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Mots et images de Joe Krapov

7 décembre 2019

ANAMNESE AVUNCULAIRE

- De l’anamnèse avunculaire ? C’est nouveau, ça, Monsieur Krapov ! Ca vient de sortir ?

- Tout à fait, Docteur ! Ca m’est venu la semaine dernière ! Si je suis comme je suis, un vrai malade de la chanson, c’est la faute de mes oncles. Et ça remonte à loin.

- Racontez-moi ça un peu !

- Mon oncle Roland jouait du cor et déjà pour lui le phénomène marchait. S’il jouait du cor dans la montagne c’est parce que son oncle Charles avait inventé les cols.

- Son oncle Charles ? Ce sacré Charlemagne ? Celui qui mettait des fleurs dans sa barbe et sur sa chemise avant même le flower power, les élucubrations d’Antoine et le mauvais goût de Carlos?

- Plus près de nous c’est mon oncle Léon qui m’a offert ma première guitare. Lui chantait « Riquita », « Ramona », « La Baya » et « Les jolis soirs dans les Jardins de l’Alhambra » en se rasant le matin. Après j’ai hérité de toutes les chansons de l’oncle Georges : que des gauloiseries, des histoires de Germaine, Margot, Marinette, de gorilles en rut et de femelles qui matraquent les gendarmes à grands coups de mamelles. Dans le même genre il y avait l’oncle Bernard qui écrivait des chansons dans les cafés de Montmartre et Pigalle où il passait ses nuits à pitancher et pondre des chefs-d’œuvre.

- J’aimerais tant voir Syracuse plutôt que d’écouter les inepties de mes malades, songe le toubib qui se pose un peu las.

- Il y avait aussi l’oncle Boris, l’oncle Francis, l’oncle André, l’oncle Georgius, l’oncle Pierrot, Tonton Ricet, l’oncle Renaud, la tante Juliette et des tas d’autres. Bref, si je souffre aujourd’hui, docteur, c’est à cause de tous ces oncles qui se sont incarnés en moi.

- Pour les oncles incarnés il n’y a qu’un remède : il faut se gratter la guitare matin, midi et soir !

- Je voudrais bien ! C’est ce que je fais à longueur de temps mais depuis la semaine dernière j’ai un problème : j’voudrais bien mais j’peux point, Docteur ! J’peux plus !

- Ah bon, et pourquoi donc ?

- Je me suis découvert un nouvel oncle. Un furieux ! Un tonton farceur, un malade de la rumba du pinceau.

- Et c’est dérangeant ?

- Un peu, mon neveu ! L’oncle Eustache a tout repeint, les meubles en pichpin, la cabane à lapins et tout mon saint-frusquin ! Je suis obligé d’attendre que ma guitare sèche !

- Bon. Ne vous inquiétez pas. Je vais vous prescrire une laryngite, un gros rhume, une extinction de voix. Vous prendrez du Acapella en gélules et vous éviterez d’aller découvrir Marc Aryan ou d’autres bêtises comme ça chez votre oncle Walrus. Je crois que je vais finir par y croire vraiment à votre « anamnèse avunculaire » !
 

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7 décembre 2019

Mon oncle a tout repeint (version modifiée de décembre 2019)

1
Si tu vas chez mon oncle Eustache
Près des abattoirs de Bezons
Je te préviens pour que tu saches
Tout est changé dans la maison

Refrain
Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint
Le buffet en pichpin la cabane à lapins
Mon oncle a tout repeint Tout repeint tout repeint
Les meubles en rotin La huche à pain
Et la grande armoire en sapin !


2
Un jour les voisins du village
L'ont invité pour déjeuner
Mon oncle se mit à l'ouvrage
Dès qu'ils eurent le dos tourné

Refrain
Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint
Leur lit à baldaquin, les touches de leur clavecin
Mon oncle a tout repeint Tout repeint tout repeint
Leur canapé indien, leur télé, leurs coussins
Et l’ portrait de l’oncle Célestin


3
En arrivant à la caserne
Pour y faire ses dix-huit mois
Mon oncle a dit au capitaine
Vous allez voir, comptez sur moi !

Refrain
Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint
Du simple fantassin jusqu’au chasseur alpin
Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint
Les bazookas en rose, les canons en carmin
Et le périscope du sous-marin (en jaune !)


4
Hélas sa manie imbécile
Ne lui réussit pas du tout
On dut le conduire à l'asile
Mais dès qu'il fut avec les fous…

Refrain
Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint
Au premier les patients qui ont seulement un grain
Au second les foldingues les plus gravement atteints
Au troisième les barjos et là-haut tout là-haut
Dans son grand bureau le dirlo !


Les paroles originales sont de Jean Nohain.
Les refrains 2, 3 et 4 sont de Joe Krapov.

Pour entendre la version 2019 chantée c'est ici
et pour celle de 1933 c'est ici

1 décembre 2019

Le répertoire "rétro" de Laurent Peuzé (1)

C'est bien fait pour moi ! Je n'ai qu'à sortir plus souvent !

Jeudi soir Marina Bourgeoizovna est allé écouter à la Mie mobile, un café à l'autre bout de la ville, un conteur de ses connaissances nommé Philippe Sizaire. Or ce monsieur était accompagné d'un musicien un peu dingue, Laurent Peuzé, dont les chansons, m'a-t-elle dit, m'auraient beaucoup plu.

Comme pour me faire regretter d'avantage d'avoir consacré mon temps à l'analyse d'une partie d'échecs gagnée sur le fil du rasoir, elle a ramené la liste des chansons en question, des vieilleries comme je les adore, écrites entre 1900 et 2000 par des gens éminemment légers et drôles.

Il y en a sept. Je vous publie les vidéos des trois que je ne connaissais pas et des liens vers les quatre autres. Et puis je vous présente le Monsieur, effectivement assez impayable mais que je ne manquerai pas d'aller écouter s'il repasse par ici ! 

"Mon oncle a tout repeint" par Marianne Oswald. C'est une chanson signée Jean Nohain pour les paroles et Hans Eisler pour la musique. Il en existe une version visuellement très intéressante chantée par Elizabeth Mazev accompagnée de Christian Girardot au piano.

1 décembre 2019

Le répertoire "rétro" de Laurent Peuzé (2)

"Evidemment bien sûr" est une chanson de C. Verger et J. Variot. On l'entend ici par Marianne Oswald enregistrée à Paris et accompagnée de l'orchestre dirigé par Wal Berg, le 1er avril 1935. 

Il en existe une interprétation plus récente par Barbara à Bruxelles en 1954 : 

1 décembre 2019

Le répertoire "rétro" de Laurent Peuzé (3)

"Il allait au P.M.U." par Jean Cyrano. D'après Laurent Peuzé les paroles sont de Saint-Granier.
C'est vrai et j'ai retrouvé le compositeur : Ch. Borel-Clerc. C'était ici.



Ont été aussi interprétées :

"Totor t'as tort" de Georges Milton ;

"La Société se corrompt" de Ricet Barrier ;

"La Tyrolienne haineuse" de Francis Blanche et Pierre Dac ;

"Ah oui on en a des légumes" de Marie Bolduc.

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1 décembre 2019

Laurent Peuzé dans ses oeuvres !

Le premier accordéoniste diatonique punk que je rencontre !
Si ce n'est pas de la musique rétro-actuelle, ça y ressemble bien ! 

Plus sérieux (?), une conférence chantée sur Boris Vian à laquelle j'aimerais bien assister !
Ecoutez le calypso blues à 7'20 : trop bien !

27 novembre 2019

ENCORE EUX ?! (1)

04 Rimbaud en 1862 à l'insrtitut Rossat

La vivacité d’esprit, c’est ce qui fait le bon élève. Il sait, de manière inconsciente, le jeu de la tour de Babel et pour peu qu’il naisse à l’époque où l’on enseigne le latin, le grec et les langues étrangères, il fait passer d’un bord à l’autre des vocables du dictionnaire, il traduit tout. Il y aura donc version et thème, rédaction, assouplissement, remise de prix d’excellence et puis, puberté obligeant, rébellion envers le parcours tout tracé par la société.

On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans et moins encore quand on n’a même pas cet âge. On accorde confiance aux proverbes : on croit que la fortune sourit aux audacieux. Arthur brûle le dur et se retrouve en taule plutôt qu’au mont Parnasse. Vous imaginez ce monde-là, kafkaïen avant l’heure, où chaque dévoiement, fût-il si innocent, mérite la prison ? Où tout soulèvement, comme celui de la Commune de Paris, appelle du pouvoir le massacre ou l’exil dans des bagnes lointains ?

Tout pour lui finira, de façon plus badine, dans les mains des sœurs Guinche. Elles chercheront des poux dans la tignasse du beatnik, lui fourniront tout le papier qu’il va noircir avec ses textes incendiaires. A Douai a atterri un élève doué dont il nous reste les cahiers qui ont failli être brûlés.

Mais la fugue est restée en travers du gosier de la mère. Vitalie le réclame, son fiston. Et quand le professeur-rimailleur-sauveteur ramène à Charleville l’adolescent fugueur il pleut. Il pleut des baffes sur Arthur et des noms d’oiseaux sur Georges Izambard. Dans la religion, c’est comme dans la chasse, on fait boire le calice jusqu’hallali. Izambard s’enfuit, piteux, déconvenu et en convient : la bigote n’aime pas Hugo(te) !

Verlaine et rimbaud à londres par regamey_220x256Après… Après on y verra, dans cette histoire, toutes sortes d’abominations. Je ne reconnais là qu’une forme d’adultère et encore, sans avoir aucune preuve de la consommation. On a tant bu, tant bu chez les Vilains bonshommes qu’on se retrouve soûl à monter à quatre pattes l’escalier de la chambre chez Verlaine, enfin chez de Fleurville, où la très jeune épouse, Mathilde, enceinte, dort.

Bientôt, de chambre en chambre, l’insupportable ado, le punk à chien sans chien sème les graines du scandale. Un jour deux hommes partent vers d’autres aventures, l’un laissant derrière lui femme et enfant à naître. C’est à Bruxelles puis à Londres qu’ils vont taquiner la bouteille, la Gueuze, la gueuse, le coup dans l’ale, d’autres drogues, haschisch, opium, prostituées, bibliothèque, jusqu’à ce qu’un jour de juillet 1873 un coup de revolver tranche le nœud gordien de cette cohabitation insensée, mette fin à la domination de celui qui préfère l’impair par celui qui préfère traiter de rinçures ce qui restera à jamais comme le plus bel héritage de la poésie française du XIXe siècle. Rimbaud entreprit ensuite, sans revenir jamais ni sur ces illuminations ni sur cette saison en enfer de devenir un simple, un misérable, un abracadabrantesque vagabond.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 26 novembre 2019

d'après la consigne-ci-dessous.


N.B. La première photo représente la classe d'Arthur Rimbaud à l'Institution Rossat en 1862. Il est le troisième élève assis au premier rang en partant de la gauche.

Le dessin qui représente Verlaine et Rimbaud à Londres vers 1873 est de Félix Régamey.

27 novembre 2019

ENCORE EUX ?! (2)

Je me suis encore livré, en ce début de semaine studieux, à une recherche iconographique en vue d'illustrer la partie biographique de la conférence "Rions un peu avec Rimbaud". J'ai fait quelques jolies trouvailles que je vous livre ici sans trop de commentaires. Je n'ai en effet aucune certitude sur les informations délivrées sur Internet et pas le temps d'aller vérifier je ne sais où. On comprendra pourquoi avec la photo "des deux cow-boys de Bruxelles". On sait ce que l'iconographie rimbaldienne peut provoquer comme guerres et dégâts collatéraux ! ;-)

01 Frédéric Rimbaud le père (sur geneanet) grand format

Dans la famille Rimbaud, je voudrais le père, Frédéric.
Trouvé sur gw.geneanet.org
mais qu'il s'agisse réellement du géniteur, rien n'est moins sûr !

02C Vitalie_Rimbaud_ca_1890


La mère, Vitalie Cuif, vers 1890. Retrouvée en sépia puis reconstituée en grand format
d'après une capture d'écran de chez M. Sotheby's.

03 Frères_Rimbaud_communiants_Vassogne

Frédéric (le frère) et Arthur en communiants ?
Oui, car on trouve ceci chez Madame Wikipe :
"Frédéric et Arthur Rimbaud en communiants.
1866. Photographie chez Vassogne, Charleville, papier albuminé 21,5 x 14,5 cm.
Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale de France (Rés Ne 81F).

mathilde mauté_par alphonse liebert

Mathilde Mauté de Fleurville (la jeune épouse de Paul Verlaine)
photographiée par Alphonse Liebert vers 1870.
H 105  x  L 65 mm. Collection privée.

Document trouvé sur le site de la Fondation Mons 2025.
Rappelons que dans la ville de Mons en Belgique Paul Verlaine a purgé deux ans de prison
pour avoir joué au cow-boy armé dans un hôtel de Bruxelles 
et, accessoirement, blessé au poignet le jeune Arthur R.
qui avait pourtant retiré sa plainte.

27 novembre 2019

ENCORE EUX ?! (3)

 

Rimbaud par Cazals chez Alain Bardel



Rimbaud par Cazals (avec l'ombre de Verlaine !)
récupéré chez Alain Bardel


Rimbaud silence

Image contemporaine récupérée sur Pinterest.

roche_10

roche_ferme_cuif_639px

Deux vues de la feme de Roche, la propriété de Vitalie,
récupérées chez Alain Bardel .

Verlaine Carjat_crop_crop

Le portrait de Verlaine en 1871 par Etienne Carjat
récupéré chez Rimbaudpassion.canalblog.com

Verlaine et Rimbaud 1873 Bruxelles

"Les cow-boys de Bruxelles ,1873 !" est un photomontage apparu en 2016 sur la toile et à propos duquel les Rimbaldolâtres se sont interrogés : "C'est-y eux ou c'est-y pas eux ? ". Les visages sont en fait ceux des portraits faits isolément par Carjat.
Je suis bien content de ne pas être le seul retoucheur stalinien de la blogosphère !
On peut lire ici, sur le site Rimbaudpassion.canalblog.com  plein de choses sur ce double portrait mystificateur.

Rimbaud par Forain lefrere_correspondance++

 Et enfin, tout frais trouvé de ce matin chez Alain Bardel , un portrait de Rimbaud par Forain, validé par Jean-Jacques Lefrère et dont l'authenticité est contestée par Jacques Bienvenu. La guéguerre des images continue !

Rimbaud par Forain

27 novembre 2019

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1920-10 DU MARDI 26 NOVEMBRE 2019 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Le jeu des huit mots

(à partir d'un mot acrostiche ou pas)



Cette consigne est empruntée au livre de Pierre Frenkel "90 jeux d'écriture : faire écrire un groupe" où il figure sous l'intitulé "jeu des cinq lettres". L'animateur l'a adapté au nombre de personnes présentes à l'atelier à cette séance.

Chaque personne écrit son prénom en haut de la feuille puis, verticalement, sur le bord gauche de la feuille, huit lettres qui peuvent former un mot comme on fait pour un acrostiche (ou pas).

Les feuilles tournent vers le voisin ou la voisine de droite qui utilise une des lettres comme initiale d'un mot ou groupe de mots qu'il écrit sur la feuille. On fait tourner huit fois. Lorsque la feuille revient à son point de départ on se retrouve avec huit ou neuf mots que l'on utilise comme on veut pour écrire un texte (insertion dans l'ordre ou pas dans le texte, écriture de plusieurs petitis textes à partir de chaque mot, mise en valeur du mot acrostiche, etc.).

Voici les neuf logorallyes distincts sur lesquels nous avons planché chacun.e dans notre coin :


CHAPELET : cucul la praline, Hilare, adultère, Père Noël,épilation, lapin, excommunication, tartiflette

ALBATROS : angélique, licorne, bonbon, adultère, tapas, rosière, oriflamme, sombrero

ADULTERE : adoration, détournement de mineure, urticaire, laitue, tendresse, entendu, rustine, escargot

NATIVITE :    numérotage, amitié, tartiflette, inimaginable, valse, interdit, tartine, édénique

                       Edition, Bibliothèque, divorce, fastoche, aventure, macramé, versatile, attention

VICTORIA :    Vive, Isaure, croquignolesque, tartignole, olive, rasade, itinéraire bis, adultère

ACROBATE : adultère, chenapan, rendez-vous, origami, bretelle, aérien, téton, escarpolette

VAGABOND : vivacité, audacieux, gosier, adultère, bouteille, opium, nœud, domination

SUSCITER :   Secret, ululement, scarlatine, crocodile, idole, tétine, éveillé, racines
 

AEV 1920-10 adultere-et-consequences_1-1555259150

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