Battmanu aux Apéros poétiques de la Bogue à Redon le 29 octobre 2023
Redon, la teillouse ou la Bogue, suite.
Même si on a vu pas mal de nouvelles têtes à ces deux scènes ouvertes du grenier à sel, c'est toujours un réel plaisir de retrouver les habitué·e·s du lieu. Parmi ceux-ci l'excellent Battmanu qui était le M. Loyal des apéros poétiques du dimanche. Il nous a gratifiés d'une belle description d'un hôpital. J'ai d'abord photographié l'homme puis filmé la fin de sa prestation. Comme j'ai enregistré toute la session, j'ai procédé à un petit collage et voilà le résultat. D'autres diaporamas sonores suivront sans doute la semaine prochaine. Ce serait idiot que tout ça se perde !
Le texte est publié ici : https://www.deviantart.com/battmanu/art/Je-suis-un-patient-623470460
et l'activité du slammeur peut-être suivie ici : https://battmanu.home.blog/
Portraits d'artistes aux Apéros poétiques de la Teillouse à Redon le samedi 28 octobre 2023 (3)
Portraits d'artistes aux Apéros poétiques de la Teillouse à Redon le samedi 28 octobre 2023 (4)
Portraits d'artistes aux Apéros poétiques de la Teillouse à Redon le samedi 28 octobre 2023 (2)
Portraits d'artistes aux Apéros poétiques de la Teillouse à Redon le samedi 28 octobre 2023 (1)
Respectons la tradition ! Surtout saluons la pluralité et la diversité des expressions poétiques !
C'est bien pour cela que je me rends chaque année où c'est possible au Grenier à sel de Redon où ont lieu les apéros poétiques de la Bogue ou de la Foire teillouse, on ne sait plus comment il faut dire ! Et pour rester dans la série des habitudes bien ancrée, je vous livre - de manière antidatée ! - le trombinoscope des intervenant·e·s. *
* Quoi qu'en pensent les vieilles choses qui nous gouvernent, je trouve bien pratique pour ma part l'inclusif point médian et je rigole doucement quand le tenant de la "start up nation" s'en va inaugurer sa très joye-use cité de la langue française à Villers-Cotteret et condamner "l'air du temps" ! ;-) !
C'est l'ami Anthony qui faisait le M. Loyal ce samedi. Rude tâche qui consiste, avant d'annoncer les poètes, slammeurs et chanteurs, à bien positionner le seau qui recueille l'eau qui tombe d'une fuite dans le toit ! Cette teillouse 2023 fut abondamment arrosée !
CASTOR ET MOLLUX
Comme je n'avais pas droit au bernard l'ermite qui est un custacé, je suis allé repêcher Bernard Lelou et Ricet Barrier qui connaissent hyper-bien les fonds sous-marins vu qu'ils sont responsables aussi de "La Java des hommes-grenouilles". J'ai donc enregistré "La Moule", une chanson que je connais depuis longtemps, que j'ai réentendue interprétée par "Les Voyous" le 21 juin dernier et qui est aussi au répertoire de mes beaux-frères musiciens.
Mais je ne suis pas ici pour raconter ma vie et je m'étonne juste que ce titre, interprété par les Frères Jacques, soit devenu "La Marchande de poissons". Tout le monde s'en fout, Joe Krapov ! Ils font ce qu'ils veulent !
A part ça, je regrette bien, pris par le temps, de n'avoir rien pu écrire sur les jumeaux célestes, Castor et Mollux. OK, je sors !
Écrit pour le Défi du samedi 791 d'après cette consigne : mollusque
OÙ YANG FU CONSOLA LI PO, OCCASIONNANT AINSI À SON PARCOURS UN TOURNANT IMPORTANT
A Paris, au « Luco », grand jardin public où il y a un bassin, un palais, un guignol, moult badauds flânant, un pavillon Davioud, un jour qu’il faisait chaud, Mirza, grand danois, lâcha Nino, humain distrait qui chantonnait car composant : Nino fabriquait, pour son job, du 45 tours rock’n’roll ou soul music, un boulot fort harassant ! L’inspiration lui arrivait surtout quand il baladait son mâtin.
Un instant plus tard, au Boul’Mich, Azor, chihuhua vif dont Li Po avait l’usufruit, tira sur son licol, calta au diable, disparut au loin, laissant là pantois son doux amphytrion. Navrant instant quand la distraction vous contraint au constat d’un abandon, d’un fiasco, d’un gâchis. Chagrin colossal ! Ô sanglots longs sans violons ! Yang Fu qui l’accompagnait la conduisit pour consolation dans un bistrot voisin.
On s’installa au fond du bar. Il fallut d’abord ouïr l’aboi inamical d’un carlin mastard qui trônait là, truc laid contrastant fort par rapport à un joli tanagra au frais minois, sa proprio, qui lui fila un coup au bas du dos afin qu’il tût son cri un chouïa trop anti-maos !
Yang Fu amorça son laïus apaisant :
- Disparu, Azor ! Au bout du boul’ Mich, parti saillir Mirza ! Salopard ! Il a fui, suivant son instinct animal. Assassin ! Bâtard ! Tu valais pas qu’on t’aimât , corniaud ! dit Yang Fu. Voilà la fin du nirvana canin, ma pôv Li Po ! Vas-y, brais dans mon giron ! Paris a pris ton paradis, ton compagnon à poils ras, ton chihuaha. Tu l’adorais ! Mais stop ! Quand nous aurons fini nos boissons, allons dans mon kot voir mon minou, doux, câlin, mignon, amusant, poilu, taquin, moustachu mais aussi griffu !
- Un chat ? Tu as un chat ? Tu m’l’avais pas dit !
- Un chaton.
- Son nom ?
- Amour !
- Oh oui, allons-y ! Garçon ! L’addition !
Soudain, Li Po fixa Yang Fu. D’un coup tout lui plut : sa voix, son corps, son allant. Plus tard dans la nuit son pubis charmant, sa façon d’assaillir qui la fit rapido jouir dans un simili-viol du doigt introduit qui fouaillait la toison, chvirait l'horizon, chamboulait la raison, sans fin, par pur plaisir. Ô nuit d’initiation, d’introduction à Sapho, d’introït au son du Gloria dans LGBTQIAworld !
Fissa-fissa, Azor, vagabond à poil ras qui courait dans Paris suivant son compagnon danois, chut dans un oubli total !
Ainsi, du fait d’Azor, du futur promis par Amour, Li Po suivit Yan Fou dans son gourbi tout là-haut, plac* G*org*s P*r*c.
Coloc, PACS, grand amour, tous trois sont toujours là aujourd’hui.
P.S. Qu’arriva-t-il à Nino dont on parlait à l’incipit ?
Il raconta tout ça sur un 45 tours. Il chanta la disparition du cabot Mirza. Trouva-t-il lui aussi un compagnon ? La chanson dit nada quant à ça !
Ecrit hors délai pour le jeu n° 87 de Filigrane d'après cette consigne
(La plaque de rue inversée que l'on voit dans le fond du café
méritait évidemment un traitement sous forme de lipogramme en e !)