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Mots et images de Joe Krapov
24 septembre 2021

IRINA KOBAYASHI. - DU BON USAGE DE LA GUILLOTINE AU COUCHER DU SOLEIL

2122-03 - jean-Paul venise 120646231

Nous sommes restés babas devant le pavé particulièrement zinzin que vient de pondre Irina Kobayashi. Son dernier bébé est fabuleux ! Pour écrire cette biographie de George Sand il existait tant de matière scandaleuse dont on eût pu se servir à qui mieux-mieux pour noircir un peu plus la mémé du romantisme, la tata des féministes, la coqueluche des bobos et bobotes qui trouvent dada avant l’heure de se faire appeler George alors que son prénom est Amantine-Aurore. « J’m’appelle Patrick mais on dit Bob », comme chantait Boris Vian.

De l’étrange baronne Dudevant Irina Kobayashi n’a pas retenu les histoires de derrière, de derrière le paravent où Musset auparavant puis le docteur Pagello ensuite ont troussé les froufrous de la jolie môme Dupin qui n’était pas encore devenue « la bonne dame de Nohant ». Et pourtant la période choisie est bien celle du voyage à Venise de 1834, du séjour à l’hôtel Danieli et des amours tumultueuses que la plus célèbre des Berrichonnes connut là.

Iriuna Kobayashi s’est intéressée – sur 582 pages, c’est un bel exploit ! - aux seuls moments de respiration solitaire de Dame Aurore. Tous les soirs, elle sortait de l’hôtel Danieli et s’en allait seule dans Venise, emportant sa boîte et sa guillotine. Arrivée sur le bout de la Riva degli schiavoni et même bien plus loin, là où se trouvent désormais les pavillons de la Biennale internationale, elle s’accoudait au parapet du pont des Sept martyrs, sortait un cigare de sa boîte, lui introduisait la tête dans la guillotine, tranchait dans le vif, l’allumait puis, tirant dessus langoureusement, elle se plongeait dans la contemplation du coucher du soleil au-dessus de la punta delle Dogana, la pointe de la douane, et de Santa Maria Della Salute.

La biographe relate alors, comme si elle avait été présente aux côtés de l’autrice de « La Petite Fadette » et reçu d’elles bla-bla intimes et amicales confidences les visions étonnantes auxquelles George Sand, de façon quasi médiumnique, était soumise en ces moments crépusculaires.

C’est réellement passionnant – le séjour vénitien des amants terribles a duré plus de trois mois – et on n’oubliera pas de sitôt le ballet des personnages entrevus dans les nuages de fumée : Desiderio San Giorgio qui élève des dragons pour le plaisir et le profit, Muley Bugentuf qui lui raconte soir après soir ses dix-huit métempsychoses depuis l’an 184 et ce vicomte de Tourpeau qui la baratine sur la mensuration idéale des nougats de Montélimar.

N’en disons pas plus. Précipitez-vous sur cette biographie onirique, énigmatique et envoûtante. Il y a là un plaisir de lecture à prendre auquel vous ne pouvez pas et ne devez pas couper !

2122-03 Jean-Paul - coupe-cigare-guillotine-cigare-shop
 Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 21 septembre 2021

d'après la consigne AEV 2122-03 ci-dessous.

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