De Trégastel à Ploumanac'h (Côtes d'Armor) le 14 mars 2015 (2)
Il fallait que je sois bien fatigué, ou bien distrait, pour partir passer un week-end à Lannion en oubliant d'emmener... mon appareil photo ! Heureusement madame Anita m'a prêté le sien, une antiquité trapue qui a nom Canon Powershot A 650 IS. Le ciel ayant été tout gris et pluvieux ces deux jours, je n'ai pas pu bien juger de ses qualités en extérieur. Tout ce que je peux en dire c'est que le mode macro n'est pas trop mal !
DES QUESTIONS DANS LE SILENCE
Je traverse la vie avec un drapeau blanc ;
Cela veut dire que je me rends
Je ne sais où.
Je n’agite aucun chiffon rouge,
Ne me mêle d’aucun de vos vieux différends.
Je ne suis rien.
Est-il encore de trop, pour vous,
Ce signe de croix à la portière ?
Le mot « trève »
N’est-il rien qu’un rêve ?
Le vœu de paix
Une utopie ?
Loin de tout respect
De la vie,
Tirerez-vous sur l’ambulance ?
Ecrit pour les Impromptus littéraires du 9 mars 2015 d'après la consigne "Drapeau blanc"
... et pas envoyé. Texte jugé trop réaliste, trop "tristoune" et image trouvée à la dernière minute à Trégastel (Cotes d'Armor).
PALINODIES SUR PALIMPSESTE
Le château s’étend tellement loin maintenant
Que le donjon se sent
Comme promis aux oubliettes ;
D’ailleurs sa porte est condamnée.
C’est là son triste sort que personne n’y entre,
Pas même sœur Anne à la tour
Mais elle en a tant dans son sac !
Ce qui se passait dans la garde-robe
- Tu veux savoir le pire, Enée ?
Quand Madame à sa tour montait,
Quand ta dame était tourmentée,
Pour qu’elle cesse de dédaigner
Les joies et bonheurs de la vie,
Par bouffonnerie je vêtais
Ses habits et elle riait
Elle riait, dis donc, Didon !
Elle riait car, vois-tu,
Eh bien, ses beaux atours m’allaient.
Voilà, tu sais le pire, Enée.
Les pièces verrouillées
L’itinéraire de délestage
Vous conduit au 3e étage ;
Les gestes
Y sont lestes
Et l’âge
Plutôt volage ;
Bagatelle
Dans la dentelle
Et pourtant
- C’était tentant -
Il y a du lourd
Dans le velours !
Le rapport de Tartem-es-pion sur ce qui se passe aux jardins
Il paraît que les jardiniers
Chantent « Sous les palétuviers »
Nous le savons de source sûre,
Informés par Dame Serrure
Epouse Toutencarton,
Pauline de son prénom,
Concierge de son état
Qui nous chanta :
« C’est par le trou
Qu’on connaît tout ! ».
Ce qu’en disent les chevaux de retour
Quand le palefrenier par malheur n’est pas là
- Quelquefois il s’occupe de Lady Godiva ! -
Lady Chatterley pâlit.
Les fessiers déprimés n’aiment que l’écurie,
Prince Augias.
Il se passe au palais des choses dégoûtantes.
Appelez Hercule, au moins !
Faites cesser ce foin,
Nettoyez l’incurie,
Dont notre rapière est marrie !
Dans un salon du XIXe (étage, siècle, arrondissement ?)
Sur son divan de moleskine
Sophie, comtesse Rostopchine,
Aide le général Dourakine,
Complètement imbibé de kvas,
A organiser le complot
De la prise de Palavas-
Les-Flots
Afin de voir le bout du bout
Ils sont entourés de lumières
Et l’on rapporte
Qu’a un projet de cette sorte
Certaines lampes adhèrent
Réaction royale
Moi, Louis-Philippe XII, roi de France et de Pologne, je déclare ceci : la rumeur selon laquelle, en des parties reculées de mon palais, on ferait subir à mes opposants le supplice du pal, est sans fondement.
De la cuisine littéraire
Dans un coin du palais,
Une dame tartine
Tartine,
Tartine…
Et toi, que fais-tu d’autre, Joe Krapov ?
Ecrit pour le Défi du samedi n° 341 d'après cette consigne