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Mots et images de Joe Krapov
13 septembre 2015

CONTE DE FEE (2)

Au début, comme j’étais un peu niais, j’ai cru que je l’avais trouvé. C’est vrai, quoi ! J’avais un boulot, je n’avais plus Papa et Maman sur le dos, je gagnais un peu d’argent et j’habitais à Paris où il y avait plein de cinémas, de salles de spectacle, de librairies et de disquaires. Alors, comme être riche se dit parfois « avoir de la galette », j’ai commencé à les collectionner. A l’époque les galettes étaient des objets ronds et noirs, d’un diamètre de trente centimètres, percés d’un trou en leur milieu, garnis d’une étiquette, emballés dans une enveloppe de papier blanc ou de cellophane et mis dans une pochette en carton illustrée de photos ou de dessins plus ou moins psychédéliques. Pour jouir de ces trésors-là il fallait disposer d’un tourne-disque ou d’une chaîne hi-fi.

Comme l’obsolescence programmée n’avait pas encore été inventée, je possède toujours cette chaîne hi-fi d’il y a un siècle et comme je suis un saturnien soigneux et conservateur, j’ai gardé aussi en très bon état tous mes disques vinyles et mes nombreux livres. Par contre j’ai perdu tous les amis auxquels j’ai fait appel pour m’aider à déménager. Je ne sais pas si vous avez déjà eu à porter les œuvres complètes de certains écrivains ou l’intégrale de Vivaldi mais je peux vous dire que quatre saisons et quatre cent concertos, même si c’est toujours le même, comme disait Stravinsky, ça pèse.

Le problème dans ma vie, c’est que je n’ai pas déménagé qu’une fois.

DDS 367 vivaldi-risi-bisi-finedininglovers

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