15 septembre 2021

MAIS COMMENT C'EST (DÉ)RANGÉ, ICI ?

Ça n’est pas de leur faute mais les hypermnésiques possèdent une mémoire XXL. Ce dont ils sont coupables cependant c’est d’avoir un système de classement très souvent bien pourri.

Ils sont bien les seuls à s’y retrouver dans leur fichu bazar, même s’ils sont les seuls à (s’)y chercher !

Dès lors, quand il s’agit d’effectuer une présentation claire de l’arbre généalogique, bonjour la panique ! Généa, oui, logique, non ! C’est ainsi qu’aujourd’hui, de mon grand sac à malice du pays des merveilles, j’ai choisi de sortir mes oncles et cousins Ducancer. C’est vous dire à quel point mon généalogique est un (dés)astrologique !

Présentons d’abord à vos regards étonnés l’oncle Bernard (Dimey) et l’oncle Henri (Salvador). Rien d’incohérent à cela vu leur fraternité (d’esprit). Ils ont composé ensemble « Syracuse ». Le premier est un poète sublime autant que marginal, l’autre nous a fait rire avec tout un tas de clowneries, de « Minnie petite souris » à « Zorro est arrivé », vous complèterez la liste vous-même !

Dans la même veine mi-poétique mi-déconneuse on a l’oncle Francis (Blanche) avec son «Général à vendre», son «Complexe de la truite», son «Débit de l’eau, débit de lait», ses impôts payés en pièces de dix centimes et son recueil de poèmes «Mon oursin et moi» dont je vous recommande vivement la lecture.

Parmi les pousseurs de chansonnettes on a aussi Tonton Pierrot (Perret), très porté sur le zizi et les cuisses de mouche, qui casse la vaisselle, ouvre la cage aux oiseaux mais loue avec tendresse «Lily», «Blanche» ou «Mon p’tit loup» et réclame des jardins pour les mômes.

J’ai des cousins dessinateurs, Marcel (Gotlib) et Georges (Wolinski). Le premier dessine des petits Mickeys, des gais-lurons, des souris, des coccinelles, des dossiers dingos et il range tout ça, lui aussi, dans un grand (ru)bric-à-brac XXL comme celui dont je parlais au début. Le cousin Georges ne pense qu’à ça mais il ne faut surtout pas dire que tous les hommes de la famille sont comme lui parce que… c’est la vérité ! Et dans la famille Duscorpion encore plus !

DDS 681 Montres mollesOn a un oncle Salvador (Dali) qui peint des montres molles et des apparitions de Lénine sur un piano mais lui est un peu fou (du chocolat Lanvin !). Je l’aime bien quand même.

Tonton Raymond (Depardon) fait de la photo et Tonton Claude (Chabrol) du cinéma.

Mais à part l’oncle Frédéric (Dard) et notre arrière-grand-père Jean (de La Fontaine) il y a peu de rigolos parmi les gens de la famille Ducancer qui ont fait profession d’écrire.

Quoique… Le grand-oncle Jean-Jacques (Rousseau) a écrit un traité d’éducation alors qu’il a abandonné ses enfants ! C’est drôle non ? Il a pondu le plus beau titre cancérien de la littérature française : « Les Rêveries du promeneur solitaire » et lancé avec ses « Confessions » la mode de l’autofiction nombriliste, ce dont on ne le remercie pas au vu de la prolifération actuelle d’écrits de ce type !

Notre grand-tante George en a fait des tonnes et des retournées. Elle a fumé le cigare, s’est habillée en homme, a désespéré Musset, appris la tristesse à Chopin, eu des tas d’amants mais est finalement restée pour l’éternité la bonne dame de Nohant, attachée à la famille, aux enfants, aux bons repas, à la maison, à la fantaisie : quelle idée de se faire appeler George alors qu’Aurore est un si beau prénom !

Je ne sais trop que penser de l’oncle Antoine (de Saint-Exupéry) : ce philosophe n’était-il pas un brin planeur ? Ni de Tonton Jean (Cocteau), enfant terrible et touche-à-tout dont je n’ai jamais rien lu.

Et c’est parmi ces scribouilleurs qu’on trouve le mouton noir de la famille, celui qui fait des phrases interminables, qui passe sa vie au lit et ne fait rien qu’à dégoiser sur le joli monde des salons parisiens, prétend à tout bout de champ que c’était mieux avant à l’époque du temps qu’on a perdu à faire des caprices de gamin qui ne comprend rien au monde et que, tel Caliméro, « c’est pas juste tout ça ! » même s’il a eu la chance de vivre sans travailler, de décrocher le Goncourt et d’être lu en mode quasi-obligé  par des tas de lecteurs masochistes qui encaissent sans moufter son phénoménal complexe d’Œdipe : « J’étais bien plus heureux, avant, quand j’habitais dans ma maman » décliné en 2300 pages pleines de coq-à-l’âne et vides de découpage en chapitres ! Oui, bien sûr, l’oncle Marcel (Proust), la caricature ultime de la famille, l’allergique, le rêveur naïf et bête, le concierge reclus, le cœur d’artichaut maladif, l’idiot des villages normands, celui qui fait jeter l’opprobre (et même l’eau sale) sur toute la famille Ducancer, le coupeur de poils de cul en huit, le tapé XXL par excellence.

N’es-tu pas de mon avis, cher Onc’ Walrus ?

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P.S. J'en ai oublié trois :

- l'oncle d'Amérique, Donald (Westlake) qui écrit les histoires tordantes de Dortmunder et Kelp ;
- l'Italien Giorgio (Di Chirico) avec sa peinture métaphysique où j'ai mon doigt ;
- le Tchèque Franz Kafka avec sa littérature métamorphose où j'ai mon doigt.

Dans la famille il y a - avait - aussi Guy Béart et Julos Beaucarne qui vient de nous quitter ce samedi. Paix à sa belle âme !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 681 d'après cette consigne : XXL

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19 février 2021

LE ZODIAQUE EN DOUZE TANKAS

AEV 2021-19 JK Zodiaque 1BÉLIER

Ce reître opiniâtre
Enfonce les ponts-levis
Et portes ouvertes

Bélier : bélître ou bellâtre
Brûle planches de théâtre !

***

TAUREAU

Prends-le par les cornes
Ou bien par les sentiments,
L’opiniâtre bête !

- Ô taureau ! Vas-tu bouger ?
- Appelle le toréador !

***

GÉMEAUX

Castor et Pollux
Les ancêtres des gémeaux
Toujours pleins d’astuce

A quel manège enchanteur
Se livraient-ils ? Un barrage ?

***

AEV 2021-19 Zodiaque 3CANCER

Un six et un neuf
Qu’on a posés tête- bêche :
Sous la carapace

Deux yeux observent le monde
Pour en imaginer d’autres !

***

LION

Roi des animaux
Le lion est né en août
Dans un gîte affreux :

On n’entend pas, dans le zoo,
Le bel écho des savanes.

***

VIERGE

Epis à foison
Aux aîtres de la maison :
Dame Vierge engrange

Quelle étrange fenaison
Quand elle est folle, en septembre !

***

BALANCE

Crime et châtiment
Les plateaux de la balance
Rendent la justice

Mais de quel poids sont les astres
Pour qu’on soit bon ou mauvais ?

***

AEV 2021-19 JK - Zodiaque 3

SCORPION

Scorpion sur grenouille
Pour traverser la rivière.
Au milieu la pique

- C’est fâcheux, dit la grenouille.
- J’y peux rien, c’est ma nature !

***

SAGITTAIRE

Centaure narquois
Flèche tirée du carquois
Arc hypertendu

Un sagittaire à l’affût !
Lièvre ! Va planquer ton râble !

***

CAPRICORNE

Quel entêtement
Peut montrer parfois ta chèvre
Cher Monsieur Seguin !

Saturnienne, capricorne,
Se réaliser tard… nuit !

***

VERSEAU

La tête aux nuages
Entraîné e vers des futurs
A la Jules Verne
Technophile et… amoureux
D’un déchaînement d’étoiles !

***

POISSONS

Ci-gît le zodiaque !
Un curé, chez les poissons,
Lui donna, serein,

L’infini dans les yeux bleus
En guise d’extrême onction !

Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du 16 février 2021

d'après la consigne 2021-19 ci-dessous

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02 septembre 2017

ECRIRE A RIMBAUD ? 6, Grand-père

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

« C’est pour toi que je joue, Grand père, c’est pour toi
Tous les autres m’écoutent mais toi tu m’entends »”»

Georges Moustaki 

Cette semaine on me demande de raconter des histoires de grand-père. J’étais justement en train de me demander si la biographie peut expliquer mieux que l’astrologie la personnalité de gens tels que toi.

Est-ce que c’est important pour les lecteurs de ton œuvre météoritique de connaître la vie de tes parents, le capitaine Frédéric Rimbaud et la paysanne Vitalie Cuif ? Peut-on établir un lien entre ta fin tragique et le fait que ce couple fut boiteux ? Que le militaire fasse campagne et laisse son épouse dans la sienne, soit. Qu’il lui fabrique un enfant chaque année et se barre définitivement après sept ans et demie de ce drôle de ménage-manège en lui laissant quatre mômes sur les bras, quelle influence cela a-t-il sur le cours de ta vie et sur ta littérature ?

Est-ce que c’est important de n’avoir pas de père ou d’avoir un père absent ? Et n’avoir pas de grand-père ? Aucun biographe ne mentionne l’existence des grands-parents Cuif ou Rimbaud. Au secours les généalogistes ! Mais c’est vrai qu’on décédait plus jeune qu’aujourd’hui à cette époque. 

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Astrologie, disais-je ? Mon grand père maternel à moi, celui dont je parlais la semaine dernière, était ainsi que toi natif du signe de la balance. Lui avait cinq ans quand son père est mort sur le front, en 1915, lors de la grande boucherie qui sévissait alors et qui porte le nom de première guerre mondiale. Le portrait de cet arrière-grand-père à moustache avait trôné longtemps sur un buffet de sa cuisine.

Avant de devenir espion pour le compte d’une puissance étrangère, - je suis désolé, mais quand on me demande de raconter des histoires, je raconte des histoires et pas l’Histoire ! - avant même de devenir mon grand-père, il avait été un jeune coq plutôt petit et mince, nourri de religion au point d’avoir été enfant de chœur, puis apprenti-boulanger, athlète vosgien (il avait gagné, paraît-il, le «Tour de Charmes» à la fin des années 20 après s’être entraîné à courir derrière la motocyclette de son parrain), apprenti boulanger, mineur de fond, syndicaliste, membre du Bureau International du Travail, décoré de l’ordre national du Mérite, maire de sa petite commune…

Il n’a jamais demandé, ainsi que tu le fis pour ton propre passé littéraire, qu’on brûlât les poèmes qu’il avait écrits dans sa jeunesse pour celle qui devint ma grand-mère. Par contre il n’a pas laissé d’écrits sur sa vie professionnelle et personnelle et pourtant il a connu la guerre, la prison, les combats syndicaux et politiques, a eu ses moments de gloriole, a voyagé énormément : Chypre, le Chili, la Mongolie, la Hongrie…

Simplement, quand il est mort, tout a disparu avec lui ! Ses livres, sa collection de minéraux, ses papiers qu’il couvrait d’une écriture presque illisible, les poèmes d’adolescence aussi, ainsi même que le portrait du grand père à moustache et également ma propre collection de timbres restée dans un tiroir de son incroyable bureau. Qui a pu embarquer tout ça ? Qu’ont-ils bien pu faire des œuvres de Kim Il Sung qu’il recevait Dieu seul sait pourquoi et comment et Il s’en fout bien, Dieu, ça n’était pas ses affaires, ces histoires de chicore et de chicorée, Nord contre Sud, Est contre Ouest, entre les Yankees et les Soviets, entre les Joe et les Krapov, les Fischer et les Spassky. Qui a vidé la maison ? Qui a joué le rôle des rois de la récupe ? Quelles peurs et quels appétits rôdent autour du brasier quand la bibliothèque ou le Parlement de Bretagne brûlent ? Pourquoi se fichait-il de transmettre ou pas quelque chose après lui ? Faut-il rêver ou pas de transmission, la préparer ou juste goûter tant qu’on peut au sel éperdu de la vie ? Et le jeu d’échecs pliant dont je me souviens d’un seul coup, où est-il passé ? 

DDS 470 jeu d'échecs

J’ai encore l’air de me plaindre mais non, je ne suis en manque de rien, sauf de son regard bienveillant. Mon grand-père m’a toujours couvert de cadeaux très étranges voire étrangers : une guitare polonaise, des jeux d’échecs aux pièces bizarres en provenance d’autres pays de l’Est, des disques importés de Tchécoslovaquie – mon frère disait «Tchévavaquie» ! – des livres d’Aragon ou d’Alexis Tolstoï. C’est lui qui m’a poussé à apprendre le russe au collège.

En retour il a toujours été admiratif devant mes choix, parcours et lubies. Que je lusse autant, que j’écrivisse des poèmes dès l’âge de quinze ans, que je maîtrisasse le subjonctif passé le comblait de fierté. Mon frère et moi jouions de la musique, je travaillais dans une grande institution culturelle, j’avais choisi de vivre ailleurs, d’épouser une étrangère, de faire des enfants, de voyager avec elle sur ses propres traces… Il avait, comme toi, à la fois ce rêve d’un autre monde et cet attachement quasi clanique à la famille.

Nous étions, lui et moi, malgré les années et nos différences, dans un genre de total respect, amusés et surtout enrichis l’un de l’autre. C’est aussi ce lien-là que je ressens vis-à-vis de toi et je ne serais pas moi-même sans une pirouette finale qui consiste à te livrer des extraits de ton portrait lus sur «Astrothème.fr» qui m’ont bien fait rire.

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Vive la communication et la mobilité, Arthur Rimbaud ! La prédominance des signes d'Air dans votre thème favorise et amplifie votre goût pour les relations avec autrui et les déplacements de toutes sortes, qu'ils soient réels - voyages - ou symboliques - idées nouvelles, évasion par l'esprit. Vous gagnez en souplesse et en adaptabilité ce qui peut vous manquer éventuellement en affirmation ou en sens du concret.

Le mode Cardinal prédomine chez vous, Arthur Rimbaud, et indique une prédisposition à l'action, et plus exactement à l'impulsion et à la capacité d'entreprendre : vous avez à cœur d'initier les projets que vous avez en tête, de démarrer les choses, de les créer. C'est pour vous la partie la plus importante qui vous donne enthousiasme et adrénaline, sans lesquels vous pouvez rapidement vous lasser.

Les maisons cadentes – le groupe des maisons 3, 6, 9 et 12 – sont les plus importantes dans votre thème natal, Arthur Rimbaud :vous savez vous sortir de tous les mauvais pas grâce à votre mobilité et à votre légèreté, dans le bon sens du terme. (Fastoche, la légèreté, quand on a des semelles de vent !).

Vous avez un côté artiste et vous ne négligez jamais dans vos actes et dans votre façon de communiquer des concepts très clairs, bien que subjectifs : le plaisir et la beauté, voire aussi la sensualité, tout cela parfois au détriment de l'efficacité, de la durée, de la logique, et... du détachement.

Votre vulnérabilité de Solarien peut quelquefois venir du péché d'orgueil ou encore d'une autorité un peu trop prononcée. La frontière entre l'orgueil et la vanité est ténue : à vous de ne pas la franchir et de garder en vous cette noblesse de cœur qui fait une bonne partie de votre charme.

Comme tout bon Jupitérien, vous êtes chaleureux, ouvert, liant, consensuel et actif : optimiste, vous savez utiliser votre confiance en vous pour convaincre, gommer les différences d'opinions et laisser aux spécialistes le soin d'analyser et de parfaire les choses. (Ils ne confondent pas un peu avec Macron, là ?)

Forcément, vous trouverez toujours des mécontents qui vous reprocheront votre manque d'authenticité ou votre tiédeur voire votre manque de courage, mais pour vous, la victoire, c'est de vous faire aimer, et sur ce terrain, vous serez sans doute le champion toutes catégories ! (Pas autant que Justin Bieber mais pas loin !)

Le Cancer est un des signes dominants de votre thème de naissance et vous apporte une imagination et une sensibilité d'une finesse extraordinaire. Bien que méfiant au premier abord – et même au second... - dès que l'on vous connaît et que l'on a gagné votre confiance, on devine chez vous un cœur d'or malgré votre discrétion et votre important désir de sécurité qui vous fait rentrer dans votre coquille à la moindre alerte ! Vous êtes en réalité un poète (Oh ?) et si parfois on peut vous reprocher un peu de nostalgie ou de paresse, c'est en réalité parce que pendant ce temps, votre vie intérieure, elle, fonctionne à plein régime.

Votre domaine pourra être celui de l'action dans l'ombre, des causes humanitaires, de l'aide aux défavorisés ou à autrui d'une façon générale, du travail dans des endroits calmes et retirés (Vous prendrez bien un petit désert, par exemple ?) et dans beaucoup de cas, vous pourrez obtenir des domaines cachés autant de trésors que ceux qui ont des destinées publiques.


Bon allez j’arrête là les boniments de Madame Soleil !

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C’est marrant : j’aurais surtout voulu te parler, aujourd’hui, dans cette lettre, du lien entre le jeu d’échecs et le voyage des idées et des gens dans le monde, de la Sicilienne, de la Scandinave, de Kasparov et de Bobby Fischer mais ça ne s’est pas présenté ou très peu. Comme toujours Grand père a confisqué l’histoire pour la réécrire ! Mais ça n’est pas grave, ça reste assez drôle au fond. L’essentiel, comme disait Pierre Desproges, c’est de vivre heureux en attendant la mort. Et je préconise pour ma part de rigoler un max’ en posant qu’elle n’existe pas.

C’est pour cela que je lève mon verre de vodka à votre santé, Messieurs de la balance !


P.S. Les généalogistes me disent que ton grand-père Didier Rimbaud est mort deux ans avant ta naissance et que ton grand-père maternel, Jean-Nicolas Cuif est décédé quand tu avais quatre ans.
T’as vraiment pas eu de bol, Arthur !

P.S. Sur le capitaine Rimbaud, on peut lire aussi ceci.

Ecrit pour le Défi du samedi n° 470 à partir de cette consigne

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12 octobre 2014

BREF JE COHABITE AVEC UNE MARTIENNE

Bref, je cohabite avec une Martienne.

Les Martiennes viennent au monde entre le 21 mars et le 20 avril et elles sont le premier des douze signes du zodiaque. On les représente comme des bêtes à cornes qui enfoncent les portes ouvertes ou fermées mais pour celle avec laquelle je vis ce n’est pas moi qui les lui fais porter, les cornes : c’est plutôt elle qui me fait porter les meubles. Moi je suis un homme de fidélité, d’habitudes et même de TOCs. C’est vous dire si, depuis le 1er septembre où Marina Bourgeoizovna, ma Martienne préférée, dispose de tout son temps pour chanstiquer la maison, je suis bousculé par cette cohabitation d’un nouveau genre. En un mois de temps les fenêtres ont été changées, les meubles de la cuisine également, la hotte aspirante suit le même chemin, la tapisserie de la cuisine a été refaite et tout ce qui était à gauche dans les placards est désormais à droite et lycée de Versailles.

Mme la Martienne a aussi repris ses activités. Le lundi soir, quand je reviens de la chorale, elle part à son atelier conte. Le mercredi, ce n’est pas raviolis mais cours de chant suivi de taï chi. Un dimanche sur trois « Madame Bricoflex » chante et danse avec Vocaline pour préparer « Le voyage dans la Lune » d’Offenbach. 

Après avoir fait du ménage dans sa bibliothèque et dans sa cave, Marina est allée jouer à la marchande à la braderie de La Touche, obligeant son mari travailleur à se lever à 6 heures du matin un samedi pour l’aider à transporter son souk.

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Non contente d’avoir jadis pratiqué l’escrime, le tir au pistolet, l’escalade, la psychologie en milieu « carcéral » scolaire, Mme Krapov fait désormais du longe-côte à Saint-Malo une fois par semaine et il y a sa combinaison orange qui pendouille ensuite au-dessus de la baignoire. C’est bien simple, chaque fois que je vais me laver les dents, j’ai l’impression d’entrer dans une cellule de Guantanamo.

Ajoutons que Marina gère la comptabilité de deux associations, qu’elle a, avec une de ses collègues, un projet d’espace jeux pour favoriser le dialogue des parents immigrés avec leurs enfants et qu’elle veut proposer ses services de conteuse au Noroît. On reconnaît bien là la resquilleuse qui, sous prétexte de vol retour annulé, a prolongé son séjour à Barcelone d’une journée pour monter voir au Tibidao si j’y étais. Et non, je n’y étais pas : j’étais dans le train du retour puis à la gare Montparnasse en train de traverser la foule des supporters bretons venus assister à Rennes-Guingamp en finale de la Coupe de France.

Justement, qu’un Lunatique comme moi puisse, pareil à la Mer de la tranquillité, supporter sans plus broncher tout ce tohu-bohu de native de la planète rouge, ça me la coupe !

Bref, je cohabite avec une Martienne !

 

Ces trois textes ont été écrits à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 7 octobre 2014 en s'inspirant de "Bref" la mini-série de Kyan Khojandi qui cartonna sur Canal+ en 2011-2012 :

- une phrase commençant par Bref je ou Bref j'ai en edébut du texte et reprise telle quelle à la fin ;
- pas plus de 25 lignes entre les deux ;
- épisode autobiographique réel ou imaginé raconté de façon à faire rire ou sourire.

03 octobre 2013

Les jardins panoramiques de Limeuil (Dordogne) (7)

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J'en connais une ! Elle a effectivement une silhouette élancée.
Pour le reste, même cyprès, elle me paraît si loin !

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