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Mots et images de Joe Krapov
theatre
19 décembre 2018

ELVIRE JOUVET 40 OSCAR DETOUR 15

Hélène Builly - 23 Incertain Monsieur Tokbar

Le rideau se lève sur un coin de verdure où coule une rivière mais en fait c’est plutôt un fleuve puisqu’il s’agit du Rhône. On est en plein Lyon, pas loin de l’entrée du parc de la Tête d’or. Oscar a planté sa tente Quetchua dans un petit bosquet entre le Rhône et les deux pistes parallèles réservées, l’une aux cyclistes, l’autre aux piétons, les trottinettes, électriques ou pas, ayant le droit d’hésitation-transgression pour l’instant. Il est venu là sur une motocyclette antique dotée d’un habitacle latéral (side-car) dans lequel il a mis ses maigres bagages. Il a sorti sa valise mais ne l’a pas ouverte. Il a sorti d’un coffret rouge son vieux violon et le racle. La nuit est tombée car on est en décembre et on aperçoit, dans un ciel forcément sans nuages, des étoiles et un beau croissant de lune. Il arrête de jouer, se tourne vers le public et entame son monologue en regardant le sol devant lui.

- Et alors, mes sauterelles ? Vous êtes contentes de retrouver votre ami Oscar le musicien? Je n’avais pas prévu de venir vous voir mes belles mais tous les hôtels étaient pleins ! Il parait que c’est la Fête des lumières ces jours-ci à Lyon ! Et moi je voulais voir cet événement-là au moins une fois dans ma vie. C’est que voyez-vous, il y a trop de tranquillité dans les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes. Pour tout dire et pour parler franc sans pour autant donner dans la lamentation, on s’y emmerde ferme. Très vite on n’a plus qu’une seule idée, faire le mur !

Et pour jouer la grande évasion, rien de mieux que ma vieille motocyclette ! Steve McQueen n’a qu’a bien se tenir !

Elvire ne sait pas que j’ai conservé une clé de ma maison. Elvire, c’est ma fille. Elvire Jouvet, née Detour. Epouse de Kevin Jouvet. Rien à voir avec Louis, le théâtreux qui trouvait bizarre que l’on dise bizarre !

Et justement, c’est très bizarre, les EHPADs ! Ils sont comme nos gouvernants, ils nous prennent un peu pour des cons là-dedans. Oui, c’est vrai, on est dépendants. On nous a mis là parce qu’on n’est plus en état d’aller faire les courses, de s’occuper de notre cuisine. Mais quel intérêt de cuisiner quand il suffit d’appeler Hubert Yeats ? Mais si vous connaissez, Hubert Yeats, le poète de la tambouille ! Le Yehudi Menuhin de la livraison de plats chauds à vélo. Mais il paraît que c’est payant tout ça et que ma petite retraite ne suffisait plus à couvrir mes caprices de consommateur. Moi vous savez, j’ai toujours été comme le Belge qui met sa carte bleue dans le distributeur et qui tire de l’argent liquide. Chaque fois que je gagne, je rejoue !

Mais je m’éloigne de mon sujet. On est dépendants mais on n’est pas cons. On sait encore lire et observer. J’ai bien vu comment faire pour se barrer tranquillement de leur hospice à la noix. D’autant que c’est comme le port-salut : c’est écrit dessus : « Tapez les quatre chiffres de l’année en cours suivis de la lettre A ». Une fois qu’on a fait ça la porte du sas s’ouvre. Yapuka entrer dedans et attendre qu’elle se referme. Et là on a la suite du mode d’emploi : «Tapez ABCD suivi de *étoile ».

Là c’est la porte extérieure qui s’ouvre sur le cosmos, sur la liberté retrouvée et hop, en route pour un road-movie dont on espère qu’il ne virera pas au mauvais trip. De toute façon ce ne sera jamais pire que la soupe à la courgette ou les cours de tricot !

Il reprend son violon.

Tiens je vais vous jouer un concerto de Vivaldi, les filles !

Il joue en fait quelques mesure d’une tarentelle puis il range son violon et son archet dans le coffret rouge.

Dépendant ! Dépendant ! Moi, vous avez vu, je ne suis même pas dépendant d’une partition ! Je le connais par cœur ce morceau. Et s’ils croient que j’ai du yoghourt dans les neurones, ils se gourent. Je l’ai retrouvé tout seul le chemin de la maison. Coup de chance, Elvire n’a pas encore réussi à la vendre. J’ai mis tout ce qu’il fallait pour un long voyage dans la valise, j’ai pris la tente au cas où et j’ai retrouvé Pétrolette dans le garage. La pauvre se morfondait dans l’étrangeté grise de cet abri désert. J’ai tout refermé derrière moi et on est allés faire le plein avant de filer sur la route. En route pour une promenade onirique ! Mais si vous saviez ce que c’est devenu cher l’essence ! Et en plus, tout le long du trajet, des travaux partout ! Je ne sais pas si c’est à cause du passage à 80 km/ h qu’ils modifient les carrefours mais sur tous les ronds-points y avait des travailleurs de chantier en gilet jaune !

(Rideau) ou (à suivre ?)


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 11 décembre 2018
d'après la consigne ci-dessous.

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27 novembre 2018

Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (1)

- Est-ce que tu accepterais de venir photographier les coulisses pendant la séance de maquillage du M----o ? me demande, dimanche midi, Marina Bourgeoizovna.

Vous pensez bien que je n'allais pas refuser ça ! Plonger dangereusement au milieu d'un essaim d'actrices et d'acteurs et les mitrailler aussi discrètement que possible ? Chiche ! J'ai biché comme un pou ! Je dirais même plus, comme un Nan Ki Poo (c'est le nom du personnage principal de cet opéra comique).

Ca, c'était dimanche. Lundi matin, la splendide moisson déposée sur l'ordi, je sélectionne soixante photos et j'en publie vingt ici sous la forme de quatre jolis billets presque muets : juste les deux paragraphes de texte ci-dessus.

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27 novembre 2018

Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (2)

Les artistes étant des personnes un peu compliquées, la même dame de mes pensées me signale qu'elle ne veut pas avoir d'histoires et me demande de publier des photos sur lesquelles les gens ne sont pas reconnaissables. 

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- Ne sois pas crispée comme ça ! Je ne te fais pas une prise de sang,
je te mets juste du vernis aux ongles !

27 novembre 2018

Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (3)

Comme il m'est arrivé récemment une histoire similaire avec un diaporama et que, c'est vrai, je n'ai pas demandé aux personnes photographiées la permission de reproduire leur binette sur Internet, je m'exécute et je dépublie les billets.

Je peste néanmoins intérieurement, ce faisant. Tout le monde peut montrer son derrière sur Facebook ou appeler au pire sur Twitter mais il semble qu'on ne puisse plus guère partager, sur un blog très peu fréquenté, des instants de création, de curiosité, de beauté, d'échange de services qui font le sel de l'existence !

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27 novembre 2018

Dans les coulisses de l'Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 25 novembre 2018 (4)

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Finalement, les échecs que l'on essuie rendent intelligent !

J'ai trouvé une astuce pour ne pas publier sur Internet des visages sans autorisation et pour vous montrer quand même mon beau travail de photographe !

Vous êtes combien à passer ici, chaque jour ou de temps en temps ? A tout casser, une dizaine !
Et vous allez en faire quoi de ces photos ? Rien, les regarder un moment, vous en amuser ou éprouver une admiration aussi étonnée que la mienne devant ces artistes au travail. Qui ça va gêner, franchement ?

Je vous donne donc un accès temporaire à l'album complet.
Merci à vous de ne pas republier ces photos.

Je reviendrai d'ici trois jours supprimer le texte de ce billet-ci avec ce lien.

Malin, hein, le Krapov ? ;-)

P.S. Finalement j'ai laissé l'accès ouvert jusqu'au 9 juin 2019 !

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4 juillet 2018

La Fête de la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 15 juin 2018 (1)

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Que trouve-t-on, sur la toile, de la profusion de spectacles proposés lors de la fête de la Maison de quartier de Villejean en juin dernier ? Pas grand chose en vérité et en guise de compte-rendu ; aussi m'y collé-je (comme on dit dans l'Educ' nat' à propos des institutions pour jeunes gens de mon âge). Ici c'est une pièce de théâtre, "Le réemploi du mois", par la compagnie Sveta. Les dialogues et la trame sont construits d'après un fil de conversation Twitter. Original, non ? Surprenant, toujours !

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Löwy : encore une polyinstrumentistes génialement douée ! Quel dommage de devoir se produire devant une assemblée de gens qui mangent plutôt que d'écouter (moi le premier !) ! Mais depuis que je joue dans un groupe de musique je pense et persisterai à penser qu'il ne faut pas jouer dans un bar ou dans un endroit où l'on mange.

19 mars 2018

"On prendra le temps de ne pas arriver en retard" à la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 18 mars 2018 (1)

Au début elle est seule sur la scène, assise sur des caisses. Elle tricote.
Arrive une autre jeune femme qui s’installe à côté d’elle.
On dirait qu’elles attendent le bus.
Arrive un gars, barbu, élégant, décontracté.
L’attente en silence relève du burlesque.
Et puis d’un seul coup tout change avec l’arrivée de la troisième fille qui a les bras chargés d’un autre élément mal monté de chez un importateur de meubles suédois.

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19 mars 2018

"On prendra le temps de ne pas arriver en retard" à la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 18 mars 2018 (2)

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Ils se font la bise. Ils se connaissent. Ils transforment l’abribus en intérieur cosy avec plante verte, table basse, bouteille de vin et grand verres de dégustation. Tout était rangé, petites boîtes dans les grandes boîtes chères à Graeme Allwright, dans le siège de l’abribus.
Et les voilà qui se mettent à discuter de ce qu’on devine être la préparation d’une fiesta ? d’un anniversaire de mariage ? d’une exposition ? d’un défilé de mode ?

19 mars 2018

"On prendra le temps de ne pas arriver en retard" à la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 18 mars 2018 (3)

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Tout restera mystérieux et tout s’éclairera un peu quand on évoquera la tante Muriel. C’est familial, tout ça. Ces adulescents sont frère et sœurs. Il y a un discours à faire, des invitations à lancer, une cérémonie, du retour en enfance, un téléphone, des fleurs…

19 mars 2018

"On prendra le temps de ne pas arriver en retard" à la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 18 mars 2018 (4)

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C’est diablement bien joué, bien écrit, bien imaginé. Elliptique et symbolique, cela nous emballe sans rupture, on les suit dans leurs complicités, leurs oppositions de caractères, c’est mystérieux et passionnant, c’est aussi bon sinon meilleur que le vin, même si celui-ci n’est "pas très cher"… Un vin intelligent et humain ! Cela s’appelle « On prendra le temps de ne pas arriver en retard ».

Je crois que j’irai les revoir dès que possible l’acteur et les actrices de la compagnie Leutexie. Ils m’ont offert un dimanche matin théâtral de rêve. Dommage que ce Festival Les Giboulées n’ait pas été annoncé dans l’Agenda des sorties de Rennes métropole ni plus que ça à la Maison de quartier de Villejean.

Il y a des gens qui ont raté quelque chose de bien et bien des choses ce dimanche à Rennes !

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