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Mots et images de Joe Krapov
poeme
20 octobre 2021

LE PAYS DES MATINS QUI SE LÈVENT À L'ENVERS

Au pays des matins qui se lèvent à l’envers
Monsieur de Monquartier fait émerger un œil
Du pantalon de pyjama dont il est coiffé

Le soleil illumine
Du plus haut point du ciel
Le moulin de Madame.

Celle-ci, au miroir,
Défait la farderie
Dont elle s’était parée pour égayer la nuit.

Au pays des matins qui se lèvent à l’envers
Monsieur de Monquartier va vider bistouquette
Au Ruisson bernigouet.

L’écluse de Monportail
S’ouvre et laisse passer
Les sables de plaisance.

2122-07 Jean-Paul 1 France_-_17_-_Saint-Froult_-_Écluse_de_Monportail_et_claires_ostréicoles

Le peu des jours s’en vient :
Il faudra aujourd’hui s’en aller chercher l’eau
A la Croix des galets,

Mener les grenouillères
A la Caillèterie
Et tirer la traînasse avant qu’il soit midi
Et le soleil couché.

Au pays des matins qui se lèvent à l’envers
Quand tombent les pénardes, sur le coup de vingt heures,
Tout le monde se fait beau pour danser parpagnole…
Et s’écroule dans son lit dès les grandes Versennes !

2122-07 Jean-Paul 1 sortie_pointe_de_parpagnole

La rouillasse des jours,
La mornètrie du temps…
Jamais rien n’importune les Matinlenversois.

2122-07 Jean-Paul 1 versennes

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 octobre 2021

d'après la consigne 2122-07 ci-dessous

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20 octobre 2021

LE PAYS OÙ J'AIMERAIS VIVRE

Le pays où j’aimerais vivre
C’est, près du pont de Bernichou,
Au hameau de La Bergerie.

Près des anciens moulins,
Dans le bois de Gaillard,
J’y aurais la cabane
Dont j’ai toujours rêvé.

J’irais puiser l’eau fraîche
Et l’amour à foison
Dans la fontaine de Gringoland

Car au pays où j’aimerais vivre
Personne n’a jamais rien
Contre les étrangers.

2122-07 Jean-Paul 2 Gringoland

Même au moulin de Chevrotine
On se sait de même farine,
La Polonaise et l’Asturienne,

Et les portes toujours
A la fraternité
Des quéreux et pérauds
S’ouvrent très largement.

Au pays où j’aimerais vivre
Je saurais travailler à la circasserie,
Refaire le paradis sur le chemin des Grèves,
Ramasser au verger les pièces du Champ Simon.

Pour délester les graves
De leur esprit de sérieux
Je leur ferais les ailes blanches

Et sur l’aéroport de Rochefort Saint-Agnant
Ils iraient décoller
Depuis la pierre levée.

2122-07 Jean-Paul 2 Rochefort

Au pays où j’aimerais vivre
L’enquillerie des jours,
Les griffes du hasard,
Tout le monde s’en fiche !

Ici l’avenir voisine
Avec le bois fleuri
Et les mille couleurs de l’espérance folle.

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 octobre 2021

d'après la consigne 2122-07 ci-dessous

20 octobre 2021

LE PAYS DES FARFELUS

C’est au pays des farfelus
Qu’on peut voir le pont de Parpaing :
Il est en bois ! Il est en bois !

C’est au pays des farfelus
Que les frères Dalton
Ont tenté un hold-up
A la cabane des Casses :
Hélas, aucune banque ! Hélas, aucune banque !

C’est au pays des farfelus
Que les gens de Chie-Loup
- Chie Loup ! Chie Loup ! Chie Loup ! -
Cela fait cent sept ans
Qu’ils sont tous constipés !

2122-07 Jean-Paul 3 Chie-Loup

C’est au pays des farfelus
Que tous les ans, au pré Cornu
A lieu le festival
Des cornards, des cocus
Et des anciens vikings.

C’est au pays des farfelus
Que la route de Mouillepieds
Conduit à La Vacherie,
Qu’on peut aller de Coupe-Gorge
Aux Quatorze journaux,
De Chantemerle à Vide-Bouteille.

La goupillerie des événements,
Le grand moindreau des près de Moins,
La cacoderie des jours,
C’est au pays des farfelus qu’on n’en a cure.

C’est au pays des farfelus
Qu’on balance les soucis
Au canal de Ciré
Parce qu’on n’en a rien à !
 

2122-07 Jean-Paul 3 Canal de Ciré

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 octobre 2021

d'après la consigne 2122-07 ci-dessous

9 octobre 2021

CAMAÏEU DE BISCAYENS A CAYENNE

C’est dans la gaîté
Des cours de récré
Qu’on rencontre Agate.

Elle est jolie, ronde,
Tout en transparence,
Vous tape dans l’oeil.

On rêve d’aller
Dans sa chambre jaune
Goûter ses mystères

(Son père, pâtissier,
Fabrique des glaces !).

DDS 6684 agates 2

Tiquette, deux billes !
La vie vous sépare,
Vous emmène dare-dare

Pour d’étranges noces
Mener chez le Tzar
De sombres intrigues,

Chez les Bohémiens
Aventures farouches,
Dans des châteaux noirs
Hanter des fauteuils,
Des vies ténébreuses,
Revenir de loin
Ou de l’opéra
Quelque peu fantôme.

DDS 6684 agates

Et puis tout s’arrête
De ces tournoiements
De différents temps.

Le sable a coulé
Entre vos doigts fins
En n’y laissant rien
De bien constructif.

Alors qu’on respire
Le parfum malsain
D’une dame en noir
Qui vient vous saisir
Avec le mot « fin »,

Comme au vieux traîneau
Du citoyen Kane
On pense soudain
A ce souvenir
D’une enfance enfuie
Et on se demande :

- Et toi, pauvre Agate,
Dans toutes ces bisbilles
Comment as-tu roulé ta bille ?

DDS 684 Joseph-rouletabille-reporter-3027

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 684 d'après cette consigne : agate

24 septembre 2021

DEUX "POÈMES DE L'EAU" DE DOROTHY RICHARDSON

2122-03 - Jean-Paul - Poèmes de l'eau (Amélie Dubois) 120646231

illustration d'Amélie Dubois


LE MISSISSIPPI

C’est en remontant le Mississippi
Que les caïmans à la queue-leu-leu
Comptent les Suissesses.

Ce sont des nanas quelque peu toc-toc
Qui jouent du yoyo et leur font coucou
En levant bien haut leurs petits bibis.

Jamais la Suissesse n’a l’humeur en berne
Et la chaude, au fond, à touche-pipi,
A ce que l’on dit,
Avec les bédouins-Ouin
Pousse loin-loin
Le jeu.

Les alligators s’approchent du bord,
Attirés comme l’est
Par la limaille moldo-valaque
L’aimant.

Dare-dare les Suissesses
Comptent les lucernes
Qu’ils ont sous les yeux

- O combien de « s »,
Mes jolies Suissesses
Dans ce joli nom qu’est le vôtre !"
Disent les crocos.

Mais les Suissesses dissipées
- pas même la jeune Eve ou Fa-
Bienne -
N’ont jamais poussé la folie
Jusqu’à aller faire pipi
Dans les eaux du Mississippi.

Et les crocodiles, quelque peu déçus,
Poursuivent leur Bâle-ade
En rêvant de gruyère
Et autres fricâlins.

2122-03 Jean-Paul - departement_aube_10

L’AUBE

L’Aube prend sa source
Au bout de la nuit

Elle a dormi comme un Loir
Mais il faut qu’elle entre en scène

C’est là son lot
Même si ça lui fait mal aux reins

C’est une rivière calme
A l’air très doux,
Tout sauf vilaine.

Jamais elle ne rugit
Comme lionne
Ni ne sort de son lit.

Elle ne joue même pas des coudes
Aux Andelys

C’est une bonne élève :
On lui a donné 10
Sur dix.

2122-03 Jean-Paul - Aube 1558427247


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 21 septembre 2021

d'après la consigne AEV 2122-03 ci-dessous

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15 septembre 2021

C'EST MOZART QU'ON ASSASSINE !

La Licorne Jeu n° 68 - image de C'est Mozart qu'on assassine

Sur le piano
Dans la cuisine
C’est Dark Vador qui est aux fourneaux
Et qui fulmine
Mais c’est Mozart qu’on assassine !

Elles font toutes comme ça les vedettes
Abusant de la vinaigrette
Servant l’Moët et Chandon (Giovanni !) ‘vec une paille
Et très grand lèvement de saucière austère ! Aïe !
Mais c’est Mozart qu’on assassine !

Le sabre laser tue les dièses,
Le four est une vraie fournaise
Les casseroles sont pleines de bémol
Et la béchamel est toute molle !
Mais c’est Mozart qu’on assassine !

Devant ce gâchis de pognon
Qu’il nous mitonne aux p’tits oignons
La menace n’est pas fantôme
Qu’il ne nous serve qu’un bout de tomme !
Mais c’est Mozart qu’on assassine !

Il a enfermé sous burqa
La cuisinière Papagena
Et assaisonne de doubles croches
La poiscaille comme la bidoche
Mais c’est Mozart qu’on assassine !

Triste gougnafier du désert,
Rentre donc aux Etats-Unis !
Remballe ton maudit hamburger
Et tes airs de reine de la nuit !
C’est Mozart que t’assassinais !

Un peu plus et c’est Vivaldi
Que tu trucidais, lapidaire,
Arguant que tu es « notre père » !
Retourne-t-en dans ton domaine,
Cuistot à la petite semaine !

Vivement le retour du jeudi…
Et du tournedos Rossini !


Ecrit pour le jeu n° 68 de La Licorne (Filigrane) d'après cette consigne 

23 mars 2021

LE DERNIER TROUBADOUR

e

Bien sûr je suis l’ami des lendemains qui chantent !

Mais il faut bien aussi, au fil du temps perdu,
A la brocante des aujourd’huis qui déconnent,
Mener son bateau d’amour,
Composer son bouquet de joie,
Admirer son coin de rue
Même si c’est… blottis dans un coin !

- Ce soir je viens chez toi !, nous a dit le Chinois
Et depuis, tout autour du monde,
C’est le cauchemar qui nous confine et nous ramène
Les chemins oubliés d’une occupation moche :
- Le masque sur le nez, l’Ausweis dans la poche !
A mi-chemin d’Apocalypse et d’Infortune,
Nous avons le diable au village !».

De la fenêtre d’en haut,
Du pays de ces gens dans le cœur de Paris qui ont le cœur absent,
Tombent les mots girouette du roi Colin Maillard :
- Demain, c’est la fin du monde
Si vous ne vous vaccinez pas !
Il se peut même que chante le vent :
« Adieu mes beaux rivages,
Les anges sont partis,
Nous ne sommes pas nés sur la bonne planète ! ».

Il se peut.

90478df93fcdc57cc77efe9679dde89fMais nous pourrions aussi braver les interdits,
Avoir l’âme des poètes,
L’esprit indépendant de ceux de Barcelone,
Nous donner rendez-vous un dimanche prochain
Pour chanter au clair de la lune
Le blues du corsaire insolent,
Le tango de l’amour à ciel ouvert
Ou la joie de dîner avec un ami !

A chacun son rêve !

Nous pouvons aussi nous émerveiller
Comme le dernier troubadour
De ce que le bonheur ne passe qu’une fois
Et que rien n’est si bon qu’être devant la mer
Amants comme autrefois ou amis comme avant.

Et je ne lis pas le conte à rebours !
Au bal de la nuit n’est-ce pas
La pantoufle de vair perdue
Qui fait chanter les lendemains ?


Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du 16 mars 2021

d'après la consigne AEV 2021-22 ci-dessous.

20 mars 2021

PROJET D'ARCHITECTE

G      rossièrement taillé dans la pierre, noirci
A      force de toujours représenter le mal,
R      egardez tout là haut cet étrange animal :
G      argouille ! C’est le nom du monstre par ici.
O      n aurait pu bien sûr représenter aussi
U      n enfançon joufflu urinant sur la foule.
I      l convient avant tout que l’eau de pluie s’écoule.
L      a gouttière choisie eût été plus jolie.
    ’archevêque écarta cette idée trop nouvelle.
E      lle revint, plus tard, moins grandiose, à Bruxelles ! 

Webp

Webp

Gargouilles photographiées à Nantes, Loc-Envel, Barcelone et Arques-la-Bataille.

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 655 d'après cette consigne : gargouille

9 mars 2021

L'ECHELLE DE JACOB. 4, Nicolas S., pas encore 75 ans, vacciné !

Tout le monde à la trouille !
Tout le monde tripatouille !

Alors quoi, Nicolas ?
Il ne te plaît donc pas,
Le royaume de Dieu
Où les anges sont heureux ?

Tu n’as pas ta place à sa droite ?
Tu es contre la mise en boîte ?

Tu ne veux pas monter à l’échelle ?
As-tu pensé à Pimprenelle ?

Aura-t-elle droit à son vaccin
Contre le virus assassin ?

Aura-t-elle droit à sa piqûre
Pour rester disciples d’Epicure ?

Et moi,
Est-ce par contagion
Que je me pique de religion
Et rejoue les airs du Trouvère
En cherchant Dieu sous les primevères ?

Pour ne pas être malhonnête,
Dois-je poser des talonnettes
A mes chaussures de rando
Ou prendre Bismuth pour pseudo ?

210227 285 006

8 mars 2021

L'ECHELLE DE JACOB. 1, L'Attention

J’ai dormi sur mes deux oreilles
Mais le jour s’est levé.
Je les ai dépliées.

210226 Nikon 032

Je suis tout ouïe aux sons qui viennent,
Qu’ils soient valse de Strauss
Ou berceuse bretonne.

210226 Nikon 036

J’ai eu du sable dans les yeux
D’avoir trop regardé la mer
Puis le marchand sur son nuage
Est venu jouer de la flûte.

Son ours en peluche à dansé
Sur l’échelle de corde.

210226 Nikon 063

Et maintenant un jour nouveau
Pour écouter,
Pour voir,
Pour vivre,
Aller, venir dans le miracle.

210226 Nikon 055

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