A Paris en janvier 1975 (1)
"Les vécés sur l'palier, une fenêtre sur la cour
En haut d'un escalier qui avait jamais vu l'jour"
Renaud Séchan
Bien que je sois né en 1989, j'ai quand même vécu à Paris à partir d'octobre 1974. Je travaillais dans une grande institution culturelle. J'avais emmené avec moi mon appareil photo russe de marque Zenit et de temps en temps, je continuais à faire des expériences de photographie mais de fait on ne sait pas si on écrit la lumière ou si c'est la lumière qui écrit votre temps et votre vie !
Si mon premier appareil photo était russe, ma première guitare était polonaise !
Décorée avec des gommettes !
A Paris en janvier 1975 (2)
A Paris en janvier 1975 (3)
J'avais à l'époque un voisin du dessous qui était natif du même village que moi. Il nous arrivait encore de faire de la photographie ensemble. J'ai retrouvé aujourd'hui dans cette boîte de diapos quelques poses surréalistes qui témoignent de cela. Il vient normalement me visiter demain après qu'on se soit perdus de vue depuis... 35 ans ! Ces retrouvailles sont liées aux hasards de la navigation sur Internet : merci, Mr Google ! Je lui remettrai les négatifs qu'il a oubliés chez moi et quelques trésors numérisées de cette époque-là comme ceux-ci :
Un concert de l'Ecole de musique de Sablé-sur-Sarthe en mars 1994 (1)
- On ne t'a rien demandé, Joe Krapov !" C'est un peu l'impression générale que j'ai ressentie à l'issue de mon long séjour dans le Sud de la Sarthe. Je n'étais sans doute pas au bon endroit là-bas et je n'ai peut-être pas fait, en tant qu'"estrangerr", tous les efforts d'intégration qu'il eût fallu. Nous avons pourtant mené là une vie très ordinaire et sans doute eût-il fallu rester un simple consommateur, demeurer "sous terre et se taire".
Mais moi, vous me connaissez, je ne comprends pas tout. Je finis toujours par l'ouvrir et par porter des choses sur la place publique : des chansons, des poèmes, des photos. Comme dit l'autre chanteur énervant "Ma chanson leur a pas plu n'en parlons plus".
Et justement, à force de consulter M. Google images, je comprends ce que la boulimie de production d'images qui est la mienne pouvait et peut avoir d'énervant : si vous tapez "Ecole de musique de Sablé", par exemple, paf ! Il y a quatre diapos pourries d'une époque antédiluvienne qui apparaissent (en même temps que Pénélope et François F. !) et renvoient l'usager potentiel ici ! C'est dingue non !
Et maintenant, je viens de vérifier, il y a en plus des photos en noir et blanc !
En même temps, si personne ne se plaint, je n'ai pas de raison valable de m'arrêter de faire n'importe quoi pendant ce confinement dont on ne voit pas le bout !
Sur les chemins noirs de Flamanville (Manche) le 28 juillet 2016 (1)
C'est une idée de lecture assez intéressante en période de confinement : un récit de voyage. Non pas celui, autour de sa chambre, de Xavier De Maistre dont je ne connaissais - et ne connaîtrai jamais - que le titre mais celui de Sylvain Tesson, "Sur les chemins noirs". Il le mène, après une chute de huit mètres depuis un toit et suivie d'un long séjour de rééducation à l'hosto, pedibus gambis, par les sentiers les plus écartés de toute civilisation, du col de Tende, près de Nice, au cap de La Hague dans le Cotentin ou plutôt dans la Manche, à une époque où l'on n'était pas encore obligé d'éternuer dedans.
C'est très agréable, bien écrit avec des mots choisis qui font "littérature" mais sans tomber dans les longueurs proustiennes et, surtout, c'est truffé d'aphorismes aussi réjouissants que justes et grinçants. Un peu comme si Rimbaud avait eu de l'humour ou comme si un Goncourable avait pris le parti de cracher dans la soupe du consensuel mou.
Extraits choisis, collés au hasard sous des images du Cap de Flamanville, pas loin de son objectif à lui, où nous avons randonné de façon bien plus confortable en 2016 nous ne sommes pas des aventuriers et ce monde-ci me plaît bien.