Ce que l'on pouvait lire à La Rochelle le 15 avril 2017 (1)
Phileas Fogg ? Encore ce satané Jules Verne ?
Mais il est donc partout ?
Qui est cette Nanette ? Viendrait-elle d'ici en musique
ou de là en B.D. ?
Ce que l'on pouvait lire à La Rochelle le 15 avril 2017 (3)
Mon copain Pierre-Antoine (le Dr Sanguinetti du SMURT) m'en a rapporté une bien bonne :
"Nous avons un deuxième tour très freudien :
on nous demande de choisir entre une candidate qui a tué son père
et un candidat qui couche avec sa mère" !
On n'était pas venus ici pour se dépayser ?
Ainsi donc on vient se poser à La Rochelle comme en pèlerinage
sur les pas de Georges Simenon et qui est-ce qu'on trouve ?
Arthur Rimbaud !
Ce que l'on pouvait lire à La Rochelle le 15 avril 2017(4)
Si vous vous prénommez Elsa, l'entrée est gratuite !
Si vous vous prénommez Louis il faudra sortir quelques Louis.
Dans les deux cas il faudra présenter une pièce... d'identité !
Et un raton-laveur
qui joue d'un accordéon qui pèse 400 kilos
Ca n'existe pas
A'xiste pas !
Et pourquoi pas ?
(ou comment rendre hommage à trois poètes et une poétesse en cinq lignes !)
Consigne 1617-26 de l'Atelier d'écriture de Villejean du 2 mai 2017 : Pensées entre deux anagrammes
Pensées entre deux anagrammes
Dans le livre « Anagrammes pour lire dans les pensées », Jacques Perry-Salkow a relevé des phrases philosophiques dont les lettres mélangées peuvent reformer d’autres mots et donc d’autres phrases.
Il a demandé à Raphaël Enthoven d’écrire un texte qui mène d’une formule à son anagramme. A titre d’exemple ce texte nous explique pourquoi « Critique de la raison pure » devient « paradis onirique et cruel » ou divague plus ou moins logiquement entre les deux formules.
Il est demandé d’écrire plusieurs textes d’une quinzaine de lignes pour aller d’une anagramme à l’autre. Tous les styles sont admis.
Voici la liste des anagrammes proposées dans lesquelles chacun(e) pouvait choisir :
Empruntons la route et rions | Et la mort n’est rien pour nous |
Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre | L’écriture signe le questionnement |
On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve | la vague sans fin modifiée emmène nos jeux de sable |
Le travail, la famille, la patrie | La villa, le mari parfait, la télé |
Mouvement des Femen | Vénus, femme et démon |
La crise de l’autorité | Le droit à la sécurité |
Liberté égalité fraternité | ébriété, flirt et galanterie |
Intouchable | chant oublié |
De la démocratie | art de la comédie |
Monseigneur Bossuet, l’aigle de Meaux | Diable ! les goûteux sermons ! Une magie ! |
Et si le ciel était vide ? | Ta vie, elle est dite ici ! |
Monsieur Tout le monde | Tu es le mouton endormi |
La révolution d’octobre | robinet d’alcool ouvert |
La fonction crée l’organe | Le forgeron connaît cela |
L’ancien régime et la révolution | Le roi guillotiné creva net. Amen |
La propriété, source de l’égalité | origine de la prospérité actuelle |
Dieu est mort | Remis de tout |
Le journal d’un séducteur | jeu cruel d’un sale tordu |
La beauté est dans l’œil de celui qui regarde | et Dieu créa la laideur dans le geste oblique |
Le misanthrope | l’atmosphérien |
On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux | Saint-Exupéry veut, noble visée, que l’être conçoive bien les illusions |
On se suicide toujours trop tard | Discutera-t-on toujours d’espoir ? |
Le paradis terrestre | plâtre de terrassier |
La vieillesse est un naufrage | vigne austère sans la feuille |
Le rêve américain | La vie mercenaire |
Qu’est-ce que le moi | c’est quelque émoi |
L’inconscient est un lac obscur | blanc inconnu sous clé stricte |
Entre la solitude et la vulgarité | une voile leste, l’attrait du large |
La grande muraille de Chine | Le daim regarde la chenille |
La vraie vie est ailleurs | La rivière suit sa vallée |
Le nombril du monde | l’immonde rond bleu |
La morale a toujours le dernier mot | Alors l’amour rend Juliette à Roméo |
La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix | Le gueux radine, l’étendard palpite, le ciel bouge |
Perdre sa vie à la gagner | aspire à la grande grève |
La révolution industrielle | nourrit la solitude en ville |
Question sans réponse | enquêtons sans espoir |
La fin du monde est pour demain | arôme fou d’un matin splendide |
De l’entremangerie universelle | Nulle règle. Rester en vie demain |
Cueille le jour sans te soucier du lendemain | au seuil du jardin : une école, cent mille roses… |
Penser contre soi-même | comme serpenter en soi |
Autres temps, autres mœurs | Tout passe et sera murmures |
Salon de Madame Verdurin | Marivauder dans le monde |
Le baiser du soir | libido rassurée |
Le sens de la vie | L’éveil des ânes |
L’épreuve de philo du bac | l’approche bleue du vide |
L’amour un instant de bave | un diamant bouleversant |
QUE NUL N’ENTRE ICI S’IL N’EST GÉOMÈTRE !
- Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre !
- Parce que… c’est quoi, ta boutique, Platon-Daignant ? C’est un atelier dans lequel on travaille à la chaîne d’arpenteur ? C’est une droite qui passe par deux poings dans la gueule et d’un seul coup d’un seul se retrouve chaos ? C’est un point de passage vers un univers parallèle ? Un endroit où l’on peut jouer au petit rapporteur parce que tout est black et rien d’équerre ? Un lieu où il faut respecter les règles et faire dans la demi-mesure ? C’est le pavillon de Sèvres ? On y conserve Nicolas Sarkozy dans du formol et dans cette vitrine attenante, là, ce sont les talons du maître ? C’est la salle Hubert Circurien ? On y donne des circonférences pour nous expliquer pourquoi le monde tourne de moins en moins rond ?
- Ca va changer. A partir de dimanche soir vous n’aurez plus le droit d’écrire vos insanités et d’interroger le pouvoir. La bête qui vit dans cette caverne connaît votre amour des Lumières et votre habitude de demander des comptes. Elle les connaît et elle ne les aime pas. Ces usages seront abolis. Nous n’acceptons pas que l’écriture signifie le questionnement.
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 2 mai 2017 d'après la consigne ci-dessus.
ON NE SE BAIGNE JAMAIS DEUX FOIS DANS LE MÊME FLEUVE
On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Ça porte malheur. Regardez la pauvre Léopoldine Hugo à Villequier !
Et puis, la Vilaine, vous vous y plongeriez, vous, dans cette eau boueuse du centre de Rennes ? Et comment vous feriez ? On a construit un parking par-dessus !
J’ai du respect pour les poètes. Jamais je n’irais me baigner sous le pont Mirabeau à Paris au milieu des amours d’Apollinaire.
J’aurais bien fait trempette des pieds à Meung-sur-Loire mais il y avait là un gros pêcheur aigri qui m’a jeté :
- Si tu te baignes là, je te fais coffrer ! Aussi vrai que je m’appelle Jules Maigret.
Je n’ai pas insisté. Ces retraités, quelle engeance !
Il faut voir les digues qu’ils ont construites, à Toulouse ô Toulouse ! Dès qu’elle entend du Nougaro la Garonne ne se sent plus pisser, elle déborde d’aise et ce sont alors des crues phénoménales. De toute façon la Garonne on ne la traverse à gué que lorsqu’il a neigé à Port-au-Prince, c’est-à-dire pas souvent. Du coup je préfère dire à ma femme de faire du feu dans la cheminée et rentrer chez nous
Tous les fleuves, c’est pareil. Dans la Tamise, ce n’est pas de mise, dans le Hoang Ho il ne fait pas chaud. Dans le Tage ça te bousille les cartilages, dans le Rhin ça t’esquinte les reins, dans l’Ienisseï tu te gèles les glaouis et dans l’Ob… ça te glace les lobes des oreilles.
Pour vous dire, même à la plage, je ne me baigne plus. Ce n’est jamais la même eau non plus, à la mer. Et je ne fais même plus non plus de châteaux de sable. J’aurais l’air de quoi, à mon âge (28 ans bientôt, faut-il le rappeler ?). Tout fout le camp, ma brave dame, dans cet univers fluctuant, liquéfié, dévastateur. La vague sans fin modifiée emmène nos jeux de sable.
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 2 mai 2017 d'après la consigne ci-dessus.