Sablé-sur-Sarthe sous un ciel d'orage en juillet 1993
Quand je suis en vacances, je travaille comme un malade ! Ces jours-ci, alternant parties d'échecs contre Titan Chess au niveau 6 avec les noirs et numérisation de diapositives anciennes, je "nettoie" mon grenier. Cela vous vaut ici d'autres images de ce petit village bien français dans lequel j'ai passé douze ans qui, peu à peu, se dirigent vers l'oubli. Pourtant certaines traces de ce "passage du poète dans le Sud de la Sarthe" sont assez jolies, non ?
Germaine et Germaine aux Affranchis à la Flèche le 6 juillet 2019 (1)
Finalement, c'est ce spectacle, "Germaine et Germaine", de la compagnie "Quand les moules auront des dents", qui restera le meilleur, le plus drôle et le plus émouvant des spectacles que nous aurons vus à ce festival des Affranchis en 2019. Il s'agit d'un duo clownesque pour deux mamies et un banc. On est très proches des Deschiens de la grande époque ou de Carmen Cru. On pourrait dire que ce n'est pas gentil de se moquer des vieilles dames mais le duo de comédiennes est beaucoup mieux que clownesque ou satirique. Il y a beaucoup d'humanité dans cette représentation du quotidien de deux vieilles dames qui se retrouvent sur un banc public.
Germaine et Germaine aux Affranchis à la Flèche le 6 juillet 2019 (4)
J'ai surtout aimé que le spectacle soit construit sur la défaillance de la mémoire. A plusieurs reprises dans le spectacle Germaine prononce "Ca me rappelle..." et elle ne se souvient plus. Elle l'a sur le bout de la langue mais ça ne sort pas. Ce n'est qu'à la fin du spectacle qu'elle retrouve LA chanson très émouvante qui résume ce qu'a été leur vie, voire ce qu'est la vie.
J'ai de mon côté, bien sûr, noté quelques paroles sur mon programme et une semaine plus tard, rentré à la maison, je l'ai retrouvée sur Internet, la chanson. Cela s'appelle "Les jeunes filles de bonne famille", c'est un titre de Jacques Hélian mais je préfère la version complète de Jacqueline Ricard, illustre inconnue très intéressante. Ca tourne en boucle depuis et ça sera bientôt dans ma guitare (ou mon ukulélé, puisque c'est en fa). Merci aux deux Germaines de ce spectacle et de la découverte musicale qui s'ensuit.
Sur les traces de Rimbaud à Douai le 11 juillet 2019 (1)
- Mais qu’est-ce que c’est que ce monde où je dois faire tout le boulot ? Je vais devoir m’en farcir combien des destinations de vacances improbables ? Tout ça à cause d’un type avec qui je n’ai rien de commun… enfin, très peu, au finale. Or donc amis historien.ne.s de la littérature, rappelons brièvement les faits. Après avoir brûlé le dur, c’est-à-dire voyagé dans le train sans titre de transport pour se rendre à Paris en septembre 1870, le jeune Arthur R., natif de Charleville-Mais hier, se retrouve en cellule à la prison de Mazas. C’est son professeur de rhétorique, Georges Izambard, qui le tire de là en lui envoyant l’argent nécessaire à sa sortie et à son retour à la case départ sans toucher Frs 20 000. En fait il le récupère à Douai, dans le département du Nord où lui-même séjourne – c’est la guerre, plus personne n’a classe, pas même les profs – chez les sœurs Gindre, ses tantes par alliance, au n° 309 de la rue de l’Abbaye des Prés. A l'époque, c'était le n° 27.
- Et alors, Joe Krapov ? D’où vient ton ire ?
- C’est que voyez-vous, cher.e ami.e Rimbaldophile, il y a là-bas une plaque commémorative de ce séjour douaisien du poète.
- Oui, mais encore ?
- Personne jusqu’à ce jour n’a jugé bon de la photographier ni de la montrer sur Internet.
- Justement, on comptait sur toi, qui es né à quinze kilomètres de là et retournes quelquefois sur les lieux de ton enfance, pour le faire ! Tu vois que tu as ton utilité sur cette terre !
P.S. Mon ire (mon délire ?) vient aussi de ce que j'ai oublié de tourner la molette de l'appareil et que c'est resté sur "effet créatif dessin" ! En même temps, ça n'est pas plus mal !