Le Voyage à Reims et Châlons. Notes du 18 avril 2023 (3)
Nous sommes revenus par la rue Barbâtre. Nous avons fait un arrêt sur le parvis de la cathédrale pour observer la sociologie des visiteurs. Cet après-midi un rassemblement d'institutions catholiques avec des mômes en uniforme de tous les côtés. Quel bordel, mon adjudant !
Retour par les petites rues entre la cathédrale et l'autre côté de l'hôtel de ville puis sieste !
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Ce qui est surprenant à Reims ?
C'est une ville presque sans tags, sans graffs, sans graffitis et sans affiches, à croire que l'on vit ici en dehors du conflit qui oppose le peuple français à l'empereur Macron sur la réforme du système de retraite.
C'est une ville pour les automobilistes : si vous n'appuyez pas sur le bouton idoine pour permettre le passage des piétons sur la route le feu de signalisation reste toujours vert pour les voitures. Et si vous appuyez dessus il se passe bien 2 bonnes minutes avant que le feu ne devienne vert pour vous. A croire que d’appuyer sur le bouton « piétons » donne du temps supplémentaire aux voitures !
C'est une ville rimbaldienne. Les Gaulois qui l’habitent ont le même côté bourru que les Ardennais. « J'ai du sang gaulois » disait Rimbaud. Exemple : au sortir de la place de la cathédrale nous nous apprêtons à traverser la rue. Nous sommes immobiles au seuil du passage pour piétons car un véhicule approche à toute blinde. Le conducteur freine brutalement, nous laisse passer. Je le remercie d'un geste, Marina B. dit « Merci ! Merci ! », ce qui est assez peu son genre habituellement, et le type nous envoie par sa fenêtre ouverte : « Faut attendre avant d'aboyer! ». Mais enfin!? On n'avait rien dit !
C'est une ville dans laquelle on ne pisse pas. Toilettes publiques : 0 ! Même payantes ! A croire que les Messieurs pratiquent le système Depardieu : quand ils ont vidé une bouteille de champagne ils font pipi dedans ! J'ai un projet d'ailleurs, un guide du prostatotourisme : le relevé cartographique des toilettes publiques pour toutes les villes de France et de Navarre que je serai susceptible de visiter, avec leurs photographies. J’ai déjà des exemples dans ma besace : Bain-de-Bretagne, Landerneau et La Gacilly.
Marina B. a pu user des toilettes de la bibliothèque Carnegie et moi de celles du restaurant indien.
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Le petit déjeuner à l'hôtel ? Formidable et un peu décevant !
Formidable parce qu'il est servi en silence : pas d'écran géant avec BFMTV et les tronches des gens du Rassemblement national en gros plan pour vous couper l’appétit !
Décevant parce qu'on ne peut pas se resservir du café ni reprendre des mini-viennoiseries : il vous est amené une fois pour toutes dans un contenant de type mazagran ce qui fait que « Monseigneur ne peut pas tremper».
Bon ça me fait quand même deux croissants puisque mon épouse ne mange pas le sien, deux tranches de pain, des blinis, un yaourt avec miel, une clémentine, une pomme et un bout de fromage avec beurre et confiote pour 10€ ça va !
De toute façon on a pas repéré de café Henri IV ni de « Brioche dorée » comme à La Flèche (Sarthe) même que l'année dernière d'ailleurs on n'a même pas sacrifié à ce rituel annuel !
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Reims c'est une ville dans laquelle on ne sait pas où habitent les riches, où habitent les pauvres.Aujourd'hui on n’a pas revu les gens tout à fait ordinaires qu'on a croisés hier sur la braderie. A part rue de Vesle et place Drouet d'Erlon puis à la cathédrale il n'y avait pas grand monde. Quand même quelques SDF. Et des voitures sur le boulevard Dieu lumière où sont les seules pistes cyclables qu'on a croisées en 2 jours : il y a de fait peu de personnes à circuler à vélo.
Mais surtout il y a le magasin de disques de monsieur William et quelques clichés savoureux dans mon appareil comme la photo de cette jeune fille qui se fait filmer par sa maman en train de jouer du ukulélé devant la cathédrale de Reims !
Allez j'arrête là pour aujourd’hui ! Champagne pour tout le monde et caviar pour les autres ! C'est le titre d'un double album de Jacques Higelin paru en 1979.