Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 04

4. Réglez-lui son compte !

Ce qui réconforte avec les pagants, c’est qu’ils ont le culte de l’oseille. Bientôt le barouf se déplace jusqu’à la porte du château. Ca gueule à gorge d’employé si bien que le grand chambellan, le sire Akachté, est obligé de descendre s’entretenir avec les agités.

- Cette fois tu ne nous enverras pas nous faire beurrer la prostate, Akachté ! Imagine une grosse bête de trois mètres cinquante de haut, large comme deux vaisseliers, ventrue, maffue, bouddhique ! Ce monstre-là vient de débarquer dans la zone ! Il boulotte tout ! C’est la confusion, la grande pagaille, le toutim des toutims, le chabanais du diable, le grand bidule. Il est un peu gonflaga, l’autre brindzingue de venir prendre son brique-feust chez nous gratos, tu trouves pas ?

- Je ne demande qu’à vous tirer du bousin, les bouseux mais arrêtez de bragueuler d’abord ! C’est quoi le problème ?

- Qu’on briffe du caviar, du foie gras ou du riz à l’eau, la pause bouftance est inévitable. Seulement si vous ne flinguez pas l’autre tartignole qui boulote nos troupeaux, vous allez faire balpeau autant que nous, côté tortore !

- Alors là mes gueux on vadrouille en plein cibroque. Je doute de tout !

- Mais y sont devenus dingues dans cette branche de la famille ! Complètement carbonisés de la coiffe ! Vas-tu comprendre qu’il y a péristyle en la demeure même pour tézigue ? Le maintien de l’ordre c’est pas nos oignes ! Aux roycos d’ici de se casser le chou. D’habitude ça nous reste sur la patate, la façon qu’on nous traite au château. Mais là c’est carrément de l’agri-bashing. Alors là vous allez vous secouer sinon vous allez tâter de la fourche dans vos dargifs d’aristograttes de mes deux en plus du chalumeau de l’autre guignol !

Akachté calte penaud faire son rapport à qui de droit.

Publicité
Publicité
28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 05

5. Du mouron à se faire

05 Du mouron à se faire 51KxF5oCJpL

- Majesté ! Majesté ! Y’a les paysans qui bélochent à la porte comme quoi y’a un gazier loufdingue qui barbote leurs brebis !

- Faites pas l’oiseau d’mauvais Auguste, je vous en prie, Akachté ! Un dragon chez nos pégreleux ? Vous pédalez dans le pop-corn, chambellan ?

Le vieux avait la tête de l’emploi royal avec sa casquette en peau de fesse luisante comme une engelure et sa p’tite couronne posée dessus. Sans parler de sa bouille de casse-noisette man !

- Il s’agit de Lubrizolle la Défouraille, un loustic pas fréquentable, condamné à mort par accoutumance je crois bien, et qu’on m’avait dit espadrillé en Amérique latoche. Je ne voudrais pas infecter votre beau moral, Sire, mais j’ai idée qu’on tient une période de cerise tout ce qu’il y a de piqué des vers !

- Quelle avanille ! s’exclama le Roi. Mes forces ont mis les adjas. J’ai du carat et mes muscles ressemblent à des souvenirs !

C’est vrai qu’il semble s’affaisser des méninges, le birbe. Se débattre dans le yaourt, amertumer, anxieuser.

- Je me livre à une étude rigide de notre situation, Majesté : elle ne vaut pas un pellos !

- C’est sûr qu’il y a de quoi pessimister vilain mais avant de furaxer ou de déprimer grave vous allez me convoquer nos officiers de la garde.

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 06

6. Messieurs les hommes

06 Messieurs les hommes 41UnLlxJ5WL

- Vous êtes toujours là à vous branler les cloches en pleurant sur vos canassons fourbus ! C’est le moment de caracoler des meules, de vous cloquer un Clémenceau dans le moteur ! C’est l’heure d’homicider, de cocoriquer, de dessouder, de désastriser, d’en avoir ou pas comme que disait l’Ernest aux mines gaies !

Ils s’étalaient sur leur trente et un, bioutifoules comme des pissotières repeintes. On ne leur avait pas astiqué les tympans au sirop d’chef depuis longtemps à la fine équipe ! Tirer des coups de pétard dans les glaces, briser les boutanches du bar, bref déclencher un western de bistrot corse un soir d’autonomisation, ça ils savaient faire, ces clowns ! Mais dès que ça devenait dangereux, ils fermaient les yeux, ils autruchisaient à outrance comme s’ils entravaient ballepeau à l’injonction « Au turf ! ». C’est sûr qu’il fait meilleur barbecuter le soir au photophore tandis que le rosé de Provence froidit dans le bac à glaçons plutôt que d’aller tailler des rumsteacks dans la barbaque de Casimir le dinosaure !

Alors oui, les implacables, les décideurs d’exécutions, ceux qui ont fait périr tant et tant de gens… ils ont les flubes, les jetons, les copeaux, les foies, la chiasse noire, les grelots, le traczir, les boules à zéro, les chaleurs, le taf, la mouillette, les chocottes ! Moi ça me foutrait le bourdiche de mater ces illustres messieurs blêmes et pétrifiés.

- Ca vous défrise, ce dragon, Majesté ? Nous, les problèmes de décolorants des perruquiers on n’en a rien à cirer. Les croquants…

- Nous on belliqueuse pas ! On vient ici en touristes !

- Je me sens fichtralement marri (et même Joseph) de ce coup du sort !

- Vous avez remarqué comme il fait un temps à se barrer à la cambrousse, manière d’aller se traîner le dargiflard sur les belles fourmilières ?

- Il n’est pas question de se pieuter dans l’immédiat. C’est un conseil de guerre ici, s’énerve le chamballan.

- Ah mais c’est qu’on est des bonshommes à solde, nous autres : la pagouze en fin de mois, les primes, les notes de frais. Du surnaturel mythologique genre cracheurs de feu à écailles, c’est pas inscrit dans les statuts du fonctionnaire médiéval qu’on doive frayer avec ! C’est effrayant, votre truc !

- Ca vous paraît pas un peu louftingue a vous autres, une branquignolade pareille ?

- Heureusement que l’honneur est en voie de disparition sinon avec la pléthore d’individus en grouillance sur le globe ça serait la bigorne permanente

- Vot’ conduite est inqualifiable, vitupère le monarque. J’devrais dores et n’avant en informer l’bâtonneux, l’garde des sottes, le suce-titube, le pauv’ cureur d’la République mais vu qu’on est encore un royaume je n’en f’rai rien et je vous mets juste au coin avec le bonnet d’âne sur la tête. Sans compter que vous êtes tous dégradés et priés, messieurs les anciens combattants d’enlever la batterie de cuisine en vitrine sur vos poitraux d’Hercules de foire. Oui, j’ai bien dit un poitrail, des poitreaux. Bande de beaufs ! Addicts au beaujolpif ! Bons qu’à becter la paillasse jusqu’à midi !

- Vous permettez , nous on déclare forfaiture : une rixe dans laquelle y a des coups à prendre, c’est du suicide ! Si vous décrétez le branle-con de baba ne vous étonnez pas de voir les œufs-nuques pétocher !

- C’est vrai, Il commence à nous cavaler sur le haricot le seul métrabord-à-prédieu !

- C’est ça, caltez si vous voudriez pas que je fisse un malheur ! Blêmit le roi.

- Mais, nom de fichtre ! Qu’est-ce qu’il débloque ce vieux schnock ? Y se prend pour le grand chandelier du Rèche ou quoi ?

Et là-dessus les empaffés se cassent !

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 07

7. Mon culte sur la commode

07 Mon culte sur la commode 51MGBJRMAPL

- Oh cette panade ! Cette soupe de merde ! Un schprountz pareil, y’avait lurette, non ?! se lamente le chambellan une fois qu’ils ne sont plus que deux dans la pièce.

- Vous voyez, Akachté, à force de rien glander, ils se sont mis à arpenter dans le goudron. C’est cache-cache jambonneau pour les faire bosser, ces gluants du bulbe ! Le dragon chouraveur, c’est le caddie de leur saucisses ! De toutes les façons ils l’ont toujours eu bonne pour courir s’barricader aux cagoinces quand ça bastonnait trop fortement ! Ah les pleutres ! Ils ont les ratiches qui jouent le concerto pour dominos et castagnettes en pétoche majeure de J. Glaglate ! Atrophiés de la coiffe, pis qu’un ministre de l’intérieur !

- Les temps ont changé, se sont durcis. Autrefois Majesté vous n’auriez jamais toléré ce genre de pirouette arnaqueuse.

- Cessez de Monamantdesaint-jeantiser, voulez-vous ? Si c’est du passé, n’en parlons plus. Quoi qu’il en soit on est dans la bistouille alors on ne chipote pas sur les moyens d’en sortir. Une autre idée derrière le bulbe, mec ? Allez-y ! Accouchez ! Je suis prêt à tout entendre.

- Bon je crois qu’il est impossible de nettoyer les écuries d’Audiard en deux coups d’écuyère à Pau ; on va devoir faire appel aux travelos de recul de chez Vatican S.A. J’aime pas la façon qu’ils ont d’être enchastés dans leurs idéaux mais y’a pas d’autre moyen de régler ce problo que de faire appel à leurs sévices !

Ca le cloue un brin le roi que le sire Akachté ait autant de ressources.

- Vous avez des nouvelles du pape Aguenot III ?

- M’est avis qu’il doit rester en marge des affaires et cancreler béatement du bourbon en faisant friser ses poils de bide au soleil. Mais je connais un de ses sous-traitants.

- Vous voulez bien me torcher une babille bien sentie à ce zigue ?

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 08

8. Laissez tomber la fille !

08 Laissez tomber la fille

- Si je vous sors de la mistouille, je demande à ce que vous convertissiez vos ouailles à mes croyances, qu’il balance le San Giorgio majoré.

- Vous êtes sûr que la main de la Princesse vous suffirait pas ? La main et le reste, œuf corse, parce que mes croquants, c’est comme mes sbires, rien ne rentre, on peut rien en tirer. Ces salades religieuses ça prend toujours avec les mistonnes du bas peuple mais les gus, c’est plutôt des jambecasseux à béquilles, côté spiritualité. On n’est pas encore rendu au Moyen-âge alors pensez, la Renaissance, c’est loin !

- Vous vous attendez à ce que je vous arrange vos bidons en deux coups les gros, n’est-ce pas ? Seulement voilà, j’ai un tarif spécial. Je réclame pas d’artiche, je convertis en devises ! Celles des dix commandements !

- Regardez là bien encore une fois. Une Libyenne exceptionnelle, couverte de diams, pucelle à n’en plus pouvoir, riche à crever et chiément portée sur la bagatelle. L’genre de personne que son gabarit est certainement conforme à vos aspirateurs. Matez-moi ça !

San G. c’est un type qui fait son blaud et rien de plus. Toujours acharné de pets en câpres et que je te sabre au clair et que je t’allons-z’enfance pour un oui, un niet, une allocution, une allocation…

- Mon gars dans la vie faut toujours voir grand ! lui avait-on appris chez Mercenarium Ltd. Avant de te lancer, fais tes classes ! Tu as choisis « The » bonne école où on t’enseignera le baobab du métier de la manière la plus nec et la plus ultra qui soye. Même si tu es de nature marginale, tu trouveras toujours un petit turbin pour affurer ton minimum vital après être passé chez nous.

Ainsi fut-il élevé. Fuyant la morne bourgeoiseté dans toute sa pompière hideur, il grimpait sur son grand bourrin de bataille et partait à l’aventure. Et ça le branchait bien. Par contre c’était la première fois qu’il voyait deux pelés marchander les prix du marché en lui faisant miroiter un paiement en nature. Et quelle nature !

La frangine est carrossée de première. Quand on est choucarde comme elle pas besoin de savants déshabillés. Quant à l’avant-scène de la demoiselle alors là, bitos ! Waoh ! La Baby-dolleuse ! Elle a un poitrail tel un capot de jeep, deux bacs à lait colossals avec des embouts gros comme des poires vouiliamse. Oh pardon faut voir comment qu’elle y va du balconnet, la pécore ! San-G. ignore si elle s’est fait bricoler les frères Goncourt mais ils planturent vachement et se tiennent parfaitement dans le monde.

Et elle a le baigneur monté sur roulement à billes. Jamais maté un joufflu pareil ! Il a été modelé par un luthier, son balancier arrière ! On a l’impression qu’il fait signe de s’approcher, son bonheur du jour ! Avec ça le plus gracieux sourire que les barbouilleurs de la Renaissance italoche dont on causait juste à l’instant cloqueront jamais sur un visage de madone !

Et ça vous hypnotise depuis les crins jusqu’aux orteil en passant par la membrane médiane, le gros côlon (Christophe pour les dames) et l’artère iliaque interne ! Une capricieuse qui capite de la prunelle comme ça et dont les ondes de choc vous trémulsent le glandulaire, on aimerait la plaquer contre soi, soulever son capot et lui glisser langoureusement son oncle Benjamin entre les cuissettes.

- Je vais réfléchir, dit calmement Saint-Georges. Ca se trouve où, Lubrizolle ?

- Vous suivez le nuage de fumée. En cette saison les barbecues sont interdits chez nous mais il se fiche des couvre-feux comme de l’an 40, cet animal-là !

- Qu’est-ce qu’il y a eu en quarante chez vous ?

- Ben l’assassinat du roi Ptolémée par Caligula, comme partout ailleurs ! Vous ne célébrez pas ça, vous autres, les Chrétiens ?

« Ca m’aurait fait pleurer les fesses de caner avant d’avoir reniflé l’odeur particulière qui flotte sur ce patelin ! » songe San-G. en retour et en y allant.

Publicité
Publicité
28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 09

9. Va donc m’attendre chez Plumeau !

09 Va-donc-m-attendre-chez-plumeau

C’est toujours pareil quand on algarade en ville. Les badauds pullulent comme des cellules en tumeur. Faut dire que le match d’aujourd’hui est gratos et d’importance ! C’est Lubrizolle qui dégaine le premier, verbalement, pour commencer.

- Si tu crois que je vais faire allemande honorable rien que pour tes belles châsses, tu te goures lourdement San –G. ! fanfaronne l’écailleux. Alors c’est ça l’Anus déi qui police les duplicata du monde ? Je rigole !

- C’est entendu. Je frèrezhumine d’emblée, moi. La main tendue, le cœur prompt, les labiales parées pour la bisouille au lépreux. Mais y’a des limites au passage de bornes ! T’outrecuides, la bestiole ! Ca va dégénérer en où est-ce terne, notre échange !

- Et ta sister, elle est inculquée de tapinage sur la voie biblique ?

- Caoutchouteux du bulbe !

- Décambute, ébloui du promontoire !

- Je vais t’emboucher un coing, comme disait un fabricant de confitures !

- Embourbé du chignon ! Zinzin ! Follingue ! Obscurci de la coiffe !

- Va te faire engoncer chez les zoulous, eh, grosse fiotte faisandée !

- Ah dis donc, je me retiendrais pas, un presse-varices qu’à tort ton acabit j’y morflerais la gogne jusqu’à ce qu’il existe plus !

- Si je te touche, t’auras plus la force de porter quoi que ce soit même une plainte, hé, concombre ! Je peux déjà t’annoncer que ta dernière molaire va faire naufrage ! Et tes étiquettes, pour les recoller faudra une drôle de seccotine, je te le dis ! Quant à ce qui concerne ton renifleur, c’est pas la chirurgie hystérique qui pourra lui redonner de l’apparence !

Saint-Georges se la joue Robert Redford. Il murmure à l’oreille de son cheval :

- Dans quèques instants on charge sinon il va nous enlever les amygdales au chalumeau. Surtout, pas d’attendrissage ! Ce chien des baskets viles, tout ce que je peux faire pour sa pomme c’est de lui filer un atout définitif pour l’envoyer direct au paradis des cadors !

- Alinéa jacte à l’aise ! Allez, c’est l’heure de s’altercater !

Vlan ! Un chtard dans le museau du débloqueur ! Le ziguche le reçoit plein cadre car Saint-Georges a à-piedjointé sa poitrine avec un bel élan et avec la lance en avant. Le bestiau branle du manche.

- Allez ! va faire coucouche-panier dans la boîte à dominos, amateur ! Il en sera terminate pour ta pomme à brève déchéance ! rétorque Lubrizolle

Et c’est vrai : l’’avoinée qu’il lui mets endormirait tous les encaisseurs de la Banque de France ! San-G.hésite à lui balanstiquer un nouveau parpaing, plus appuyé que le précédent. En fait il n’hésite pas longtemps ! Le Saint-Georges c’est un beau folklore tant qu’on ne lui cherche pas des noises mais que des enrobés viennent lui chercher des morbaques dans l’Eminence et vous verriez cette brutale désaffection ! Il chope l’affreux par le colback, l’amène à vingt centimètres de lui et lui file un coup de boule dans l’écrin à ratiches :

- Je n’éclate pas, moi, je n’explose pas, moi, je cataclysme !

Il ne s’agit pas de barguigner. En face le vieux mammouth périlie en force. Il ferre de lance. Il abordage.

- Tu vas voir comme je maîtrise l’artisanat passageatabesque, mon pote ! éructejactante-t-il.

- Avec l’aimab’ participante de Mam’zelle Ascalon mon épée qu’ici j’présente et qu’est une surdouée dont d’laquelle j’ai complété l’éducance par des cours assez lérés, j’vas entreprendr’ vot’ formation ou plutôt votre transformation en tartines de pâté !

- Tu vas voir comment que je vais t’offrir l’éclairage au néant ! D’un crochet à l’estom ! Tiens ! Prends ce pain d’une livre dans ton clapoir !

- Je vais te foutre la brioche à claire-voie ! Je vais corriger ta butorderie, gros nazebroque ! Où es-tu passé ? Tu te figures que c’est le moment de jouer à cache-cache ? Ou bien t’as les jetons ? Hein ? C’est ça, t’as les cannes !

Et puis Saint-Georges fait un signe de croix et porte le coup de grâce, enfin le coup grâce auquel le combat cesse faute de cons se battant.

Un zig qui culbute du troisième étage fait un drôle de barouf en atterrissant. L’enflure a peau verte fit « Plaf ! » de même. Le dragon blêmit, rougit, jaunit, verdit, violit, marronit (comme saint-Laurent du), orangit, arc-en-ciélit puis reprit tant bien que mal sa couleur initiale. Une violente nausée lui secoua l’alambic. Ses gémissements, mes amis, une splendeur ! Vous assisteriez à une agonie pareille dans la vie que vous alerteriez les mecs de « Cash investigation » pour qu’ils la camérassent !

- Cette fois c’est la fin, Jane ! confesse-t-il de carne-avale. Me v’la fourré jusqu’à l’épicentre ! Les pumas piaillent dans les betteraves ! Je me sens bon pour le pardosse en sapin véritable ! Adieu, je me retire de ce monde de perdisance !

Il émet encore quelques bouts de râles et se fout aux abonnés absents. Il a biché le tête-en-os qu’est une maladie qu’on s’remettait pas à l’époque et il a défunté dans d’atroces souffrances. Ca n’était pas qu’il eût quelque chose contre les services de l’Etat-civil mais il avala bel et bien son extrait de naissance.

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 10

10. Champagne pour tout le monde !

10 Champagne 51KQTJBWGML

La princesse se jette contre lui, le pubis en offrande, et le gratule à mort, comme quoi il est mieux que Superman, Rambo et autres cons de la mythologie cinémateuse

- Croyez-le cher chevalier, souffle le roi en venant le féliciter, grâce à vous j’ai une aurore boréale dans le Lustucru, vous m’avez ôté une sacrée épine du lupanar !

- Y reste plus qu’à envoyer le carbi, mec, répond San-G. Le fric, l’oseille, le blé, l’artiche ! Le pèze, la soudure !

***

Lorsque le soleil commence à rougir le sable à l’horizon, à l’heure où le chacalot (ou petit chacal, qu’il ne faut pas confondre avec le cachalot) jappe pour appeler sa maman aux pis gonflé, Saint-Georges se découpe en ombre chinoise sur le grand rond rouge mais il ne fredonne pas « I’m a poor lonesome Croisé » pour continuer son petit bonhomme de Michelin. Il ne chemine plus seul. Dans cette version-là il a embarqué la princesse et il lui déclare, toujours aussi stylé : « J’ai déjà maté une quantité gastronomique de culs mais des aussi bathouzes que votre chaloupe, rarement, chère mââme ! ».

- Tout ce bigntz organisé en pure perte ! se lamente Jésus du haut de sa croix en songeant aux œuvres à venir de Michel Onfray.

Quant à nous, amis lecteurs et amies lectrices, allons boire le dernier de la journée. Je crève de soif depuis le temps que je m’aiguise la menteuse sans mouiller la meule !

 

25 août 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 56, Désinvolte

200821 Nikon 083Si tu crois que je vais prendre de mon temps et noircir du papier pour te raconter l’histoire de Saint-Georges et de son dragon, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate, mon pote ! A quoi ça servirait sinon que Monsieur Wikipédia se décarcasse pour ramasser toutes les petites herbes de provenances scientifique et historique diverses qu’il met dans son encyclopédie au piste-tout ?

Déjà il faudrait que je sache où se trouve la Libye parce que, tu vois, c’est là-bas que se déroule l’action. Et moi, la Libye, ou plutôt l’alibi pour mon inculture géographique, je suis comme tous les Français, j’en ai pas. Je ne sais pas où ça perche, Normand, les Tripoli à la mode de Caen !

Mettons que c’est au Sud de la Loire, quelque part en Afrique, là où il y a plein de sable et de cailloux. Et déjà, tu vois, on imagine mal des paysans élever des moutons dans ce paysage-là. Qu’est-ce qu’elles boufferaient, ces bêtes ? Des farines animales importées ? Ce serait déjà plus crédible si les bédouins du coin élevaient des dromadaires mais bon, je ne suis pas sûr que ça se mange, ces animaux-là. C’est comme le pangolin et la chauve-souris, je n’en fais pas mes choux gras et j’imagine que le dragon non plus.

Parce que là-dessus, complètement irréaliste surréaliste, arrive dans l’austère décor rien moins qu’un dragon flamboyant ! Tu saisis le topo ? Le bestiaire mystique des cathédrales moyenâgeuses qui sort de la pierre pour vivre une vie de cocagne dans un pays où les mecs sont pas très avancés. « pas encore entrés dans l’histoire » comme a déblatéré Sarko.

Pour sûr, dans la réalité ce bestiau-là n’a jamais existé et il devait s’agir d’une bande de pillards un poil exaltés, menés par un nommé Ibn al Drakhoun ou un blase à la con dans ce genre-là.

200821 Nikon 087Maintenant, bien sûr, il faut les comprendre les gilets jaunes autochtones. Ils sont un peu comme les nôtres. A toujours se faire bouffer la laine sur le dos on se trouve un poil dépourvu quand le fisc s’en fut venu. Alors, carrément, quand le taxman verdâtre s’empare de leur matière première, le mouton lui-même, ça panurge d’aller sonner à la gendarmerie et les paysans-éleveurs remuent leur scôtelettes.

Après ça, je suis désolé, le scénar est quand même un chouïa bien pourave ! Il y a autant de mou dans la corde à neuneus du pitch que dans le genou du Macron local !

Comment ? Le potentat et son élite ne sont pas capables de se débarrasser d’une bande de voyous de banlieue ou d’un ours des Pyrénées à quatre Carpathes ? Mais qu’ils s’en aillent tous, alors !

Infoutus d’envoyer un escadron de CROS (Compagnie Régulatrice de l’Ordre Saharien) qui réglât le problème à coups de crosse ? Pas équipé en LBD ou en Rafales ? Mais qu’est-ce qu’il foutait Le Driant à l’époque ? Il dansait le laridé au premier Festival interceltique ?

200821 Nikon 090Je sais déjà ce que vous allez me dire : à l’heure actuelle aussi on a une opération Barkhane sur le dos pour sécuriser le honni soit qui Mali pense. A croire que la faiblesse du genou est héréditaire par là-bas, chez l’Ubu de Libye ! Allons, un peu de sérieux ! C’est du bricolage propagandiste et prosélyte, tout ça ! Car bientôt un cavalier surgit hors de la nuit. Son nom, il le signe à la pointe de l’épée d’un J qui veut dire « Jojo » ! Et d’une croix qui veut dire « position du missionnaire obligatoire et interdiction du boogie-woogie avant la prière du soir ».

D’où il sort, cézigue, Saint-Georges ? De Lydda-ccessible étoile ? Il a lu sur les réseaux sociaux un appel à la résistance et il est venu jouer au djihadiste à sa façon ? Ou bien ce sont les caves du Vatican qui se sont rebiffés et qui ont décidé d’envoyer quelqu’un pour évangéliser ce patelin où ça devenait n’importe quoi ? "Ca n’est jamais que trois bouts de cailloux, mais sait-on jamais ? Peut-être qu’on y découvrira du pétrole, plus tard ?".

Quant à l’histoire des jeunes gens otages et de la princesse, ça a été un truc bien tordu mais bien pratique d’imaginer un dragon qui les réclame pour les bouffer. N’aie crainte que s’il s’agissait réellement d’une milice d’obsédés sexuels en manque les jouvenceaux auraient peut-être préféré passer dans la casserole que à la casserole.

Mais j’arrête car je sens que je deviens cynique. Surtout j’ai autre chose à faire que de t'ennuyer avec cette légende christiano-disneyenne : j’ai mes mots croisés à terminer et je bute sur cette définition d’un mot de dix lettres : « Traite le sujet par-dessus la jambe ».

N.B. L’auteur de ce torchon se montre désinvolte jusque dans le choix de l’illustration : il a choisi en effet une photo, prise par lui en août 2020 dans l’église du Juch (Finistère) et montrant la statue de «Saint-Michel terrassant un diable» !

14 août 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 55, Rétrograde

Le commissaire Maigrelet était en train de cuisinier un suspect nommé Hafez el Salad. C’est peu de dire qu’il en racontait, des salades, pour se défendre et de fait c’était un drôle de propriétaire de parc zoologique : il tenait aussi mal, ce zozo, sa boutique que sa comptabilité. Ca faisait un sacré bout de temps déjà que Maigrelet lui appliquait la chansonnette et il s’apprêtait à faire monter du raki et des fallafels de la brasserie voisine quand un greffier vint perturber l’interrogatoire.

- Commissaire ! Il y a une urgence rue des Rosiers d’Ispahan ! Un crime sanglant et pas commun !

- J’arrive !

Il attacha son porte-sabre à sa ceinture, se coiffa de son fez et passa le relais à l’inspecteur Harriri al Sattouf.

- J’étais rendu à ses histoires d’évasion fiscale et aux certificats de provenance de ses chauves-souris. Creuse un peu encore et il ne va pas tarder à lâcher le morceau.

190531 Nikon 048

***

Rue des Rosiers d’Ispahan une foule de bédouins béaient d’admiration devant le phénomène.

- Elle est sortie de terre il y a cinq minutes, commissaire ! Incroyable ! Elle est superbe, vous ne trouvez pas ? Je n’ai jamais vu une rose aussi belle !

- C’est une Brocéliande ! commenta simplement Maigrelet. Ma femme essaie d’en faire pousser sur la terrasse mais elle ne dépasse jamais le stade des boutons chez nous. Elle ne s’acclimate pas chez nous, d’habitude. Mais on n’est pas là pour parler botanique, ce me semble, Inspecteur Fut-Fut al Torrid ! Avez-vous seulement remarqué qu’elle a poussé dans un ruisseau de sang ? Etes-vous remonté à la source ?

- On vous attendait avant d’aller voir, patron !

Ecartant d’un moulinet de sabre les badauds un peu trop envahissants, ils se mirent à remonter la piste. Cent mètres plus loin, sur le Pré-où-l’on-tire-les-choses-au-clerc ils notèrent la présence d’un agonisant ventru doté de quatre pattes et d’écailles. C’était un gros monstre verdâtre et spongieux qui se traînait sanglant sur le bord de la route.

- Commissaire Maigrelet ! Je vous attendais ! Je vais rendre mon dernier soupir. Vous arriviez cinq minutes plus tard et je ne pouvais plus vous livrer le nom du coupable. Vous allez lui faire couper la tête au moins ? Ou le faire empaler ?

- Désolé, mon vieux, mais c’est moi qui pose les questions ici et j’essaie de comprendre avant de juger. Il fait terriblement soif. Qu’est-ce que vous avez dans votre gourde qui ne servira plus ? Du raki ? De l’ouzo ?

- C’est de l’allume-barbecue liquide. Je ne crache jamais sur un petit méchoui l’été alors j’emmène mon carburant avec moi. Je suis un grand amateur de côtelettes d’agneau mais je souffre parfois d’extinction de voix. Alors j’emmène des munitions pour revigorer mon lance-flammes.

- Bon, ne me racontez pas votre vie. Nom et prénom de la victime ?

- De l’assassin, plutôt, non ? Dépêchez-vous Maigrelet, je sens que je vais verser une larme à gauche.

- Comme vous voudrez. De toute façon je vous connais, vous êtes Elliott el Dragon el Nénesse, vous êtes fiché au sommier, je vous ai reconnu tout de suite.

- Bravo, commissaire ! Pourtant beaucoup de temps a passé, beaucoup de sang a coulé depuis l’épisode du loup et de l’agneau. Je me souviens qu’à l’époque vous aviez encore un melon… miniature accroché à votre chéchia. Vous étiez plus mince aussi !

- Bon alors, cet assassin ?

- A vrai dire, je ne connais pas son nom. C’est un étranger avec une tunique blanche et une croix rouge sur le poitrail. Un Géorgien, peut-être ? Un mercenaire en tout cas, pas un gars du coin. Peau blanche, barbe bien taillée, blondinet. Ou s’il est de chez nous, il est du genre arabe du futur !

georgia-flag

- Et quelles sont les raisons de ce règlement de compte ?

- Je ne les ai pas bien comprises. Idéologiques, peut-être ? Moi j’étais tranquillement attablé au restaurant quand ce type m’est tombé sur le râble sans prévenir. Sa façon d’entamer la conversation et mes écailles à coup de tranchoir était un peu abrupte alors je me suis défendu avec mes arguments spécifiques contre cet antispéciste non pacifique à l’arraisonnement quelque peu spécieux. Je crois que je me suis bien défendu mais à la fin il m’a eu.

- Par où est-il parti, son forfait une fois accompli ?

- Je crois qu’il est retourné vers le palais du seigneur Royco Fumal Minut‘Soup’ d’où il me semblait venir.

- C’est bon, ça suffira pour aujourd’hui. Vous pouvez décéder en paix.

- Merci commissaire ! Bonne continuation à vous dans cette vallée de larmes ! Aaaaaaaaaargh !

Le dragon avait poussé son dernier soupir et le commissaire son pion à dame.

la-promotion-aux-échecs-3

***

Un peu plus tard il poussait également le portail de la propriété de Royco Fumal Minut’Soup‘, tirait la chevillette et se faisait introduire la bobinette dans la salle à manger du sire. Celui-ci s’apprêtait à se mettre à table en compagnie de sa femme et de sa fille.

- Commissaire Maigrelet ! Si je m’attendais ! Ou plutôt si je ne vous attendais pas ! Qu’est-ce qui me vaut votre visite ? Vous prendrez bien un petit apéritif ?

- Volontiers !

- Tenez, commissaire vous allez me goûter ce Porto que j’ai ramené de mes vacances dans le Nord ! Vous allez m’en dire des nouvelles !

- Toi aussi, Royco, tu vas m’en apprendre ! Tu aimes toujours bien les étrangers à ce que je vois ?

logo-royco-mug

- Les voyages forment la jeunesse et déforment le dos des dromadaires, c’est vrai, commissaire ! Comme on dit chez nous un porc ex-porc un jour, import-export toujours !

- Et quand la saison bat son plein, tu ne rechignes pas à engager des extras de là-bas dans tes abattoirs, c’est ça ?

- Je ne vois vraiment pas ce à quoi vous faites allusion.

- Moi si ! Ce à quoi j’alluvionne a laissé des traces de boue du Pré-aux-clercs derrière lui. Elles mènent tout droit à cette tenture d’où dépassent les pointes de deux poulaines ensanglantées !

Maigrelet contourna la table sur laquelle, de surcroît, quatre couverts étaient disposés. Il tira le rideau, découvrant un chevalier tout tâché de sang sur les bords et un poil cramé au milieu.

- Vous êtes grillé, mon vieux !

L’autre ne se démonta pas et se mit à la jouer grand seigneur ou plutôt grand saigneur.

- Enchanté, commissaire Maigrelet ! J’ai beaucoup entendu parler de vous ! Je me présente : Gontran-Amédée de Saint-Georges, exécuteur de basses œuvres freelance. Mais mes objectifs sont généralement plus élevés qu’il n’y paraît de prime abord.

- Je ne demande qu’à vous croire, sire Gontran ! Si votre ami Fumal Royco a la bonté de faire ajouter une assiette je crois que je vais en apprendre de belles pendant ce repas d’affaires si vous voulez bien vous mettre à table.

- Shéhérazade, ma fille, demanda Fumal, va donc ordonner aux domestiques…

- Pas la peine, Papa ! Je préfère jeûner que déjeuner en compagnie de ce blanc-bec à burn-out mol ! Monsieur de Saint-Georges est peut-être un militaire valeureux mais dès qu’il est question de repos du guerrier Monsieur a du sang de navet dans les veines. Il se fait porter pâle pour la bagatelle ! Si ma danse des sept voiles ne lui plaît pas, il n’a qu’à le prendre et se faire nonne dans un de ses couvents. Il y sera très bien entouré par ses pareilles.

- Ma fille, tu ne peux pas parler ainsi de notre hôte devant un commissaire de police !

- Bien sûr que si ! Figurez-vous, Monsieur le commissaire, que je n’étais même pas l’enjeu de ce combat ! Nous autres femmes nous ne comptons pour rien dans la religion de Monsieur ! Nous qui sommes à l’origine du monde nous n’avons qu’à courbet l’échine et à subir une société patriarcale archaïque dans son modèle de sociétét !

- Oui, j’ai entendu parler de cela, appuya Maigrelet. Il paraît qu’on vous demande juste de fermer les yeux et de penser à l’Angleterre. Mais la religion, chez nous, n’est pas non plus très… comment dit-on, déjà ? Féministe ?

- Je me demande même si le chevalier n’est pas, carrément, un inverti !

- Qu’en pense le chevalier, demanda Maigrelet en se tournant vers le combattant.

- Ce n’était pas dans le contrat, commissaire. Même pas dans les petites lignes ! La vie n’est ni un fleuve tranquille, ni un conte de fées. Celui qui délivre la princesse n’est pas forcément un prince charmant rêvant de bâtir famille. Etre heureux, vivre longtemps et avoir beaucoup d’enfants, ça vous intéresserait, vous ?

- Moi oui, parce que Mme Maigrelet est la reine du fricandeau à l’oseille, mais par malheur elle n’a pas pu me donner de descendance. C’était quoi ce contrat ?

- Les boucheries Fumal, commissaire ? Vous connaissez ? Un monopole exclusif de distribution de bidoche dans tout le pays ! Un empire de la viande menacé de s’écrouler avec l’arrivée de ce racketteur à écailles !

- Pourquoi n’avez-vous pas porté plainte ?

- Contre un animal ? On n’est pas au Moyen-âge encore ! On ne fait pas de procès aux animaux dans ce pays ! Vos policiers n’arrêtent que des criminels à deux pattes ! Sont-ils seulement équipés, vos poulets, pour résister au lance-flammes de l’abominable Elliott el Dragon el Nénesse ? En un rien de temps il les eût embrochés et n’en eût fait qu’une bouchée. Vous devriez reprendre de cet excellent crumble de fenouil et laisser tomber votre enquête, Maigrelet. On a juste égorgé un bestiau par ici. Tant qu’on ne fait pas ça dans une baignoire, ça n’est même pas puni par la loi.

- C’est un fait. Mais je n’ai jamais dit que j’allais arrêter quelqu’un. Je me renseigne, c’est tout. Je n’ai plus qu’une seule question. Comment avez-vous payé votre mercenaire ? Vous savez qu’il est interdit, par contre, d’importer une religion étrangère sur notre territoire ?

- Je sais commissaire, intervint de Saint-Georges. Par contre la religion qui est répandue par ici interdit bien de manger du porc ?

- C’est un fait. Et du pangolin également.

- Et la loi n’interdit pas de manger tout ce qu’on veut… sauf des animaux ?

- Non plus. L’herbe il ne faut pas la fumer mais on peut la brouter si on veut. Même manger les pissenlits par la racine, ça arrive à des gens très bien.

- Mettre du beurre dans ses épinards, amasser des radis en vendant des navets, faire du blé en proposant du pain sans gluten, c’est permis ?

- Je crois.

- Alors réjouissez-vous, commissaire ! Monsieur de Saint-Georges et moi-même nous sommes désormais associés pour lancer une chaîne de magasins végétariens. Rien d’illégal, là-dessous ?

- Pas que je sache, messieurs.

- Et la soupe déshydratée en sachets, on peut aussi ?

- Je crois bien, monsieur Royco !

- Alors passons au salon, Messieurs. Tout est bien qui finit bien. Les loukoums et le thé à la menthe nous y attendent.

***

Quand Maigrelet ressortit du palais il retourna sur la scène de crime et il emporta la rose Brocéliande. Il l’offrit le soir en rentrant à Madame Maigrelet.

- C’est pour me faire pardonner toutes les fois où tu m’attends à la maison avec du fricandeau à l’oseille et que je te fais prévenir que je ne rentre pas !

- Elle est magnifique ! C’est très gentil à toi. Justement aujourd’hui je t’ai fait du fricandeau à l’oseille…

- Miam ! Miam !

- … sans fricandeau. C’est une nouvelle recette que m’a donnée une voisine. Il faut éviter de manger de la viande, on en mange trop, ça fait grossir et les graisses animales sont mauvaises pour nos artères. D’ailleurs ça ne te fera pas de mal de maigrir un peu. Je te trouve un peu trop grassouillet, Maigrelet, ces derniers temps ! Tu manques d’exercice.
Tu devrais retourner chasser le sanglier.

***

Le lendemain le commissaire a fait incarcérer Hafez el Salad, le prévenu du début de l’histoire, au motif d’avoir laissé divaguer un de ses animaux sur la voie publique. Le dragon Elliott el Nénesse venait de sa ménagerie.

Contre les régimes drastiques, on se venge comme on peut !

100710_038

4 juillet 2020

REPERE ARCHIVISTIQUE

En bas de cette page il y a pile-poil 800 liens vers des pages antérieures de ce blog. Sur chacune de ces pages il y a dix billets.

Ce billet-ci est donc le huit-mille-neuvième du blog "Mots et images de Joe Krapov" dont la publication sur Canalblog a été entamée en janvier 2013. 

J'ai procédé ces jours-ci à sa sauvegarde sur un disque dur externe. J'ai utilisé pour cela un aspirateur de site web.

Devinerez-vous combien de temps cela a pris pour récupérer cette copie de sécurité ?

48 heures complètes !

Ca occupe ça sur mon disque dur externe :

2020 07 04 Sauvegarde de Mots et images de Joe Krapov

Je vais songer sérieusement à effectuer une sauvegarde manuelle hebdomadaire à partir de dorénavant !

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 788 518
Archives
Newsletter
Publicité