On se demande souvent, en passant sur la rambla François Mitterrand ;-), si les riverains sont enchantés des changements survenus ici !
Peut-être regrettent-ils le temps où le mail n'était qu'un gand parking silencieux le soir ! Depuis deux ans, c'ets un endroit peuplé de... grands gamins ! ;-)
Il y avait aussi hier les concerts du festival "I'm from Rennes", "les Copains Thabor", avec notamment les Kitschenette's, Wankin noodles et les Vagins enchantés [sic].
Mais il faisait un temps trop humide et j'avais déjà marché quatre heures le matin ! On n'est pas plus malheureux à rester chez soi et à écouter des choses comme ça qui collent bien avec la deuxième photo de ce billet :
(Cliquez sur l'image pour écouter l'album chez M. Deezer)
Monsieur Arthur Rimbaud B.P. 01 au vieux cimetière 08000 Charleville-Mézières
Mon cher Arthur
“Picture yourself in a (drunken ?) boat on a river With tangerine trees and marmalade skies Somebody calls you, you answer quite slowly A girl with kaleidoscope eyes »
The Beatles – Lucy in the sky
Aujourd’hui je suis censé, ou insensé, en faire voir de toutes les couleurs. Mais je vais surtout m’étonner de ton travail à moitié fait, de ton inconstance et de tes revirements. Peut-être es-tu au fond pareil à cet enfant à qui on a offert un kaléidoscope. Il secoue le tube en carton, regarde le résultat, ressort de là les yeux illuminés, secoue à nouveau le tube, recommence, recommence, recommence…
Si au départ était le Verbe, si au départ était la lettre – celle du voyant lumineux ! – il faut bien constater, à l’arrivée, que tu nous as posé un lapin et que tu n’as là peint que les voyelles. Et encore, pas toutes ! L’I-grec, on ne l’y trouve pas dans le fameux sonnet ! Il peut bien aller se faire voir chez les Québécois libres !
C’est pourquoi, en vue de suppléer à ta trop fumeuse rumba du pinceau, je me suis permis de colorier, sur ta lancée, les consonnes ! J’eusse aimé concocter une «Ballade des consonnes» mais c’eût été trop difficile et trop court. Aussi ai-je choisi, pour construire les éléments de ce kaléidoscope langagier la forme du poème en prose qui fut celle des insomniaques "Illuminations".
B ! Outremer profond des bleuités béantes où s’élance le bateau livre. Il fait vibrer les baies de la bibliothèque, Titanic mal barré voguant vers l’iceberg forcément bruxellois, puisque c’est à Bruxelles que tout le monde est chou.
C ! Rouge cardinal, œil ouvert et béant du bon roi Henri II dans le couloir des lices et la douleur lui fait lancer au Ciel des cris désespérés cependant que la Mort, la cruelle crécelle tournoie dans un ciel blanc de craies et crissements. Désolé Montgomery, mais une lance chez Heni II, ça se plante dans le buffet, pas aileurs !
Le D, chapeau d’argent au doigt des couturières, brillant, déclamatoire, du désir d’en découdre ou gris perle pour dire en douce la folie du Camp du Drap d’Or : le hasard n’abolit jamais les coups qu’on se prend sur les doigts.
Pour les fleurs du chemin, pour les femmes absentes, pour les filles d’auberge, aux flasques de liqueur, aux forêts des Ardennes, aux fortins en Dancalie, pour les pétales des roses, pour la force du destin, pour le fil court des Parques, nous donnerons au F, extrait du nuancier des fadas de l’Olympe la couleur « cuisse de nymphe émue ».
Délire des couleurs au kaléidoscope ! Pour défendre son K peignons le d’arc-en-ciel, faisons tourner le tout il en sortira blanc : c’est la métamorphose du procès Kafkaïen !
La « n » de Napochose est vert empire des batailles qu’on livre aux nuits de l’insomnie. Comment sera-t-on demain ? Ne vaut-il pas mieux laisser la réponse à Chopin sous forme d’énigmes nocturnes ? Est-ce qu’une nuit blanche vaut deux nuits noires ? Qu’est-ce qui croche ? Qu’est-ce qui cloche ? Déjà celle de sept heures du mat’ ? Car la « n » n’est jamais brillante.
Pour ce foireux de P aucun doute possible : terre de sienne brûlée pour le plaideur marron !
Du q, rose tyrien, ne dis rien, rebondis ! L’oiseau Quetzalcoal nous a prêté ses plumes. Il ne fait plus très bon, mon pauvre Saint-Antoine, promener son cochon, tout se barre en quenouille ! Alors rabattons-nous sur la quintessence du rose, le flamant : tenir debout sur une patte, n’avoir bon bec que de paris et tant pis si ces dames ont plumes au derrière, si Zizi chante Queneau en croquant les diamants : descendons bien les escaliers de l’Alquazar, mon général ! Songez que la Quamargue n’a jamais rien pardonné à personne. Encore moins à quiconque massacre l’orthographe de son nom !
S ! Sinuosités turquoises de la Seine et des serpents marins aux eaux bleues des Seychelles, souffle tournant du Sirocco, soulèvement des sables jusqu’aux strato-nimbus, écrin de ciel servant de scène aux farces de celui qui se veut digne fils du soleil et puis souffre, seul, en silence.
V jaune d’or, scintillement de la victoire, de la couleur du vêtement que revête le vainqueur de la course à vélo, couleur-douleur du foie que dévore, vorace, l’aigle des vieilles divinités qui punissent de leur vice tous les voleurs de feu.
Comment peindre sous X autrement qu’en vert pomme ? Au croisement de femme et d’homme, Dieu le Père chapeaumelonne. « Ne Lessinons pas sur les frais » a dit Eve en croquant le fruit. Vous voyez d’ici le tableau lacéré d’une croix juteuse ? Pas étonnant qu’il ait chassé le couple du Cabaret vert !
Z ! Zinzolin, forcé ! Les pagnes des zoulous, les costumes des zazous, les robes des danseuses de la zarzuela, le foulard de Zorro et son épée qui zèbre d’un éclair déchirant le ventre de Garcia ! Les zigzags du voyant zézayant aux Abruzzes.
Je m’arrête ici. Elles ne sont pas toutes là mais maintenant nous avons matière à poncer !
Repose en paix, Arthur ! Je travaille pour toi comme on roulait pour nous jadis !
Ceci est l'affiche du spectacle Blablabla qui permet à qui le souhaite de découvrir un formidable kaléidoscope sonore. Il est ici.
Les zygomatiques ! Ah ! Ah ! Ah ! Laissez moi rire !
J’ai tellement souffert autrefois sur «L’eau et les rêves» de Gaston Bachelard et sur «Le rire» d’Henri Bergson que je n’en conseillerais même pas la lecture à mon pire ennemi. A vrai dire, de pire ennemi, je n’en ai pas, ou alors, si j’en ai, c’est sans le savoir et il n’a sans doute pas survécu à la vague de dégagisme qui vient de déferler sur la France cette année. Le général de Gaulle a tort : les Français ne sont pas des veaux car ils viennent de voter comme un seul mouton pour le chien du berger !
Mais revenons à cette histoire de muscle. A la bibliothèque des Champs libres, tout à l’heure, j’ai trouvé dans le rayon «humour», 847 chez M. Dewey qui classalsifie tout, le «Que sais-je ?» sur l’humour juif. Je me suis bien gardé de l’emprunter. Mieux vaut relire «Plumard de cheval» de Groucho Marx ou regarder une énième fois «La Soupe au canard» du même avec ses frères pour savoir ce que c’est.
Et donc je crains fort qu’une dissertation sur les zygomatiques ne fasse rien d’autre que de vous extirper des bâillements. C’est pourquoi, quitte à être hors sujet, je vous livre une chanson sur le bâillement qui vous décoincera peut-être les zygomatiques ! Allez savoir !
Et j’en ajoute une deuxième inspirée par Joye et son «Witloof frommi tuyau» un peu adapté pour la cirque-constance !
Il y a de drôles de zigs, quand même, sur ce Défi du samedi ! ;-)
Voici dressée ici ma liste des petits riens qui font du bien.
Le « Rien de grave ! » du docteur au chanteur : « Vous prendrez un cachet tous les matins !».
Le « Rien de compliqué ! » de la cuisinière financière à l’imprésario : « Vous prendrez un pourcentage de la recette tous les soirs ! ».
Le « Rien ne va plus, faites vos jeux ! » du croupier et le 33, ce petit numéro de rien du tout sur lequel vous aviez tout misé sort soudain et fait de vous le millionnaire de la soirée !
Alors commence une vie de rêve. Les petits rien y ont une allure différente.
On offre un diamant à son chien et une laisse à sa maîtresse pour lui être plus attaché.
Le « Un rien vous habille !» du grand couturier vous fait frissonner de plaisir. L’habit est de belle facture, certes, mais la facture est bien élevée, elle aussi, non ? Désormais nous sommes entre gens du monde. Faire partie des huiles, ce n’est pas rien. Payez, grassement. Ne montrez rien de vos petites radineries d’ancien pauvre.
Puis les jours passent et on se lasse. « Rien de neuf aujourd’hui » ne vous fait plus bondir de joie comme autrefois.
Autrefois vous aviez une vie de routine et vous mangiez à la cantine avec vos potes et vos copines.
Autrefois vous écoutiez « Rien à cirer » de Laurent Ruquier et il y a un tas de gens et de choses dont vous n’aviez, vous non plus, rien à battre : Madame Lapaille, Monsieur Lapoutre. Rien à faire de Lapaille de fer et de Monsieur Lapoutre, en outre…
Nihil novi sub sole ! Justement, le soleil brillait et cela vous suffisait. Vous étiez gai. Rien, rien de rien, vous étiez comme Edith, non, vous ne regrettiez rien. Vous chantiez.
Oui, vous chantiez toujours, l’air de rien. Et l’air de rien vaut mieux que celui de la jalousie, que celui des bijoux ou de la calomnie.
Cliquez sur cette image, vous verrez : la Mayenne, ce n'est pas rien !
Alors, contre cette nostalgie qui n’est plus ce qu’elle était, vous luttez, même si vous savez qu’il n’y a rien à faire.
Rien à faire que se dire que ce sera mieux hier, que c’était mieux maintenant, que le mieux est l’ennemi du bien et que l’homme de nulle part, si c’est peut-être vous, eh bien… ca ne fait rien ! Ca fait juste du bien !
Alors là, les enfants, si ça ne s'appelle pas terminer les vacances en beauté, je veux bien retourner dans l'enfer d'Arcachon l'année prochaine ! Le premier jour de reprise du travail coïncidait pour moi cette année avec le début du Festival grand air. Cette série de concerts gratuits est proposée par l'Orchestre Symphonique de Bretagne sous la halle du Triangle dans le sud de Rennes. Depuis que nous habitons cette ville, nous ne manquons jamais de nous y rendre et d'en revenir comblés, ravis et même quelquefois subjugués par ce que nous y avons vu et entendu.
La première soirée nous a permis cette année de réentendre le groupe Strawberry fields. Nous avions apprécié déjà leur prestation de 2011, en plein air, sur la pelouse et sous une pluie battante !
Cette fois le groupe qui interprète des succès des Beatles a bénéficié... d'une plus grande couverture ! Et, comme dit notre amie Liliane, il le valait bien !
La première agréable surprise, c'est la chanteuse ! Juliette Chevalier, une voix d'alto de rêve, une modestie et un talent gros comme ça, sur les ballades comme sur les rocks. Une vraie Beatlesmaniaque posée comme on les aime !
Le deuxième plus de la soirée c'est le quatuor à cordes qui n'était pas là en 2011, qu'on attend au tournant sur Eleanor Rigby, qui ne nous déçoit pas, qui excelle et qui nous surprend sur bien d'autres morceaux :
Il faut applaudir tout le groupe d'Eric Bescond qui nous a fait cadeau d'un medley d'Abbey road époustouflant et de visites haute fidélité des tubes des Fab four. Et la cerise sur le gâteau nous vient le lendemain de M. Marc Feldman, le directeur de l'OSB, qui fait appel aux témoins avec son accent anglais Birkinien : "Si vous avez filmé hier, mettez les vidéos sur vos Facebooks ou envoyez-les nous, ça nous intéresse !" Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd ! Enfin, un vrai partage d'images, un potlatch généralisé, un jet de diamants dans le ciel à destination de toutes les Lucy de la Terre !
Voici, les amis, les petits et grands bonheurs de la vie rennaise ! Voilà, Monsieur ! Merci à vous pour ces soirées de l'OSB, merci d'avoir invité Please en première partie et Strawberry Fields à l'abri de la pluie. C'était génial. La preuve encore avec celles-ci :
Longue vie au Festival Grand air !
P.S. J'ai positionné les photos - moins bonnes que les vidéos, hélas - que j'ai prises des deux groupes ici sous ce lien afin que les intéressés en disposent pendant un certain temps (mettons, un an ?) :
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.