TOUT CA, C'EST PEANUTS. 2, Pluie de notes
Pluie de notes
Aujourd’hui, il pleut des notes.
Ce n’est pas qu’on soit fatigué des hallebardes, des cordes ou de la simple pluie bretonne. Ce n’est pas que l’institutrice restitue les copies de la composition d’histoire ou la dictée corrigée. C’est que le petit garçon au maillot rayé jaune et noir est encore en train de balancer des barcaroles over Beethoven sur son piano-jouet. Il joue cela magnifiquement.
Comment fait-il, du haut de ses sept ans, pour s’y retrouver parmi les bémols à la clé, les triolets, les doubles croches, les bécarres, les demi-soupirs, la clé de fa, la clé de sol ?
Comment fait-il pour rester concentré dans ce monde où tout le monde jacasse, crie, s’agite et où finalement, au bout de la portée restée ouverte, ses notes se fracassent ?
Même le chien du voisin qui n’est pourtant pas le dernier à l’écouter et à le soutenir en brandissant la pancarte « C’est, aujourd’hui 16 septembre, l’anniversaire de Beethoven » s’est protégé de cette cataracte, de cette chute de scansion, de cette pluie de notes avec un parapluie rouge.
Et Schroeder – c’est le nom du gamin – continue de jouer, imperturbable, comme si lui aussi, tel son idole, était sourd à tous les aléas de son environnement.
J’envie sa foi en la musique, j’admire sa ténacité, je le remercie d’exister.
TOUT CA, C'EST PEANUTS. 3, Lire
Lire
Je ne considère plus la littérature que pour m’en amuser. Hier, en partant à ma répétition de musique, j’ai aperçu, depuis la fenêtre du bus, au niveau de la place de la République, une publicité grand format pour une rencontre-dédicace d’Amélie Nothomb. Cette dame belge vient de réécrire Riquet à la Houppe. Est-ce réellement amusant ? Y aura-t-il du monde à lire cela, à vouloir se le faire dédicacer ? La vraie question est plutôt ailleurs que dans le livre : ai-je vraiment envie de voir et de photographier le chapeau le plus célèbre de Belgique ? Le « people » ne prend-il pas définitivement le pas sur l’écrivain ? Tout le monde désormais, y compris les hommes politiques et les gens de télévision écrit sur tout et n’importe quoi. Faut-il vraiment lire ses contemporains ?
Plutôt que de m’absorber à l’occasion – entre deux pluies de notes, entre deux affalements ! – dans la relecture des romans policiers de Raymond Chandler, ne ferais-je pas mieux de me plonger dans ces auteurs dont je connais les noms et les titres de leurs œuvres depuis toujours et que je n’ai jamais lus ? « La dame de pique » de Pouchkine, « Guerre et paix » et « Anna Karénine » de Léon Tolstoï, « Le Don paisible » de Mikhail Cholokhov, « Le docteur Jivago » de Boris Pasternak, « Crime et Châtiment » de Fedor Dostoïevski, « Les frères Karamazov », du même.
Au lieu de faire cela, il ne me vient qu’une idée stupide : proposer aux ami(e)s de l’Atelier d’écriture de réinventer l’histoire des Frères Karamazov. Si vous ne la connaissez pas, improvisez ! Pour les autres, faites une fiche de lecture, sur ce livre-là ou sur un autre que vous n’avez pas pu terminer !
Et d’ailleurs… Elle meurt, à la fin du livre, madame Bovary ? Mangée par le phoque de la roulotte de Rennes. Quoi ? Vous ne connaissez pas la roulotte du phoque ? C’est là le seul intérêt que Gustave Flaubert et Maxime Du Camp ont trouvé à notre riante cité lors de leur voyage « Par les champs et les grèves ».
TOUT CA, C'EST PEANUTS. 4, Crêpe
Crêpe
Spike est un chien du désert. Cela fait des années qu’il vit ici, échoué sur le sable, coiffé de son chapeau miteux, entouré de cactus et de buissons baladeurs. De quoi vit-il ? Comment survit-il ? Pourquoi est-il et reste-t-il là ? Ce sont là des questions qu’il ne faut pas poser. Les réponses seraient toutes plus absurdes les unes que les autres et vous êtes terriblement cartésien(ne) je le vois bien. Je vais quand même répondre à celle-ci : Que mange-t-il ? ». la réponse est : « des crêpes ! ».
A-t-il été scout Baden Powellien ou Hamster Jovialien avec son frère Snoopy, celui qui emmène en camp d’été à Woodstock des piafs du genre baba-cool ?
Sans doute que oui ? Il sait allumer un feu de bois. Possède-t-il une cuisine intégrée ? En plein désert ? Vous voulez rire ! C’est déjà du bol qu’il en ait un, de bol, et un pilon ou une cuillère pour mélanger la pâte.
Il possède aussi une poêle à frire et ne manque jamais de faire sauter la crêpe au moment de la faire dorer sur sa deuxième face.
J’entends d’ici votre question : la crêpe ne tombe-t-elle pas alors par terre ? La réponse est négative : la crêpe va s’accrocher aux épines du cactus qui est le seul compagnon de Spike. Et le chien-philosophe ne manque jamais de conclure que tout est dans le coup de main. Enfin, presque tout.
J’adore Spike !
Ces quatre textes et celui de demain ont été pondus à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 13 septembre 2016.
Il fallait, à partir de 4 pages de l'album "Snopy se fait mousser",
- soit raconter un strip - une bande horizontale - sous forme d'histoire sans images ;
- soit parler de ces gamins et de ce chien comme s'ils étaient de réels habitants de votre quartier ;
- soit utiliser le texte de cinq bulles pour raconter ce que l'on voulait.
J'ai réutilisé trois de ces textes, agencés différemment, pour le Défi du samedi n° 420 d'après cette consigne.
Sur la braderie de La Touche à Rennes le 11 septembre 2016 (1)
"J'aime ses rondeurs !"
C'est ce que dit l'amateur
De la Deux chevaux.
Sur la braderie de La Touche à Rennes le 11 septembre 2016 (2)
Couvrez ce sombrero que je ne saurais voir !
Atelier d'écriture : écrivez la fable du zèbre et du renard.
J'ai perdu la tramontane...
Sur la braderie de La Touche à Rennes le 11 septembre 2016 (3)
Tour de France en haïkus : Sebarjo ne veut plus travailler !
Tout est bon chez elle !
Y'a rien à jeter !
Ma bouée bénigué !
Sur la braderie de La Touche à Rennes le 11 septembre 2016 (4)
Encore vous, Joe, Jack, William et Averell Crapauv ?
Pourquoi est-ce que j'ai envie de chanter "Marinette", d'un seul coup ?
La Ballade avec Brassens à Rennes le 11 septembre 2016 (1)
Daniel Ménager a... joué tout Brassens ou presque sur son orgue de barbarie !
L'ami Loïc Gaudillat a gratté et son copain Jean a chanté :
La route aux quatre chansons
Le temps ne fait rien à l'affaire
Bécassine
Dans l'eau de la claire fontaine
Je suis un voyou
J'ai rendez-vous avec vous
Les sabots d'Hélène
La femme d'Hector
La Ballade avec Brassens à Rennes le 11 septembre 2016 (2)
Jean-Pierre Graziano et ses complices ont chanté :
Les oiseaux de passage
Philistins
Pauvre Martin
L'ancêtre
La Ballade avec Brassens à Rennes le 11 septembre 2016 (3)
Claudine et les Bad boys ont chanté :
La princesse et le croque-notes
Embrasse les tous
L'orage