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Mots et images de Joe Krapov
theatre de rue
28 août 2013

Teatro necessario par la Nuova Barberia Carloni aux Affranchis à La Flèche le 6 juillet 2013 (1)

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AUTOFICFION ?

Il fait un grand soleil, ce 22 août, quand Isaure Chassériau pénètre, rue de Dinan, à Rennes, dans le bistrot « Au vieux Saint-Etienne », situé à côté de l’église qui porte le même nom mais c’est le bistrot et pas l’église qui a pour devise « Allez les verres ! ». Encore que l’église pourrait, elle aussi : elle a été depuis très longtemps transformée en théâtre.

C’est Agatha, la deuxième épouse de son oncle Camille Cinq-Sens, qui est au comptoir.

- Ah tiens, voilà Lait-fraise ! lance-t-elle à la nouvelle arrivante et à la cantonade qui se compose en tout et pour tout, cet après-midi, d’un seul client attablé derrière un demi de bière et la page obsèques du journal Ouest-France. Alors, ces vacances, comment c’était, Lait-fraise ?

- Bonjour, Tante Agathe ! Très bien, très bien, merci. Mais c’est hélas terminé.

Isaure n’apprécie pas trop de se faire surnommer Lait-fraise par sa tante mais bon, quand on s’habille en rose et uniquement en rose, on a déjà de la chance, n’étant pas blonde, de ne pas se faire surnommer Barbie !

 

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28 août 2013

Teatro necessario par la Nuova Barberia Carloni aux Affranchis à La Flèche le 6 juillet 2013 (2)

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- Oncle Camille n’est pas là ?
- Il est chez le docteur David !
- Tonton chez le docteur ? Rien de grave, j’espère ? Lui qui les déteste, ça doit le mettre de belle humeur !
- C’est pire que ça ! Mais il n’a qu’à y aller plus souvent, aussi !
- C’est quoi ce docteur David ? Un nouveau ? Un spécialiste ?
- Tiens, le voilà, le Camille. Explique ton cas à Isaure, chéri !

L’oncle Camille vient d’entrer dans le bistrot. Il a l’air un peu sonné.

- Falut ma nièfe ! Ve vais d’abord commenfer par prendre une afpirine et enfuite une vodka bien taffée ! Ah le falaud de dentifte ! Il m’a anefthévié la genfive du bas, fette fois ! Ve fens pus rien ! V’ai l’impreffion de m’être fait caffer la gueule par un bocfeur profeffionnel !
- Attends un instant, Tonton ! Je vais enregistrer ta déposition !
- Ma dépovifion ? Mais ve porte pas plainte ?

28 août 2013

Teatro necessario par la Nuova Barberia Carloni aux Affranchis à La Flèche le 6 juillet 2013 (3)

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Isaure a sorti le petit magnétophone à cassettes qu’elle a acheté à Quimper en 2005, qui marche toujours et qui lui sert dans ses activités de web-journaliste.

- J’ai un papier à faire pour mon journal sur l’autofiction !
- L’autoficfion ? Qu’est-fe que f’est que fette invenfion ?
- C’est quand on raconte sa vie dans un roman, répond Agatha. Genre « J’ai été cantonnée dans les chiottes par les Japs et depuis je travaille du chapeau » ! se moque Agatha.
- Mais ve fuis pas romanfier, moi ?
- Ce n’est pas grave ! Tu es quand même une espèce de roi de quelque chose, dans ton genre, mon chéri. Surtout depuis qu’on t’a posé une couronne !
- Pover ! Dépover ! Effayer la nouvelle, l’enlever, repover l’anfienne ! Fa fait quatre féanfes que fa dure ! Fette fois-fi v’ai failli l’avaler !
- La neuve ou l’ancienne ?
- L’anfienne. Et il f’est enfin défidé à foigner la molaire ! Parfe qu’en attendant, fa faisait deux mois que je maftiquais avec un panfement provivoire !
- Je ne te reconnais plus, oncle Camille ! Toi si douillet d’habitude, tu as réellement eu le courage de pénétrer dans le cabinet d’un dentiste ?
- Fallait bien ! V’avais un trou entre deux molaires : tout fe coinfait dans l’interftife et ve ne pouvais plus mâfer à droite !
- Et alors, ça t’a fait mal ?
- Auvourd’hui oui ! Au porte-monnaie ! V’en ai pour neuf fents euros et vingt-fept fentimes !
- Ouïe ! Eh ben dis donc ! Quand tu vas chez David douiller, t’as intérêt à emmener ta brouette de pièces jaunes avec toi ! plaisante Agatha.
- F’est un drôle de mec ! Tu vas le voir parfe que tu fouffres d’une molaire et il te foigne une infivive ! Foi-divant que mon anfienne couronne était plus fuffivante et que ve risquais une reprise de carie. Elle est où, Agathe, l’afpirine effervesfente ?
- Je vais te la chercher.
- Enfin, bon. A part la douloureuve que ve fais même pas combien on va me rembourfer fur fes dépaffements d’honoraires, à fe fagouin, ve peux dire une fose : les dentiftes, fa fait du bien quand fa f’arrête !

28 août 2013

Teatro necessario par la Nuova Barberia Carloni aux Affranchis à La Flèche le 6 juillet 2013 (4)

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Agathe revient avec un verre d’eau pétillante et un appareil photo numérique dans l’autre main.

- Tiens, voilà ton Aspro, Camille. Est-ce que je peux prendre une photo ?
- Une photo ? De qui ? D’Ivaure Faffériau ?
- Non, de toi ! Tu es un peu une espèce d’empereur, maintenant. Comme Napoléon ! Sacré toi ! Couronné par David !

couronnement_napoleon_gr


- N’importe quoi ! Et puis toi, Faffériau, arrête ton enrevistrement ! Mes petites mivères, fa n’intéreffe perfonne que moi-même !
- T’as tort, Camille, renchérit Agathe. Y’a des romancières qui se sont fait un fric fou en racontant comment elles ont été violées par leur papa et sodomisées par leur gynéco !
- Allez, remballez-moi vos foutaives ! De toute fafon moi mon père est défédé et fi ve vais fez le dentifte, ve n’ai pas bevoin de vynéco !
- Allez, te fâfes pas, Tonton ! Ve te promets qu’après avoir traité mon fuvet de fofiété, v’effaferai la caffette !
- Efpèfe de faleté de Faffériau, va !
- Camille, calme-toi, c’est de l’humour ! traduit Agatha.

Et lui de continuer face à Isaure :

- Petite peste ! Impertinente ! Mauvaise fille ! Technophile ! Buveuse de lait-fraise !
- Ah, ça va mieux ! L’anesthésie a cessé son effet ! Tu parles à nouveau normalement, maintenant ! Allez, tiens, ça s’arrose ! Longue vie, grand bonheur et vodka pour tout le monde !

9 juillet 2013

Propos affranchis et divagations diverses à la Flèche (Sarthe) les 6 et 7 juillet 2013 (2)

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Même que le lendemain on a mangé ensemble à l'Etoile du Maroc, un restaurant que je vous recommande si vous faites étape dans la ville où la valeur n'attend pas le nombre des prytanées. Nos compagnes n'en sont pas revenues : Zigmund et moi, tels d'abominables beaufs des années 60 dans les récits Goscinnyens du Petit Nicolas, nous n'avons fait que parler de notre service militaire ! Moi je ne me vante pas trop du mien d'habitude, parce que ça fiche en l'air l'idée que je viens d'avoir seulement 24 ans et que ça fait toujours peur, rétrospectivement, d'avoir été à deux doigts d'être enlevé par l'adjudant Chanal à Mourmelon-le-Grand (Haute-Marne). Lui j'ai très vite compris pourquoi il reste discret sur ce sujet : d'une part ça ne colle pas trop avec son amour de François Béranger, chanteur quelque peu libertaire,  d'autre part ce cochon-là était planqué dans la marine et il a navigué jusqu'à Tahiti et de troisième part c'est là qu'il a rencontré sa Gabrielle, une superbe vahiné aux yeux bleus qui m'a avoué son péché mignon : pendant que Zigmund participe à des tournois de go elle joue aux échecs en cachette et pratique 1. f4, l'inattendu début Bird que j'ai beaucoup pratiqué aussi de mon côté. Waooh ! Trop fort le hasard ! Un vrai rendez-vous, oui !

P.S. Sur la photo, ce n'est pas Gabrielle, c'est la comédienne de la compagnie belge "Les petits délices" qui vient de raccompagner Jaune-John, le poisson qui était tombé dans sa théière au début du spectacle. Où ça l'a-t-elle ramené ? A Tahiti !

Allez, Docteur Zig, tu n'y coupes pas, à celle-là :

 

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9 juillet 2013

Propos affranchis et divagations diverses à la Flèche (Sarthe) les 6 et 7 juillet 2013 (4)

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Enfin dernier scoop et vous aurez compris, à l'issue de ce quatrième billet délirant, que le soleil a tapé fort à la Flèche ce week-end, causant quelques ravages à mon unique neurone : le docteur Zigmund n'est pas plus ophtalmologue que moi je ne suis iatrophobe. La preuve : vendredi après-midi, je suis allé chez le dentiste !

Je reviendrai aussi là-dessus ! 

P.S. Autre preuve, une vue de son cabinet ! La photo avec les tenailles suit !

16 juin 2013

CRITIQUE DRAMATIQUE AMBULANT (1)

Quand reviennent les beaux jours dans la ville que j’habite, je me remets à exercer l’improbable métier que j’ai toujours rêvé de faire : critique dramatique ambulant (CDA). Je monte dans le bus avec un pliant de camping à la main et je vais écouter « La Traviata » sur écran géant place de la Mairie à Rennes. Je vais découvrir un quatuor de musiciens inconnus, le Gribi quartet,  et faire partie, en fin de leur concert, d’une chorale improvisée qui entonne avec eux des ragas indiens et des chants de griot africain. Bientôt je planterai ma tente au camping de La Flèche (Sarthe) pour retrouver « Les Affranchis ». Dimanche dernier, le CDA que je suis a fait sept kilomètres à bicyclette pour aller voir des spectacles en plein air. Vous auriez pu le reconnaître à son sac à dos d’où dépassait une pompe à vélo et à son casque de cycliste pendouillant par-derrière le sac. Merci en tout cas au journal « le Défi du samedi » de bien vouloir publier ce compte-rendu de randonnée culturelle quelque peu déjantée mais pas trop : « On fait ce qu’on pneu comme disait mon confrère Paul-Louis Mignon à son pote Henri III ».

Tout le temps de la semaine me semble un monde cafardeux, noyé de chagrin, de boulot, de quotidien subi, de peines de prison pour le cœur. Quand on a besoin d’oseille, une vie à gagner, on se trouve trimballé du lundi au samedi sans entrain. Bien meilleur est le dimanche, plein de renouveau, de bonheur charmant, de merveilles, de chansons et d’oiseaux.

Même parmi la foule du festival Robinson à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) on revit, seul au monde ou presque, l’aventure de l’île au trésor. Amarrée au bord de l’eau du canal d’Ille-et-Rance la péniche-spectacle de M. Charbonneau sert de point de ralliement. C’est qu’on va cavaler, pendant les heures qui viennent, de la cale Robinson au jardin du moulin, traverser la grande pelouse, emprunter la passerelle pour aller du côté cour au côté jardin.

Que retenir cette année de ce bon vieux festival Robinson ? Tout ou quasiment tout ! Mais puisqu’il faut choisir de vous raconter un seul de ces spectacles de théâtre de rue, avouons le faible éprouvé pour le « Prince à dénuder » de la compagnie Ocus.

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Aurais-je été séduit par l’entregent de la comédienne, par les côtés charnels de son désir de prince charmant, par sa voix chaude et sa science de l’escrime ou de la descente de petits verres ? C’est possible : un rien m’émoustille pourvu qu’il soit femme ou fille, violoniste irlandaise, danseuse bretonne ou même cantatrice grecque jouant une fille perdue à cheveux gras dans un opéra italien adapté d’un roman français à flanquer la tuberculose à plus d’un effeuilleur de marguerite.

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Mais le prince qui viendra, qui arrive au galop, qui déboule sur le terrain herbeux de la séduction cavalière, il faut bien avouer qu’il n’est pas mal non plus. Comme le dit la notice du spectacle-médic-amant « le prince est charmant, il sent bon, il joue de la guitare comme un dieu, il fait des poèmes sous la lune et il a les dents qui brillent ". Alors pourquoi cela ne marche-t-il pas entre ce clone moyenâgeux de Gatsby le magnifique et cette Blanche-Neige transfigurée par les messages du MLF que les corbeaux du coin ont portés jusqu’en son château de carton-pâte ?

16 juin 2013

CRITIQUE DRAMATIQUE AMBULANT (3)

Je passe sur la scène du mariage qui rappelle par trop les malheurs de Marilyn M. Epouser un boxeur, un intellectuel ou un employé de Meetic, c’est toujours découvrir que le prince charmant vous préfère un beau jour la galette-saucisse, la bière devant le foot et le manque de romantisme absolu avant la prière du soir sur la route de Memphis.

 

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Alors, Castafiore castratrice, matriarcale Bretonne de Saint-Germain-sur-Ille, Claire Laurent épingle Benoît Bachus – bravo à tous les deux – parmi les têtes de nœuds papillons qui se castagnent à perdre la raison aux alentours du parc des princes et le finale est beau comme dans le « Docteur Jivaro ». Les comédiens peuvent venir saluer. Tout ça c’était pour rire et on a bien ri. Le public sait bien que dans la vraie vie les gens s’aiment, s’épousent, ils sont heureux longtemps et ils ont beaucoup d’enfants. C’en est au point qu’en lieu et place du bonheur, il faudrait nationaliser le mariage pour tous !

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Fasse le ciel que ces parents modèles emmènent encore longtemps leurs moutards - qui me montent parfois au nez – à ce genre de festival. Ces spectacles font mon bonheur et en revenant à Rennes sur le vélo pourri qui me sert de cheval moche, je me suis pris moi aussi à fredonner « Un jour mon prince viendra » puis j’ai pensé que la veille, en centre-ville, 3000 personnes ont défilé pour la marche des fiertés homosexuelles.

On fait de drôles de rapprochement quand on se promène au bord de l’eau ! 

C’est sans doute qu’en bullant, le critique est parfois dramatique !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 2590 à partir de cette consigne.

16 juin 2013

CRITIQUE DRAMATIQUE AMBULANT (4) : POST-SCRIPTUM

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Peut-être, finalement, n'était-elle qu'une allumeuse ?

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- Même la plus crème de toutes les femmes n'accepte pas de se faire traiter de tarte !
- De quiche, alors ?
- Baissez d'un thon, Monsieur, je vous prie !

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Ni la zoophilie...

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...ni l'homosexualité ne me semblent des solutions viables...

...mais chacun vit comme il veut !

11 juin 2013

Forces spéciales par le Théâtre de la Gâterie au Festival Robinson à Saint-Grégoire le 8 mai 2013 (1)

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La cellule bouddhiste pro Al-Qaïda, la mafia tchétchène, les kamikazes monégasques et les frères indépendantistes mexicains ont allié leurs forces pour détourner les satellites du Vatican. Objectif : détruire le monde ce soir à 21 h 42 (ce soir à 9:42 a.m. est-il écrit par erreur dans le programme). Mais les forces spéciales du FBI de la Maison blanche du Pentagone vont tout faire pour... tout faire.

Y compris chanter du Daniel Balavoine ! Avec les deux folles absolues de la compagnie Anorak et leur vénération complètement gore pour Christophe Jeannot, un chanteur des années 80,  c'était le spectacle le plus déjanté de ce festival.

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