Un ciel de matin d'été au Bugue (Dordogne) le 27 juillet 2013 (4)
A part ça, à 21 h 45, au même soir de ce somptueux repas de chat, mon beau-père qui habite Redon m’a téléphoné. J’ai bien senti qu’il tournait autour du pot, qu’il avait besoin de quelque chose pour faire bouillir sa marmite : une demi-heure il m’a tenu la jambe ! Il a cassé son Internet juste au moment où son copain Prosper l’a branché sur un peintre qui a vécu à Redon : Gabriel Robuchon dit Mérovak, « l’homme des cathédrales », un farfelu qui a vécu un temps dans une des tours de Notre-Dame de Paris, qui a perdu l’usage de sa main droite pendant la guerre, qui aurait publié chez F. Juven, il sait pas quand, 180 planches murales d’imagerie scolaire sur l’art gothique et sur lesquelles les deux papys veulent mettre la main.
Quand j’ai eu raccroché, je suis allé rassurer mon épouse qui se demandait quoi et qu’est-ce.
- C’est rien, ai-je dit, mais les papys, c’est comme les matous ! Faut les tuer, les vieux !
N’ayez pas peur ! Aucun crime ne se prépare par ici au prétexte qu’on demande à un mec qui connaît SUDOC, Gallica, Google et BN-Opale de travailler pour des érudits à 10 heures du soir un jour férié alors qu’il fait déjà ça tout le long de la semaine ! D’abord il ne faut jamais croire tout ce que je dis ou écris. Il vaut mieux écouter les chansons de Jacques Brel pour savoir la vérité sur ces gens-là :
« J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon »
Et j’adore mon beau-père. Mais je n’irai pas garder votre chat si vous partez en vacances avec Juliette Gréco au pays surprenant des moulins à café d’autrefois.
Ecrit à l'atelier d'écriture de Villejean à partir d'une collecte de sept mots qui aboutit à ce dessin collectif :