Villejean
d'après la consigne AEV 2021-31 ci-dessous
BOMBINETTE OU CHANSONNETTE ?
Oui, je sais, je ne me renouvelle pas !
Dans mon laboratoire rennais, vous ne voudriez tout de même pas que j'y fabrique des bombes atomiques, tout de même ? Ne vous inquiétez pas, d'autres s'en chargent ailleurs.
Non. Moi, je préfère pousser la chansonnette que de moccuper de l'élevage de champignons nucléaires !
Et donc, en compagnie de Boris Vian, celle-ci est en guise de remerciements à ce cher oncle Walrus, notre tenancier de boutique préféré !
Réalisé pour le Défi du samedi n° 660 d'après cette consigne : Laboratoire.
Les Collages de Jean-Emile Rabatjoie du 7 février 2021
Dans la famille Têtedefourche...
Envoyer Marcel chez Olga : Bri-collages de Jean-Emile Rabatjoie et d'Olga Photofunia du 14 novembre 2020
J'ai pondu avant-hier une seconde contribution pour la consigne AEV-2021-07 (Le livre dont vous rêviez). Cela paraîtra sur le prochain Défi du samedi. J'ai été aidé au niveau de l'illustration par Jean-Emile Rabatjoie et Mme Photofunia dont le prénom est - c'est moi qui en ai décidé ainsi - Olga.
Comme le livre dont j'ai rêvé est essentiellement au format numérique A5, les illustrations ne ressortent pas vraiment plein pot. Dommage ! C'est pourquoi j'en publie quelques-unes ici ce jour.
A l'ombre des jeunes filles en fleurs
Encore un peu de vague à l'âme ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Tiens, ça te changera des madeleines !
New Ruskin for an old ceremony
A Céleste pour la vie, son petit Marcel
***
Un peu plus sérieusement j'ai dégoté sur le site fabuleux de Dame Emma, Pictozoom, dont je vous recommande la visite, cette citation du petit Marcel qui me plaît bien :
La photographie acquiert un peu de la dignité qui lui manque quand elle cesse d'être une reproduction du réel et nous montre des choses qui n'existent plus. Marcel Proust
En même temps, je n'ai, personnellement, rien contre l'indignité !
Bon début de semaine à vous !
Les tout premiers collages de Jean-Emile Rabatjoie
Je mettrais bien un titre-chapeau à ces vacances d'été 2020 ! Je les intitulerais volontiers "L"été qu'il ne s'est rien passé" ! Mais il vaut mieux croiser les doigts et être arrivé au 21 septembre avant de décréter des choses pareilles.
Il n'empêche, pour des raisons qui ne tiennent qu'à nous, je respecte cette semaine une période de confinement assez productive.Je scanne des vieux papiers, je farfouille dans mon grenier, je rassemble des pièces d'anthologie dispersées, je retrouve des choses inimaginables.
Je vais même faire ce jour la même chose que Neil Young avec ses vidéos et ses enregistrements de concert. Je vais partager mes horreurs avec vous !
J'ai en effet réouvert la valise archaïque dans laquelle sont entassés des vieux courriers et une douzaine de cahiers d'écriture des périodes 1969-1974. Elle s'appelle maintenant "La valise à scherzos" parce qu'elle avait servi à un embryon de roman publié sur l'atelier d'écriture de Kaléïdoplumes. Dans mon souvenir ça s'annonçait bien sympathique : quatre ou cinq personnages tirés au sort se retrouvaient dans un lieu de vacances pour décortiquer le contenu de cette valise ayant appartenu à un certain Scherzos.
Mais en fait c'est bien la valise à scherzos. Je vous explique pourquoi dans le billet suivant.
Trève de bavardages, voici un autre joli zibouque à vous offert par Joe Krapov. Amusez-vous bien !
Joe_Krapov___Obsession_textuelle___Les_tout_premiers_collages_de_Jean_Emile_Rabatjoie
Les collages de Jean-Emile Rabatjoie du 23 juin 2017 (1)
Comme je suis en vacances, ce blog devient un vrai foutoir ! J'en viens à publier à 19 h 50 mon ou mes billets du jour. Pour un pleu ce blog deviendrait un blog normal du style "Aujourd'hui je suis allé faire les courses, j'ai lu deux nouvelles de Simenon, j'ai fait une sieste l'après-midi. J'ai transféré des photos de disque dur à disque dur (et ça, ça dure !), j'ai écrit mon texte pour les Impromptus, j'ai classé mes bédés numériques, je suis allé pédaler 8,5 kms... Je me suis rasé à 17 h 50, j'ai redimentionné les photos prises hier au Thabor, etc. etc.
Bon allez, on se ressaisit ! Pardon encore trois fois, Madame Isaure !