Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
73
30 mars 2020

Rappel des troupes à Rennes le 30 mars 2020 (2)

En 1954 et 1955 on envoyait encore les jeunes gens du Pas-de-Calais faire leur service militaire à Sissonne dans l'Aisne. Sur la plupart de ces photos-ci il y a mon père, au 6e régiment de cuirassiers. On ne rigolait pas avec le confinement à l'époque ! Incorporé là en mai 1954, devenu père de famille un mois plus tard, il devra attendre la naissance en février 1956 d'un deuxième fils pour être libéré de ses obligations militaires. Mais si on regarde bien les photos, lui et ses amis Bidasses natifs d'Arras ont rarement l'air malheureux de jouer au petit soldat. 

01 Char Richelieu

02 Photo de groupe devant les chars

06 Paul et ses potes devant les chars

08 Paul et ses potes devant les chars

14 Souvenir du 1er défilé de Paul 23 juin 1954

Publicité
Publicité
30 mars 2020

Rappel des troupes à Rennes le 30 mars 2020 (3)

15 Un groupe de soldats quelque peu crados

16 Paul parmi d'autres bidasses

18 Paul présente les armes

19 Mais où est donc passée la 7e compagnie

21 trimballer son paquetage
Apparemment, ils étaient devenus là-bas des experts en matière d'apéro-skype et le coronavirus de l'époque tremblait dans son froc en entendant - ou plutôt en les voyant - siffler leurs canons !

24 Paul et se spotes au bistrot

25 Paul et ses potes au bistrot

30 Paul et ses potes autour d'un accordéon

 Ces deux billets-là ne seraient pas complets sans cette chanson de Madame Raymonde (vieux souvenir de La Flèche en Sarthe) que l'ami Emmanuel (pas les deux autres mais celui qui récite du Rimbaud par coeur) m'a rappelée il y a peu : 

30 mars 2020

Rappel des troupes à Rennes le 30 mars 2020 (4)

J'ai convoqué aussi le frère du précédent, l'oncle V. Lui a été envoyé au front fiévreux des "événements" pour essayer de confiner l'Algérie en des temps difficiles.

Je ne saurais terminer cette revue de mes troupes sans citer l'oncle Georges une nouvelle fois afin de mettre un peu de légèreté et de philosophie dans tout ça.

"Je te plais, tu me plais, viens donc beau militaire !
Dans un train de banlieue on partait pour Cythère
On n'était pas tenu même d'apporter son coeur"

Georges Brassens - Les amours d'antan.

Victor Legrand pendant son service militaire en Algérie 01

Victor Legrand pendant son service militaire en Algérie 02

Victor Legrand pendant son service militaire en Algérie 03

Victor Legrand pendant son service militaire en Algérie 04 à Oran B

Victor Legrand pendant son service militaire

 

26 mars 2020

LE HARENG A LA JAPONAISE

Léon le pêcheur 01 réduit

A la maison, en ce temps-là, il n’y avait que le grand-père pour manger du poisson.

C’est peut-être parce qu’il était lui-même un grand pêcheur devant l’éternel. A revoir les albums et les boîtes de photos que j’ai récupérés récemment on pourrait croire qu’il a passé sa vie à accrocher des vers au bout de son hameçon, à monter des lignes avec des petiti plombs, à amorcer, à surveiller son bouchon, à se faire photographier avec de jolies prises.

C’est peut-être cela, le secret du bonheur : être pêcheur au bord de l’eau.

Tout ça pour dire que Maman, qui faisait les courses des deux familles, s’arrêtait parfois « au Saumon d’or », chez Jules Turbiez, le poissonnier de la grand’rue, et qu’elle ramenait des rollmops ou des harengs saurs qu’on appelait des saurets. Je n’ai pas souvenir qu’elle ou grand-mère aient jamais cuisiné du cabillaud, du thon, du lieu ou du sabre comme je le fais très souvent maintenant. 

Poissonnerie Jules Turbiez 
Photo d'un "mariach' à sabots" extraite du calendrier 2017 de la ville de L.

Alors vous pensez bien, le hareng à la japonaise, ça a été un grand moment de drôlerie dans notre histoire commune !

C’était en 1980, à Cracovie, je crois. Il nous avait emmenés, ma grand-mère, mon frère et moi, passer des vacances en Pologne et en Tchécoslovaquie où il avait des connaissances et des points de chute pour le logement.

Vous-ai-je déjà dit qu'il était un espion du KGB ? Oui, je l'ai dit et ceci explique cela.

Ce jour-là, on était entrés, tous les quatre, sans accompagnateur autochtone, dans un restaurant.

On a regardé la liste des plats sur le menu mais tout était écrit en polonais et uniquement en polonais. Pour demander des explications en allemand ou en russe, les deux langues dans lesquelles, avant même d’être devenu Breton, je pouvais baragouiner quelque peu, c’était compliqué : les Polonais, pour des raisons d’envahissements intempestifs de leur territoire que l’on sait, détestent entendre le sabir de leurs voisins de droite comme de gauche. Tout ce qu’on savait c’est que les knedliky, ces boulettes de farine qu’on vous servait trempées dans une espèce de soupe, c’était pas top.

Alors on s’est lancés au hasard et moi, comme entrée, j’ai pris « Śledź po japońsku ». C’était d’autant plus gonflé qu’à l’époque on avait encore moins idée de ce que pouvait être la cuisine japonaise mais on ne se faisait pas de sushi pour si peu. On verrait bien !

Eh bien figurez-vous que c’est très bon, « Śledź po japońsku » ! C’est du hareng fumé mélangé avec des pommes, des cornichons et de la crème fraîche !J’ai fait goûter le plat à mon grand-père. Tout le restant de sa vie il a regretté de ne pas avoir fait le même choix que moi !

Finalement, la cuisine, c’est comme le jeu d’échecs ! Ce n’est pas vous qui gagnez, c’est l’autre qui fait le premier une erreur dans son choix !

En voici la recette qui est devenu un plat traditionnel de la maison Krapov :

Vous prenez un paquet de filets de harengs fumés doux. Vous les passez sous le robinet histoire de les dessaler un peu, même si, en argot, le hareng est toujours dessalé.
Vous coupez les filets en morceaux d’un centimètres.
Vous les mettez dans un grand saladier.
Vous épluchez un oignon et le coupez en fines lamelles.
Vous ajoutez trois ou quatre petits cornichons coupés en tronçons.
Puis deux cuillères à café de câpres.
Un piment de Cayenne séché que vous découpez très (con)finement.
Puis trois pommes fruit que vous pelez, épépinez et coupez en demi-quartiers.
Vous versez là-dessus deux cuillères à café de jus de citron, une cuillère d’huile d'olive, du poivre et un pot de dix centilitres de crème fraîche.
Vous mélangez et servez frais.

Bon appétit !

Pardon : Smacznego !



Pondu pour l'atelier d'écriture de Villejean le mercredi 25 mars 2020
d'après la consigne ci-dessous

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 788 660
Archives
Newsletter
Publicité