Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Je bous dans la marmite
Je prépare dynamite
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
La vapeur s'échappe
Et moi sous la chape
Je répète un plomb
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
La tristesse m'accable
Et je suis bien capable
De vous péter un câble
Je pars vers l'azimut
Dans ma cocotte-minute
Que tourne le sifflet la grande explosion !
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Je balance mon contre-ut
Un arc-en-ciel paraît
Qui vient porter au monde
Et mon ébullition
Et ma bénédiction
Je suis une horreur sympathique,
au fond.
***
Le Roi d'un pays pluvieux
Le roi d'un pays pluvieux
Nous n'avons rien à lui envier
Nous aussi nous sommes plus vieux
D'un jour chaque jour
D’un mois chaque mois
D'un an chaque année
Le roi d'un pays pluvieux
Tout aussi arrosé que nous
Et même plus
Rien ne nous oblige, nous,
A discourir sous la pluie,
Comme fit François de Hollande
***
Chanson d'après-midi
Tout ce qu'on a pu
S'enfiler
Comme faux-filet
Et vraie bidoche !
Tout ce qu'on a pu
Biberonner
Comme Côtes-du-Rhône
Et vins de Loches !
Tout ce qu'on a pu
Fréquenter
Comme bons pâtés
A la cantoche !
Tout ce qu'on a pu
On y est rompu
On s'y est rompu
La sous-ventrière
Qui traîne par terre
On a pu On a pu On a pu
On est repu !
***
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Mais qui donc a percé tous ces trous dans ta robe ?
Pourquoi tes jeans sont-ils déchirés à ce point ?
Et pourquoi tant d'étoiles tatouées sur tes épaules ?
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Mais pourquoi cet hommage à Io la vache
Sous forme d'anneau dans le nez
Comment c’est que voilà qu’ t’es ?
Peut-être n’es-tu, tout simplement, qu’un ciel brouillé ?
Je vais demander à la lune de m'éclairer.
***
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
Et pourtant je n'en ai que neuf-cent-trente-deux
***
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire
De Don Juan aux enfers, à celle qui est trop gaie ?
Que tu regrettes l’irréparable ?
Le serpent qui danse dans ta sépulture
Est le châtiment de l'orgueil.
Comme tu retournerais à la vie antérieure !
Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle !
Tu renierais ton obsession,
Apprendrais l'harmonie du soir.
Mais crève, Tenorio ! Apprends donc le goût du néant
Et l'alchimie de la douleur !
Cloître ! Cloître ! Cloîtré !
Tombe ! Tombe ! Tombé !
Fais ton festin de pierres et de terre à jamais !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 16 novembre 2023
d'après la consigne 2324-08 ci-dessous