En balade à Bourdeille (Dordogne) le 23 août 2016 (2)
En balade à Bourdeille (Dordogne) le 23 août 2016 (3)
En balade à Bourdeille (Dordogne) le 23 août 2016 (4)
Am'nez zique et les Biches en concert privé à Villecresnes (Val de Marne) le 17 septembre 2016 (1)
Ce samedi, c'était le grand jour du "concert à Paris". Après une dernière répète la veille, on se retrouve chez M. Lebichon autour d'un café à l'ancienne.
On prend livraison du véhicule loué qui va transporter cinq personnes, une sono et deux guitares à Villecresnes. Vous l'avez reconnue ? C'est la camionnette de la Boucherie Sanzot ! Modèle 2016 !
Pour ma part, c'est la première fois que je monte dans une caravelle. Je suis sûr que Christophe Colomb aurait rêvé d'en avoir une comme ça ! Et Rimbaud, dans le désert, quel tabac il aurait fait, ce chameau-là !
Am'nez zique et les Biches en concert privé à Villecresnes (Val de Marne) le 17 septembre 2016 (2)
Am'nez zique et les Biches en concert privé à Villecresnes (Val de Marne) le 17 septembre 2016 (3)
Avant que l'on reparte pour aller s'enfourner dans un bouchon d'une heure au Mans, M. Bémol prend la première photo officielle du groupe.
...puis sur le coup de 19 heures on installe la sono...
... et après une balance rapide on est prêts pour cette expérience un peu frustrante qui consiste à animer un repas en chansons. Comme tout le monde le sait, sauf AZELB (Am'nez zique et les Biches), "Ventre affamé n'a pas d'oreilles" !
Am'nez zique et les Biches en concert privé à Villecresnes (Val de Marne) le 17 septembre 2016 (4)
Il n'empêche : tous les morceaux prévus ont été joués, même si le découpage en quatre parties a été modifié...
photo prise par Sebarjo
...et surtout cet idiot de Joe "T'as mis ton chapeau à l'envers !" Krapov a relancé la soirée en invitant le public à venir chanter avec lui "Mon amant de Saint-Jean". S'en est suivi, avec le retour d'AZELB sur scène, un karaoké monstre de pratiquement deux heures ! On a fini avec plus de monde sur la scène qu'aux tables et on a découvert le téléphone qui fait tableau noir : il dispense à tout le monde les paroles de la "Complainte du phoque en Alaska" qui semble être l'hymne absolu de Villecresnes ! Extinction des feux à deux heures du mat' pour bibi. Ce matin, voix cassée, mal de gorge, plus de bonhomme !
TOUT CA, C'EST PEANUTS. 5, Quelle connerie, la guerre !
Quelle connerie, la guerre !
Les canons grondent au loin. Les vitres du Café de France tremblent encore. Et dans ce décor banal à pleurer Marie C. essuie les verres au fond du café. En finira-t-on jamais avec cette guerre de tranchées où plus personne n’avance, plus personne ne gagne du terrain ? Quelle gloire tirer de cette génération foutue, de ce cimetière de tombes à ciel ouvert ?
Ce soir le café est désert. Les avions sont rentrés à la base tout à l’heure mais les gars doivent être trop épuisés pour venir jusqu’ici. Il tombe une pluie drue à transpercer les os.
Marie C., s’il faut faire son portrait, est une petite jeune femme rondelette, brune, dont la principale caractéristique physique et la myopie. Ses lunettes à verres épais lui mangent le visage et lui donnent l’air d’une petite taupe. Bien que la mode des garçonnes n’ait pas encore été lancée en cette année 1917 elle a les cheveux relativement courts. De son caractère on dira qu’il est plein de bon sens, naïf, gentil mais sans doute aussi soupe au lait. Elle s’énerve souvent des comportements aberrants de Patricia de Pétronille, son aristocratique mais déchue voisine.
Plus personne ne viendra ce soir, songe-t-elle en rangeant le dernier verre propre et sec sur l’étagère. Elle s’apprête à aller poser les volets, fermer le café et monter à l’étage où l’attend un vieux livre quand quelqu’un pousse la porte, laissant entrer violemment vent et pluie dans le bistrot.
C’est un aviateur américain. Elle le reconnaît à son écharpe jaune, à son gros nez, à son casque et ses lunettes de vol qu’il garde en permanence quand il vient ici. A son mutisme, aussi, dû sans doute au fait qu’il ne connaît pas un mot de français, excepté « limonade ». Encore cela se prononce-t-il de façon presque identique en anglais : « Please, baby, lemonade » dit une chanson de l’époque.
Marie C. l’appelle « L’amnésique ». Un jour du mois précédent elle lui a demandé son nom. Il a répondu : J’ai oublié ! Je bois pour oublier, la guerre, la stupidité de tout ça. Et ça marche ! J’oublie tout !».
Ce soir, c’est visible, il est encore plus déprimé, plus seul, plus cafardeux que les autres soirs. Et vrai, quel sens cela peut-il avoir de monter dans un « Sopwith Camel », de partir en chasse dans les cieux afin de rivaliser avec le terrible « Baron rouge » ? Si même, un jour, par chance, il abattait le pilote allemand, cela changerait-il quelque chose au rapport de force entre les puissances belligérantes ?
N’a-t-il pas, de l’autre côté de l’océan, une fiancée, des amis, des parents auxquels il manque terriblement ? Des êtres qui vivent dans l’angoisse en lisant les nouvelle du conflit mondial dans le journal ?
Quand elle arrive près de lui avec le plateau portant le verre de limonade, le militaire a un geste inattendu. Il avance la main vers elle en la faisant glisser sur la table, les paumes sur la nappe, comme s’il attendait que la serveuse pose la sienne dessus en une apaisante caresse. Mais Marie est emportée par la routine. Gardant le plateau dans la main gauche, elle a saisi le verre dans la main droite et , comme elle est vraiment myope, elle a posé la limonade sur le dos de la main de l’amnésique.
- Désolée, Monsieur ! Je ne voulais pas poser ce verre de limonade sur votre main.
L’aviateur a un sourire gêné. La serveuse a oublié de mettre une paille dans le verre.
Marie retourne s’installer derrière le comptoir. Elle n’a pas rêvé. Elle est myope mais pas complètement miraude. Ce n’était pas une main d’homme, c’était une patte de chien. Et ce qu'elle prenait pour un gros nez, c’est une truffe au bout d’un museau poilu.
Les mutations génétiques ont commencé.
TOUT CA, C'EST PEANUTS. 1, Affalé
Affalé
Dans la famille, dans chaque famille, il y a toujours un affalé. Il est vautré dans le fauteuil, allongé sur le canapé, les bras mous, les paupières tombantes, le temps de cerveau plutôt éteint, surtout s’il regarde TF1. Mais ça marche aussi avec des documentaires sur Arte.
Chez nous il y a eu l’oncle Désiré qui traînait en pyjama une bonne partie de la matinée. Il avait d’ailleurs toujours fait ça. Quand il était jeune, ses copains venaient le chercher le dimanche à midi. Il dormait encore et ne se levait pas pour les voir. Charmante famille !
Pour devenir affalé, pas besoin de suivre des cours. Il suffit que la télé soit la télé et que le siège soit confortable. Chez nous, quand j’étais adulescent, on a possédé pendant un certain temps un objet hyper-vintage : un fauteuil à billes ! J’ai regardé, affalé dedans, en noir et blanc, tard le soir, le ciné-club de Claude-Jean Philippe qui vient de nous quitter pour le paradis des cinéphiles.
Quand j’ai quitté la maison pour aller vivre ma vie de jeune adulte à Paris on n’avait pas de magnétoscope. Aussi n’ai-je jamais enregistré de documentaire animalier… pour mon chien !
D’ailleurs, comme le chante très bien Jacques Brel, « J’ai jamais eu de chien » ni d’autre animal domestique chez moi. Ce qui ne m’interdit pas de vivre, sans fauteuil à billes et sans télévision, mais très heureusement, avec une femme bélier !