A Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime) le 25 août 2017
Entre Pourville-sur-Mer et Dieppe (Seine-Maritime) le 25 août 2017 (1)
Ils existent encore, UB40 ? J'ai eu possédé jadis leurs deux premiers disques.
On est ici au Petit-Appeville. C'est mignon, hein ?
24000 BAISERS
Bon, ce n’est pas bientôt fini tout ce tintouin autour des gens qui meurent ? Je rappelle qu’il est interdit, chez moi, de parler de médecine à table ! Si j’ouvre le bouton de la radio ce n’est pas pour entendre le panégyrique d’académiciens décédés, la nécrologie de chanteurs opticiens ou les louanges de patrons de journaux soutenus par la soutane !
Qu’ils reposent en paix ces braves types mais de grâce, ne me demandez pas d’allumer le feu, même si je viens d’en enflammer trois d’un coup, et de broyer du noir avec le survivant ! Excuse-moi partenaire ! Ce n’est pas l’envie qui me manque de fermer le poste pour rester gai. Simplement après le journal de France-Culture, une station déjà très nécrophile en temps ordinaire, j’ai l’habitude de ripper sur le jeu d’Emile Euro sur France-Inter parce que j’adore les quizz. Surtout les questions bleues de M. Krapov, de Rennes : « Y a-t-il un s à quizz quand il y en a plusieurs ? Y a-t-il un pluriel à buzz ? Est-ce que la bombe Pliz ? ».
C’est pourquoi je ferai l’impasse sur Jean d’Ormesson, Johnny Hallyday et François-Régis Hutin et je consacrerai mon éditorial de ce jour à tous les enfants qui sont nés la semaine dernière !
Vous venez d’entamer votre voyage au pays des vivants. Vous voici, derrière l’amour, arrivé-e-s sur la terre promise comme un chant d’espérance à la création du monde. Maman a perdu les eaux puis quelque temps après vous avez déclaré « Ouiiin ! Ouiiiin ! » à la douane de mer.
C’est une chose étrange à la fin que le monde et au début aussi ! Vous dites « au revoir et merci » à madame Placenta et on vous colle une claque sur les fesses ! De là vos premiers soupçons que je comprends très bien.
- Hey, Joe, demandez-vous, si on commence à bastonner dès maintenant on va finir les bras en croix avant d’avoir commencé à goûter à la saveur du temps. Les coups, ouais, ça fait mal !
Mais non, les gars les filles ! Simplement n’ouvrez pas grand le guide des égarés, n’écoutez pas les souvenirs souvenirs aigris de la génération perdue et bégayante, les prêches ou les litanies de ce sorcier maudit. Ne cédez pas à la fureur de lire la presse, délaissez le caniveau, ouvrez de vrais livres, écoutez vos musiques, vivez à tout casser ! Soyez les fils de personne, la fille aux cheveux clairs, profitez à fond de votre enfance, cette île sur laquelle Casimir mène la grande vie !
Le monde entier va sauter un jour où l’autre mais on s’en fout ! Il ne faut pas arrêter pour autant le jeu que tu joues. Tu es là. Dis-toi que tu as de la chance, qu’on trouve le bonheur à San Miniato, dans les illusions de la mer ou dans le vent du soir. Vis tes tendres années à fond, je te promets qu’elles peuvent durer longtemps, très longtemps ! Il n’y a rien à jeter, le temps ne fait rien à l’affaire, à tout âge le ciel nous fait rêver, la fille à qui je pense me rend aussi dur que du bois et aussi drôle que Dutronc.
En vrai, faites comme vous voulez ! Vous pouvez chercher les anges dans le regard des autres… ou pas ! Chaque vie est un rêve à faire et pour d’aucuns, parfois la Cadillac ou l’Eldorado. Si c’est du vent, il te permet de rester libre. Si c’est l’Himalaya tu peux chercher à y emmener Laura ou Gabrielle ou suivre l’étoile solitaire. C’est au plaisir de Dieu, ne pontifiera plus François Régis !
Vivez vos vies, vivez la Vie ! Tous les hommes en sont fous et les femmes aussi !
Moi, il faudra oublier ma voix de révolté, mon discours qui a la forme du testament d’un poète. Johnny est mort, Jean d’Ormesson ne va pas mieux, François-Régis Hutin n’enfoncera plus de portes ouvertes avec ses éditoriaux passe-partout et moi je vis toujours, nananère ! Le plus immortel des quatre n’était pas celui qu’on pensait !
Garçon, de quoi écrire, s’il vous plaît !
Ecrit pour les Impromptus littéraires du 11 décembre 2017
à partir de cette consigne
Il y avait bien sûr aussi une surconsigne de l'Atelier d'écriture de Villejean !
Consigne d'écriture 1718-12 du 12 décembre 2017 de l'Atelier d'écriture de Villejean
Nécrologies mélangées ou pas
Ecrivez sur Jean d’Ormesson en insérant des titres de chansons de Johnny Hallyday dans votre texte. Ou faites l’inverse : écrivez sur Johnny Hallyday en insérant des titres d'oeuvres de Jean d'Ormesson. Ou faites la nécrologie de François-Régis Hutin avec les deux. Ou mélangez le tout comme il vous plaira.
Titres d'oeuvres de Jean d'Ormesson :
Au plaisir de Dieu, - Au revoir et merci, - Casimir mène la grande vie - C'est l'amour que nous aimons - C'est une chose étrange à la fin que le monde - C'était bien - Comme un chant d'espérance - Dieu, les affaires et nous, chronique d'un demi-siècle - Dieu, sa vie, son œuvre, - Du côté de chez Jean, - Et moi, je vis toujours - Et toi mon cœur pourquoi bats-tu - Garçon de quoi écrire, - Guide des égarés - Histoire du Juif errant, - Je dirai malgré tout que cette vie fut belle - Jean qui grogne et Jean qui rit, - La Conversation - La Création du monde - La Douane de mer - La Fureur de lire la presse - La Gloire de l'Empire - La vie ne suffit pas - L'amour est un plaisir, - Le Bonheur à San Miniato, - Le Rapport Gabriel - Le Vagabond qui passe sous une ombrelle trouée, - Le Vent du soir, - L'Enfant qui attendait un train - Les Illusions de la mer, - Mon dernier rêve sera pour vous, - Odeur du temps - Presque rien sur presque tout - Qu'ai-je donc fait - Saveur du temps - Tant que vous penserez à moi - Tous les hommes en sont fous, - Un amour pour rien, - Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit - Une autre histoire de la littérature française - Une fête en larmes - Voyez comme on danse
Titres de chansons de Johnny Hallyday :
Allumer le feu - Souvenirs, souvenirs - Noir c’est noir - L’envie - Je te promets