Randonnée à Monthermé (Ardennes) le 14 juillet 2017 (4)
Balade urbaine n° 13 : à Rennes le 8 juin 2017 (1)
Une belle après-midi du mois de juin 2017, j'ai embarqué mon appareil photo et mon livret des balades urbaines de Rennes 2030 et je suis allé faire le parcours n° 13 : Baud-Charbonnet. Ca faisait des années que je longeais la Vilaine en bus pour me rendre au travail et je n'avais jamais franchi celle-ci pour aller-voir ce qu'il y avait de l'autre côté (normal, en hiver, la Vilaine est assez froide). Maintenant qu'il y avait un pont récemment construit, c'était plus facile. Je suis donc descendu à l'arrêt plaine de Baud et je suis aller garder trace de Rennes 2017. Un nouveau quartier d'habitations va surgir de terre par ici les prochaines années. Voyez ici !
Balade urbaine n° 13 : à Rennes le 8 juin 2017 (2)
Celui-là a poussé comme un champignon !
Le pont le plus récent de Rennes.
Drôle d'animal ! Une espèce de renne en mieux élaboré ?
(C'est en fait l'enseigne de l'Elaboratoire).
Balade urbaine n° 13 : à Rennes le 8 juin 2017 (3)
ECRIRE A RIMBAUD ? 13, Vilebrequin
Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière
08000 Charleville-Mézières
Mon cher Arthur
"Et souvent, la nuit, je m'éveille
En rêvant aux monts et merveilles
Qu'annonce un frôlement coquin
Mais ce n'est qu'un vilebrequin !"
Georges Brassens – Le Bricoleur
Les lectrices-commentatrices de mon blog et mon cher oncle du Défi du samedi semblent décidément de mèche. Il et elles semblent désirer encore et encore me faire tourner en bourrique autour du cas Rimbaud. Vas-y, Joe Krapov ! Fais tourner ton vilebrequin ! Creuse nous un joli trou ! Voici de quoi le remplir !
Et dame Adrienne de me confier l’adresse du blog des libraires associés où l’on disserte de LA photo retrouvée.
J’en ai encore appris de bien bonnes sur ton compte et surtout sur le potentiel comique de mes contemporains les plus sérieux !
Je résume, pour toi et pour ceux qui ne le sauraient pas encore. En 2010 Alban Caussé et Jacques Desse, libraires parisiens, publient une photo de toi au milieu d’un groupe de personnes assises sur le perron de l’hôtel de l’Univers à Aden.
Là-dessus un certain nombre de « refuzniks » décrète que « ça ne peut pas être Rimbaud parce que ci et parce que ça, il n’a pas une tête de poète, ce jour-là il tournait en rond pour garer sa chignole, etc. Il y a de quoi perdre une infinité de temps à la simple lecture des pièces de ce procès où les libraires se font avocats de la défense de leur bout de papier jauni et de toute l’imagerie qui te représente. Autant dire que j’enfonce mon foret dans la Forêt-Noire ! Bonjour les éclaboussures de Chantilly par-delà le bien et l’Aumale, comme dirait mon oncle Friedrich Nichts.
Sauf que je me suis bien amusé quand même lorsque je suis tombé, dans cette guéguerre entre historiens, thésards et autres rimbaldolâtres super-sérieux sur le portrait de Mireille Mathieu. Pourquoi est-ce qu’on ramenait sa fraise dans ce bordel à la demoiselle d’Avignon ? Je n’aurais jamais fait le lien entre celle qui a perdu l’accent qu’on attrape en naissant du côté de Marseille et celui qui avait son portrait au-dessus du berceau de la fille de Renaud.
Tu vas voir que c’est on ne peut plus capilloctracté – et c’est le cas de le dire ! - car, vois-tu, il y a un certain Gabriel Ferrand qui t’aurait connu en Afrique. Tout est ici, défendu et descendu par le libraire ! Attention, ça va Bardey !
Ce Gabriel qui brûle l’épaule de M. Desse aurait été diplomate et employé dans la même firme que toi à Aden. Il aurait raconté à Paul Claudel les carabistouilles suivantes à ton propos :
[Rimbaud] était très doux, coiffé aux enfants d’Edouard, sortant nu-tête à ce terrible soleil. Accroupi, les pieds et les mains nus et teints au henné. Il riait sans bruit et la main devant sa bouche avec une espèce de petit gloussement. Sa conversation était totalement insignifiante, des queues de poires…
"Etre coiffé aux enfants d’Edouard cela signifie avoir les cheveux longs autour de la tête et coupés court en frange droite sur le front, comme un page florentin" nous explique M. Desse.
Est-ce que c’est bien raisonnable pour moi d’aller me perdre dans ce labyrinthe où M. Desse - Quand est-ce qu’il trouve le temps de vendre des livres ? - semble vouloir polémiquer à tout prix avec messieurs Ducoffre et Bienvenu ? Finalement, oui, c’est raisonnable : dans cette phrase, il y a deux personnes et un mot qui me ramènent à ce vilebrequin dont j’ai obligation de parler cette semaine :
- Le labyrinthe est une invention du sieur Dédale or, nous dit Madame Wikipe, la joyeuse drille qui fait office de Madame Jesaistout dans nos existences larguées, «Le vilebrequin passe pour être une invention de l'Athénien Dédale".
- Monsieur Ducoffre a-t-il quelque chose à voir avec le «Tango interminable des perceurs de coffres-forts» des Frères Jacques et surtout de Boris Vian ? «Arthur, où t’as mis le corps ? A l’hôtel de l’Univers ?».
- Et Monsieur Bienvenu quelque rapport avec la station de métro Montparnasse-Bienvenuë ? Ce cher Fulgence à qui nous devons, par ricochet, la ritournelle du « Poinçonneur des Lilas », de « La jeune fille du métro » ou celle du « Trou de mon quai » ?
Comme quoi j’avais l’embarras du choix et le choix de l’embarras pour terminer en chanson cette lettre sur les mandrins, les malandrins, les requins, les vilebrequins, les bave-à-la-poupe et les vent-tarières qui te suivent à la trace avec plus de componction que je n’en ai pour ma part.
Place donc au « Bricoleur » de Georges Brassens, immortalisé par Patachou. Je lui ressemble de plus en plus, sauf que chez nous, c’est Madame qui s’occupe de la caisse à outils !
Mes amitiés à Madame Vitalie !
P.S. A propos de LA photo retrouvée, il me faudrait lire aussi le roman «Rimbaldo» de Serge Filippini qui décrit les différents personnages pendant les deux heures avant qu’elle ne soit prise. Sur Aden «Quatre saisons à l’hôtel de l’Univers» de Philippe Videlier. Alors que, dans le fond, j’ai plutôt envie de me réenvoyer «Le Club des cinq contre-attaque au vilebrequin» d’Enid Blyton ou d’attaquer «Guerre et paix» de Tolstoï !
P.S. Un jour on nous dira que les Américains n'ont jamais marché sur la Lune, que Paul MacCartney est mort en 1966 et que ce n’était pas Rimbaud sur la photo d’Aden !
- Un commentaire là-dessus, Joe Krapov ?
- Oui : Boîte à outils ! Boîte à outils !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 489 d'après cette consigne : Vilebrequin.