SIX POÈMES SUR RIMBAUD ÉCRITS A CHARLEVILLE-MÉZIÈRES LE 9 JUILLET 2017
Si la main à charrue vaut bien la main à plume
Alors soc ferme
Et trace ton sillon
Dans l’ampleur des paysages !
Tant pis si le vent des semelles
En efface
A jamais
Toute trace !
******************************************************************
Ce n’est pas le sable du désert
Qui marque le temps.
Pour que cela se puisse faire
Il faut l’enfermer dans un vers
A l’infini
Et retourner, et retourner, et retourner
Le désertique sablier
Jusqu’à se retrouver
Amputé de son âge
Sur son lieu de naissance
******************************************************************
Y aura-t-il d’accortes servantes
Au Cabaret vert de 2017 ?
Botte de foin des bocks et de la limonade
Puis-je leur réclamer qu’on m’ajoute une paille ?
Quel en sera le prix ?
Voisin du Brahmapoutre ?
******************************************************************
Place du cal aux mains des pousseurs de charrues.
Place du poids des mots pour les pousseurs de plume.
Dans le duché de Rimbaldie
Les bateaux sont ivres d’immobilité,
Le vent balaie la place à peine illuminée,
Il fait un temps d’enfer sur la saison d’été
Et le noble portrait orne, outre le manège
La mosaïque boulangère et la boutique du vapoteur.
Méfions-nous des cracheurs de fumée :
Les voici allumés du feu de la colère.
******************************************************************
Un beau soir, foin des Boches et de la canonnade
On quitte les tilleuls verts de la promenade.
On n’est pas sérieux quand on est Jean-Arthur
Et qu’on a très envie d’aller brûler le dur.
« Les Messieurs de Paris aiment ce que j’écris !
La chose est peu commune ! Ici c’est vert de gris ! »
******************************************************************
Le carillon de Charleville dispense à longueur de quarts d’heures des bribes du «Chant du départ». Comment eussiez-vous voulu, dans ces conditions, que le fils Rimbaud y restât ?
J’aime Charleville mais hier quand il ne pleuvait pas.
Les graffs du Pollet à Dieppe le 24 août 2017 (1)
"Il partait chaque soir à la même heure,exactement six minutes avant huit heures. Sa maison, avec deux ou trois autres, était bâtie sur la falaise et, en sortant, il voyait à ses pieds la mer, la longue jetée du port et, plus à gauche, les bassins de la ville de Dieppe. [...] Malouin descendit le raidillon, tourna à gauche et se dirigea vers le pont."
Georges Simenon. - L'Homme de Londres.
Les graffs du Pollet à Dieppe le 24 août 2017 (2)
La description de Simenon correspond au quartier du Pollet où se situe la chapelle Notre-Dame-du-Bon Secours montrée précédemment. Cette partie plus populaire de Dieppe ne manque pas de charme avec ses "escaliers de la butte durs aux miséreux" et ses graffs mi-Chagall mi-Braque dans des recoins presque cachés. Mais comme dit la chanson : "On l'appelait le dénicheur".
Dame Ingrid Guilbert enchante Barfleur : numéros de rues vus "fin août début juillet" 2017 (1)
J'explique d'abord le sous-titre de ce billet en vous renvoyant ici : j'avais bien aimé ce livre emprunté en bibliothèque. Sinon, pour le titre, les images parleront d'elles-mêmes. Ces numéros de rue ne sont pas pour rien dans le charme de Barfleur. Bravo, dame Ingrid !