Ne t'inquiète pas, Idéfix, j'ai signé la pétition. Ca devrait pouvoir s'arranger ! ;-) et ;-( (En même temps on se demande à quoi ça sert de voter écolo si ce sont toujours les promoteurs immobiliers qui font la loi et abattent les arbres pour minéraliser encore plus cette ville qui rêve d'être New-York !).
Tous les souverains poncifes ont été réunis pour cette exposition sur la Grande-Bretagne à la Foire internationale de Rennes ! La cabine téléphonique rouge, le horse guard, la Jaguar type E, le bus à impériale et le punk hérisson !
Ah, le passage du temps ! Quand on voit les jolies calvities des membres de ce groupe qui reprennent les tubes des Beatles et ce public sagement assis, on ne se sent pas pas vraiment rajeunir ! Secouez vos bijoux, au moins, Mesdames !
Cadeau : Faites photographier votre profil droit, en pied, et collez-le quatre fois dans cette image. Comment, ça "Où c'est ?"
Ce récit en vers est inspiré d'un conte de Coline Promeyrat paru dans la revue La Grande oreille n° 78.
C’était un guerrier zoulou Qui allait à Tombouctou Sur son tout petit youyou Pour danser dans une guinguette Appelée « La cabane Bambou ».
Comme il avait toujours peur de tout Il avait emmené sa nounou
V’là que deux jolies doudous Dans de somptueux boubous De la rive firent « Coucou ! Nous prends tu dans ta barquette ? On va à Tizi Ouzou ! »
Comme il était débonnaire Les deux belles doudous montèrent.
Plus loin une jolie louloute Qui s’appelait Poupoune Pidou Leur cria : « Vas-y Poupou ! Puis-je me joindre à la fête ? Je vous ferai des poutous ! »
Il n’était pas mauvais gars Et Poupoune Pidou monta
Puis ce furent un kangourou, Bruce Lee, le roi du kung-fu, Riri, Fifi et Loulou, Koutouzov et Mobutu, Maréchaux un poil zazous, Mouloudji, Toulouse-Lautrec, Fu Manchu et son coupe-choux, Riquiqui et Roudoudou Qui se mirent à faire les fous.
Tout le monde fut en courroux On leur dit d’y aller tout doux :
- Le youyou a le souglou ! * Il y a de l’eau là-dessous Et des piranhas voyous Qui apprécieraient beaucoup D’agrémenter leur choucroute D’un tourlourou en goguette, De ses toutes récentes conquêtes Et d’animaux un peu bêtes ! ».
Tant bien qu’mal on continua En chantant de Mouskouri (Nana) Coucouroucoucou Paloma
Vint une dernière voyageuse, Une libellule baladeuse Qui, sans même rien demander, Se posa sur la chéchia Du zoulou du pont de l’Alama ! Lors ce fut Fukushima !
A cause de l’excès de poids Le petit youyou coula Et tout le monde fit « glouglou » ! « Miam ! Miam ! » dirent les piranhas.
***
MORALITÉ :
Faut de la légèreté, certes, Mais point trop n’en faut, parfois !
Il y a des jours comme ça où tout va mal. C’est peut-être aussi parce que l’année s’est mal terminée.
Au réveillon de la Saint-Sylvestre les amis que j’ai invités ont rejoué la Saint-Nicolas « comme dins ch’Nord !». Ils ont tous amené des pains d’épices recouverts de sucre glace et accompagnés d’une image du grand Saint sous cellophane. Pas de saumon, de caviar ni de Champagne. De la bière, du chahut, du chambard. Ils avaient aussi des kilos de farine avec lesquels tout le monde s’est bombardé dans l’appartement.
Ce matin le sol en est encore couvert. C’est comme s’il avait neigé dans notre intérieur.
Pas la peine de lancer à ma compagne le rituel « Je vais au pain, je reviens ! ». Elle dort encore profondément. Une petite voix méchante me répond à sa place dans mon crâne où cognent encore les coups de boutoir de l’excès de Jeanlain ambrée :
- Sors acheter des allumettes et tire-toi ailleurs ! Ne sème pas de petits cailloux blancs derrière toi comme a fait le Petit Poucet. Sois le grand doigt d’honneur, casse-toi sans regarder derrière toi ! Il est temps de laisser Cendrillon dans son foyer et de partir à la conquête de Miss Bûche-en-Feu. Tu as assez dragué de lectrices entre les stands de la Foire du livre de Brive-la Gaillarde ! Maintenant il faut jeter ton dévolu sur les stars du Festival de Cannes !
Il est fou, lui ou quoi ? J’essaie vaguement de discuter avec mon mauvais génie.
- En 1492 Christophe Colomb, cherchant les Indes, galantes ou pas, n’a pas découvert l’Amérique . Il s’est trompé de chemin et la Santa Maria, sa caravelle, a fait naufrage.
- Allons, bonhomme, tu déconnes ! Ton uchronie, c’est de la connerie ! Fumer tue mais la cigarette mentholée allonge la vie !
Je ne réponds rien. Quand je descends chercher le pain, je ne parle avec personne. Je prends bien soin de traverser au carrefour quand le petit bonhomme du feu est devenu vert.
Je ne sais pas d’où il est sorti le petit bonhomme rouge qui clignote comme une noire tempête dans ce qui me reste de cerveau. Je repose mon masque sur mon nez et j’entre dans la boulangerie.
- Vous reste-t-il des biscottes ? me demande la tenancière de la boutique.
- Non, je n’en consomme pas. Je suis plutôt brioche et croissant au beurre. Vous n’en avez pas aujourd’hui ?
- Non Monsieur. Pas avant le 21 janvier, jour de fête nationale chez les Jivaros.
- Les Jivaros connaissent l’histoire de France et la date du raccourcissement de Louis XVI ?
- Oui Monsieur. Il ne faut pas prendre ces bons vieux réducteurs de têtes pour des connards sauvages. Ils sont très savants. Vous n’avez entendu parler du Docteur Jivaro ?
- Dans mon souvenir, c’était plutôt Jivago mais je ne suis pas en état de vous contredire. Et un pain, un simple pain, vous en auriez ?
- Vous voulez que j’appelle mon mari pour qu’il vous en colle un ?
- Non, merci, ça ira !
Je ressors. Je pourrais aller à la boulangerie de Villejean mais maintenant je crains fort d’attendre le bus. A tous les coups un type va arriver à vélo et me proposera de monter sur son porte-bagages pour m’y emmener. Une fois que nous serons arrivés en haut de la rue Louis Guilloux il se mettra sans doute à pleuvoir et au lieu de nous abriter sous un parapluie une escadre d’amazones érogènes de Kelly services nous obligera à nous déshabiller et à danser sous la pluie en chantant.
Je préfère remonter à l’appartement les mains vides. Je retourne dans la chambre, je me déshabille – au moins je suis resté sec ! - et je replonge dans la piscine du sommeil. Très vite je fais la planche sur la pelouse du rendormissement.
***
Il y a des jours comme ça où tout va très, très bien. Quand je me réveille, plus de petite voix intérieure, plus de farine par terre ni de souk dans l’appartement. Nous somme le mardi 22 mars et il me reste trois tartines et des cracottes. Tout ça n’était qu’un cauchemar !
Enfin… je verrai bien ce que me dira la boulangère demain. C’est le samedi et le mercredi que je vais au pain et que je reviens !
C'est une consigne adaptée du livre « 1001 conseils pour l’écrivain en herbe » de Myriam Mallié et Pascal Lemaître – Casterman, 2004.
Sur une feuille volante 21 x 29,7 cm, tracez un trait vertical en son milieu. Ecrivez dans la colonne de gauche le nom de - 2 personnages de contes ; - 2 fêtes de quelque chose ; - 3 situations ; - 2 phrases que l’on prononce parfois ; - 2 choses de la vie connues, habituelles et évidentes.
Passez la feuille à votre voisin·e de droite. Il ou elle écrit dans la colonne de droite l’inverse de chacune des idées contenues dans la première colonne, un détournement de ces idées susceptible de faire naître un récit forcément plus décalé qu'à l'habitude.
Rendez la feuille à son expéditeur-trice qui aura à charge d'utiliser vos propositions pour les intégrer dans son récit.
On peut aussi - pour qui écrit en ligne - mettre en commun la totalité des propositions, y compris celles du livre, et piocher dans tout le corpus ci-dessous.
Exemples tirés du livre :
La Fête de la musique
La Fête du silence
La Fête des mères
La Fête des chauve-souris
Blanche-Neige et les sept nains
Noire-Tempête et les sept géants
Superman
Catastrophewoman
Le soir il faut se brosser les dents avant d’aller dormir
Le soir il faut se peindre les dents avant d’aller dormir
L’école est obligatoire jusqu’à 18 ans
Faire pousser les fleurs est obligatoire jusqu’à dix-huit ans
La nuit on dort
La nuit on chante (on va sur la Lune, on se transforme en arbre, on passe à travers les murs, on parle le langage des animaux)
Les oiseaux, ça vole
Les oiseaux, ça fait la vaisselle mieux que n’importe qui
Listes collectées
1
Le Petit Poucet
Le grand doigt d’honneur
Cendrillon
Miss Bûche en feu
La Foire aux livres de Brive-la-Gaillarde
Le festival de Cannes
Le réveillon de la saint-Sylvestre
La fête de saint-Nicolas
J’attends mon bus
Je prends mon vélo
Je plonge dans la piscine
Je fais la planche sur la pelouse
Je m’abrite sous un parapluie
Je prends une douche sous l’orage
Je descends chercher du pain
Reste-t-il des biscottes ?
Je vais au pain, je reviens
Je sors acheter des allumettes et je me tire ailleurs
En 1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique
En 1492 Christophe Colomb se trompe de chemin et fait naufrage
« 24 heures de la vie d’une femme », de Stefan Zweig, ça pourrait être l’histoire d’une femme, Mrs C., en manque d’amour, et d’un homme en manque d’argent.
L’un passe dans la vie de l’autre et donne envie à celle-ci de commettre un impair. Mais la roulette de l’histoire ne tourne pas aussi facilement que ça. Le « Happy end », ici, n’est pas de mise. Rien ne va plus, faites vos jeux, le conte est apocalyptique.
Lui n’a qu’une seule envie, c’est de retourner au casino. Cette institution fait miroiter son blé. C’est une aimable voisine à laquelle l’absence de morale et l’image du général russe permettent de tout prendre. Suffit de sauter la barrière, comme disent les officiers vulgaires et les bandits pas manchots qui souvent s’acoquinent !
La lady anglaise et sa promenade en calèche ne pèsent pas lerche à côté de la fièvre du jeu. Au lieu de prendre le train avec son argent charitable il retourne se mettre à table et flamber sur le tapis vert.
T’as pas vu Monte Carlo ni la fièvre à El Pao ?
Cet idiot fait sauter la banque. Avec un missile hypersonique.
Il y a des débris partout. Ca fout les jetons, non ? C’est Mrs C qui doit les ramasser : elle est la seule survivante de la catastrophe mondiale.
Échecs, petits soldats, jolis parleurs ou brutes épaisses, les hommes sont des joueurs, les femmes font bouillir la marmite.
« Tout le monde veut faire la révolution mais personne ne veut descendre la poubelle » comme disait Jean Yanne.
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.