En un mot comme en cent. 21 juillet 2021, Le destin a encore frappé
Aujourd’hui le Destin a encore frappé trois coups sur le gong.
Le majordome chinois est apparu et a demandé :
- Que désire Son Excellence ?
- Wang Fou Tchéou, apporte-moi trois crimes bien saignants sur un plateau avec un thé et de quoi ridiculiser ce prétentiard d’Hercule Poirot !
En suite de quoi Miss Marple a écrit toute la matinée un de ces romans qu’elle signe sous le pseudonyme d’Agatha C.
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Le 21 juillet, nous avons pris (entre autres !) les photos suivantes :
LES ÉTRANGES RÊVES DE MARCEL P. Chapitre 7, La Maison mère
Longtemps je me suis mis au pageot de bonne heure.
Enfin… On m’y baquait, dans mon petit nid-cage.
Mes parents supportaient assez mal mon pépiage :
Les oiseaux sont des cons et n’aiment pas qu’on pleure
Parce qu’on n’a pas eu un bécot de Maman.
- Normal, Calimero ! Ce soir on fait salon.
Monsieur Cygne s’en vient nous fair’ son boniment.
C’est pas toi la vedette alors dors gentiment !".
Nous habitions Ostende. Un bosquet de feuillus
Que l’on avait taillé en forme d’être humain
Etait notre logis. Souvent, sur le chemin,
Des visiteurs clamaient : « L’art topiaire est couillu !
A l’heur’ de Dièzmitou resservir Olympia
Ou la Vénus d’Urbin à grand coups de cisaille,
C’est gonflé ! ». On n’pigeait rien à ce charabia
Vu qu’ils jactaient leur langue et qu’nous, oiseaux, on piaille.
Bon. J’vais pas tartiner deux mill’ pag’s de c’goût-là,
Vous parler d’Tante Edith qui chantait dans les rues
Ou de ma sœur Suzie avec son tralala.
J’vais pas faire sept romans pour ne causer que d’moi.
J’ai pas fini roit’let ou chanteur d’opéra,
Rossignol milanais, aigle aux neiges vaincu.
Je ne suis pas dev’nu perroquet ou ara
Dans un bouge à pirat’s de l’île de la Tortue.
Je ne vais pas pleurer sur tout ce temps perdu,
Sur ma chambre quittée, sur les nuées célestes.
On a ses jours de gloire, on ramasse des vestes.
Vis heureux et tais-toi sinon t’es qu’un glandu !
***
Lorsque l’oiseau se tut, Marcel se réveilla.
Il voulut sortir de son lit, enfiler sa robe de chambre et aller prendre son petit-déjeuner avec Céleste dans la cuisine mais rien ne se passa comme les autres jours.
Tout d’abord il se rendit compte qu’il était à poil. Ou plutôt à plume. La patte qu’il étendit pour se poser au sol il la sentit et vit toute fine. Et quand il sortit la deuxième, au lieu de trouver le plancher, il tomba en voletant sur le sol de la cage qui était tapissé d’un vieux numéro du «Journal des débats» et de ses déjections de la veille.
Il ouvrit le bec pour appeler Céleste mais il ne sortit de son gosier qu’un sifflement de canari, un pépiement de colibri, oui, c’est ça on dit pépiement et non pépiage, alors il continua, il persista, il mit le paquet, s’époumona, poussa le volume à fond, risquant à tout moment de se péter la glotte, ne supportant pas cette situation si tant kafkaïenne qu’il en arrivait à utiliser des adjectifs qualificatifs insensés autant qu’inconnus de lui-même.
Enfin Céleste arriva. Elle avait enfilé son ciré jaune et portait son chapeau de pêcheur breton. Elle posa sa valise et son épuisette près de la porte d’entrée et s’en vint vers lui en disant :
- Ah oui, j’allais l’oublier, l’animal !
Elle remplit la réserve d’eau de la cage, mit des graines pour une semaine et enfin elle posa un grand drap clair par-dessus l’habitacle du piaf. Puis elle reprit ses bagages et sortit de l’appartement du boulevard Haussmann pour profiter de ses premiers congés payés en allant rejoindre sa cousine Annaïck Labornez sur une plage du Finistère.
Marcel comprit du coup qu’il était encore en train de rêver, ou plutôt de cauchemarder. Alors il fit une chose qu’il savait très bien faire maintenant : il tira la couverture à lui et se rendormit tout heureux.
Heureux comme à Ostende !
P.S. Merci à Dame Adrienne pour ses travaux d'identification et de géolocalisation de la photo !
Ecrit pour le Défi du samedi N° 675 d'après cette consigne.
En un mot comme en cent. 20 juillet 2021, Ce qui a un sens
Ce qui a un sens ou ce qui aurait un sens ce serait d’applaudir la dame qui vient baigner son cheval dans la mer. Tout le monde photographie ce ballet insolite sur fond de soleil couchant. Oui, ça aurait du sens d’applaudir aussi le cheval, le soleil et la mer. C’est le plus beau spectacle gratuit des vacances 2021 !
En un mot comme en cent. 19 juillet 2021, Sur le réseau
Sur le réseau des routes et chemins qui relient les villages des uns aux cités des autres, nous avons emprunté la route vicinale n° 5 pour aller du port de Poulennou jusquà Kerscouarnec à vélo. Sous le soleil.
Comme ces noms vous l’indiquent, nous sommes dans la Bretagne du bout du monde (Penn ar bed).
Bien déconnectés !
En un mot comme en cent. 18 juillet 2021, Pas malin
Pas malin d’avoir suivi la randonnée contée à Landrellec pieds nus dans les sandalettes !
Récolté comme tous les ans des coups de soleil sur les chevilles, le dessus des pieds et les orteils !
Pas étonnant, après, de trouver que l’eau est froide, glaciale même !
Randonnée à Landrellec (Côtes d'Armor) le 18 juillet 2021
Vous avez rendez-vous avec le soleil ?
En un mot comme en cent. 17 juillet 2021, Vite vite
Vite, vite ! Prendre la kalachnikov et l’abattre, le coach, là-bas à cinq-cents mètres, dans l’eau, qui fait faire de la gym à son troupeau de femmes en gueulant comme un adjudant-chef de 1942 en manœuvres dans le Louisiana de Graeme Allwright.
On n’entend que lui sur la plage !
Ca y est, il est dans le viseur !
Pang !
Quel calme soudain !
Vive l’inventeur de la Kalachnikov virtuelle !
En un mot comme en cent. 16 juillet 2021, Aujourd'hui ça ressemble presque à une blague
La dame se prénomme C. et le prénom de son mari commence par un G.
Elle est petite, frisée et brune. Lui est grand, mince et barbu.
Ils habitent le Trégor et ce jour-là G. est parti se baigner à Trestel où elle doit le rejoindre.
Quand il voit arriver le phénomène météorologique il lui envoie un SMS :
"Attention ! La brune arrive !"
- La brune ? Quelle brune ? se demande-t-elle. Est-elle bien la destinataire de ce SMS ?
Heureusement ce n’est que la brume !
Un concert aux Tardives de Lannion le 16 juillet 2021
Au soir de ce même jour nous sommes descendus aux Tardives, le festival estival de Lannion. L'occasion pour les danseurs bretons de retrouver leurs vieux gestes, ceux qui n'ont rien à voir avec ceux qu'on appelle barrières ! Aux dernières nouvelles, maintenant qu'ils doivent présenter leur passe sanitaire, ils tombent, de surcroît, le masque !
C'est terriblement nouvelle vague, tout cela ! Mais les gens font ce qu'ils veulent : moi, par exemple, je ne danse pas ! Et je reporte un masque dehors même en étant vacciné.
Tour de chant / Martin Pénet
On a beau acheter Télérama (qu'on ne lit presque plus à cause de son parti pris "féministe à tous les étages") on pourrait passer, si on ne faisait pas attention, à côté de trésors étonnants.
Ainsi de cette émission de France-Musique, le dimanche à 12 h 30. Elle s'appelle "Tour de chant", est produite et présentée par Martin Pénet et est consacrée à la chanson française des années 1940 à 1970, une période que j'apprécie par-dessus tout.
Je suis en train d'enregistrer tout ce qui peut l'être de cette série en cours. En ce moment, on diffuse huit émissions sur Brassens en public ! Il y a aussi les débuts de Barbara, Brel, Gainsbourg, Aznavour, des inconnu·e·s à découvrir et tout cela n'est que du bonheur.
L'indicatif de l'émission est une chanson d'Edith Piaf que je ne connaissais pas et que je vais m'empresser de mettre dans ma guitare !
A noter aussi une autre série sur France-Culture, "Les Séries musicales d'été". Ici aussi deux émissions sur Brassens (chacune durant 1 h 58 !) et d'autres sur Joan Baez, les Beach boys, Myriam Makeba, etc.
On trouve là également des archives des années précédentes où les producteurs ont exploré des thématiques chansonnières un peu à la façon du regretté Philippe Meyer dans son "La Prochaine fois je vous le chanterai".
Bonne écoute !