Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Mots et images de Joe Krapov

9 novembre 2022

LE CHIFFRE DES CHOSES (1)

AEV 2223-08 Jean-Paul - Louis XVI serrurier

- Être assis sur des nuages et chanter les psaumes est une manière de passer le temps qui ne me convient pas du tout ! déclare Louis XVI au docteur Petiot en limant une énième clé. Et pourtant je ne suis pas aussi mélophobe qu’Augustin Dieu le tenancier de cet hôtel dans lequel nous nous trouvons !

- Un hôtel rue de Paradis, ça commence à peser lourd au Monopoly ! C’est pas la rue de la Paix éternelle mais presque !

- A rapporter gros peut-être mais je suis fâché avec les chiffres. Je n'ai pas encore bien perçu les fondements économiques de cette entreprise.

- C'est relativement simple pourtant, Majesté. Vous êtes logé ici mais pas nourri. Ne sont rentrés ici que des gens à mens sana et corpore sano, sans tuyaux, sans boyaux !

- Le village comprend 1275 âmes comme dans le numéro 1000 de la Série noire ?

- Tout à fait et une âme ça ne mange pas de saucisse, ça ne descend pas de Nuits-Saint-Georges ! Ça flotte dans l’éther. Personne ne s'engueule ici à cause du gluten dans la pâtisserie, de la souffrance animale dans le lapin aux pruneaux ou because les poulets élevés en batterie dans les commissariats. Finies les batailles de petits pois à la cantine, les compliments au chef dans les restos étoilés. On n'est plus foutus : on ne mange plus!

- C'est fou comme on a oublié tout ça très vite. Dire que certains en bas pensaient qu'il fallait vivre pour manger plutôt que manger pour vivre ! C'est ça la joie de l'immortalité ou de la mortalité ! T’y bouffes, t’y bouffe pas, t’y crève pas quand même ! C'est quoi le chiffre de cette chose ? 4 ? On disait bien bouffer comme quatre ? En fait vous me dites, Petiot, qu'on ne leur coûte rien ?

- Réfléchissez, Seize ! Les anges n'ont pas de sexe et vous non plus depuis que vous êtes ici. Il n'y a pas de système monétaire ni de boutiques de fringues ou de joaillerie. Tout le monde se promène vêtu d'une soutane blanche ornée de deux ailes dans le dos. Votre épouse ne vous réclame plus une tiare en diamants en arguant que ça vous évitera de lui acheter un chapeau !

- Mauvais exemple, Petiot ! Mon épouse n’est pas là, elle brûle en enfer. Je ne crois pas qu'elle ait mérité ça d’ailleurs, même si elle a déclaré un jour avoir été créé par Dieu sans qu'on lui demande son consentement !

- Peut-être qu'ils ne rigolent pas avec l'infidélité dans la religion ? "La complainte des infidèles" de Mouloudji, personne ne chante ça à la chorale. Les chaînes du mariage sont si lourdes qu'il faut être deux pour les porter. Trois parfois même !

- Ça n'était pas un problème pour moi. Je n'étais pas très porté sur la chose et très tolérant. Mais vous, Petiot, pourquoi n'y êtes-vous pas en enfer ? Avec ce que vous avez fait de votre vivant, vous méritiez bien cette distinction-là, non ?

- C'est comme dans l'armée où ils ont droit à 7% de pertes, Majesté. Je fais partie du PEO !

- Plan d'épargne en actions ?

- Pourcentage d'erreur admis ! Je n'aime pas l'idée d'avoir à choisir entre le ciel et l'enfer de toute façon. J'ai des amis dans les deux !

- C'est pour ça que vous voulez sortir d'ici ? Pour aller les retrouver ?

AEV 2223-08 Consigne - Photo de Gilbert garcin pour le jeu de Filigrane n° 82

- Tout juste, Auguste ! Enfin tout juste, votre Auguste Majesté. Et puis parce que je ne supporte pas d'être enfermé, comptabilisé, fiché, estampillé, surveillé...

- Allons, vous êtes dur avec Saint Pierre ! Il a des côtés sympathiques !

- Attendez… Vous avez vu la photo de lui épinglé sur la porte de son bureau ? Un type glabre, tout habillé de noir, l'air sévère d'un prof de maths de 5e A... Et tout cet amoncellement de pierres numérotées ? Un technocrate du ministère de l'économie, oui !

- Vous êtes jaloux parce que vous n'avez pas fait autant de victimes que lui, je crois !

- Ce ne sont pas des victimes. Ils sont morts de leur belle mort. Simplement ils n'avaient plus l'âge de mourir jeune. Et puis c'est de la frime, cette photo-trophée. S'il y avait eu réellement 704132 personnes à entrer au Paradis en une seule année, depuis le temps on serait serré comme des sardines en boîte ici !

- Tiens ça me rappelle une blague qu'on m'a racontée hier. C'est Rimbaud et Sarah Bernhardt qui vont au cinéma. Qu'est-ce que ça fait ?

- Je donne ma langue à toutes ces veuves qui ne se consolent pas d'avoir perdu leur chat !

- Ça fait deux allumés qui boitent de conserve !

- Très drôle, Sire !

- De toute façon pour la photo vous vous trompez. Ce sont sans doute les chiffres des admissions au Purgatoire. Nous ici nous sommes la crème. Le Paradis est un hôtel select. On n’y admet que des célébrités.

- Oui mais c'est ça qui est très rasoir aussi. L’éternité c'est long, surtout vers la fin, et encore plus sur France culture !

- Vous exagérez, Petiot ! Tous les après-midis on joue aux Grosses Têtes dans le fumoir ! Ça ne vole pas aussi haut que vous le dites. En tout cas depuis que Dieu est redescendu sur terre pour prendre des vacances ça rigole bien plus ! Le dernier arrivage de partitions musicales en date de 1937 est croquignolet en diable si je puis dire ! Il y a des perles là-dedans ! J'aime beaucoup «Elle nettoyit sa petite chemisette » !

AEV 2223-08 Jean-Paul - ascenseur

- Il n'empêche que j'aimerais bien savoir où se trouve ce putain d'ascenseur qu'Augustin a emprunté pour descendre et par lequel est arrivé l'autre jour la reine d'Angleterre !

- C'est quand même fou cette histoire. On a refabriqué toutes les clés possibles et imaginables. On en a même fait une pour le champ de tir à la catapulte. On va se retrouver avec un rossignol qui peut ouvrir toutes les portes du monde...

- Sauf qu'on vit dans un pays où il n'y a plus de portes !

- Peut-être même qu'on travaille pour des prunes! Si on le trouve, cet ascenseur, au lieu d'une serrure il y aura un digicode à l'entrée et on ne connaîtra pas le chiffre de la chose !

- En attendant on va aller la piquer, la photo de Saint-Pierre. Si c'est comme dans « La Lettre volée » d'Edgar Poe, le bon numéro est peut-être inscrit dessus !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 8 novembre 2022

à partir de la consigne AEV 2223-08 ci-dessous

Publicité
Publicité
9 novembre 2022

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2223-08 DU 8 NOVEMBRE 2022 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Le Chiffre des choses

 

Choisissez une seule des pages du document ci-dessous. 

Serez-vous capable d’insérer deux des formules, issues d’un recueil de René de Obaldia, qu’elle contient dans un texte dont le titre sera obligatoirement « Le Chiffre des choses » et qui sera illustré par la photo signée Gilbert Garcin ci-dessous ?

Ou sinon, sans ces contraintes, saurez-vous plancher pendant une heure sur une des formules de cette liste ?

(Consigne adaptée du jeu n° 82 de Filigrane)

AEV 2223-08 Consigne - Photo de Gilbert garcin pour le jeu de Filigrane n° 82

Consigne_AEV_2223_08_Le_Chiffre_des_choses 

 
8 novembre 2022

Portraits volés à l'Apéro poétique du dimanche 23 octobre 2022 à Redon (1)

2022-10-23 - Nikon 45

2022-10-23 - Nikon 47

2022-10-23 - Nikon 49

2022-10-23 - Nikon 54

2022-10-23 - Nikon 53

8 novembre 2022

Portraits volés à l'Apéro poétique du dimanche 23 octobre 2022 à Redon (2)

2022-10-23 - 285 20

2022-10-23 - 285 50

2022-10-23 - Nikon 60

2022-10-23 - Nikon 62

2022-10-23 - Nikon 66

7 novembre 2022

Choses vues à Rennes début octobre 2022

2022-10-04 - 285 2

La Camargue qui ne m'a jamais pardonné ?

2022-10-04 - 285 3
AJJT du Bobocage ?

2022-10-06 - 285 2

Pour voir la vie en rose, il faut être un drôle de zèbre, non ?

2022-10-06 - 285 3

2022-10-06 - 285 5

Publicité
Publicité
7 novembre 2022

Isaure est un drôle de zèbre !

2022 11 07 Isaure est un drôle de zèbre

6 novembre 2022

Chansons sur Paris

Comment définir mon nouveau statut social ? "Adjuvant sanitaire" me va bien au teint. J'aide mes voisins et mes voisines à bien se porter en leur permettant de pratiquer des sports intellectuels divers et variés.

Le jeudi après-midi je fais l'entraîneur échiquéen pour des messieurs qui ne feront jamais de compétition mais qui ont grand plaisir à rigoler et à souffrir derrière leurs seize petits bouts de bois dans la cafétéria du Diapason sur le campus de Beaulieu.

Le mardi soir je fais animateur d'atelier d'écriture sado-masochiste à la Maison de quartier de Villejean. Ça n'est efficace qu'en présentiel avec les Rennaises. Si je ne viens pas ou si je propose un atelier en ligne, il n'y a plus personne.

De manière ponctuelle j'accompagne depuis peu le jeudi matin une chorale éphémère qui compte se produire lors de l'inauguration d'un graff à Villejean. Il n'y a qu'une chanson mais chacun va y ajouter des couplets de son cru pour présenter son association. Terrain glissant, hein ? Je crains toujours le pire mais je n'ai jamais peur de rien ! Ça n'est même pas mon drame, c'est juste la preuve que la vie est une farce ! La chanson s'appelle "Tout rebarbouiller". Elle est d'Alain Schneider.

Un mardi matin sur deux, au Diapason toujours, j'accompagne à la guitare et à l'harmonica un violoniste, un accordéoniste diatonique et une bonne quinzaine de chanteurs et chanteuses à qui j'ai plus ou moins imposé de porter le nom de "M'A2R1 d'O douce". On rigole bien mais c'est énormément de boulot pour moi.

Alors autant que vous en profitiez de ce que je fais pour ce groupe-là. Le dernier projet en date consiste à chanter des chansons sur Paris.

J'ai concocté deux partitions à deux voix, mis en forme les paroles pour impression de six chansons et envoyé hier les liens vers des vidéos sur Youtube. Dans le lot, deux découvertes :

- "Sous le ciel de Paris" n'est pas comme je le croyais une chanson de Francis Lemarque et ma version de référence, celle d'Yves Montand, se trouve dépassée, en qualité, par celle d'Edith Piaf et celle d'un groupe plus récent appelé Pomplamoose.

- On trouve de bonnes versions instrumentales et des partitions sur le site de Musescore.com mais c'est payant pour les télécharger. On peut par contre les écouter gratis.

Voici le programme du mois de novembre et, à la suite, quelques vidéos ou fichiers représentatifs de ce que je viens de raconter dans ce billet.

Sous les ponts de Paris (Lucienne Delyle) : https://www.youtube.com/watch?v=GCsdLIBIhAk
Sous le ciel de Paris (Edith Piaf): https://www.youtube.com/watch?v=SC06NyI6KKU
Sous le ciel de Paris (Pomplamoose) : https://www.youtube.com/watch?v=Vol9dZ-t93s
Pigalle (Georges Ulmer) : https://www.youtube.com/watch?v=Mdx_Ujta9wg
Les Champs-Elysées (Joe Dassin) : https://www.youtube.com/watch?v=0JPTSEdrGxY
Il est cinq heures… (Jacques Dutronc) : https://www.youtube.com/watch?v=Nz-njDzl4Wc
La Romance de Paris -Charles Trénet : https://www.youtube.com/watch?v=3qqbTxGijUg 



Pomplamoose - Sous le ciel de Paris



Edth Piaf - Sous le ciel de Paris



Jacques Dutronc - Il est cinq heures Paris s'éveille



Alain Schneider - Tout rebarbouiller



Les Champs-Élysées by Bernard Delahaye

5 novembre 2022

QUAND ON LIT TROP DE PO-LARDS

Il se passe de drôles de choses, ces derniers temps, dans les musées. L’écoterrorisme est en net progrès. Mais cette histoire-ci dépasse les bornes.

La marquise entra à 16h 45. On commençait à fatiguer dans le commissariat. On avait sans doute besoin d’insolite, d’inattendu pour clôturer une journée qui ressemblait terriblement à la précédente dans sa banalité-morosité. Et là on était servi.

A tout casser, elle mesurait quatre-vingt dix centimètres de haut mais était agréablement proportionnée. Une déesse en miniature. Elle avait une robe rose très longue et portait une coiffe moyen-âgeuse ornée de longs rubans blancs. « Genre double hennin, beaux monts, la meuf ! » aurait dit Katarelmek qui mélangeait toujours vocables scientifiques et formules en langage des cités dans ses phrases d’une brièveté antiproustienne concis-ro-dérable. Par-dessus tout ça elle – la marquise, pas la phrase, quoique - dégageait une odeur peu habituelle. Elle sentait le cramé. Le roussi. Le feu de forêt.

41DdiFx4MbL

- Que puis-je pour vous, chère Madame ? Montaliban, je suis. Commissaire.

- Je viens déposer une plainte.

- Oui. Contre qui ? Qu’est-ce qui vous arrive ? Vous avez rétréci au lavage ?

- Je porte plainte pour violences conjugales.

- D’accord, je prends le formulaire idoine et je suis à vous. Votre nom ?

- Marquise Anne de Mamerloye.

- Vous portez plainte contre le marquis ?

- Non je porte plainte contre mon beau-frère, Wolfram Adegang Zamotus von Blaubart.

- Que vous a-t-il fait ?

- A moi, rien. A ses sept épouses beaucoup. Il les a assassinées. Et je ne sais pas ce qu’est devenue ma sœur, sa huitième épouse, qu’il essayait de l’égorger. Quand je suis descendue de la tour où je guettais l’arrivée des secours, le château était en flammes et le feu se propageait aux écuries. Je crois que sa pauvre jument est morte.

- Vous avez appelé le vétérinaire ? Un médecin ? Police-secours ? Les pompiers ?

- Ils étaient déjà là. Ce sont eux qui m’ont tendu la grande échelle pour que je sorte du tableau.

- Le tableau ? Mais où est-ce que ça se passait tout ça, Madame Marmerloye ?

- Au Musée des Beaux-Arts de Rennes !

- Bon j’envoie une équipe là-bas. Où est-ce que je peux vous joindre ? Vous êtes hébergée chez une amie ?

- Chez le capitaine des pompiers, Monsieur Ronchonchon. Il habite 7, square de Provence à Rennes Villejean. Très gentil, ce monsieur.

- Dès que j’ai du nouveau, je passe vous avertir.

La marquise sortit à cinq heures. Je décrochai mon téléphone et appelai le musée.

- Dites-moi, vous avez un sinistre chez vous ?

- Pas plus que chez les autres. On a tous plus ou moins nos défauts et pas plus de raisons que les autres d’être joyeux ou déprimés.

- Non je parle d’un incendie.

- Pas que je sache !

- Et vous avez encore une fille habillée en rose qui a quitté son tableau ?

- Toujours ce délire à propos d’Isaure Chassériau ? Vous allez nous lâcher, bientôt, avec ces conneries ? Qui vous êtes d’abord ?

- Montaliban, je suis. Commissaire de police. Une disparition à signaler, vous avez ?

- Tout est normal, commissaire, sauf que vous parlez comme un Brestois, présentement. Tout va très bien madame la marquise ! Personne n’est venu balancer du talc sur les fesses du nouveau-né de de La Tour ! A part qu’on a perdu la clé de la réserve et qu’on a mis un serrurier dessus, tout était normal aujourd’hui.

- Une clé, vous dites ? Disparue ? La clé d’un grand placard ? D’une salle condamnée ?

- Pas disparue. Fondue, carbonisée. Retrouvée au pied de la porte sous forme d’un morceau de charbon. Du wolfram, qu’a dit M. le conservateur. Une lumière, lui, bien qu’il soit tout mince. On l’appelle Filament parce que son vrai nom c’est Philippe-Armand Tung-Sten !

- Il est encore là votre serrurier ? Qu’est-ce qu’il fait ?

-Ben.. il crochette ! Vous voulez que je vous le passe, le capitaine ?

- Le capitaine Crochette ?

- Non, le capitaine des pompiers, c’est lui le serrurier. Il n’arrête tellement pas de râler contre cette porte qu’on l’a surnommé Ronchonchon !

DDS 740 camion-pompier-rouge-grand-ech

L’étau se resserrait ! L’énigme allait être résolue ! Ca devait être encore un coup de l’ARVOR, l’Association des Rigolos de Villejean et de l’Ouest de Rennes ! Sauf que j’arrivais au début de la page 3, qu’il était 21 h 09 et que j’avais promis à l’oncle W. de faire court pour pouvoir envoyer ma contribution dans des délais corrects.

Bah ! Avec un peu de chance on trouverait l’explication de cet imbroglio chez Nana Fafo !

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 740 d'après cette consigne : Wolfram

4 novembre 2022

Les Ateliers du vent à Rennes le octobre 2022 (1)

2022-10-09 - 285 15

2022-10-09 - 285 17

2022-10-09 - 285 18

2022-10-09 - 285 19

2022-10-09 - 285 20

4 novembre 2022

Les Ateliers du vent à Rennes le octobre 2022 (2)

2022-10-09 - 285 21

2022-10-09 - 285 22
Ce n'est pas en écrivant des phrases comme "Il faisait un ciel Chassériau" qu'on décroche le prix Goncourt.

Et pourtant... c'est très stylé ! ;-)

2022-10-09 - 285 23

2022-10-09 - 285 25

2022-10-09 - 285 33

Publicité
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 788 601
Archives
Newsletter
Publicité