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Mots et images de Joe Krapov
14 septembre 2017

LA BELOTE BASQUE

Déjà qu’il faudrait manger cinq fruits et légumes par jour – et pourquoi pas des pruneaux à jeun ? – maintenant, en plus, les médecins et la pub nous disent que pratiquer un exercice physique régulièrement est bon pour la santé !

Je suis désolé, mais je ne suis pas concerné. J’en pratique deux régulièrement dont un assez inattendu. Pourtant, à l’instar du jeu d’échecs qui est l’autre, la belote basque est un sport et c’est aussi bon pour le corps que le lancer de javelots, de poids, de marteaux, de faucilles ou de nains de jardin.

On attend juste que la discipline soit reconnue par le Comité International Olympique. Ce n’est pas vraiment gagné mais, comme disait Pierre de Coubertin, l’essentiel est de participer.

Déjà, comme le football américain et la boxe thaïlandaise, la belote basque nécessite une tenue et un matériel spécifiques : tous les joueurs doivent porter un polo Brassens blanc et un béret rouge. Après, les règles de la belote basque sont très simples.

La partie se déroule en autant de manches qu’il y a de joueurs mais en général on y joue à quatre. Quatre manches donc, comme pour un pyjama de bébé. Tout comme au bridge, chacun tient à tour de rôle celui du mort. Sauf que dans la belote basque le mort, on le bâillonne avec une tranche de jambon. Il lui est interdit de mordiller dedans pendant que les trois autres jouent. Bien entendu, par mesure d’hygiène, chaque joueur s’en paie une tranche avant de commencer.

On distribue à chacun des joueurs un jeu complet de 54 cartes dans lequel les figures ont été renommées. Les rois s’appellent Jean de Nivelle, Léon de Bayonne, Irun El Poussah et Jean-Jean Pieds-de-porc. Les dames se nomment Euskara Létoar, Pomme d’Adour, Dolorès Ibarruri et Louise Mariano. Les valets s’appellent Guy Puscua, Omar Biscaye, Basnavar et Kalabourd.

A tour de rôle chaque joueur lance son jeu en l’air, le projetant contre le mur du fond de la pièce à l’aide d’un ustensile en osier dénommé chistera. On doit au chanteur-philosophe basque Miguel-Felix Onfrayo-Gavdepo une sympathique bluette autour de cet objet dont les paroles sont :

« Chistera sera
Demain n’est jamais bien loin,
Laissons l’avenir venir
Qui vivra verra. »

 

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On compte ensuite les points réalisés par le lanceur.

C’est le mort qui est chargé de compter les points. Il ôte sa tranche de jambon, l’avale puis empile les cartes du joueur en déclarant « Les tas, c’est moi ».

Les cartes qui sont retombées face contre terre ne rapportent aucun point.

L’as vaut un point, le deux en vaut deux etc. Le valet vaut onze, la dame douze et le roi treize.

Si un joueur a retourné les deux jokers, il gagne vingt points supplémentaires à condition d’avaler un verre de liqueur Izarra cul-sec.

S’il n’a retourné aucun joker on lui enlève vingt points sauf s’il accepte d’avaler un bol de ttoro, la soupe de poisson traditionnelle du pays basque. Mais pas cul-sec, heureusement.

Une dernière règle : si toutes les cartes d’un joueur sont retombées côté face vers le ciel, il s’empare du roi de carreau, Jean de Nivelle, et s’il réussit à émettre un pet sonore en tenant la carte il marque cinquante points supplémentaires. Cela s’appelle faire un cinquante ou un Saint-Pet-sur-Nivelle.

Essayez donc, à vos moments perdus, quand il n’y a rien de bien à la télé, c’est-à-dire tout le temps, de jouer à la belote basque ! Moi j’y joue souvent avec Jojo Guéthary, Paulette Bidart et Manu Larceveau. Les parties ne manquent jamais de piment avec celui-là ! Manu c’est l’ex à Paulette mais ils sont restés en très bon termes, exactement comme le point final de ce texte avec ce qui l’a précédé.


Ecrit pour les Impromptus littéraires du 11 septembre 2017 d'après cette consigne : Sportez-vous bien !

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13 septembre 2017

BRIN DE CONDUITE (1)

« Le petit bout de chair sans intérêt qui se trouve à la base du pénis s’appelle un homme » a écrit Jo Brand.

Hé oui, Mesdames, c’est ainsi ! Depuis la nuit des temps l’homme est appelé à se déplacer. Il va faire les courses au Mammouth ou la course au mammouth même si cet hypermarché et cet animal n’existent plus de nos jours.

Il part aux croisades, à la guerre, aux matchs de foot, aux 24 heures du Mans ou chez Ikéa.

Qu’est-ce qu’ils sont courageux, les hommes, derrière leur pénis et leur fragilité ! C’est vrai, "les hommes sont comme les femmes, il leur arrive aussi de pleurer, mais seulement lorsqu’ils essaient de monter un meuble en kit" comme a écrit Rita Rudner.

De nos jours les pérégrinations professionnelles ou autres de ces messieurs – et aussi de ces dames – peuvent s’effectuer en voiture. L’homme s’assied dans un fauteuil à roulettes entouré de tôle et de verre, il appuie sur des pédales, le véhicule avance, tourne grâce à un truc appelé volant et s’en va partout où on veut, parfois même dans le décor, surtout si c’est Jayne Mansfield qui est assise sur le siège à côté du conducteur. « Dans ce cas-là, les hommes sont des créatures à deux jambes et huit mains ». Quelquefois, en effet, le jobastre utilise aussi celles qui doivent rester sur le volant et - Boum ! - il s’emplafonne dans un platane ou dans un champ de doryphores ! « Va donc, eh, patate ! » entend-on beaucoup sur les routes.

Quand je dis l’homme, je devrais mettre une H majuscule car de nos jours la femme conduit aussi. Certains médisants comme Bill Vaugn considèrent que « Aujourd’hui, les femmes occupent des postes aussi importants que chefs d’entreprises ou chercheurs spécialisées sur l’atome. Il serait temps qu’elles sachent enfin faire un créneau ». Ce n’est pas très gentil ni très vrai.

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13 septembre 2017

BRIN DE CONDUITE (2)

Je ne vais pas vous raconter ma vie – quoique ! – mais dans notre couple, c’est plutôt mon épouse qui conduit. Moi je reste assis sagement à côté d’elle. J’ai tellement confiance dans ses qualités de chauffeuse que je ne regarde plus la route et même que j’écris des poèmes dans mon petit cahier jaune. Celui-ci est rempli d’ailleurs et je vais en entamer un neuf : il sera bleu désormais. Comme moi quand je lève le nez et vois que les distances de sécurité sont tout sauf respectées par le Fangio qui est à ma gauche.

Et donc, l’été dernier, après le délicieux concert auquel Marina B. et Gisèle C., émérites chanteuses, ont participé en Arques-la-Bataille, on se met en route tous les trois en direction de Varengeville-sur-Mer où il y a un beau cimetière marin devant lequel on tomberait volontiers en extase. On peut y voir la tombe de Georges Braque, peintre, et celle d’Albert Roussel, musicien.

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13 septembre 2017

BRIN DE CONDUITE (3)

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Après le virage en épingle à cheveux de Pourville-sur-Mer la route monte à la va comme je te pousse sur la falaise. Vers le milieu de la pente voici l’Homme qui déboule ! Pardon, voici l’homme qui déboule d’une petite rue sur la droite et qui nous coupe la route, carrément.

- Crois-tu qu’il se serait arrêté, ce saltimbanque ? » commentons-nous intérieurement dans nos Ford intérieures.

Eh bien justement, cent mètres plus loin, il arrête sa voiture au milieu de la chaussée, forçant mon chauffeur préféré à stopper son propre véhicule. Le type descend, très calme, sort de sa bagnole et vient vers la nôtre.

Les zygomatiques de ces dames, à l’avant, se mettent à fonctionner à plein Youtube ! Un vrai film ou un sketch des Inconnus ! Le gars à une tête de hobereau local mais sans grâce et surtout sans le costume idoine : il est en short, torse nu, et arbore une bedaine de buveur de bière aguerri. Autant dire qu’il ressemble trait pour trait à un personnage en slip kangourou du regretté Reiser. Ah oui, ça me revient ! « Gros dégueulasse » qu’il s’appelait et ici la citation de Dave Barry ne s’applique pas vraiment :

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« A en juger par les couvertures des magazines féminins, les deux sujets qui intéressent le plus les femmes sont :
- Pourquoi les hommes sont tous des gros dégueulasses ?
- Comment faire pour les séduire ? »

Voyant venir le coup et le macho dans ses œuvres, mes deux voitureuses cessent de s’esbaudir devant l’autochtone normand. Sentant qu’est venue l’heure à laquelle on se télescope chez les Hubbel, elles prennent l’attitude digne de deux bonnes bourgeoises qui sortent d’un stage de chant à quatre de l’Académie Bach avec Bruno Boterf comme chef, ce n’est pas rien quand même, non ?

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13 septembre 2017

BRIN DE CONDUITE (4)

Marina B. baisse son carreau pour entendre le revendicatif énoncer d’un ton posé mais péremptoire :

- Je suis désolé, Madame, mais cinquante mètres plus bas il y avait un panneau avec une croix de Saint-André. Ca veut dire que, venant sur votre droite, j’avais la priorité et il était normal que vous me laissiez passer.

- Je suis désolée, Monsieur, répond diplomatiquement ma chère et tendre. Je ne l’avais pas vu. Je vous présente mes excuses.

- C’est bon, répond-il avant de retourner à sa caisse qui a beaucoup vécu. Mais ce n’était pas la peine…

Et là je n’en crois pas mes oreilles :

- … de faire des appels de phare !

Des appels de phare ?
Des appels de phare ! C’est pas vrai ? Mon iconoclaste préférée lui a fait des appels de phare ?

Il y a des jours comme ça où je me traiterais volontiers de nouille : on croit avoir épousé un ange de douceur et en fait on passe toutes ses nuits au lit avec un cow-boy en jupons !

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P.S. Mais bon, relativisons ! Eussé-je été plus heureux dans la situation de Gary Shandling : « Quand je n’ai pas de petite copine, je me rase une jambe comme ça j’ai l’impression d’être avec une femme » ? Je ne le crois pas.

 

 Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 12 septembre 2017 à partir de la consigne ci-dessous.

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13 septembre 2017

Consigne 1718-01 de l'Atelier d'écriture de Villejean du 12 septembre 2017

Humour anglais et dico belge

 

L'animateur distribue des mots d'un dictionnaire belge (pondu par le sieur Walrus pour animer les séances du "Défi du samedi" en 2017) :

acrostiche – bidouillage – clepsydre – doryphore – extase - goinfre – hobereau – iconoclaste- jobastre – kangourou – lambada – nouilles – ostracisme – procrastination – saltimbanque – télescope – à la va comme je te pousse – yaka, yakapa – zygomatique.

Chacun(e) reçoit aussi deux pages photocopiées à partir du livre "So incredible ! Toujours plus d'humour anglo-saxon" de Jean-Loup Chiflet.

Il est demandé de raconter quelque chose qui est arrivé, à lui, elle ou d'autres personnes cet été en incluant dans le texte au moins une citation et au moins un mot de la liste.

 Cliquez sur les vignettes ci-dessous pour lire les citations 

 Chifflet amour 01  Chifflet amour 02  Chifflet amour 03

 Chifflet amour 04
 
Chifflet amour 05
 
Chifflet amour 06
 
Chifflet amour 07
 
Chifflet amour 08

 Chifflet amour 09
 


 Chifflet amour 10

 

 

12 septembre 2017

Un crépuscule à Barfleur (Manche) le 5 août 2017 (1)

Personnellement, ces vingts photos de Barfleur, sans un mot de plus, auraient suffi à illustrer le mot "extase" proposé en consigne d'écriture au "Défi du samedi". Mais il était interdit de lever les yeux au ciel. C'est pourquoi j'ai encore regardé mon nombril et celui de Rimbaud. Je vous rassure, ce sera bien quand même, y'aura de la musique  !

Je suis bien content quand même qu'on ait échappé à "éléphantiasis", "entonnoir" ou "écartèlement" ! Avec ces oncles facétieux du net, il faut s'attendre à tout ! ;-)

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Un crépuscule à Barfleur (Manche) le 5 août 2017 (2)

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Un crépuscule à Barfleur (Manche) le 5 août 2017 (3)

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Un crépuscule à Barfleur (Manche) le 5 août 2017 (4)

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