FAINÉ-HANTISE
Il serait temps que je m’affole
Si j’veux séduire Martine Carol,
Faire la bombe avec Ravachol
Ou mêm’ dev’nir l’amant d’Andréa Ferréol !
Il serait temps que je m’affole
Si je veux être au pont d’Arcole
Avec Napo qui caracole
Ou bien à Waterloo où ça sera moins drôle !
Il serait temps que je m’affole
Si je veux sortir de l’école
Où on m’a mis trente ans de colle
Au prétexte que j’y faisais trop le mariole !
Il serait temps que je m’affole,
Que je chante « La petite gayole »
Si je veux dev’nir une idole,
Coqueluche des groupies sorties de rubéole !
Il serait temps que je m’affole
Si j’veux dev’nir roi des guignols :
Aucun programme branquignol
Et pas même le début d’une queue de casserole !
Il serait temps que je m’affole
Si j’veux qu’on m’coiffe d’une auréole,
Si j’veux finir sous la coupole
Ou statufié à poil dans l’rôle du discobole !
Il serait temps que je m’affole
Si j’veux être en tête de gondole :
Faut qu’j’écrive plus de fariboles
Ou que je danse la Carmagnole sous des banderoles !
Avant que Dieu n’me patafiole,
Qu’on ne me passe la camisole
Et qu’à l’asile on ne m’isole
Au prétexte que j’ai égaré ma boussole
Il serait plus que temps, oui, que je m’affolasse !
Mais, comme disent les Suissesses
- Six « s » et tout autant de grâces – :
« S’il s’agit d’se bouger les fesses
Et d’se casser le cul en tombant du hamac
Y’a vraiment pas le feu au lac ! ».
Ecrit pour les Impromtus littéraires du 30 octobre 2017 d'après cette consigne
L'Ensemble Musical des Cheminots Rennais au kiosque du Thabor le dimanche 24 juillet 2017 (3)
Le répertoire follement gai de la Band' des Rails s'est enrichi de "Galette saucisse je t'aime" et d'une chanson "beauf" à souhait qui dit quelque chose comme "J'ai pas d'beau-père, j'ai pas d'belle-mère, J' suis bien heureux d'être célibataire. Si quelquefois j'veux m'faire du bien j'emprunte la femme de mon voisin ! ". Et les dames de la troupe reprennent avec un couplet du même tonneau : "Si j'ai envie qu'on me lutine je prends le mari d'ma voisine !
A des gens qui osent s'habiller en rose et rendre ainsi hommage à Isaure Chassériau, je pardonne tout !
M'enfin, Gaston ? Où c'est qu't'es allé te traîner ?
Ta chemisette est pleine de poussière !
Choses vues à Rennes le 24 juin 2017 (1)
Monter au Thabor à Rennes en juin 2002 (2)
Drôles de zèbres ou pas, filons vers l'été !
Et jetons un oeil amusé sur cette reprise finnoise de "Caribbean moon" de Kevin Ayers dénichée sur le site d'un collectionneur enthousiasmant, Vivonzeureux ! Vive la banane !
Faire la sieste à Redon (Ille-et-Vilaine) le 22 octobre 2016
QUAND TU RONFLES : M(O)RPHEE AU PARADIS
Quand tu ronfles
Faut-il que je siffle ?
Faut-il que je te gifle ?
Que je te file une mornifle
Quand tu ronfles ?
Quand tu ronfles
Faut-y t’pincer l’nez ?
Faut-y t’réveiller ?
Faut-y t’retourner
Quand tu ronfles ?
Quand tu ronfles
Tu me laisses vraiment en carafe
Je reste muette comme une girafe.
Y faut-y que j’te colle des baffes
Quand tu ronfles ?
Quand tu ronfles
Est-ce un cas de majeure force
Pour que je demande le divorce ?
Est-ce que tu parlerais en morse
Quand tu ronfles ?
Quand tu ronfles
Tu deviens un gros tunnelier,
Tu nous perces une ligne B,
Tu fais trembler l’quartier d’Cleunay
Quand tu ronfles !
Quand tu ronfles
Franchement tu me désespères !
Tu fais tomber Monsieur Richter
De son échelle : il s’vautre à terre !
Quand tu ronfles
Quand tu ronfles
T’arrives à réveiller Morphée !
Il m’emmène pour me consoler
Visiter sa vieille canopée :
Les nuages y sont canapés
Quand tu ronfles.
Quand tu ronfles
Je compte sept moutons, j’ monte au ciel
Avec l’homme providentiel
Et nous allons à l’essentiel :
De son amour je fais mon miel
Quand tu ronfles.
Quand tu ronfles
Pendant que tu dors comme une souche
Il me propose du bouche à bouche :
Petit à petit je découche
Et tu ne vois là rien de louche
Puisque tu ronfles !
Et lorsque tu ne ronfles plus
Tu te réveilles chiffonné
Avec la gueule enfarinée
Des cocus du p’tit déjeuner.
Et lorsque tu ne ronfles plus
Il t’est poussé, pendant l’sommeil,
Des cornes à nulles autres pareilles.
Moi je souris à cette merveille ;-)
Et lorsque tu ne ronfles plus…
Fallait pas te piquer la ruche !
C’est fou maint’nant comme t’as l’air cruche
Une fois dégonflée la baudruche !
Et lorsque tu ne ronfles plus…
J’attends très fort que tu r’commences !
J’aime Morphée avec démence !
Viv’ment ce soir qu’il m’ensemence !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 18 octobre 2016
d'après la consigne ci-dessous
TOUT CA, C'EST PEANUTS. 7, Dormir ou ronfler (1)
Dans la bulle de la bande dessinée, en général, il y a un « Z » pour signifier que le personnage en écrase. Il dort. Il roupille. Il pionce. Il est dans les bras de Morphée.
Pour bien signifier le silence et la tranquillité de l’action le phylactère n’est pas relié à la tête du personnage par la petite queue habituelle mais par deux ou trois cercles qui vont en diminuant de taille jusqu’au dormeur. Celui qui ajoutera « du val » aura un gage !
Ronfler plutôt que dormir se représente par une scie engagée dans une bûche de bois. Les lettres « RON RON RON » sont encore plus explicites. Le distinguo entre les deux est cependant assez faible. D’ailleurs, tout dormeur, du val ou pas, sait-il s’il ronfle ? Non, puisqu’il dort ! Que je sache, Rimbaud n’a pas écrit « Le ronfleur du val » ?