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Mots et images de Joe Krapov
lever de soleil
13 novembre 2013

Un ciel de matin d'été au Bugue (Dordogne) le 27 juillet 2013 (1)

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LA VIE ET LES GENS SONT TRES SURPRENANTS

Hier nous avons mangé le chat. Vous trouvez sans doute cela surprenant mais il faut bien savoir que les Chinois, eux, mangent du chien. Les Américains aussi d’ailleurs qui appellent cela « hot dog ». A part les oreilles et la queue le chat ressemble à un lapin. C’est très difficile de les distinguer l’un de l’autre une fois qu’ils sont cuits car dans les restaurants où l’on sert du chat à la place du lapin on ne sert pas les oreilles et la queue dans la cocotte et dans ceux où l’on sert du lapin non plus.

Si en plus du lapin ou du chat vous trouvez du porc et du poulet dans la cocotte, c’est que vous êtes en train de déguster une marmite sarthoise. Cela va vous paraître surprenant vu que je ne roule pas les « r » mais j’ai vécu douze ans dans la Sarthe et j’ai découvert là qu’on pouvait cuire une marmite dans une cocotte. Enfin nous on cuisinait plutôt des cocottes dans notre marmite ou plutôt des poulettes ou des poulets de Loué. Les poulets, du reste, il vaut mieux les acheter que les louer parce que ceux qu’on a loués on est obligés de les rendre et du coup on reste sur notre faim. C’est comme les cassettes vidéo pornos dans lesquelles Henri IV met la poule au pot et Marcel Stroskane attache la libertine au pieu puis il déraille et se met à sniffer des œufs à la coque. Personnellement, je n’ai jamais mangé de cassettes vidéo ni fumé quoi que ce soit : les gens qui me connaissent bien disent que je n’ai pas besoin. Il y aurait bien du hareng à fumer, ou du gouda, mais il n’y en avait pas dans le réfrigérateur et c’est pour ça qu’on a mangé le chat.

 

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13 novembre 2013

Un ciel de matin d'été au Bugue (Dordogne) le 27 juillet 2013 (2)

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Pour l’accompagner dans sa dernière demeure – nos estomacs ! – on n’a pas chanté  « Fais du feu dans la cheminée » même s’il aimait s’y réchauffer quand l’hiver frappait à notre porte. On a juste bu du vin rouge, du Pécharmant, un vin qu’on a découvert dans le Périgord mais qu’on a ramené du Mammouth de derrière chez nous. C’est vrai, c’est surprenant la vie et les vacances. On va passer les vacances en Dordogne, sept heures de voiture à l’aller, sept heures au retour, deux journées de foutues, planter la tente en plein soleil, 38°, pas un poil d’ombre, on est au pays des grottes de Lascaux avec leurs animaux préhistoriques peints sur les parois, on goûte des vins du pays alors qu’on a un Mammouth derrière chez nous et même que dedans on y trouve du Pécharmant ! Et pour le poil d’ombre on n’avait pas besoin de partir puisqu’il y avait celui du chat qui était noir et il en semait partout. Heureusement que ça ne repousse pas !

Quand on part en vacances, c’est toujours un problème, un chat. Il faut trouver quelqu’un qui va vous le garder ou passer chez vous pour lui donner à manger. Une vraie corvée ! C’est pour ça qu’on a mangé le nôtre, même si on ne part plus en vacances avant le mois d’avril de l’année prochaine. 

13 novembre 2013

Un ciel de matin d'été au Bugue (Dordogne) le 27 juillet 2013 (3)

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Je ne sais pas quel tour surprenant a pris la conversation à un moment mais au dessert nous avions quatre pâtisseries orientales à nous partager à trois. Marina Bourgeoizovna a coupé la corne de gazelle en trois et les trois autres gâteaux en quatre pendant que je passais le café. C'est à ce moment-là qu’on a reparlé du moulin à café électrique. « Est-ce qu’on l’a encore, seulement ? » ai-je demandé. On ne sait plus. Depuis le temps qu’on achète du café tout moulu, maintenant c’est nous qui le sommes, tout moulus quand on fait dix kilomètres de vélo ou treize kilomètres de marche alors que quatre kilomètres de jogging en K-Way sous la pluie, je ne sens rien.

Ca fait une paie que j’ai quitté mon village natal en emportant ce moulin à café. Quand je travaillais à Paris, j’y revenais toutes les semaines ou tous les quinze jours et je repartais le lundi matin avec dans mon sac un paquet de café Méo en grains acheté à la Boulangerie Lecorne. Je me souviens aussi du moulin à café manuel qu’il y avait avant celui-là. Il se rangeait dans le placard de gauche de la cuisine, il était couleur crème et avait un petit tiroir orné de fleurettes rouges. On le coinçait entre ses genoux, on fermait le petit logement métallique dans lequel on avait versé les grains et puis on moulinait. Plus on tournait et plus on entendait Juliette Gréco qui chantait « Eh bien voilà, lui dit-il, j’ai avalé ma pendule ! ». C’était du Queneau. On lui demandait à la fille de Saint-Germain des Prés au nez refait : « Vous aimez Queneau ? » et elle répondait « Oh que oui que j’aime Queneau ! ». A l’époque il y avait aussi Marcel Zanini qui chantait « Tu veux ou tu veux pas ?». On peut bien manger le chat aujourd’hui vu que dans les années soixante on avalait des pendules ! Par contre Tryphon Tournesol n’a jamais avalé le sien de pendule. Surprenant, non ?

 

 

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