Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
19 avril 2014

MODIFICATIONS MINUSCULES A UN CHEF-D'OEUVRE MAJUSCULE

- Tiens, Petit Chaperon rouge, puisque tu n’as rien à faire cet après-midi, ce serait bien que tu ailles rendre visite à ta grand-mère à Saint-Sulpice-la-Forêt. Porte-lui donc ces six galettes et ces saucisses que j’ai achetées ce matin au marché des Lices ! Ca lui rappellera l’époque où elle allait au stade de la route de Lorient voir les matches du Stade Rennais Football Club avec Papy. Si tu veux, tu peux y aller avec mon scooter.
- Avec ton scoot’ ? Alors là je suis toujours prête ! Je finis ma partie et j’y vais tout de suite !

DDS 294 140329 069

En chemin, au carrefour de la D 97 et de La Foye, le Petit chaperon rouge croise l’heureux loup. Il est là qui trépigne sur place avec son maillot rouge et qui gueule « On est en finale ! On est en finale ! On est, on est, on est en finale !». La jeune fille arrête son scooter et va taper la discute avec l’imbécile heureux.

- Où tu vas, la meuf ?
- Je vais porter des galettes-saucisses à ma grand’mère qui habite 4 allée des Oliviers à Saint-Sulpice-le-Forêt ! Et puis comme elle va me donner de la thune vu que c’est mon anniversaire demain, j’aurai de quoi m’acheter une place pour la finale de la coupe de France ! Rennes–Guingamp au Parc des princes ! Je suis sûre que t'en rêves la nuit !
- Ah t’as trop de la chance ! Tu me dégoûtes, tiens ! C’est pô juste ! Salut la meuf !

Dès que le Chaperon rouge a redémarré, l’heureux loup saute dans sa Renault Twingo, il double le scooter, file tout schuss chez la Mère-Grand, frappe à la porte et se prépare à contrefaire la voix de la fille au bonnet rouge.


- Qui est là ? demande la grand-mère en mettant son œil derrière le judas.
- C'est votre petite-fille, le petit Chaperon rouge qui vous apporte des galettes et des saucisses que ma mère vous envoie. »

La bonne mère-grand qui n’est pas née de la dernière pluie lui répond :

- Transpire la mimolette et la souricette se gavera !
- Comment ?
- Tire sur la languette et l’apéricubette savoureras !
- Je crois que tu te trompes de formulette, Mamy !
- Retire-lui sa nuisette et la Marinette te chérira !
- Qu’est-ce qui se passe ? T’as forcé sur le chouchen aujourd’hui, ou quoi ?
- Dis-lui « Pas de ça Lisette ! » et sois sûr qu’elle le fera !
- M’enfin ! Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Colle-lui une étiquette et la lettre s’affranchira !
- Alors là, c’est bien ma chance ! pense le loup. La grand-mère est Alzheimer !
- Shakespeare l’aride Hamlet et puis la tempête suivra !
- Tu t’éloignes, Mamy ! Ca commence par « tire » !
- Tire sur la bandelette et la momie nette s’effondrera !
- C’est un truc pour ouvrir la porte !
- Vire de là ta mobylette et l’escampette suivra !
- C’est quand même malheureux qu’à ton âge tu ne te souviennes déjà plus de tes classiques !
- Tire de ton escopette et l’alouette débusqueras !
- E' va me rende folle, la vieille !
- Tire sur ton épuisette et l’ablette ramèneras !
- Ca fait trop penser au sketch du plombier de Fernand Raynaud, ce gag, même si je n'ai pas l'âge d'avoir connu c'truc-là !
- Fais tomber la p’tite lingette et la sanisette broiera !
- Bon ça suffit comme ça, j’me casse ! Tant pis pour le billet de la finale !
- Je crois que j’ai perdu la clé, Chaperon, mais l’échelle est dressée sur le pignon. Escalade-la, monte sur le toit et descends par la cheminée, j’ai mis un matelas dans mon âtre pour que tu te reçoives bien à l'arrivée.
- Okkkaaaaay ! fait l’heureux loup qui commence sa grimpette et dévale par le conduit pour faire un brin de conduite à sa façon à Super Mamy Nova.

***

Deux heures après, le Petit Chaperon rouge radine. Elle appuie sur la sonnette.

 

DDS 294 suspens

 

La mère-grand ouvre la porte. Elle a son tablier de cuisine tout taché de sang. Elle se font la bise. 

- Hmm ! Ca sent bon, chez toi, Mamy ! Qu’est-ce que tu mijotes ?
- Un filet de loup rapide façon Silvia. J’ai trouvé ça sur Marmiton.org. Dis-donc, tu as fait bonne pêche, cette semaine ! Il était gras et dodu à souhait, celui-là. Mais tu es en retard, toi ! Qu'as-tu fait depuis que tu m’as appelé avec ton portable pour me dire que l’imbécile heureux avait mordu à l’hameçon !
- Ch’suis allé donner les galettes saucisses au Resto du cœur pour nourrir les enfants Poucet et en passant, accessoirement, j’ai brûlé un portique écotaxe !
- Rigolote, va ! Allez, enlève ton bonnet rouge et viens donc goûter à mon kouign-amann !
- N’empêche, quels relous, ces loups !
- Ils n’ont pas encore compris ça, ces clowns ! La supériorité de l’homme sur l’animal, c’est que la femme, elle, a lu "Les Trois petits cochons" et les oeuvres complètes de Marcel Gotlib ! 

DDS 294 gailuron tome 7-BD-_03

Ecrit pour le Défi du samedi n° 294 à partir de cette consigne

Publicité
Publicité
12 avril 2014

CI-LOMBALGIT JOE KRAPOV !

la-metamorphose-des-cloportes-a02

Il suffit de changer une ampoule dans sa salle de bains et on se retrouve métamorphosé en Clo-Cloporte. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Franz Kafka, spécialiste du genre qui eut sa petite heure de gloire jadis en raison d’un numéro de transformiste qu’il exécutait dans un cabaret de Prague.

C’est avec des jeunes sots qu’on fait des vieux cons. Cela, c’est paraît-il, de Louis Aragon. Moi je me fiche de cela comme de mon premier slip aéré – c’est aussi de lui – mais mon dos, non : avec le temps, va, comme tout s’en va – oui, gagné, Léo Ferré ! -, il paraît que ma colonne vertébrale a perdu sa courbure en chemin. Pour apprendre cela l’iatrophobe militant que je suis a dû avaler une couleuvre supplémentaire après le dernier lumbago subi et prendre rendez-vous avec un kinésithérapeute-ostéopathe. Très sympa, le gars, pour une fois !

Ca ne m’a pas fait perdre le sens de l’humour pour autant ! Quand je suis rentré de la première consultation j’ai demandé à Marina Bourgeoizovna : « Tu n’aurais pas un annuaire du téléphone pour que je me lave les dents ? ».

Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes mais Joe Krapov si. Pierre Lescure et Philippe Gelück aussi. C’est pourquoi il partage ses images, ses citations de Louis Aragon, ses délires verbaux et désormais ses cours de maintien pour internautes à mal de dos récurrent avec vous.

- Chaque fois que vous vous laverez les dents, conseille l’ostéopathe sarthois de Rennes, vous mettrez un annuaire sous vos orteils. Cela vous aidera à retrouver la cambrure naturelle de la colonne vertébrale.
Et de fait, à part les taches de dentifrice sur le pyjama ou sur le pull le matin, ça marche !

La deuxième visite a eu lieu vendredi dernier. Ce soir-là j’ai appris à me métamorphoser en chevalier servant. Toutes les dames qui passent par ici savent très bien que leurs désirs sont des orgues et que je me ferai un réel plaisir d’en jouer. Désormais je pourrai pour elle, en plus, mettre un genou en terre, poser sur le tapis le cœur que j’avais sur la main, appuyer mes deux mains sur l’autre genou allonger vers l’arrière la jambe avec le genou en terre en la faisant glisser, cambrer les reins et me casser la gueule sans me faire mal aux seins : c’est juste vous qui vous fendrez les côtes en regardant le tableau.

DDS 293 ASTERIX_SPHINX-1

Et puis j’ai aussi appris à me transformer en sphinx. « Chic ! se disent les messieurs qui passent par ici, il va enfin la fermer, celui-là ! ». C’est vrai, je les comprends, je suis comme ça, moi aussi : quand on en a plein le cul d’entendre des gens bavards parler pour ne rien dire, on rêve de voir le sphinx se taire.

Mais vous allez voir que ce n’est pas si évident. Pour faire le sphinx, on s’allonge sur le ventre. On pose les deux bras étendus devant soi et on relève la tête. On rapproche les bras en pliant les coudes, on prend appui sur les avant-bras et on relève la tête au maximum.
- Voilà, c’est tout, ça fera 72 euros.
- Rapace !

Nân, je déconne. Le praticien qui m’a avoué être né à 72300 La Chapelle d’Aligné ne me demandera qu’à la 3e et dernière séance en mai de les.
(Oui, de les aligner !)

Pour terminer, puisque me voilà devenu sphinx, je ne résiste pas au plaisir de vous soumettre à la question. Notre atelier d’écriture « en vrai » du mardi à la salle Mandoline s’est en effet métamorphosé la semaine dernière en fabrique de questionnaires cinéphiliques. A vous, cher(e)s Oedipes in the dark, de donner les titres des films évoqués, ci-dessous

Une robe blanche soulevée au-dessus d’une bouche de métro ?

Un charlot portant moustache joue au ballon avec un globe terrestre ?

Un défilé de mode ecclésiastique avec des chasubles qui clignotent dans un film italien du siècle dernier ?

Un parapluie orné d’un perroquet au bout du manche et ce perroquet parle à une dame à chapeau chargée d’éduquer deux enfants ?

Un rideau de douche et un couteau ?

Quatre notes d’harmonica dans un film de Sergio Leone ?

Un couple qui écarte les bras au milieu de l’océan ?

Jean-Paul Belmondo avec le visage peint en bleu ?

Une femme nue allongée sur un lit et qui demande à son amant « Est-ce que tu les aimes, mes fesses ? » ?

Deux hommes dans un canot à moteur. L’un des deux, habillé en femme, enlève sa perruque et dit : « Je suis un homme ! ». L’autre répond « Personne n’est parfait ! » ?

Un gamin tout nu dont le nom évoque un chapeau a bien du mal avec le conditionnel ?

Un type en pantalon bleu à rayures blanches fait tomber le nez du sphinx ?

Si le nez de Liz Taylor n’avait pas été ce qu’il fut, la face du monde en eût été changée ?


P.S. Je m’aperçois que j’ai oublié de vous parler des métamorphoses de libido vide en désir de rata et que je n’ai pas placé non plus « Métamorphose où j’ai mon doigt ! ». J’espère que d’autres y auront pensé à ma place !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 293 à partir de cette consigne 

5 avril 2014

CHEZ L'ORNITHOLOGUE

- Je ne sais pas ce que j’ai, docteur, mais j’ai l’impression d’avoir des oiseaux dans la tête.
- Des oiseaux dans la tête ? Et ils font quoi ? Ils volent ?
- Non, ils chantent !
- C’est quel genre d’oiseaux ? Un rouge-gorge ? Un merle moqueur ? Quelque chose comme un moineau ? Un aigle noir ? Un épervier ? Un rossignol anglais ? Un rossignol de mésamour ? Un oiseau sur un fil ? Un oiseau rouge du buisson ? Un goéland ? Un albatros ? Un perroquet ? Un pigeon ? Un petit oiseau de toutes les couleurs ? Une pie dans un poirier ? Une alouette sur un miroir ? Un condor qui vous demande « Qué pasa ? » ?
- Non, c’est plutôt un oiseau de nuit. Un de ceux qui ont des grands yeux et qui… hululent !
- Les hiboux ?
- Oui, c’est ça, les hiboux !
- Et qu’est-ce qu’ils vous chantent, les hiboux ?
- Un truc bizarre !


- Oui je vois. Ca n’est pas du tout ça, Monsieur !
- ???
- Vous n’entendez pas des chants d’oiseaux, vous avez un air de piaf !
- Soyez poli, Docteur !
- Ce que je voulais dire c’est que vous avez un air de Piaf dans la tête !
- Et… Et dites... Qu’est-ce que je dois faire pour m’en débarrasser ?
- Mettez des boules Quiès pour dormir la nuit et dès que vous en avez l’occasion, ouvrez la cage aux oiseaux ! Regardez-les s’envoler, c’est beau !
- Merci Docteur. Je vous dois combien ?
- Ca fera 72 euros.
- 72 euros ? Mais vous êtes un vrai rapace, vous alors !
- Tss ! Tss ! Tss ! S’il vous plaît ! Pas de nom d’oiseaux dans mon cabinet ! J’en ai déjà plein la tête !

DDS 292 Folon

Ecrit pour le Défi du samedi n° 292 à partir de cette consigne (l'image ci-dessus)

30 mars 2014

ABECEDAIRE DU TEMPS PASSE A LA FENETRE DE LA RUE BROCA

DDS 291 tableau barbe-bleue 2

Barbe

Le peintre en bâtiment qui repeint la maison bleue adossée à la colline de M. le forestier et qui se fait des taches de peinture sur la barbe ne s’étonnera pas de trouver sur son trousseau de clés des taches de gros rouge sang pour sang indélébiles : la tachéite chronique est extrêmement contagieuse. Sa sœur Anne l’en avait averti mais quand son tour est arrivé il n’a rien vu venir.

 

 

 

DDS 291 tableau bobinette

Bobinette

Ce verrou d’un genre particulier est connecté à une chevillette que l’on tire depuis l’extérieur de la maison pour faire tomber le bousin et permettre au visiteur d’entrer dans le logis. Vous avouerez que c’est particulièrement stupide comme système d’alarme anti-cambriolage ! Certains loups-bards ne se sont pas privés d’utiliser cette faille sécuritaire afin de pénétrer chez la mère-grand comme Jean Moulin entra ici dans la légende ou comme dans un moulin empli de lettres ce dadais de Daudet fit (du samedi !)

 

  

Tableau Bottes

Botte

Sachant qu’une botte mesure sept lieues de long et deux de large soit 28 km de long et 8 de large ; sachant qu’un petit poucet mesure un pied de long soit 33,33 cm de long et 10 cm de large. Calculez combien de petits poucets on peut allonger dans le fond d’une botte de sept lieues.

Sachant qu’un autocar Illenoo contient 57 places assises, combien l'Association des bûcherons nécessiteux de la Forêt de Rennes aurait-elle dû louer de véhicules pour remplir une botte de sept lieues et abandonner au plus profond de l’étang des Gayeulles des enfants qui coûtaient une fortune en Nutella, en Nintendo et en smartphones ?
Ne cherchez pas, la réponse est 117 906 528 et le dernier bus n’est rempli qu’à moitié !

DDS 291 tableau Alice 2

 

Chat : 

Dans « Alice au pays des merveilles », le chat de Cheshire (ou de Chester) disparaît en laissant flotter un sourire derrière lui. C’est devenu depuis un signe du zodiaque et les natifs les plus célèbres en sont Jacques Prévert, Robert Doisneau et Boby Lapointe.

 

 

DDS 291 chèvre

 Chèvre

La chèvre est un animal têtu, naïf et aussi buté du chapeau neuf que la mule l’est du pape. A force de s’adonner à la lecture un peu niaiseuse des « Contes de l’apéro » et des « Récits des frères Grimage » elle a fini par croire que la réintroduction du loup dans les Pyrénées était un bienfait écologique alors qu’il s’agit surtout d’une réintroduction de l’agneau troubleur de breuvage dans la panse dudit loup. De même elle confond le légionnaire et le missionnaire et n’est donc pas en position de deviner ce qui va se passer quand le porteur de képi entre dans son enclos avec sa grande taille, sa beauté virile et son odeur si caractéristique de sable chaud.

 

DDS 291 tableau Riquet

 

Houppe

Il faut être belge comme Tintin ou être étriqué comme Riquet pour porter une houppe : cette coiffure est passée de mode depuis qu’à l’arrière de son yacht on a vu DSK trinquer à la poupe avec Sherlock le friqué à la loupe et Watson qui tendait son briquet à la Boop (Betty).

 

 

 

DDS 291 tableau petit pois 2

Petit pois

En parlant de petit pois, il était une fois une princesse qui s’appelait Nabila. Quoi ? Tu ne la connais pas ? Non mais allô quoi ! Allume ta télé et mate-la !

 

 

 

DDS 291 pomme


Pomme

Alors qu’il faut manger cinq fruits et légumes par jour, certains esprits chagrins essaient de nous faire croire que les pommes peuvent quelquefois être empoisonnées. Ils prétendent que le slogan « Mangez des pommes » de Jacques Chirac contenait en germe dans le fruit un petit ver nerveux et gigoteur qu’on appelle « Sarkozy Fan Tutte ». Il s’agit d’une réelle nain-posture : en 1995, le démolisseur du mur de Berlin aujourd’hui rattrapé par la Stasi, plutôt que de soutenir la grande asperge molle, avait pris le parti du M’bala M’bala dur.


sept d'un coup

Sept

Si vous n’arrivez pas à imaginer ce que pouvaient bien fabriquer les sept frères Poucet dans le lit des sept filles de l’ogre, si vous ne savez pas comment Barbe-bleue a épuisé sept femmes, si vous ne voyez pas à quoi Blanche-Neige et les sept nains pouvaient bien jouer quand il y avait une panne d’électricité dans la maison, si les sept péchés capitaux sont inconnus de vous, alors allez-vous faire voir chez les sept samouraïs de la Grèce ! Ce n’est vraiment pas la peine que je me mette en quatre pour vous raconter la guerre de Troie * !

* On ne sait toujours pas d'ailleurs, à l'heure où nous mettons sous presse, si celle ci aura (botte de sept) lieu !

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 291 d'après cette consigne

23 mars 2014

UNE MARMITE SARTHOISE / par Vegas sur Sarthe, Titisoorts, Joe Krapov et Sebarjo

22 mars 2014

Se sont assemblés pour concoter une marmite sarthoise

 

Flash

DDS 290 marmite sarthoise


Vegas sur Sarthe ; Titisoorts ;
Joe Krapov ; Sebarjo

Réalisé pour le Défi du samedi n° 290 d'après cette consigne.

Publicité
Publicité
16 mars 2014

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 21, CONTE ANIMALIER, FERROVIAIRE ET LUCKY LUKIEN

On venait de quitter l’Iowa. Depuis que l’on avait posé des rails sur la prairie, le train traversait d’Est en Ouest les Etats enfin unis d’Amérique, histoire de confirmer ce que cette sentence du Sussex susurre même aux sourds : « Il faut bien que les guerres de succession et de sécession cessent sinon c’est du souci incessant». On était en 1878 et si on ne se battait plus depuis plus de dix ans entre Nordistes et Sudistes, on n’était pas sortis de l’auberge pour autant vu que les guerres indiennes avaient pris le relais. Enfin bon, ça faisait un an que les Sioux et les Cheyennes du Nord s’étaient rendus. On allait pouvoir assister à une autre ruée vers l’or dans les Black Hills.

DDS 289 sd_mitchell03

A l’arrêt de Mitchell, une femme jeune et jolie, vêtue d’une robe mauve, d’une grande capeline assortie et coiffée d’un chapeau à rubans était montée dans le wagon. Elle l’avait balayé du regard, s’était installée sur la banquette vide tournant le dos aux quatre employés de banque qui jouaient aux cartes. Elle avait sorti un livre de son sac et s’était mise à lire.

Johnny Horse était le seul autre occupant du wagon. Il décida de tenter lui aussi sa chance. Il vint s’asseoir en face d’elle et la dévisagea le plus innocemment du monde.

- Bonjour, dit-il. Tu t’appelles comment ?
- Je m’appelle Lily Lasouris. En fait non, je m’appelle à nouveau Lily Saint-Georges.
- Tu es française ? C’est un pseudonyme ?
- Saint-Georges est mon nom de jeune fille mais je suis la veuve du sergent Lasouris. Et toi, beau blond, comment t’appelles-tu ?

 

DDS 289 LuckyLukeMississippi

(Les Anglais et les Américains en viennent d’autant plus vite au tutoiement que dans leur langue le «vous de politesse" ne les étouffe pas : il n’existe simplement pas. Cela donne de piquants dialogues comme :
- Permets que je te baise, baronne, le bout des doigts ?
- Fais, Dulogis ! (Car le maréchal se nomme ainsi).
- Les yeux dans les yeux, je te jure que je n'ai jamais eu de compte en Suisse !

- Il y en a un peu plus. Je te le laisse ?
- Comment as-tu trouvé le Minnesota ?
- En remontant le Mississippi !)

- Je m’appelle Johnny Horse. Je reviens d’un stage de pâtisserie orientale que j’ai effectué à Davenport dans l’Iowa. J’ai pris ce train pour rejoindre mon salon de thé à Rapid City. C’est quand même super le train ! Autrefois on était obligés de prendre la diligence pour faire ce trajet. Et toi, Lily, où vas-tu ?
- Je vais derrière les Collines noires, à Gilette. C’est là que mon mari a rendu l’âme. Je vais me recueillir sur sa tombe et après je m’installerai là-bas pour évangéliser les Cheyennes.
- Evangéliser les Cheyennes ? Après qu’on les a exterminés et parqués dans des réserves ? Je trouve ça un peu Sioux, comme démarche, pour ma part.

Lily ne répondit pas.

- Tu n’as donc peur de rien ? Ne sais-tu pas que plus on va vers l’Ouest, plus il y a de dangers ? Il y a sans cesse du grabuge à Pancake Valley : quand ce ne sont pas des voleurs de chevaux, c’est une alerte aux Pieds bleus ! Et puis toute cette lignée de hors-la-loi, Jesse James, Billy the Kid… sans compter que les Dalton courent toujours !
- J’ai une lettre de recommandation pour le lieutenant Chicken au 20e de cavalerie. Il était sous les ordres de Custer avec mon mari à Little Big Horn. Il pourra me protéger, m’offrir une escorte en cas de besoin.
- En tout cas, tu n’es pas rendue, le voyage est encore long. Sans compter qu’il y a un passage dangereux après Canyon Apache. Et puis… il y a Gulliver.
- Gulliver ? Qui est-ce ?
- C’est une espèce de dragon, un monstre sanguinaire qui dévore tout ce qui s’aventure sur la voie ferrée.
- Tu racontes des bêtises, Johnny ! Tu essaies de me faire peur pour me détourner de mon projet, de ma mission. Je parie que tu es célibataire et que tu rêves de te trouver une bonne petite épouse bien soumise pour tenir ton saloon !
- C’est un salon de thé, Lily, tout ce qu’il y a de plus honorable, destiné aux dames de la ville et pas un abreuvoir à cow-boys.
- Ta ta ta ta ta ! C’était bien essayé mais n’y songe pas, même en rêve ! Et à part ça, à quoi il ressemble ce Gulliver ?

DDS 289 Kansas wildcats

- C’est un chat sauvage du Kansas. Un chat géant qui a la particularité d’être tigré et omnivore.
- N’importe quoi ! Un chat omnivore ! Pourquoi pas un cochon avec des bottes rouges pendant qu’on y est ? Que veux-tu qu’un chat, même géant, puisse faire à un train lancé à toute vapeur sur ses rails vers les promesses de l’Ouest ? Un chat sauvage du Kansas ! Many Dick Rivers to cross ? C'est pas sérieux ! Tiens, je veux bien parier avec toi, Johnny Horse ! Si un jour je rencontre ce Gulliver, je reviendrai m’engager comme femme de mauvaise vie dans ton saloon, foi de Lily Saint-Georges !
- C’est un salon de thé, mais pari tenu, je t’engagerai comme cuisinière pour faire des gâteaux.
- Maintenant, si tu veux bien me laisser lire ma bible, Johnny, je t’en serai reconnaissant. Au moins, là-dedans, il n’y a pas d’histoires aussi abracadabrantesques !
- Mais certainement. Lis, Lily !

Un peu dépité, Johnny retourna s’asseoir à sa place initiale, il posa son front contre la vitre et regarda défiler le paysage.

Plusieurs heures après le train s’arrêta à Rapid city. Johnny prit sa valise et en passant au niveau de Mme Lasouris qui lisait toujours, au lieu de soulever son chapeau, de lui souhaiter bonne route, d’échanger un mot d’adieu avec elle ou de lui reparler de leur pari, il se contenta de faire un signe de croix.

Ce geste, bien que discret, n’échappa pas au regard de la jeune femme. Elle eut un regret. Il était mignon, ce beau blond mais un peu trop craintif, un peu trop crédule et finalement très, très voire beaucoup trop popote. Elle avait besoin d’aventure pour sa part, sans cela elle n’aurait pas épousé un militaire. Et si c’était pour ouvrir un salon de thé, elle pouvait tout aussi bien faire ça sur la côte l’Est.

La souris bibliophile se replongea dans son livre sacré. Le train se remit en marche. Vers la fin de l’après-midi on atteignit les premiers contreforts montagneux des Collines noires. Cela faisait déjà très longtemps qu’on ne voyait plus ni fermes ni barbelés sur la prairie. Un peu avant Sundance, comme le soir tombait, le train pénétra dans un tunnel.

DDS 289 Gurbuz Dogan Eksioglu

Quand la locomotive et les wagons furent ressortis à l’air libre, le chat géant donna un coup de patte qui fit dérailler le convoi. Puis Gulliver croqua Lasouris, les employés de banque, le jeu de carte, la bible, le wagon, la loco et même le tender avec la réserve de bois et de charbon. A quoi ça servirait sinon, d’être Chat sauvage du Kansas, omnivore et tout le temps affamé ?

Puis il s’en alla ronronner d’aise ailleurs et l’auteur posa sa plume. Lui aussi était satisfait de cette variante dans laquelle le dragon n’a rien d’effrayant, Saint-Georges ne remporte pas la victoire, les animaux ne se font pas bouffer, enfin si mais pas tous et pas comme on s’y attend, et la population autochtone qui n’a rien demandé à personne peut continuer à fumer son calumet électronique (ou pas) en paix.

 

140309 056

 Ecrit pour le Défi du samedi n° 289 d'après cette consigne.

8 mars 2014

COCHONS LA BONNE CASE !

Comment ? 23 lignes pour faire le tour de cet animal qui se vautre dans la fange comme Christine, Frigide et Ludovine dans la Manif pour tous ? Mais c’est ridicule ! Pire, c’est un tour de cochon qu’on me joue là !

Impose-t-on la même limite à ce mammifère omnivore de Philippe Meyer ? Et en plus, cette semaine, il faut faire rire les petits mômes ! Mais enfin ! Jamais aucun(e) de vos porcelets de petits-enfants barbouillés de Nutella ne sourira jamais à l’énoncé « Qui vivra verrat » sur lequel je ne saurais faire l’impasse ni à ce petit jeu des suppositions que j’adore : suppose que tu t’appelles A et que tu veuilles importer dans la Sarthe les méthodes d’élevage du Périgord. Alors je te dirai : « Ne fais pas, A, aux truies ce que tu n’aurais pas voulu qu’on fît d’oie ! ». Caca boudin !

Du coup je suis à peu près sûr que même à Pau ce défi gave ! Caca boudin !

Le cochon est un animal qui pond des œufs quand on tire sur sa queue. Encore faut-il qu’auparavant on ait pris soin de le suspendre au plafond. Les œufs du cochon ont ceci de particulier qu’une fois cassés dans votre poêle ils se transforment en omelette aux lardons. Caca boudin !

Le cochon est tellement synonyme de richesse que les Italiens ont toujours placé en lui leur confiance et leurs économies : en italien, cochon se disait autrefois « tire-lires ». L’usage s’en est répandu jusqu’en Bretagne où le summum du luxe est de passer ses vacances en compagnie de Peggy la cochonne à la pointe du Grouin ou à Porc-Navalho. Caca boudin !

Je connais au moins trois chansons consacrées aux cochons : « Piggies » des Beatles, « Tout est bon dans le cochon » de Juliette et « Pork’n’roll » des Nonnes troppo. Je ne sais pas encore laquelle des trois je vais interpréter en complément de programme de ce billet. J’ai lu « La Stratégie pour deux jambons » de Raymond Cousse mais ça non plus, ça ne fera pas rire autant les enfants que la formule ajoutée depuis quatre paragraphes à la phrase de fin de ceux-ci.

Bon j’aurais pu chanter aussi, c’est vrai, « un été de porcelet-ne » de Mort Shuman. Sans compter que je suis aussi l’auteur de ce couplet détourné et ajouté au chef d’œuvre des Charlots :

« On a parlé d'amour et de violettes,
Mais jamais d'amour et de rillettes
Pourtant je connais tout près d’Allonnes
Un hidalgo qui chante à sa bonne,
Tous les jours à l'heure du dîner
Ce chant d'amour bien tartiné :

Paulette, Paulette tu es la reine des rillettes
Notre amour ne serait pas si grand
Si je n’aimais pas les rillettes
Les rillettes du Mans ! »

S’il y a un Edmond le cochon en bande dessinée (Veyron/Rochette) et si Obélix tombe sur ceux de son temps sanglier gare, nous avons à Rennes un Léon le cochon qui est un restaurant non-végétarien dans lequel je n’ai jamais les pieds, fussent-ils panés ou pas !

Au cinéma il y a bien sûr « Le porc de l’angoisse », « Babe », les aventures de Lemmy Cochon avec Eddy Constantine, « POUR qui CEAUnne le glas » d’après Hemingway et, paradoxalement, « La guerre des moutons » pour sa célèbre réplique « Si goret su j’aurais pas venu ».

Avant que nous ne parvenions à la vingt-troisième ligne de cette chronique ou peu de temps après l’avoir dépassée, afin de vous éviter à vous aussi de prononcer cette dernière phrase, je crois qu’il est temps que je m’arrête. C’est vrai qu’une réponse négative à la question « Cela sert-il à quelque chose que je m’échine ? » me resterait en travers (de porc) de la gorge. Et je protesterais alors : Caca boudin !

Aussi évitons de pousser des cris d’Hugues orfraie, l’heure est venue de nous saigner d’une petite chanson. Sortez vos tire-bouchons !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 288 à partir de cette consigne

2 mars 2014

LE DOIGT ET LA POUDRE

DDS 287canonniere-gd (2)

La pirogue glissait rapidement sur l'eau. Ils entrèrent dans un canal qui débouchait de l'autre côté de la rivière. Il était très étroit et l'embarcation y passait de justesse. Ils pointèrent la pirogue vers le canal. Ils avançaient lentement, tête baissée, à cause des branches qui pendaient au-dessus de l'eau. Après avoir fait une centaine de mètres, ils aperçurent le fleuve, négocièrent le virage et prirent la direction de Davenport où ils avaient l’intention de faire escale.


Il y avait là, sur la rive droite du Mississippi, l’auberge de Big John Crosby et l’habitation de Scott Young le trappeur à qui ils livraient eux aussi à l’occasion le produit de leur chasse. Big John n’était plus le même depuis que la rivière avait emporté sa petite Emmylou. Il s’adonnait à l’eau de feu plus que de raison pour y noyer son chagrin. Scott Young était un homme honnête mais les trois Cherokees se demandaient si ses deux fils seraient à la hauteur pour reprendre l’affaire de leur père. Le deuxième surtout n’avait rien de guerrier, frêle, souvent malade lorsqu’il était enfant, avec un regard noir et torturé, toujours fourré dans les bouquins, à lire tout ce qui lui tombait sous la main.


- Qu’est-ce que tu fous, Dragging Canoe ? Tu as failli nous faire chavirer !

- Désolé ! On vire à droite, Sequoyah ! Il y a un bateau en face !
- Qu’est-ce que c’est que cet engin ? Une canonnière ?
- Mettons-nous à couvert sous les lianes et observons.

Regarde m’man, il y a un bateau blanc sur la rivière ! Il a une cheminée rouge, il arbore un drapeau,et il y a un homme sur le pont. Tu f’rais bien d’appeler Big John ! Je n’pense pas que ce raffiot-là vienne pour nous distribuer des lettres ! Il est à moins d’un mile maintenant. J’espère qu’il ne va pas s’arrêter ! Il a des numéros inscrits sur sa coque. Il porte un grand canon et il déplace de grosses vagues !

 

DDS 287canonniere-gd (1)

C’était effectivement un grand bateau blanc, avec une cheminée rouge et un long canon à l’avant. Il remontait silencieusement le fleuve et d’ici trois ou quatre minutes il serait à hauteur des deux bâtiments en rondins de bois de Davenport. Sur le quai, le deuxième fils de Scott avait aperçu lui aussi le navire. Il semblait hésiter sur ce qu’il devait faire. Il cria en direction de quelqu’un à l’intérieur de la maison mais ni son père, ni son grand frère ne sortirent pour le rejoindre. Sans doute étaient-ils partis chasser ou relever leurs pièges ?

Papa est parti et mon frère chasse dans la montagne.

Big John serait-il de bon secours ? Il boit trop depuis qu’Emmylou s’est noyée dans la rivière. Du coup c’est moi qui représente l’autorité mais j’ai bien trop souvent tendance à tergiverser. Je viens juste d’avoir 22 ans. Je me demande bien quoi faire face à ce truc. Et plus elle se rapproche, cette canonnière, plus l’hésitation en moi augmente !

Le gamin entra dans sa demeure et en sortit avec une carabine presque aussi grande que lui. Il demeura en retrait du quai de débarquement, posté derrière un tonneau.

Avec le fusil de mon père entre les mains, je me sens plus rassuré. Papa m’a toujours dit : «Si tu vois rouge mets-toi à courir ! Ne te soucie pas des chiffres ! ». Qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir dire ? Quand le premier coup de feu a frappé le quai, j’ai vu arriver mon destin en même temps que la réponse ! J’ai ajusté le fusil tout en me demandant pourquoi je faisais cela, pourquoi ils nous tiraient dessus. Et puis il y a eu un grand trou noir, mon visage a éclaboussé le ciel, et je suis tombé à la renverse.

Il dut y avoir une mésentente de part et d’autre. Ou alors les occupants du navire n’étaient pas des représentants des autorités américaines. Toujours est-il qu’un type en maillot rayé et en casquette tira deux coups de fusil en direction de Davenport. Ses balles ricochèrent sur le quai de débarquement. Qu’est-ce qui se passa dans la tête du gamin ? Il épaula son fusil, mit son doigt sur la gâchette mais avant que la poudre ne parle, une balle mortelle l’atteignit.
Le bateau ne s’est pas arrêté. Quand il est passé près de nous notre canoë s’est soulevé comme poussé par un raz-de-marée puis le fleuve s’est calmé et le troisième d’entre nous, un vieux chaman qui avait pour nom Cheval fou se mit à psalmodier dans notre langue quelque chose qui signifiait :

Eloigne de moi la poudre à fusil, le doigt trop leste ! Empêche-moi d’appuyer sur la gâchette du bâton de feu ! Pense à moi comme à quelqu’un dont tu n’aurais jamais cru qu’il se serait effacé si jeune avec tant de choses non finies, non vécues. Rappelle-toi de mon amour pour toi car déjà tu me manques.

Nous avons traversé le fleuve redevenu calme et nous sommes allés consoler la mère du jeune Neil et Big John qui était enfin sorti de sa taverne en claudiquant. Puis nous avons repris notre route. Ce n’étaient pas nos affaires. Depuis que les visages pâles ont envahi nos vallées et nos prairies, ils sèment la violence, la mort et la désolation autour d’eux. Quelque chose de grand en naîtra, sans doute aucun, mais comme dit Cheval fou : « De transformation en transformation, de paysage en paysage, nul ne sait où conduit le chemin des humains ni ce que nous récolterons sous la lune des moissons. De l’homme mort naîtra la poésie de l’homme qui rêve. Pour celui-là, il faudra simplement qu’il troque son fusil contre une guitare dans sa prochaine vie».

Librement adapté du texte de la chanson "Powderfinger"de Neil Young :



Ecrit pour le Défi du samedi n° 287 à partir de cette consigne

23 février 2014

POUR ALICE DE LA PART DE LEWIS

DDS 286 Su Blackwell Jardin secret

(oeuvre de Su Blackwell : The secret garden, finding the door)

Je ne sais pas ce que raconte cette forêt de signes.

Je ne sais pas ce que dit l’arbre à son voisin.


Je ne sais pas ce qu’il y a derrière la porte.


Je ne sais pas pourquoi on abat l’arbre afin de faire du papier.


Je ne sais pas si ce qu’on écrit sur le papier mérite qu’on abatte des arbres.

Je sais que c’est ton jardin secret et que tu as toutes les réponses à mes questions
Puisque tu es la réponse.

Je sais que mon manuel d’arboriculture était un incunable qui valait une fortune
Mais je te pardonne car ce que tu en as fait est très beau.

Tu voulais peut-être savoir de quel bois je me chauffe ?

La réponse est classique autant que décevante :
Je me réchauffe le cœur à la guitare de Georges.

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 286 à partir de cette consigne.

16 février 2014

VOILA POURQUOI LA TOUR DE PISE PENCHE ENCORE !

 Oh comme il y a longtemps que je ne vous ai pas gratifié(e)s d'un petit tibouque !
N'oubliez pas de zoomer pour le lire !

Il est téléchargeable ici en pdf et là (mais pendant un mois seulement) au format .doc

Ecrit pour le Défi du samedi n° 285 à partir de cette consigne

Publicité
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 788 660
Archives
Newsletter
Publicité