COMME L’ITALIE ME BOTTE !
Il n’y a rien de tel qu’un atelier d’écriture pour conjuguer le verbe « improviser ». L’animateur arrive avec un thème principal et chacun dans son coin écrit son contrechant par-dessus puis le livre aux oreilles – ou aux yeux - des autres.
Improviser sur le verbe « improviser » est une belle mise en abyme ! J’imagine que beaucoup d’entre vous, devant un champ aussi libre, auront été bien inspiré(e) s. Pour ma part j’ai choisi de vous livrer une improvisation d’il y a quinze jours sur un motif plus astreignant : l’écriture d’une suite de tankas à partir d’une photo !
COMME L’ITALIE ME BOTTE !
Au caillebotis
Bottes vertes, blanches, rouges
Sèchent sur le seuil.
Moi je joue au chat botté
Et je rêve d’Italie.
Je sais qu’au musée,
Signé par Botticelli,
Le printemps est beau.
C’est incroyable vraiment
Comme l’Italie me botte !
Sur un ferry-boat
J’embarquerais volontiers
Comme Cyrano.
C’est fou – péninsule ou cap –
Comme l’Italie me botte !
Du pauvre goret
Ecoutez la litanie
Quasi-rimbaldienne :
En marche ! Allons de l’avant
Vers l’Italie qui nous botte !
Sur quel paquebot
Embarquer au débotté
Jusqu’à la lagune
De Venise, vers Bologne
Ou vers Naples ou Pompéi ?
D’une périssoire
Peinte hier par Caillebotte
Je ferais navire
Si quelqu’un voulait m’aider
A ramer vers l’Italie.
Dans un port celé
De la mer Adriatique
Nous ferions escale.
Générosité d’autrui
Nous aurions des confitures
Et des marguerites
Sur des pizzas gigantesques
Aux quatre saisons.
Pays de magnificence
Vraiment, l’Italie me botte !
Pour Corto Maltese
Venise serait sa fin.
Moi, pauvre cochon,
Finir en jambon d’Aoste
Je n’y peux rien : ça me botte !
Et si vous voulez de l'improvisation musicale, en voici de la vraie :
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 3 avril 2018
et adapté pour le Défi du samedi n° 502
d'après cette consigne : Improviser