LE DERNIER SILENCE D'ARTHUR R.
O terre des Ardennes à jamais détachée
De mes souliers crottés ! Ô gorge desséchée
D'avoir eu tant de science et de n'avoir dit rien !
Injustice rendue sous l'absence de chêne
Me voici désormais privé de tout soutien !
Porteurs de ma civière, allez, à perdre haleine !
Pour la dernière fois ma trace d'Aquilon
Au livre de l'Afrique une corne promène.
L’œil bleu, le sang gaulois vont rejoindre la plaine.
Vers la rivière fraîche au creux de son vallon
Le drapeau du Destin, criblé de trous, nous mène.
O Saisons ! Ô châteaux ! Pourrai-je m'effrayer,
Si un jour je découvre, étrange, horrible chose,
Sur ma saison d'enfer, sur ma tombe sans rose,
Une bibliothèque en guise de laurier ?
Ecrit pour les Impromptus littéraires du 29 janvier 2018
à partir de cette consigne