Comme à l'habitude, vous avez le droit d'aller vous promener sur leur chaîne Youtube, surtout si vous aimez vous aussi cette si énergisante musique des Balkans ! C'est ici :
D’après M. Jacques Quinton, le poète redonnais Louis Peuchard est né à Redon le 11 août 1919. Monté à Paris en 1936 il a fréquenté les peintres et poètes de cette époque et a connu l’effervescence et le bouillonnement intellectuel du Front populaire.
Il prit alors le pseudonyme de Lautréaval.
Ce qu’il écrivait, dans une veine humoristique, provocatrice ou extravagante, relevait soit du génie selon les uns, soit de la fumisterie pour les autres. En témoigne ce poème en hommage à la ville de Redon :
Le canal le canal Horizontal Le canal le canal le canal Eau Eau
(in « Les Chants crurent »).
Après la guerre il a fréquenté Georges Brassens, René Fallet et Roland Topor.
Il aurait publié, à compte d’auteur et à très faible tirage, un recueil de poèmes intitulé « Effleure le mal » et son texte « Eau eau marais marais », précurseur du rap, figure dans une anthologie, « La poésie autrement » de Claude Verachté, parue en 2006.
Réécrivons ensemble l’oeuvre de ce poète méconnu. Au choix :
1) Écrivons des poèmes courts et absurdes dans le style de celui évoqué ci-dessus ;
2) Réécrivons en prose poétique des poèmes d’« Effleure le mal » dont nous n’avons que le titre, issu du recueil de Baudelaire « Les Fleurs du mal ».
Bénédiction ; L'Albatros ; Élévation ; Correspondances ; J'aime le souvenir de ces époques nues ; Les Phares ; La Muse malade ; La Muse vénale ; Le Mauvais Moine ; L'Ennemi ; Le Guignon ; La Vie antérieure ; Bohémiens en voyage ; L'Homme et la Mer ; Don Juan aux enfers ; Châtiment de l'orgueil ; La Beauté ; L'Idéal ; La Géante ; Les Bijoux - pièce condamnée ; Parfum exotique ; Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne ; Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle ; Avec ses vêtements ondoyants et nacrés ; Le Serpent qui danse ; Une charogne ; Le Vampire ; Le Léthé - pièce condamnée ; Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive ; Remords posthume ; Le Chat (Viens, mon beau chat, sur mon cour amoureux) ; Le Balcon ; Je te donne ces vers afin que si mon nom ; Tout entière ; Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire ; Le Flambeau vivant ; À Celle qui est trop gaie - pièce condamnée ; Réversibilité ; Confession ; L'Aube spirituelle ; Harmonie du soir ; Le Flacon ; Le Poison ; Ciel brouillé ; Le Chat (Dans ma cervelle se promène) ; Le Beau Navire ; L'Invitation au voyage ; L'Irréparable ;Causerie ; L'Héautontimorouménos ; À une dame créole ; Mœsta et errabunda34 ; Les Chats ; Les Hiboux ; La Cloche fêlée ; Spleen : I - Pluviôse, irrité contre la ville entière, II - J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans, III - Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, IV - Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ; Brumes et pluies ; L’Irrémédiable ; À une Mendiante rousse ; Le Jeu ; Le Crépuscule du soir ; Le Crépuscule du matin ; La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse ; Je n'ai pas oublié, voisine de la ville ; Le Tonneau de la haine ; Le Revenant ; Le Mort joyeux ; Sépulture ; Tristesses de la lune ; La Musique ; La Pipe ; Le Masque ; Hymne à la beauté ; La Chevelure ; Duellum ; Le Possédé ; Un Fantôme : I - Les ténèbres, II - Le Parfum, III - Le Cadre, IV - Le Portrait ; Semper eadem ; Chant d'automne ; À une Madone ; Chanson d'après-midi ; Sisina ; Sonnet d'automne ; Une Gravure fantastique ; Obsession ; Le Goût du Néant ; Alchimie de la douleur ; Horreur sympathique ; L'Horloge.
Moi je n'aime rien tant que d'entendre de nouvelles chansons... surtout quand ce sont des chansons anciennes ! C'est pourquoi j'ai été tout ouïe ("toutouig ?" en breton qui signifie "berceuse" ? Mais l'heure n'est pas encore venue d'ouvrir des parenthèses pour le prochain Défi du samedi !) l'autre dimanche au Grenier à sel de Redon lors des apéros poétiques de la Teillouse où de nombreux chanteurs et chanteuses sont venu·e·s "en pousser une" sur la scène alors que le samedi soir on avait plus opéré dans le genre déclamatoire.
Cette chanson-ci, nous a expliqué Patrick Chorlay, (merci beaucoup à Patrick Arduen de m'avoir fourni sur sa page Facebook quelques noms des participant·e·s) vient du centre de la France et a été composée au milieu du XIXe siècle par un ou une illustre inconnu·e.
J'ai retrouvé deux versions des paroles sur la toile et l'indication d'un collectage ("Notée par Barbillat et Touraine (Berry)") sur le site de la Compagnie Beline d'Evelyne Girardon qui oeuvra jadis au sein du groupe La Bamboche (Marina Bourgeoizovna a fait un stage chez elle, ça crée des liens !).
De ce fait, je vous offre à la suite la version très différente de ce groupe qui oeuvra parallèlement à Malicorne (j'ai réécouté hier aussi des cassettes d'enregistrements personnels de cette période-là, 1974 etc. C'est pourquoi je vais vous gratifier d'un deuxième billet pour vous prouver que je m'intéresse un tout petit peu peu quand même aussi à cette époque-ci ! ;-) !
Franc succès pour ce texte krapovien de 2006, lu-déclamé aux Apéros poétiques ce dimanche 29 octobre 2023 au Grenier à sel de Redon et, hélas, toujours d'actualité. Comme il ne figurait pas sur la toile, je le publie ce jour. C'est sans doute un texte écrit pour être lu au café-slam des Champs libres que je fréquentais à l'époque. Le classeur où j'ai rassemblé ces textes-là est plein de petits bijoux surréalistes du même genre.
SI ON VEUT LA PAIX SUR LA TERRE
Si on veut la paix sur la Terre Faut qu’on Y’a qu’à Faut qu’on Y’a qu’à
Faut qu’on désarme les faucons et pour cela Y’a qu’a lâcher mille colombes
Faut qu’on détruise les milices de parasites mal rasés, de paranos raseurs et de parachutistes tristes, faut qu’on démilitarise grave
Y’a qu’à réduire les factions partisanes, les priver de tagine, de tisane, de moudjahiddines, de Zineddine Zidane, de Soutine, de soutanes, d’abeilles qui butinent et de gaz qui butent Anne
Faut qu’on mette sous les verrous la marquise de Sévigné qui cache certainement au château des Rochers des armes de destruction missives
Y’a qu’à inculper Yoko Ono du meurtre des Beatles et de la trop longue survie des Rolling Stones
Faut qu’on prouve que c’est elle qui conduisait la Fiat Uno en 1997 au tunnel de l’Alma
Y’a qu’à pas faire le zouave, y’a qu’à pas faire le pont
Si on veut la paix sur la Terre Faut qu’on Y’a qu’à Faut qu’on Y’a qu’à
Faut qu’on se prolétarise Faut qu’on se detouslespayse Faut qu’on s’unissez-vous et sortez de la mouise Y’a qu’à dire que l’Orient est rouge et marcher très longtemps vers le soleil levant jusqu’à la Sibérie
Faut qu’on fasse une Europe dans laquelle tout le monde entrera, le Gabon, le Kenya, le Pérou et l’Oklahoma, l’île de Pâques et la Trinité-sur-Mer, le Lichtenstein, le Frankenstein et même aussi Mireille Mathieu si elle le veut
Y’a qu’à dire qu’on est citoyens du monde, qu’on pose les fusils, qu’on apprend toutes les langues, qu’on démolit Babel
Faut qu’on espère en Dieu ou qu’on espéranto
Y’a qu’à s’asseoir, y’a qu’à surseoir, y’a qu’à sursauter, y’a qu’à toussoter, y’a qu’à suçoter des pastilles de menthe, des graines de pavot, des mistrals gagnants.
Faut qu’on dékalachnikovise, faut qu’on démine, faut qu’on débarque, faut qu’on libère, qu’on reconstruise ; Faut qu’on creuse le sillon, faut qu’on sème le vent de la Liberté dans la tempête du désert afin qu’il trace au creux du sable la voie de la raison et le chemin de la maison
Y’a qu’à concasser les casseurs, cabosser les noceurs, compacter les facteurs, les causes et les effets, les discours, les promesses, les vengeances, les rancoeurs et les couler dans l’eau de l’Océan Arctique
Si on veut la paix sur la Terre Faut qu’on Y’a qu’à Faut qu’on Y’a qu’à
Faut qu’on fasse la guerre aux vrais cons, aux faux-culs, aux porteurs de casques et de masques Y’a qu’à réduire au silence les porteurs de lances et condamner à la tombe les poseurs de bombes
Si on veut la paix sur la Terre Si on veut la neige à Noël
Y’a qu’à faire ceci, tous ensemble : Jour après jour, faut qu’on regarde les nuages Y’a qu’à attendre que l’hiver approche et même, non
Faut qu’on se concentre bien tous afin que la neige tombe du ciel Y’a qu’à prier pour que ce soit Noël
Faut qu’on entende un grand silence divin Et alors…
Et alors, si la Paix n’est toujours pas là Si la neige ne tombe pas
(Il déchire le poème en deux puis en quatre, puis en huit, puis en seize tout en ponctuant ses gestes de :)
Y’a qu’à Y’a qu’à Y’a qu’à Y’a qu’à
Flocon Flocon Flocon Flocon
(Il a jeté un bout de papier en l’air, puis un deuxième, puis un troisième puis tous et il crie : )
Le jury krapovien attribue à l'unanimité la bogue d'or de la plus belle prestation photogénique à Madame Sylviane, dans ses oeuvres ci-dessous ! Qu'elle nous ait parlé dans son conte de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ne nous a pas déplu non plus !
Comme le temps a été abominable tout ce week-end, nous n'avons vu que les propositions gratuites du grenier à sel lors de cette teillouse pluvieuse. Et nous avons assisté à un gag : les conteurs n'ont pas utilisé la sono mais ils-elles ont trouvé le moyen d'éclairer correctement la scène. D'où une qualité de lumière bien supérieure sur mes portraits par rapport à ceux des apéros poétiques !
Avant de nous rendre aux apéros poétiques du grenier à sel nous avons cherché le lieu-dit "le Transformateur" et nous l'avons trouvé. C'est une friche industrielle dans laquelle a lieu un festival de graff. Il en restait quelques uns !
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.